Cette formule de « une répression accrue contre des libertés ! » est désormais le leitmotiv de tous les gens qui appellent à voter tout en sachant que le Guide a déclaré qu’en votant on confirme la légitimité du régime. L’objet de ces appels est en fait de casser le mouvement national de boycott qui entend remettre la légitimité de l’ensemble du régime.

Il y a d’un côté ceux qui appellent à voter pour Moussavi et de l’autre un groupe plus restreint qui apporte son soutien à Karroubi, ce mollah qui présida pendant 13 ans la Fondation du Martyr qui fut chargée de renouveler la récompense pour l’assassinat de Salman Rushdie ou encore de pourvoir aux budgets des attentats terroristes anti-sémites et anti-américains.

La majorité des soutiens se concentre sur Moussavi qui est le premier choix médiatique du régime. On peut citer pêle-mêle, le parti Toudeh, allié historique des mollahs, ainsi qu’Abbas Milani ou Mehrangiz Kâr, deux des chefs de file du lobbying universitaire des mollahs aux Etats-Unis.

Shirin Ebadi appartient à l’autre groupe et laisse entendre une proximité avec Karroubi (en 2005, elle avait appelé à voter utile pour Rafsandjani). Le nouveau chouchou de Cannes, Bahman Ghobadi fait aussi partie de ce groupe Karroubi.

De nombreux médias font circuler ces appels à voter : toutes les sections persanes des chaînes de radio ou télévision des Etats favorables à une entente avec les mollahs (Voice of America, BBC persian & RFI). Les Britanniques qui sont les alliés historiques du clergé chiite iranien sont les plus assidus : chaque jour, BBC persian donne la parole à l’un de ces intellectuels iraniens qui appellent à voter pour prêter main-forte aux mollahs.

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Ces efforts téléguidés par les mollahs nous confortent dans l’hypothèse d’une réélection d’Ahmadinejad : le régime fera d’une pierre deux coups : il légitimera son refus de dialogue, et il renforcera le statut de dissident de ses faux opposants, porte-parole officieux de la modération (ie un compromis avec les mollahs).

Après l’élection, ces dissidents révoltés sillonneront le monde équipés d’un passeport iranien afin d’expliquer que « la réélection d’Ahmadinejad serait le résultat d’un refus américain de compromis, un manque de modération qui aurait renforcé les courants les plus belliqueux en Iran ».

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Pour en savoir + :
 Iran : Indications sur le taux de participation aux élections
 (23 MAI 2009)