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Mohammad Khatami [Biographie sommaire]
14.11.2005

La République Islamique est une oligarchie militaro-religieuse, c’est la terminologie du mot République qui exige un décorum républicain. La fonction présidentielle n’a aucune autre utilité en Iran. Elle continue cependant à entretenir des malentendus. Les élections imitent les manifestations similaires dans les véritables démocraties. En quelque sorte, la tenue d’élections importe d’avantage aux mollahs iraniens que leurs résultats. Le but est d’attirer les Iraniens jusqu’aux urnes et de montrer les images de cette participation dans les médias occidentaux.



Depuis les dernières élections présidentielles en Iran, les Européens ont appris que les candidats étaient présélectionnés pour répondre à des critères islamiques. C’est un progrès en soi que les plus importants partenaires commerciaux de la République Islamique aient enfin admis cette clause si particulière. Elle permet de prédéterminer l’issue des élections. Ainsi, huit ans auparavant, en 1997, le pouvoir avait présélectionné Khatami, un mollah peu connu, souriant, porteur de promesses populaires et un deuxième candidat, Nateq-Nouri, parmi les plus réactionnaires, provoquant du même coup un 21 avril en faveur d’un discours inédit et optimiste.

Mohammad Khatami (le réformateur)
- Un parcours exemplaire à l’ombre de Rafsandjani (le conservateur).

- 1970 Entrée à l’université de Téhéran.
- 1979 Remplacement du Beheshti.
- 1980 Représentant des régions de Ardakan (lieu de naissance en 1943) et Meibod.
- 1982 Nommé Ministre de la Culture et de l'Orientation Islamique (ministère de la censure culturelle) :

La Principale action de Khatami sera d’opérer la Révolution Culturelle en collaboration avec le Conseil Supérieur de la Révolution Culturelle dont les membres sont nommés directement par Khomeyni.

La Révolution Culturelle autrement dit la Purge des Universités iraniennes : Cette purge a placé les éléments de Hezbollah au sein de l’université afin d’« islamiser » l’enseignement.

La Révolution Culturelle ordonnée par Khomeyni a marqué le retour à l’exacte application des préceptes de l’islam. Déjà à cette époque, on parlait de « Réformes » universitaires ! (Fermeture de l’Université de Téhéran en 1980 - 1983).

- 1980-88 Chef du Commandement Unifié des Forces Armées et
Directeur de la Propagande de la Guerre durant la guerre de 8 ans entre l’Iran et l’Irak.

- 1989 Nommé à nouveau Ministre de la Culture et de l’Orientation Islamique et
Conseiller aux Affaires Culturelles du Président Rafsandjani.


Les Faits. L’ancien président Akbar (Hachemi Bahrémani) Rafsandjani, actuel Chef du Conseil de Discernement [1], est sous mandat d’arrêt International (depuis 1997) suite à l'affaire de la Tuerie du MYKONOS en 1992 (du nom d'un Restaurant Berlinois). Le mandat d'arrêt international de l'interpol empêche ce dernier de voyager hors d'Iran et de ce fait, il est réduit à occuper des fonctions occultes. Il ne fait aucun doute que l'approbation de la candidature de Khatami à la présidence n'avait pas été sans rapport avec les sanctions internationales contre Rafsandjani. Entre autre, l'étiquette politique du Khatami a donné un éclat politiquement correcte à la république islamique qui n'avait eu nul besoin de cette condamnation humiliante de Rafsandjani.

Selon le Ministère allemand des Affaires Etrangères, le jugement rendu en avril 1997 dans le procès relatif à l'attentat du restaurant Mykonos, dans le cadre duquel un tribunal de Berlin a constaté que les autorités iraniennes avaient été impliquées dans un autre attentat perpétré en 1992, a déclenché une crise prolongée. Il a fallu attendre 2000 pour que les relations retrouvent une base solide. La visite du Président Khatami en Allemagne en juillet 2000 a entraîné une augmentation sensible du nombre de visites dans chacun des deux pays.

Khatami et les Réformes

Ont suivi huit ans d’une présidence sans éclat en Iran mais nimbée d’une aura aveuglante hors des frontières iraniennes. Aujourd’hui, tous les experts franco-iraniens, journalistes, sociologues, politologues, dissidents, chercheurs de CNRS, de CERI..., s’accordent pour souligner la défaillance économique et politique de Khatami et des réformateurs.

