Hier en fin de soirée, la principale agence de presse du régime (IRNA dirigée par les Pasdaran) a annoncé un attentat suicide qui aurait partiellement détruit la mosquée Amir Al Momenin de la ville de Zahedan faisant 15 morts et 80 blessés. Quelques heures plus tard, le bilan est passé à 19 morts. Selon Téhéran, une autre bombe placée à l’extérieur de la mosquée a été détectée et désamorcée à temps.

On pourrait penser à une opération punitive du Jundallah dont plusieurs membres ont récemment été pendus, mais ce groupe n’a pas encore revendiqué l’attentat. De plus, le Jundallah vise uniquement les Pasdaran ou leur planque) et n’a jamais franchi la ligne rouge pour attaquer une mosquée, des civils ou encore des religieux.

On ne peut de ce fait écarter la possibilité d’un attentat organisé par le régime qui a déjà eu recours à ce genre de procédés de préférence à proximité des rendez-vous électoraux. Cette hypothèse est confirmée par la présence très inhabituelle de photographes de l’agence IRNA sur les lieux et l’annonce par le gouverneur souriant (ci-dessous) de la province de l’arrestation de plusieurs responsables de l’attentat seulement deux heures après l’explosion !
© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Les photos de l’IRNA laissent pensifs : la mosquée n’est pas détruite et l’on ne voit pas de victimes ni sur les lieux ni sur d’éventuels brancards. (cliquez sur les images pour les agrandir)
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Cette mise en scène a plusieurs objectifs. En premier, cet attentat est une formidable excuse pour refuser un dialogue apaisé avec les Etats-Unis. Mais ce n’est pas tout.

Téhéran que l’on accuse de financer des terroristes se pose en victime du terrorisme.

En annonçant des arrestations rapides contre cet attentat, le régime affirme aussi sa force. C’est une posture qu’il juge utile pour effacer les déclarations négatives du Guide à propos des opérations terroristes kurdes financées par les Américains qui laissaient supposer un certain dépassement des Pasdaran.

Cette opération permet également de dénoncer l’instabilité en Afghanistan pour justifier la présence iranienne à des conférences sur l’Afghanistan, conférence où il pourra dénoncer les Etats-Unis comme source d’instabilité dans la région.

Et enfin, Téhéran décrétera que l’attentat aurait renforcé les durs du régime, pour expliquer la réélection programmée d’Ahmadinejad.

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Pour en savoir + sur le Jundallah :
 Iran : Les Américains agitent encore le Baloutchistan
 (27 JANVIER 2009)