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Iran : La lettre qui a mis le feu au régime
18.09.2009

Selon Courrier International, l’hebdomadaire qui participe -et nous en avons la preuve- à la désinformation des mollahs en Europe, Hassan Khomeiny, petit-fils du fondateur de la République islamique, serait la cible d’attaques répétées de la part de la presse conservatrice. Courrier International parle aussi de pressions sur les petits-fils de Montazéri, le n°2 de la révolution islamique. Via ses lobbies médiatiques, Téhéran cherche à améliorer l’image des pères fondateurs de la révolution islamique. A l’origine de cette opération se trouve une simple lettre.



Il y a plus d’une semaine (plus exactement le 8 septembre), Reza Pahlavi, qui jouit d’une très forte popularité en Iran  [1], mais aussi parmi les exilés (surtout de gauche) qui le voient comme le seul à pouvoir fédérer toutes les oppositions laïques, a interpellé les membres du clergé chiite iranien pour leur demander de dénoncer 30 ans de crimes de la révolution islamique, de Khomeiny et du régime afin de ne pas être tenus pour responsables de ces crimes au lendemain d’une libération pas si lointaine.

Cette lettre publiée sur son site en persan, mais aussi en anglais a été lue par son auteur pour être diffusé en Iran via son site (qui a plus d’1 million de visiteurs par mois) et aussi par les médias de l’opposition ou encore via Youtube. La lettre a soulevé immédiatement l’enthousiasme de nos compatriotes aussi bien en Iran que parmi les exilés car elle passait en revue toutes les exécutions sommaires dont certaines restent gravées dans les mémoires en raison de leur extrême cruauté. Reza Pahlavi a cité le cas des militaires torturés et exécutés pour avoir été fidèles à la constitution iranienne, les ministres torturés et exécutés pour avoir appliqué des lois laïques mais aussi de jeunes gauchistes tués pour avoir affirmé qu’ils étaient non croyants. Reza Pahlavi a aussi cité les victimes du récent soulèvement du peuple Iranien.

Cette lettre a réellement captivé les Iraniens car elle a été un cri du cœur plein de colère (comme eux aussi le sont) et pétrie de franchise comme ils souhaiteraient l’être, mais ne le peuvent par la peur des persécutions. Reza Pahlavi a dit ce qui pèse sur les cœurs : la manière dont les mollahs détournent les revenus destinés au peuple et à la construction de l’Iran… le traitement qu’ils infligent à l’histoire de ce pays et les vestiges préislamique et pire encore, la manière ignoble qu’ils ont de traiter les enfants (surtout les fillettes) ou les femmes, vendues comme prostituées à des amis du régime, sans que le clergé, normalement garant de la vertu et défenseur du peuple, ne manifeste la moindre critique.

Reza Pahlavi a posé une question simple : « de quel droit agissez-vous ainsi, pire que tous les envahisseurs n’ont jamais traité les Iraniens ? »

Reza Pahlavi qui tout au long de ces 30 ans avait toujours invité les Iraniens à concevoir la libération sans colère ni vengeance a, cette fois, parlé à ses adversaires de ce désir de vengeance qui habite les Iraniens, ce désir que les mollahs feignent d’ignorer. Pour rester fidèle à son idéal d’un Iran apaisé qui regarderait vers l’avenir et non vers le passé, Pahlavi a exigé des religieux qui font partie du pouvoir de rompre leurs liens pour sauver leurs têtes, mais aussi pour permettre à ce peuple méritant de se libérer sans plus de souffrance.

Le régime a très mal négocié cette attaque : Il a répondu à Reza Pahlavi … preuve que ce dernier a un poids et qu’il avait tapé juste. Le régime a même produit deux réponses, l’une plus mauvaise que l’autre.

Dans un premier temps, il s’est braqué pour défendre le bilan de Khomeiny et de la révolution dans une lettre rédigée le 10 septembre par Jannati, le président du Conseil des Gardiens de la Constitution. C’était une réponse sans remord ni regret.

A un moment où l’on parle d’un nouveau soulèvement combiné avec une grève générale pour renverser le régime, cette réponse a été une gaffe, une provocation. Il a essayé de réparer en se montrant moins cassant et plus à l’écoute.

