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Ukraine, Poutine, Biden, un bras de fer aux enjeux pétroliers majeurs

13.02.2022

Depuis quelques jours, il y a un bras de fer inattendu entre Poutine et Biden à propos de l’Ukraine et plus précisément de la Crimée. Le président français issu du réseau démocrate américain en Europe est monté au créneau pour inviter les Russes à quitter les lieux. Les médias font du story telling (la table très longue...) sans jamais évoquer les véritables enjeux. Ils existent. Ils sont pétroliers et majeurs. Voici une courte analyse historiques des faits et des enjeux autour de la Crimée.



Qui est à l’origine du bras de fer entre Biden [1] et Poutine [2] ? Qui a tort et qui a raison ? Qui veut la guerre ?

En réalité, la guerre a déjà commencé avec la présidence de Biden qui a mis fin à la détente esquissée par Trump avec la Russie.

Biden a ravivé la guerre avec la Russie [3] en remettant les Talibans aux commandes de l’Afghanistan pour relancer le vieux projet de Ceinture Verte (Green Belt) islamique datant de l’époque de Carter.

Ce projet était destiné à déstabiliser les régions musulmanes de l’Asie Centrale, prendre le contrôle de leurs immenses ressources d’hydrocarbures de la Russie et la Chine, afin de les ruiner et ainsi poser les États-Unis comme le plus important acteur énergétique mondial, et ainsi de mettre fin à la suprématie pétrolière britannique depuis 1907 et pouvoir enfin décider des prix (par des pénuries etc).

Ce projet de Ceinture Verte aurait aussi permis d’écarter l’OPEP qui, contrairement aux idées reçues occidentales, est hostile aux prix très élevés, car ils avantagent ses concurrents comme la Grande-Bretagne [4], le Canada ou la Russie.

Mais Biden n’a pas pu relancer ce projet en renforcant les Talibans pour agiter les musulmans des pays de l’Asie Centrale, car les États arabes pétroliers (en majorité) comme le Qatar et l’Arabie Saoudite, qui aidaient les Talibans sous la pression des États-Unis, ont pu, grâce à Trump, s’émanciper et refuser ce rôle d’intermédiaires payeurs au service de l’islamisme révolutionnaire américain qui projetait de les déclasser financièrement voire les renverser.

Ces États arabes ont confirmé ce changement en signant les accords de paix avec Israël. lls n’en démordent pas malgré le torpillage autorisé de ces accords par de nouvelles colonisations par Israël (allié permanent des démocrates [5]).

Biden a alors redoublé d’efforts pour parvenir à une entente avec les mollahs qui avaient participé à la Ceinture Verte pour la détourner à leur avantage et celui de leur protecteur, la Grande-Bretagne. Ils avaient ainsi empêché son succès. Biden leur a proposé de mettre fin aux sanctions qui punissaient leur trahison et leur hostilité. Mais toute entente passe par une certaine démocratisation et le retour des acteurs politiques iraniens pro-américains qui aboutiraient à la chute des mollahs. Ces derniers ont refusé et refuseront toujours.

Après son récent échec sur ses négociations avec les mollahs, Biden, incapable de relancer le projet Green Belt (pour l’instant), a tenté l’ouverture d’un nouveau front (non islamique) au Kazakhstan. Poutine a déployé une aide militaire et a mis fin à la menace.

Biden a alors mis la pression sur la Crimée, en alignant ses vassaux européens, pour intégrer à l’Union européenne au nom de la démocratie et des droits de l’Homme (à l’exemple du projet polonais Solidarność qui avait porté des coups fatals à l’URSS).

Or, l’enjeu dans ce pays culturellement très lié à la Russie n’est pas d’ordre humain, mais encore une fois pétrolier : selon l’American Association of Petroleum Geologists, dans les années 70, les Russes y ont découvert un bassin gazier gigantesque contenant plus que toutes les réserves de l’Asie Centrale qui dépassent elles-mêmes celles du golfe Persique.

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Poutine a compris que Biden allait à l’essentiel (le pétrole) avec une nouvelle approche. Il a amassé les troupes à proximité de sa frontière avec l’Ukraine pour montrer qu’il pouvait occuper ce territoire et faire avorter le projet d’annexion des réserves pétrolières et gazières [6] de la Crimée par l’intégration de l’Ukraine à l’UE.

Biden en baisse dans les sondages et incapable de justifier la nécessité d’une guerre a reculé en poussant Macron à avancer à sa place [7]. Ce dernier a été mouché par Poutine (il avait accordé le même accueil au président des mollahs qui venait lui demander l’aide pour mieux négocier avec Biden).

Après cette contre-performance de Macron, Biden a retiré les troupes américaines de l’Ukraine et a signé le dégel de 50 % des avoirs afghans offrant 3,5 milliards aux Talibans pour remplacer l’aide refusée par les États pétroliers arabes.

C’est beaucoup, mais peu pour lancer une guerre contre une superpuissance militaire comme la Russie qui a en plus acquis une forte expérience de lutte anti-guérillas islamiste en Tchétchénie et surtout en Syrie.

Biden le sait et patine. Il ne tentera rien, car tout ce qu’il fera profitera à Trump. Il n’y aura pas de guerre aux frontières de l’EU, mais la guerre larvée des démocrates continuera contre la Russie en Afghanistan ou encore en Syrie... Cela contribuerait aussi à son déclin et de celui de son réseau européen ainsi qu’au retour de Trump et l’émergence d’une nouvelle élite indépendante et patriote dans les États européens.

Comme disait Talleyrand, il est urgent d’attendre.
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[5Israël est (hélas) un allié permanent des démocrates depuis près de 50 ans pour mener des opérations que les États-Unis ne veulent pas mener contre les États arabes ou faire flamber les prix du pétrole. Israël joue aussi un rôle d’épouvantail contre les mollahs en évoquant sans cesse une possible frappe (ou option militaire), également agitée par les démocrates, qui plait à un grand nombre de ses fans vivant hors de ses frontières, mais beaucoup moins à ses citoyens las de l’état permanent de guerre.