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Iran : Le Hamas, les Américains et les mollahs
01.07.2007

La semaine dernière, l’ex-président du régime des mollahs a fait une proposition pour dénouer la nouvelle crise Palestinienne due à la prise militaire du Gaza par le Hamas, putch qui avait été aidé par les mollahs et les Pasdaran. Khatami faisait une proposition tout en rondeur qui préconisait le respect des votes exprimés lors des dernières élections (gagnées par le Hamas), le dialogue avec le Hamas et une médiation pour réconcilier le Hamas et le Fatah afin de former un nouveau gouvernement d’Union nationale (dominé par le Hamas). Il ne faut pas croire que seuls les mollahs allument des feux pour ensuite jouer aux pompiers : les Américains, Républicains ou Démocrates, excellent également à ce jeu.



Ainsi, Khatami n’a pas été le seul à préconiser une telle solution complètement axée sur le Hamas tout en faisant sans cesse référence à la représentativité du Hamas élu démocratiquement : Jimmy Carter a également fait à peu de choses près les mêmes propositions tout en insistant sur les élections « régulières et sincères » qui ont accordé la victoire au Hamas en janvier 2006. Comme Khatami, il a mis en garde contre toute « tentative de diviser les palestiniens en deux peuples ».

L’ancien président et Prix Nobel de la Paix, qui s’exprimait dans le cadre du huitième Forum annuel pour les Droits de l’Homme d’Irlande, appela par la même occasion les Etats-Unis, l’Europe et Israël à cesser leur politique favorisant le Fatah et qualifia le refus de Bush d’accepter la victoire électorale du Hamas en janvier 2006 de « criminel ».

Le discours complet publié par le International Herald Tribune nous montre un Carter très élogieux vis-à-vis du Hamas : Carter insiste sur le caractère démocratique de l’exercice du pouvoir par le Hamas et c’est au nom de la démocratie qu’il recommande que l’on soutienne le Hamas. Carter évoque également la régularité des élections qui ont porté au pouvoir le Hamas. Ce qui est vraiment loin de la réalité. Les résultats, inattendus pour beaucoup, furent comparés à un séisme politique. Mais il convient de relativiser l’importance de ce vote car le système électoral accorde près de 60% des sièges au Hamas, alors qu’à peine plus de 40% des électeurs ont voté pour ce mouvement islamico-terroriste qui dispose demoyens d’intimidation pour influer sur les votes.

Mais Carter a doublement tort : personne aux Etats-Unis n’a jamais contesté la participation d’un mouvement terroriste et para-militaire financé par les mollahs aux éléctions législatives Palestiniennes de 2006. C’est bien l’administration Bush et le président lui-même qui ont insisté pour la tenue d’élections en Palestine sans avoir au préalable interdit la participation du Hamas, un mouvement profédemment anti-démocratique. George Bush avait même déclaré que les élections palestiniennes montraient « le pouvoir de la démocratie ».

L’arrivée au pouvoir du Hamas est indissociable du projet américain d’insuffler des méthodes démocratiques dans un environnement dominé par les islamistes afin d’officialiser l’arrivée au pouvoir des groupes islamistes. Il y a une politique musulmane des Etats-Unis dans la région. Bush a également insisté sur la tenue des élections en Irak et l’on connaît le résultat (adoption d’une constitution islamique dominée par la charia et la montée des communautarismes). D’ailleurs les démocrates ont également la même politique régionale. Les remontrances de Carter relèvent de rivalités entre deux partis engagés dans la course à la succession de Bush à la Maison-blanche en vue d’appliquer une même politique.

Les mollahs aussi ont cette même politique (d’islamisation démocratique) au Moyen-Orient, et le bras de fer de Bush avec les mollahs relève également d’une rivalité pour contrôler la région via des pions choisis.

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| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Palestine |

| Mots Clefs | Terrorismes : HAMAS |

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Autre point important qui ne concerne que Carter | L’ex-président américain qui a aidé à la prise de pouvoir par les mollahs en Iran et a donné son accord pour la création des Talibans s’est octroyé un rôle de superviseur d’élections dans des pays agités. Il a ainsi supervisé le référendum organisé en 2004 par Chavez qui a raffermi le pouvoir de ce dernier.

Dans les projets américains d’une transition de pouvoir en Iran (transition en douce et non pas un changement de régime), il y a également un projet de référendum qui pourrait être organisé alors que les mollahs seraient encore au pouvoir. Ce projet un peu mis en veille revient à l’actualité, soutenu par les poulains de l’écurie Timmerman-Bolton.

Ken Timmerman ainsi que son ami John Bolton et leurs agents iraniens travaillent sur un projet de Balkanisation de l’Iran avec comme objectif de le divisier en mini-républiques ethnico-religieuses (à l’image de l’Irak fédéral). Ironiquement, ils ont appelé ce projet : Unité de l’Iran. Ce dernier projet stipule également une transition en douce avec des élections, il ne serait pas étonnant que ce référendum soit supervisé par celui que les iraniens détestent profondément, c’est-à-dire Jimmy Carter. notre seul espoir est le dégoût que suscite ce projet et ses architectes, tous d’anciens complices de Khomeiny.

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| Mots Clefs | Histoire : Brzezinski et Carter |

| Mots Clefs | Décideurs : Les Démocrates US |