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Iran-Israël : Ni dialogue, ni apaisement
23.10.2009

Hier, sur la base d’un article du quotidien israélien Haaretz, plusieurs médias français (AFP, RFI, le Monde) ont fait état d’un dialogue amical entre les représentants iraniens et israéliens lors d’une conférence secrète au Caire. Téhéran a vivement démenti.



Pour Téhéran, le « dialogue » ou « échange amical » entre Iran et Israël évoqué par la presse étrangère est de la plus pure calomnie. Ali Shirzadian, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a parlé d’« une guerre psychologique pour atténuer la victoire iranienne lors des négociations face aux Six à Genève et à Vienne ».

Téhéran parle de machination diffamatoire car cette allégation peut lui coûter le soutien de la rue arabe, allié grâce auquel il s’invite dans les débats politiques des alliés Arabes des Etats-Unis et s’affirme ainsi comme un facteur de nuisance régionale pour les Etats-Unis.

L’avis du régime est d’autant plus fondé que l’article de Haaretz n’a jamais parlé de rencontre(s) secrète(s) au Caire, ni de dialogue amical des Iraniens avec les Israéliens, mais d’une conférence internationale où une délégation iranienne a croisé une délégation israélienne sans jamais lui adresser la moindre parole ou encore un geste amical (comme il leur arrive de se croiser par exemple à l’ONU).

En revanche, il convient de lire attentivement le démenti iranien : Téhéran nie le dialogue, mais ne parle pas de sa présence au Caire parce que le régime des mollahs a bel et bien participé à cette conférence.

Téhéran n’avait d’ailleurs pas le choix. Quelques semaines plus tôt, il avait affirmé qu’il ne reprendrait le fil du dialogue avec les Six qu’« à condition que l’on parle d’une paix équitable au Moyen-Orient en évoquant la nécessité d’un désarmement nucléaire de la région », autrement dit le désarmement nucléaire d’Israël pour rétablir l’équilibre des forces face à cet ennemi utile. En fait, il parlait alors conformément aux attentes de la rue arabe et avec la certitude que les Américains refuseraient. Plus qu’une condition, il s’agissait d’un argument inacceptable pour faire capoter la rencontre qui l’indisposait et aussi arrêter le processus d’apaisement pour reprendre sa stratégie de chantage. Contre toute attente, les Américains avaient accepté cette condition pour attirer Téhéran dans le processus d’apaisement qu’il abhorre et la rencontre a finalement eu lieu le 1er octobre à Genève. Téhéran a même dû y jouer le jeu de l’apaisement et a accepté deux engagements.

Fin Septembre, à la veille de cette rencontre Genevoise qui devait alors avoir lieu pour parler officiellement du désarmement d’Israël, Téhéran ne pouvait pas refuser de participer à une autre conférence sur le même sujet. Téhéran a en fait été piégé par l’argument qu’il avait évoqué pour indisposer Washington.

Pour être plus précis, le régime des mollahs été piégé par les organisateurs de la conférence (principalement des Américains, Européens et Israéliens) qui voulaient l’engager contre son gré dans un dialogue apaisé avec les Etats-Unis, l’Europe et Israël aux côtés des Etats arabes modérés partenaires des Etats-Unis ou de l’Europe. On peut mesurer la gêne des mollahs à leur discrétion sur le sujet. S’il en avait été autrement, ils auraient hurlé sur les toits qu’ils avaient réussi à obtenir l’adhésion de la région à leurs objectifs.

Cependant, la même discrétion a été observée par les organisateurs et les autres participants : la Jordanie, la Tunisie, la Turquie, le Maroc, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite. On attendait de savoir si Téhéran allait ou pas donner une suite favorable au processus d’apaisement forcé dans lequel il s’est engagé le 1er octobre à Genève. La première étape de cette coopération devait être la réunion du 19 octobre à Vienne où encore une fois Téhéran a été contraint d’accepter l’étude d’un accord sur lequel il doit se prononcer ce vendredi 23 octobre.

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A la veille de cette date butoir, une des organisateurs a vendu la mèche et plusieurs participants à la conférence piège de Caire ont rompu leur vœu de discrétion pour parler de la participation des mollahs à un dialogue apaisé avec des Israéliens.

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Décodages | On peut lire cela comme un petit avertissement pour malmener la bonne réputation des mollahs dans la rue arabe. Mais cette révélation très limitée avait d’autres ambitions puisqu’on y évoquait la disponibilité d’Israël à renoncer à son arme nucléaire.

En fait, il s’agissait de montrer aux mollahs qu’il y a une piste pour une entente, s’ils acceptent le principe du dialogue apaisé. L’opération visait aussi à convaincre les citoyens israéliens qu’il y a une possibilité de coexistence cordiale avec les mollahs [1]. Les plus difficiles à convaincre seront les mollahs.


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Article complémentaire :
- Iran - Genève 2 : Le régime qualifie Solana de menteur !
- (3 OCTOBRE 2009)

Une autre rumeur suggestive diffusée par la Bande à Obama :
- Iran : Mort de Khamenei, une rumeur sans imagination
- (16 OCTOBRE 2009)

Il y a aussi la désinformation suggestive :
- Iran : Sondage trompeur !
- (21 SEPTEMBRE 2009)

| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |
| Mots Clefs | Histoire : Brzezinski et Carter |
| Mots Clefs | Resistance : Lobby pro-mollahs en France et ailleurs |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Israël |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Journalistes et média Français | [2]
| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Le Monde (Marie-Claude Decamps, Corine Lesne...) |

| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (refus de l’apaisement) |

[1Suggérer l’acceptation du régime des mollahs | A ce titre, parmi les témoins, Haaretz a cité un des organisateurs : Shlomo Ben-Ami. Cet ex ministre israélien des affaires étrangères travaille dans ce domaine depuis longtemps aux côtés de la Bande à Brzezinski au sein de International Crisis Group (ICG).

Ce genre de positions est également défendu par J Street, un nouveau lobby juif américain formaté par la bande à Obama-Brzezinski pour promouvoir une entente avec les mollahs, mais autres islamistes comme le Hamas ou le Hezbollah qui intéressent Washington.
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[2PS. Ce petit avertissement combiné à des promesses d’entente a été dévoyé par les médias français qui ont décidé de le corser en évoquant chacun selon ses pulsions : un ou plusieurs dialogues entre les Israéliens et les mollahs, des rencontres secrètes à huis clos, des échanges, des sourires, presque tout sauf un bouche-à-bouche, pour punir les mollahs pour leur conduite désagréable à Vienne ou encore leur refus de libérer Clotilde Reiss.