C’est ce que le régime a fait de pire dans cette affaire car il a alors agi conformément à son habitude de fabriquer des faux opposants : le 15 septembre, il a pondu sa propre lettre de dénonciation et de mise en garde adressée au clergé !

Cela donne une lettre vide et sans saveur signée par le soi-disant dissident Montazéri qui parle de tout sauf des sujets cités par Reza Pahlavi et qui préoccupent les Iraniens. Dans un automatisme désarmant, le régime a complété le tableau par une soi-disant persécution à l’encontre de l’auteur et de sa famille.

Par ces réactions, le régime a prouvé qu’il ne savait pas répondre à une attaque inattendue sur son bilan et sur Khomeiny. Téhéran aurait dû ignorer la lettre ou bien rester sur la première réponse.

Que de panique pour un cri du cœur ! Que fera le régime quand les Iraniens scanderont « mort à la république islamique » ouvertement dans les rues et non dans l’obscurité de la nuit sur les toits de leurs maisons ?

La lettre de Reza Pahlavi a été une bombe, le régime a répondu par des pétards mouillés. Cela nous donne de l’espoir.


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| Mots Clefs | Enjeux : Changement de régime |

| Mots Clefs | Décideurs : Reza Pahlavi |

| Mots Clefs | Résistance : Menace contre le régime |


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[1Décodages de la popularité de Reza Pahlavi en Iran | Il faut préciser que sous le règne de son grand père, Reza Shah, l’Iran a commencé à s’industrialiser avec des revenus pétroliers inexistants.

Pendant les 57 ans de règne des deux monarques Pahlavi, l’Iran a rompu avec un passé guerrier et au lieu de faire des conquêtes, il travailla dur. Il le fallait car durant ces 57 ans, le pays a eu en tout 123 milliards de dollars de revenus pétroliers dont la majeure partie de 1973 à 1978. Ce pays a en fait était bâti sans les revenus pétroliers, mais avec de la volonté et une bonne gestion des affaires.

Quand le Chah se retira pour éviter un bain de sang et confia le pouvoir à un gouvernement composé de ses opposants, les caisses de l’Etat étaient pleines et excédentaires de près de 13 milliards de dollars (l’équivalent de 3 mois d’exportations), l’Iran possédait également des avoirs aux Etats-Unis et ailleurs (Eurodif, 12,5 % des parts de Mercedes Benz, 25% de Krupp, mais aussi des raffineries de pétrole en Inde et en Afrique du Sud).

Mais après 29 ans de pouvoir mafieux des mollahs, l’Iran prétend avoir gagné plus de 1000 milliards de dollars de revenus pétroliers et on sait qu’il a plus de 1500 milliards de dollars de dettes ! La monnaie vaut 1/1000 du temps du Chah. A l’époque de ce dernier, les femmes étaient libres et actives, les minorités jouissaient des libertés de confession, on pouvait changer de religion, depuis le milieux des années 60, les jeunes intellectuels de gauche travaillaient au sein d’une cellule pour apporter leurs idées et compléter les réformes décidées par le Chah dont l’une des mesures imposait la redistribution de 20% des bénéfices des sociétés aux employés et aux ouvriers. A cette époque incroyable, l’Iran importait même des travailleurs en attendant de former plus de spécialistes.

Mais la révolution mit brutalement fin à tous ces élans, à tous les grands travaux, Khomeiny plébiscita une guerre qui détruisit les industries et élimina près de 40% des ces jeunes qui allaient être les maîtres du monde dans un pays riche et travailleur. Que reste-t-il aujourd’hui de l’Iran : 85% des jeunes sont sans emploi, l’économie est morte, la jeunesse désoeuvrée, déprimée et défoncée, et le pays qui est si riche n’exporte que des chômeurs ou des prostitués. Le fric va aux mollahs et ce sont les Iraniens qui vivent les dettes et la déchéance.

Reza Pahlavi est très populaire car c’est un démocrate, mais aussi parce que sa famille a bâti l’Iran malgré l’opposition de ces mêmes mollahs jusqu’au-boutistes et retors ainsi que leurs différents alliés iraniens ou étrangers.