Attentats et agitations... | Jeudi dernier, le régime des mollahs a annoncé un attentat contre une mosquée chiite de la ville sunnite de Zahedan, un attentat difficile à croire au vue du manque des photos prouvant l’explosion et les morts. Cette annonce a été suivie par d’autres déclarations concernant des troubles urbains à Zahedan pendant la journée de dimanche.

Après l’attentat, le régime avait annoncé les premières arrestations, il en fut de même après les soi-disant troubles dont il n’existe aucune trace visuelle de leurs prétendus dégâts : incendies, boutiques saccagées, voitures brûlées… Ces évènements ont été clairement perçus par les Iraniens comme des mises en scène et chacun craignait que le régime n’aille plus loin en organisant des attentats sur les marchés dans les grandes villes. Mais selon notre analyse, cette crainte était infondée car l’objectif était de montrer la maîtrise d’Ahmadinejad face à la menace de la balkanisation du pays. C’est pourquoi nous tablions sur des annonces spectaculaires de neutralisation de projets d’attentats et aussi des annonces spectaculaires d’arrestation de terroristes liés à l’étranger (Etats-Unis). Le régime nous donne raison avec des annonces d’arrestations et des révélations sur les réseaux qui menacent le pays.

Premières arrestations | Ainsi, mardi, les autorités judiciaires du régime ont annoncé l’arrestation de 30 personnes à Zahedan, puis de 20 personnes à Tabriz dans la région d’Azerbaïdjan pour des troubles urbains qui auraient enflammé la ville la semaine dernière. Or, pendant cette semaine, aucun média même dissident ou lié à un des groupes séparatistes financés par Washington n’avait signalé de troubles dans cette ville qui accueillait d’ailleurs les candidats présidentiels.

Cette référence à des arrestations dans l’ouest du pays, dans une région collée au Kurdistan Irakien, n’est pas fortuite. La veille de cette annonce, Abdol-malek Riggi, le chef du Jundallah, avait accordé une interview à la chaîne iranienne Rang-a-rang basée à Washington et dirigée par un ex-Pasdaran qui se dit « opposant aux mollahs ».

Aveux opportuns | Au cours de la longue interview, cuisiné par l’ex-pasdaran, Riggi avait affirmé être en contact avec des instructeurs kurdes venus d’Irak (le Pejak) et aussi avoir échangé des renseignements avec les Moudjahiddines du peuple basés en Irak !

Complot | Mardi, Téhéran a d’abord inventé des troubles à Tabriz pour établir un lien entre les troubles de Zahedan (l’est) et une région proche de l’Irak (l’ouest d’Iran), avant de révéler le lendemain mercredi que les troubles à Zahedan faisaient partie d’ un complot global pour éliminer les dirigeants du régime et ainsi nuire à la stabilité du pays. Dans le récit des mollahs, ce complot a été imaginé par Bush qui avait alors fait adopter un budget de 400 millions de dollars pour les frais des groupes impliqués qui seraient le Jundallah, les Moudjahiddines du peuple (chiites), mais aussi les chefs d’Al Qaeda en Irak (mais pas leurs sympathisants) !

C’est la dernière version du discours proféré par les mollahs après l’attentat factice de Zahedan : un petit nombre de musulmans (des sunnites, mais aussi des chiites) oeuvrent pour diviser les musulmans avec l’aide de capitaux américains.

C’est évidemment lié à la tournée régionale d’Obama, mais parallèlement à cet objectif diplomatique, Téhéran annoncera sans doute dans les prochains jours de nouvelles arrestations liées à ce complot machiavélique ! D’ores et déjà, le nombre des arrestations à Zahedan est passé à une centaine !

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Désordre(s) | Cette envie de surfer sur la psychose d’une menace de la disparition de l’Iran a aussi des effets indésirables : Le Jundallah a essayé de profiter de la situation pour s’approprier les bénéfices médiatiques des attaques qu’on lui attribue en lançant deux opérations coup de poings contre le régime. Il a ainsi attaqué un convoi d’essence (c’est Mad Max) destiné aux troupes de la région et il a aussi attaqué le petit poste paumé de surveillance des Pasdaran à Fahraj, petite ville située un peu à l’écart de la route Bam-Zahedan.

Contrairement à leurs soi-disant précédents exploits pour rétablir l’ordre ou prévenir des attentats, cette fois les valeureux limiers du régime n’ont rien pu faire. Aucun assaillant n’a pu être intercepté dans ces attaques qui ont fait plusieurs morts. En désespoir de cause, il a changé le récit de l’attaque du convoi de l’essence en prétendant que le Jundallah avait en fait attaqué un convoi de pèlerins avant de changer à nouveau de version pour dire que le Jundallah était en fait trop insignifiant pour mettre en danger la sécurité du régime et des Iraniens qui voyagent !

Le chaos règne donc en maître dans la région, mais aussi dans les communications mi-sécuritaires mi-électorales du régime.

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Pour en savoir + :
  Iran : Attentats, bombes et manipulations électorales
 (2 Juin 2009)