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Iran : Obama s’accorde un round supplémentaire
16.11.2009

Au cours des semaines passées, sans refuser l’offre américaine d’un échange de son stock d’uranium faiblement enrichi contre du combustible franco-russe, Téhéran a remis en cause toutes ses clauses : les quantités échangées, les pays fournisseurs et même les solutions de rechange. Washington, qui avait conçu ce plan pour parvenir à une entente avec Téhéran, fait semblant que ce dernier n’a pas de facto rejeté son offre.



« Le temps commence à manquer en ce qui concerne l’approche diplomatique », a déploré Obama une réunion avec Medvedev, en marge du Forum de coopération Asie-Pacifique à Singapour.

« Malheureusement, jusqu’ici au moins, l’Iran ne semble pas en mesure de dire oui à ce qui, de l’avis général, constitue une approche créative et constructive », a ajouté le président américain.

Les mots ont leur importance. Depuis plusieurs semaines, Washington évite l’emploi de mots négatifs pour qualifier l’attitude de Téhéran. Or, non seulement Téhéran refuse les quantités échangées, les pays fournisseurs et même les solutions de rechange, mais encore, il pose des conditions à ses interlocuteurs du Conseil de Sécurité pour daigner s’intéresser à l’offre. Et pendant le temps gagné, il ne cesse de provoquer les Américains pour les engager dans la confrontation avec l’arrière-pensée de les faire reculer par la crainte d’une nouvelle guerre régionale. Ce n’est pas une attitude négative, mais un refus aggravé et actif de tout apaisement.

Hier, en évitant de le reconnaître, Obama a encore esquivé ces provocations de Téhéran. La contrepartie de cette politique d’esquive est l’impossibilité d’un renforcement des sanctions. Mais il ne faut pas y voir une politique défaitiste car d’une part Washington qui souhaite parvenir à une entente stratégiques avec les mollahs n’a jamais eu envie de sanctions très dures, et d’autre part, vu les indices économiques iraniens, il n’a plus tellement besoin de nouvelles sanctions. En effet, la semaine dernière, Téhéran a rapatrié ses réserves d’or dans les banques étrangères en vue de vente massive pour renflouer les caisses et tenir encore quelques mois.

Il y a plus grave : cette semaine, la Banque Centrale Iranienne a vendu 5 millions de pièces d’or au prétexte de réguler les prix de la pièce d’or iranienne par rapport au marché mondial. Mais il ne gagnait rien dans l’opération car les acheteurs ont payé avec la monnaie iranienne très surévaluée. Le régime s’est séparé de 41,5 tonnes (soit au moins 20% de ses réserves) pour ramasser un pactole sans valeur de ses propres billets imprimés sans provision. Il a, en fait, distribué près de 1,4 milliard de dollars d’or aux Bazaris pour regagner le soutien de ces alliés intérieurs. Toutes les solutions sont de très coûteuses fuites en avant.

Dans ces conditions, l’Amérique pense qu’elle a déjà gagné la partie. Ce ne serait désormais qu’une question de temps avant de faire plier les mollahs et sceller cette entente qui lui ouvrirait les portes de l’Asie Centrale et lui donnerait le contrôle de ces agitateurs du monde musulman, indispensables alliés pour agiter tous les Etats ou régions pétrolières qui l’intéressent notamment la région chinoise de Xinjiang (après viendra le tour de la Sibérie occidentale). En fait, Obama n’a pas fait hier état de son impatience, il s’est donné un round de plus pour obtenir le KO technique. Il peut répéter l’opération ou décider de renforcer les pressions si cela s’avère nécessaire.

Conscient de l’efficacité de cette politique américaine de main d’acier dans un gant de velours, Téhéran a immédiatement ressorti de sa boite à procédures son joker Moussavi, l’homme qui conteste la légitimité d’Ahmadinejad pour rendre sans valeur tout futur compromis.

Condamné à la provocation pour survivre, le régime des mollahs a aussi annoncé la reprise du procès de Clotilde Reiss pour faire pression sur la France… Il poursuivra avec le procès des touristes américains. Ce sont là des fuites en avant, mais qui ont au moins l’avantage d’être peu coûteuse.


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| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |

| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |
| Mots Clefs | Institutions : Provocations |