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Iran : La semaine en images n°67
31.05.2009

Trois événements ont marqué cette semaine : le sommet Iran-Afghanistan-Pakistan qui a débouché sur un accord historique dimanche dernier, la conférence de presse d’Ahmadinejad qui a annulé cet accord le lendemain, et l’attentat jeudi contre une mosquée dans le sud du pays qui s’est soldé pour l’instant par 25 morts vendredi et trois pendaisons le samedi.



Dimanche | Le régime a commencé fort la semaine. Ahmadinejad a reçu les présidents Afghan et Pakistanais qui étaient venus pour le convaincre d’envoyer un émissaire à la prochaine conférence américaine sur la sécurité en Afghanistan. Les deux hommes se sont montrés très amicaux avec Mahmoud à la limite des retrouvailles entre amoureux. Le cas le plus choquant est celui de l’Afghan dont le pays est en guerre car les mollahs fournissent des armes russes ou chinoises aux Talibans. Mais Karzaï est excusé car il n’est qu’un pion. (cliquez sur les images pour les agrandir)
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Le régime a joué le jeu et promis de participer à la conférence, il a même accepté que les Américains participent à la prochaine session du sommet Iran-Afghanistan-Pakistan. Formidablement ravi par cette attitude, le Pakistanais a alors signé un pré-accord gazier longtemps bloqué par Washington. Les invités se sont même sagement pliés au rituel de la rencontre avec le guide suprême et ont finalement posé ensemble heureux comme des écoliers le premier jour de l’été.
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Lundi | Ce bonheur a été de courte durée, car dès le lendemain, Ahmadinejad a réuni tous les journalistes étrangers présents en Iran pour affirmer que Téhéran considérait le débat sur le nucléaire clos et qu’en cas de rencontre avec les Américains ou avec les Six, les représentants du régime ne parleraient que des grandes questions mondiales comme le régime l’avait déjà précisé dans ses précédentes réponses aux Six.
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Mahmoud chic | Dans un pays normal et démocratique, les candidats auraient réagi à cette annonce, mais pas en Iran, où les candidats ont observé la plus grandes discrétions sur le sujet. La raison est qu’en Iran, tout est instrumentalisé pour provoquer des réactions chez les Américains. Dans ce cas précis, chacun était invité à garder le silence pour attendre cette réaction américaine qui n’est jamais venue. Pour combler le trou, le régime nous a gratifié d’une crise concernant Facebook qui a occupé les médias occidentaux avec un non-événement vue que moins de 0,1% des Iraniens utilisent ce réseau. Cette phase Facebook a été animée sur le plan intérieur par les habituelles sorties des candidats sur le terrain. Les images de cette semaine ressemblent à celles de la semaine dernière avec une petite différence. Etant donné que le régime préfère une réélection d’Ahmadinejad, il a mis en avant une nouvelle gamme de supporters de ce dernier : des jeunes femmes au look moderne. Mahmoud est donc désormais à égalité dans ce domaine avec son adversaire Moussavi, mais il a toujours un mauvais feeling avec les tout-petits.
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Zizanie chez les « modérés » | Parallèlement à l’entrée sur la scène médiatique de jeunes femmes modernes pro-Ahmadinejad, le régime prépare l’opinion pour l’échec programmé de Moussavi. Selon plusieurs médias, il y aurait une rupture de plus en plus marquée entre le candidat et les partisans de Khatami qui composent son QG électoral. Ceux-là le décrivent comme « orgueilleux et pas assez à l’écoute ». Selon les rumeurs, Khatami partage leur opinion, mais les encourage à ne pas le quitter car « Moussavi est un petit nerveux colérique capable de tout gâcher ».
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Khatami joue perso ! Selon la même rumeur, Khatami aurait convaincu son entourage que Moussavi était le perdant idéal pour justifier son retour. D’ailleurs, si les deux hommes sont sur les affiches de Moussavi, on ne les voit plus faire campagne ensemble.

