Iran : Les contours du rapport annuel du Département d’Etat 02.05.2009 Selon le rapport annuel du Département d’Etat, la république islamique d’Iran est reconnue comme le champion du terrorisme d’Etat actif en Afrique (via le Hamas), au Moyen-Orient, en Asie Centrale, mais également en Europe. Le ministre iranien des affaires étrangères a vivement protesté. Ils étaient 5 il y a un an à être classés comme étant des Etats terroristes, ils ne sont désormais plus que 4 (Iran, Syrie, Cuba et Soudan) car George Bush a retiré la Corée du Nord de cette liste en octobre 2008. Dans ce groupe restreint, sous la direction néfaste des mollahs et des Pasdaran, l’Iran est en haut du classement pour un rôle actif. La Syrie est présente pour ses liens avec les mollahs, le Soudan pour laisser Al Qaeda et le Hamas agir sur son territoire et Cuba pour son soutien logistique à l’ETA et aux Farc qui sont eux-mêmes en liaison avec le Hezbollah. C’est pourquoi le régime des mollahs est sans conteste le centre de ce rapport 2009. Selon ce rapport, « l’implication de l’Iran dans la planification et le financement d’attentats terroristes au Proche-Orient, en Europe et en Asie centrale a eu un impact direct sur les efforts internationaux pour promouvoir la paix, a menacé la stabilité économique dans le Golfe (Persique) et ralenti la progression de la démocratie ». Syrie | Il faut néanmoins préciser que comme les autres rapports produits par les Américains, il s’agit d’un outil tactique pour permettre aux Etats-Unis de mettre en place certaines mesures diplomatiques ou militaires conformes à leurs intérêts. Ainsi, parce que les Etats-Unis ont besoin de rompre les liens entre Téhéran et Damas, la Syrie a été relativement épargnée par le rapport : ce dernier lui reproche uniquement ses liens avec Téhéran et le rôle de relais pour le financement du Hezbollah et du Hamas. Pour faciliter l’adhésion syrienne au camp américain, le rapport précise qu’elle n’a « pas été impliquée directement dans un acte terroriste depuis 1986, même si une enquête de l’ONU est en cours pour examiner son implication dans l’assassinat en février 2005 de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri ! » Soudan | Il y a le même type d’approche conciliante sur le Soudan. Le rapport loue les efforts du Soudan dans la lutte contre le terrorisme et ne lui reproche qu’une certaine complaisance à laisser agir sur son territoire le Jihad Islamique (=Hezbollah), le Hamas et l’Al Qaeda au Maghreb. Le rapport laisse entendre qu’un changement d’attitude dans ce domaine pourrait se traduire par un retrait du Soudan de la liste des Etats terroristes. Or, l’Al Qaeda au Maghreb est l’ancien GSPC, un mouvement islamiste lié aux mollahs et non à Ben Laden. Le rapport condamne uniquement des liens syriens ou soudanais avec Téhéran et promet un retrait en cas de rupture de ces liens. Comme dans le cas Syrien, le Département d’Etat a concocté un rapport qui ne puisse pas empêcher la réhabilitation de ces 2 pays en cas de leur ralliement aux Etats-Unis. Iran | Même en ce qui concerne l’Iran, le vocabulaire n’est pas neutre. Le rapport accuse uniquement une des unités des Pasdaran (Sépah é Qods) et non l’ensemble de cette milice qui agit sans se cacher via le ministère iranien des affaires étrangères : c’est toujours le même souci de laisser une porte ouverte à une entente. En réponse à cette attaque frontale contre ses milices et ses alliances vitales dans le monde arabo-musulman, Téhéran a accusé les Etats-Unis de soutenir « le régime sioniste et le racisme ». Plus qu’une réponse à Washington, c’est un avertissement à ceux (Syriens ou Soudanais) qui pourraient être tentés par l’offre américaine : s’ils marchent avec Washington, ils seront accusés d’être des « valets de sionisme ! »
Le dernier rapport du Département d’Etat suit ainsi une tradition qui n’est pas celle des rapports diplomatiques officiels, rapports qui sont de précieuses sources pour des recherches historiques. C’est peut-être pourquoi les mollahs arrivent à déjouer les plans des Américains : ils se ressemblent beaucoup. | Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
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