Iran-G8 : Sortie ratée pour Washington qui aggrave la crise 13.07.2009 Hier à l’annonce de la décision de G8 de donner deux mois de délais aux négociations, les mollahs faisaient valoir leur Niet ! Cette réponse a résulté des manœuvres ratées des Etats-Unis avant le G8. Le vrai problème est que tout le monde (surtout les Etats-Unis) veut s’arranger avec les mollahs, pour des raisons géostratégiques et pétrolières. Alors que ces derniers apprécieraient un seul arrangement :qu’on leur fiche la paix en admettant leur droit à la nuisance régionale et aux propos anxiogènes vis-à-vis d’Israël, une permissivité qui passe aussi par l’acceptation de leur droit à l’enrichissement, ingrédient indispensable pour donner plus d’épaisseur à leurs propos anxiogènes. Le seul langage apprécié par ce régime est le chantage ! C’est aussi le seul langage qu’il comprend d’où l’efficacité des menaces et la totale inefficacité des gestes d’apaisement. Pour exemple, on peut évoquer les gestes d’apaisements des Etats-Unis en vue de l’annonce de cette proposition de prolongation de dialogue décrétée par le G8. Trois jours avant le sommet, dans une interview à la chaîne brésilienne GloboVision, tout en évoquant la possibilité de nouvelles sanctions, Hillary Clinton avait déploré que « l’Iran ne respecte pas ses propres règles démocratiques ! » Sa déclaration insinuant que le régime des mollahs était une démocratie a indigné les Iraniens qui y ont vu une nouvelle tentative de Washington pour amadouer les mollahs. Ce compliment indirect n’a rien donné. Washington est donc passé à une vitesse supérieure en faisant libérer les 5 agents des Pasdaran arrêtés deux ans plus tôt en Irak alors qu’ils oeuvraient au Kurdistan irakien pour former des groupes terroristes liés à Al Qaeda. Très maladroitement, Washington a affirmé que ce geste était indépendant de sa querelle avec les mollahs, mais ces derniers avaient bien compris le message qui était d’ailleurs double. En fait, ce n’est pas l’armée américaine qui a libéré les 5 miliciens, mais le gouvernement irakien dans le cadre du transfert de l’autorité de l’armée américaine (sur les prisonniers de guerre) vers le gouvernement irakien. Cela laisse entendre que Bagdad peut aussi appliquer la mesure à l’encontre des Moudjahiddines du peuple, les OMPI, considérés comme prisonniers des Américains. Cela fait longtemps que Washington utilise ces anciens complices de Khomeiny comme une monnaie d’échange pour amadouer les mollahs. Cette nouvelle tentative arrive à un moment où les mollahs ont évoqué un rôle d’organisateurs pour les Moudjahiddines du peuple dans les récents troubles. Le geste est donc paru comme un cadeau en or permettant aux mollahs de marquer leur autorité en organisant un grand procès télévisé pour fustiger un complot extérieur, prémices à des pendaisons en série comme celles programmées contre les membres du Jundallah, et d’autres promises à l’encontre de 7 prisonniers Bahaïs qualifiés d’espions britanniques [1]. Il s’agissait donc d’un geste majeur de complaisance des Etats-Unis à l’encontre des mollahs, bien que pour des raisons politiquement correctes ils ne l’aient pas assumé. Loin d’amadouer les mollahs, cette libération riche en sous-entendus les a convaincus que les Américains étaient au désespoir : pressés et contraints de conclure au plus vite une entente avec eux. Ils ont réclamé une enquête onusienne pour obtenir des dommages et intérêts pour enlèvement et détention illégale de leurs diplomates. Ils ont aussi arrêté un Irano-américain (proche d’eux), pour refaire le coup de Saberi (la fausse otage complice de leur chantage), et, dernière mesure de chantage, ils ont fait part de leur refus de toutes négociations qualifiées de pièges à compromis. Obama s’est fâché mollement et a parlé des « limites de la patience de la communauté internationale », comprenez lui-même. Aussitôt, le ministre iranien des affaires étrangères est intervenu pour corriger mollement le tir en évoquant la possibilité d’un dialogue… « si la communauté internationale acceptait d’étudier les nouveaux points de vue de l’Iran » : en sommes, le dialogue, mais non sans sa touche de chantage ! Le régime avait fait la même réponse au G8 en juillet 2008. Cette année, il y ajoute un chantage à la pendaison. Plus on lui offre de la complaisance et plus il en rajoute en termes de chantage.
| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |
| Mots Clefs | Terrorismes : Ingérence des mollahs en Irak | | Mots Clefs | Décideurs : Politiciens Irakiens |
[1] Les 7 bahaïs auxquels il est fait référence dans toutes ces déclarations sont Madame Fariba Kamalabadi, Messieurs Jamaloddin Khanjani, Afif Naïmi, Saïd Rezaï, Madame Mahvash Sabet, Messieurs Behrouz Tavakkoli et Vahid Tizfahm. Tous sauf Madame Sabet ont été arrêtés le 14 mai 2008 à leur domicile à Téhéran. Madame Sabet a été arrêtée le 5 mars 2008 alors qu’elle était à Mashad.
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