Mir Hossein Moussavi, candidat malheureux à la présidentielle contestée du 12 juin en Iran, a estimé mercredi que les récentes informations faisant état de mauvais traitements infligés aux prisonniers montraient clairement « la nécessité d’un profond changement » dans le pays.

Dans la version donnée par le Bureau iranien de l’AFP récemment remis en cause par le père de Clotilde Reiss pour ses traductions très pro-régime, Moussavi aurait évoqué des changements démocratiques en conformité avec la tradition d’initiatives démocratiques des réformateurs iraniens !

Il est d’abord nécessaire de préciser que le mouvement réformateur initié par Khatami n’a jamais demandé une évolution vers la démocratie à l’occidentale mais un retour aux préceptes définis par Khomeiny. C’est un retour aux objectifs initiaux de la révolution islamique. C’est d’ailleurs ce que l’on retrouve dans les propos tenus hier par Moussavi.

Par « la nécessité d’un profond changement » dans le pays, il entendait inviter les enfants de la révolution à ne pas se donner en spectacle au grand bonheur des « ennemis étrangers » de la révolution. Moussavi s’étonnait « que l’on passe en jugement les enfants de la révolution dans la même pièce que d’immondes contre-révolutionnaires », c’est-à-dire ces jeunes qui avaient manifesté contre le régime dans la rue se faisant tuer (avec son consentement) par les snipers du régime du 15 au 25 juin ! Il a cependant précisé que les organisateurs du procès avaient certainement fait une erreur de jugement car ils sont selon lui des « personnes sincèrement soucieuses de la révolution ».

A aucun moment, il n’y était question de réforme ou de démocratie, mais selon ses propres termes de compassion pour la révolution. C’est à cause de ce genre de discours et grâces à nos interventions, que depuis 3 jours, les nuits de Téhéran sont rythmées par des cris de « MARG BAR JOMHOURI ESLAMI » (Mort à la république islamique) au lieu des cris d’Allah Akbar.

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