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Iran : Kouchner, ministre des AA de la France !
15.03.2010

Il y a une semaine, plusieurs négociants européens fournisseurs d’essence à l’Iran se sont retirés du marché iranien, le privant de presque 60% de ses besoins domestiques. Ce retrait a pointé un doigt accusateur vers les autres fournisseurs comme la France. Kouchner y a répondu indirectement en disant qu’il privilégiait la voie onusienne, mais que si cela échouait en juin prochain, l’UE pourrait envisager des sanctions européennes contre les mollahs à partir de cette date. Mais quelles sanctions ? Il ne le sait pas, les Européens n’en ont pas discuté ! | Décodages |



L’Iran qui possède les secondes plus grandes réserves pétrolières du monde n’est pas doté des infrastructures nécessaires pour être autonome pour en carburant : il doit importer de l’essence. Cette dépendance est l’unique moyen efficace de pression sur les mollahs, mais Washington évite de voter un embargo car cela risque de renverser un régime qui peut être un allié utile pour contrôler l’Asie Centrale pour éloigner cette région de la Chine. Washington prétend qu’il manque d’alliés pour sanctionner efficacement Téhéran. La mainmise des Américains sur cette région riche en hydrocarbures a inquiété les Britanniques, n°1 du marché pétrolier depuis un siècle. C’est pourquoi la semaine dernière dans une action concertée, plusieurs compagnies européennes à capitaux britanniques ont annoncé la fin de leurs livraisons d’essence à Téhéran. Ils ont privé Téhéran de 50 à 60% de son essence, jetant de facto la faute de l’absence des sanctions sur Washington. L’action britannique était destinée à forcer les Américains à sanctionner Téhéran afin de ruiner de leur propre initiative leur projet d’entente stratégico-pétrolière. Mis devant le fait accompli, pour ne pas se retrouver engagé dans ces sanctions, Washington avait tout simplement boycotté la nouvelle tant au niveau de ses dirigeants que de ses médias. Cette action britannique destinée à forcer Washington à aller contre ses intérêts a aussi mis la France dans l’embarras parce que Total est un des fournisseurs d’essence à l’Iran, mais dans des proportions qui sont gardées secrètes. Elle devait réagir, elle a implicitement choisi le camp américain qui ne souffle mot de l’embargo britannique et continue à mettre en avant la nécessité d’un processus (condamné par avance) au Conseil de Sécurité.

Ce n’est pas nouveau ! Quand Washington tapait sur la table de la guerre en septembre 2007, Kouchner parlait de la bombe iranienne ou du bombardement de l’Iran et à présent que Washington joue la carte du processus stérile au Conseil de Sécurité, Kouchner a rangé sa bombe et joue les prolongations. La France est devenue le porte-voix de la diplomatie américaine et Kouchner est désormais le ministre des affaires américaines de la France voire de l’Europe. Dans la cadre des intimidations de Washington, il y a une semaine, il parlait d’une résolution imminente, là il parle de « juin 2010 » (au plus tôt), mais on risque de prolonger les délais au-delà, tout dépendra de Washington.


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Pour en savoir + :
-  Iran : Un nouveau format de sanctions
- (3 mars 2010)

| Mots Clefs | Décideurs : Kouchner |
| Mots Clefs | Pays : France |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Décideurs : Hillary Clinton |

| Mots Clefs | Pays : Grande-Bretagne |