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Iran : Le régime fustige la déclaration du G8
10.07.2009

Alors que les médias s’attendaient à un renforcement des sanctions contre l’Iran, les dirigeants des huit pays les plus riches de la planète, les G-8, réunis à L’Aquila en Italie ont affirmé leur volonté de « privilégier le dialogue et la diplomatie pour régler le problème du nucléaire iranien ». Téhéran n’a guère apprécié. | Décodages |



Ce qui vient de se passer à L’Aquila en Italie où se tenait le sommet du G8 est un bon exemple du regard tronqué des médias sur le dossier nucléaire iranien. Plusieurs points ont été négligés.

Tout d’abord, le G8 n’est pas habilité à s’exprimer sur le sujet : la Chine, membre à part entière des SIX (l’unique interlocuteur de l’Iran dans le dossier nucléaire) ne fait pas partie du G8 et en son absence aucune décision ne peut être prise. C’est d’ailleurs pourquoi, il y a un an à Toyako, les G8 avaient déjà adopté une position quasi similaire à propos du dossier nucléaire iranien.

En second lieu, on a un peu vite oublié qu’initialement sur une demande des Etats-Unis, l’Italie avait invité les mollahs à assister à ce sommet pour des négociations informelles en présence des Américains pour calmer le jeu. Après l’invitation à la conférence de La Haye sur l’Afghanistan, cette invitation était la seconde tentative américaine pour engager les mollahs dans un processus d’apaisement.

Dans le cas de la conférence sur l’Afghanistan, ils avaient longtemps refusé avant de céder sous la pression régionale, mais une fois sur place, ils ont refusé tout dialogue avec les Américains car cet apaisement est contraire à leur vocation régionale fondée sur leur capacité de nuisance via des groupes armées hostiles à la paix.

Cette fois, ils ont accepté pour ne pas avoir l’air fermé au dialogue, mais comme nous l’avions diagnostiqué il y a 8 semaines, ils ont annulé à la dernière minute, en prétextant les « critiques européennes sur les fraudes électorales en Iran ». Cette décision a interrompu le processus de négociations informelles imaginées pour engager Téhéran malgré sa volonté dans la voie de l’apaisement et de la capitulation.

En adoptant la position la moins contrariante vis-à-vis de Téhéran, les G8 dont 6 des membres sont des alliés des Etats-Unis se sont en fait donné 2 mois de délais supplémentaires pour coincer les mollahs à une quelconque table de négociations.

La réponse de Téhéran ne s’est pas fait attendre. Velayati, conseiller du Guide suprême et négociateur clandestin [1] sur le dossier nucléaire avec la France depuis fin 2007, a affirmé que l’Iran n’accepterait pas de se laisser « affaiblir à la table des négociations : La République islamique d’Iran ne reculera pas d’un pas en ce qui concerne ses activités nucléaires pacifiques ! »


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| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |
| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs | Nucléaire : Politique Nucléaire des mollahs |

| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |
| Mots Clefs | Enjeux : Italie |

[1Velayati | Aujourd’hui, le Quai d’Orsay a reconnu que la France avait à plusieurs reprises cherché à « ouvrir un canal » de discussions avec le guide suprême via son conseiller Ali-Akbar Velayati. La première rencontre a eu lieu fin 2007 et la dernière le 3 juin 2009. La 1ère « rencontre n’a pas donné les résultats escomptés » et la dernière s’est « très mal passée ».
à propos de Velayati |