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Iran : L’art de l’escalade
27.11.2008

Il y a une semaine, l’AIEA publiait un nouveau rapport hostile au programme nucléaire iranien, rapport évoquant des quantités suffisantes d’uranium enrichi et des activités balistiques, éléments insinuant l’existence d’un projet de fabrication d’un missile nucléaire balistique. Les différents membres du groupe des Six ont réagi différemment à ce rapport : les Britanniques qui en sont les inspirateurs ont abondé en son sens, les Français ont gardé leur distance et finalement, Washington y a vu un obstacle à ses projets d’entente avec Téhéran et il a tout simplement ignoré les insinuations. Seul Téhéran n’avait pas réagi à ces insinuations : c’est fait. Il assume et surenchérit.



Le régime des mollahs a annoncé qu’il avait procédé avec succès à un nouveau tir expérimental d’un missile à usage de lancement de satellite, ce qui sous-entend qu’il s’agit d’un missile balistique. Par le passé, le régime montrait des images de ses tirs de missiles, mais craignant les critiques occidentales sur l’authenticité du tir, cette fois, il n’y a eu aucune image accompagnant la nouvelle diffusée par la Télévision de la république Islamique.

Parallèlement à cette insinuation de capacité balistique, Téhéran a annoncé une hausse de sa capacité à enrichir de l’uranium. Désormais, Téhéran prétend exploiter 5.000 centrifugeuses, ce qui sous-entend un projet d’enrichissement des quantités supérieures peut-être à des taux plus élevés. Or, dans la réalité, il faut au moins 50,000 centrifugeuses reliées entre elles pour avoir des prétentions de productions de matières utiles pour une bombe. C’est pourquoi comme en décembre 2007, le directeur de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Reza Aghazadeh, a encore annoncé le déploiement progressif de 45,000 autres unités d’ici 2011.

Le régime des mollahs applique toujours les mêmes méthodes : il y a certes de la surenchère, mais aussi ce que nous appelons le bluff sondeur : il s’agit de tenter une action pour sonder la détermination de la partie adverse.

En ce sens, les deux insinuations nucléaire doivent être vues comme un bluff sondeur en direction de Washington qui a fait fi des insinuations anxiogènes de l’AIEA pour proposer le dialogue à Téhéran. Les mollahs vont plus loin en termes d’insinuations pour tester la détermination de Washington et savoir si ce dernier (en particulier l’administration Bush qui a sa préférence) pourrait céder sur les conditions de la reprise du dialogue et accepter un dialogue selon les conditions de Téhéran.

Cette méthode est en soi une forme de dialogue (indirect). Si Washington se montre ferme, les mollahs reculeront, sinon ils avanceront encore d’un pas avec un autre bluff sondeur d’un autre genre. Cela pourrait concerner la demande du président libanais d’acheter des armes modernes à l’Iran pour l’armée libanaise. Téhéran proposera l’intégration du Hezbollah dans l’armée libanaise, un compromis dans le sens du désarmement demandé par les Américains, mais qui permettra au Hezbollah de prendre aussi le contrôle de l’armée libanaise.

Le bluff sondeur est une méthode pernicieuse, apprise à Qom, qui permet d’avancer à petit pas sûrs, face à des diplômés de Harvard, vers l’objectif final de ce dialogue qui est une entente sans contrainte pour les mollahs.

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