Le candidat des « jeunes » | Parallèlement à ces rumeurs, on met de plus en plus en avant le vieux mollah ripoux Karroubi, accrédité de moins de 10% de vote, comme le candidat des étudiants et des femmes, les vecteurs officiels du courant réformateur. On l’a ainsi vu à l’université Amir Kabir, la scène officielle des manifestations estudiantines (made in régime). Il a été accueilli par des femmes et étudiants exhibant des affiches qui paraphrasent le slogan phare des fausses féministes (« Changement Pour l’Egalité ») sous la forme de « Changement Pour L’Iran ». Dans la pure tradition de la désinformation du régime, les rumeurs ont évoqué des pressions policières pour empêcher ce rassemblement.
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La bombe | Malgré les photos, les affiches et tout le reste, ce spectacle indiffère les Iraniens. Ce spectacle n’est d’ailleurs pas fait pour eux, mais pour les Occidentaux, et pour les duper Téhéran utilise des journalistes à la botte comme Delphine Minoui pour faire croire à une ambiance enflammée.

Cette semaine, cette soi-disant ambiance enflammée a été bousculée par l’annonce d’une explosion d’une bombe dans une mosquée de la région agitée de Sistan-Baloutchistan, scène d’affrontements permanents entre les séparatistes sunnites de Jundallah financés par Washington et les Pasdaran, le service d’ordre du régime. Dans la foulée, le régime a annoncé l’arrestation des coupables et accusé les Etats-Unis.

Si le peuple était si impliqué dans les élections, on aurait eu droit à des marches silencieuses dans toutes les villes ou des actions massives de protestation contre les Etats-Unis. Mais il n’y a rien eu d’une part parce que depuis les évènements de Gaza le régime sait qu’il ne peut pas mobiliser les masses et d’autre part parce que son intention n’était pas de se brouiller encore plus avec Washington, mais de l’accuser pour demander une réparation.
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Les morts | Pour sortir les Etats-Unis qui le financent de ce piège, le Jundallah a revendiqué l’attentat, mais Téhéran a rejeté cette revendication pour focaliser l’accusation sur les Etats-Unis qui auraient voulu influencer l’issue de l’élection ce qui veut dire nuire à une réélection d’Ahmadinejad ! On a alors assisté à des appels pour une participation massive aux élections pour décourager les ennemis.

Tout cela -le refus de prendre en compte la revendication du Jundallah, la focalisation sur les Etats-Unis, mais aussi une absence totale d’images d’évacuation des 125 blessés sur le site attaqué et l’absence de dégâts matériels sur ce site- fait douter de l’authenticité de cette explosion.

Pour le faire admettre, Téhéran a décrété trois jours de deuil national et des funérailles populaires dès le lendemain. Ces funérailles ont eu lieu avant la pendaison publique de trois enfants du pays, arrêtés quelques temps plus tôt dont un distributeur de tracts pour le Jundallah et deux innocents pris au hasard, le but étant évidemment que les habitants de la région se révoltent contre le Jundallah qui expose ainsi leurs mômes à une mort cruelle et injuste. Le Jundallah a présenté ses condoléances aux habitants de Zahedan, mais l’image la plus forte reste la présence tout de même peu nombreuse de la foule pour les funérailles, 2000 gars du régime (aucune femme, mère ou soeur) dans une ville de 600,000 personnes qui seraient soi-disant endeuillées. (cliquez sur les images pour les agrandir)
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Le clin d’œil cynique | Ces trois garçons sur la potence, pendus sans procès, sans une protestation de Shirin Ebadi ou l’un de nos nombreux défenseurs des droits de l’homme. Rama Yade, regardez et ne parlez plus sur les médias de votre amitié pour cette fausse opposante, complice d’un régime qui a dépénalisé la pédophilie, avocate d’un régime qui se dit presque démocratique, présente chaque fois que le régime le souhaite : quand il faut appeler les Etats-Unis à négocier, quand il faut faire croire que les Iraniens participeront à la farce des élections.

Regardez bien ces pendus, Rama Yade, parce que le régime a diffusé cette semaine cette photo de la visite en France de Khatami. C’était le bon temps, quand sous prétexte de soutien aux modérés comme Khatami, l’Europe pouvait esquiver la condamnation de violations des droits de l’homme, une condamnation incompatible avec les bonnes affaires.

Cette semaine agitée de refus de dialogue, Téhéran a diffusé ce bon souvenir pour titiller ses partenaires commerciaux de l’Europe et leur dire qu’il est encore temps d’agir pour lui offrir un compromis s’ils veulent ce type de personnage politiquement correct à la tête de leur régime.
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