Les mêmes affirmaient le contraire, il y a à peine un mois. Une complaisance sans borne a existé en Europe et plus particulièrement en France pour ce personnage qui rendait la République Islamique enfin fréquentable et parfois fort sympathique. Cette complaisance est aujourd’hui contrariée avec l’élection du peu avenant Ahmaidnejad dont le passé ne le démarque pas vraiment de ces autres camarades de la République Islamique.

L’ensemble des experts précités, iraniens et français, n’a jamais évoqué au cours des huit dernières années la présélection de Khatami. Ce dernier a surtout contribué à améliorer l’image du régime dans le monde. Il a renforcé le régime. Il a fait un usage sans limite de slogans réformateurs et il a manqué toutes les occasions historiques et inattendues que lui ont offertes les Iraniens afin de s’affranchir de l’oligarchie.

L’exemple le plus connu est le soulèvement des étudiants iraniens. Il les a traités de vauriens et de casseurs et pire, il a justifié une répression qui fut des plus sanglantes. Les jeunes Iraniens qui avaient cru aux slogans des réformateurs ont vite déchanté.

- Qui étaient-ils ?
- Désavouaient-ils l’aide au Hezbollah ?
- Reconnaissaient-ils l’Hezbollah comme un mouvement terroriste ?
- Reconnaissaient-ils la Syrie comme un état terroriste ?
- Ont-ils jamais condamné le terrorisme au Moyen-Orient ?
- Ont-ils condamné la destruction d’Israël par une bombe nucléaire (Rafsandjani 2001) ?


«  ... ( le jour où nous aurons la bombe ) ... Ce jour-là, la stratégie de l’Ouest sera caduque, car une unique bombe atomique a le pouvoir de complètement détruire Israël, alors qu'une contre-attaque israélienne ne peut causer que des dégâts mineurs au monde musulman ».} C’était sous la présidence de Khatami.

Les 13 juifs iraniens injustement accusés d’espionnage, c’était aussi sous la présidence de Khatami. Ni lui, Ni Shirin Ebadi (responsable de sa campagne présidentielle) [2] n'ont protesté contre les arrestations des iraniens de confession juive et contre les propos scandaleux de Rafsandjani.

- Les Réformateurs désavouaient-ils le projet de la destruction d’Israël ?
- Désavouaient-ils l’application de la charia ?
- Les amputation des mains, la lapidation ou l’énucléation [3] ?
- Et le Nucléaire ?

Non. Khatami, ni aucun de ces réformateurs n’ont à aucun moment osé s’aventurer à quelques encablures de ces zones taboues.

Et pourtant , tout le monde sans exception en France et ailleurs en Europe a évité et continue d’éviter de poser ses questions dérangeantes !

Les Iraniens aussi ont à tort interprété l’élection de Khatami comme un signe de la volonté du régime à se réformer.

Or Khatami avait été « poussé » vers sa victoire, vers son 21 Avril programmé. Élu, Khatami a été incapable de résoudre les problèmes des Iraniens, mais il a redoré l’image du régime et a rendu d’inestimables services à l’oligarchie.

Il a rempli sa mission à la perfection. Rétrospectivement, les Iraniens croient que Khatami a été présélectionné et poussé à la présidence afin de canaliser les attentes de la jeunesse voire de créer un faux front d’opposants parfaitement alignés qui escamotent le vrai mécontentement.

Sur ce point, c’est un péché d’orgueil. Le message de Khatami et des réformes s’adressait avant tout à la Communauté des Etats Européens et non aux individus iraniens. Les Etats européens ont développé le commerce avec les mollahs au nom du soutien aux réformes et le principe de réformabilité de la République Islamique.

Ironie de l'Histoire : C’est lui, Khatami, qui a endormi l’Europe quand ses complices s’activaient en Afrique du Sud, en Chine, en Corée du Nord et au Pakistan pour réunir les pièces de leurs usines nucléaires. C’est Shirin Ebadi qui continue cette oeuvre de mystification et de double langage.

Aujourd’hui, le régime islamique a de nouveau besoin de ses services pour échapper au Conseil de Sécurité. Il sort de l’ombre pour achever son oeuvre.


  • Attention ! C’est Khatami et Shirin Ebadi sont nos ennemis.
  • Les Réformateurs et les Dissidents de ce régime ne sont qu’une façade !
  • Ne vous laissez pas attendrir par des paroles qui ne sont pas suivies d’actes courageux de rupture totale avec un régime totalitaire.
  • Aidez le peuple iranien en soutenant l’isolement de ce régime :

- Plus que tout autre chose, mes compatriotes ont besoin d’un soutien pour changer le régime. L’Europe doit nous aider pour briser le mur et non colmater les brèches. Nous avons besoin d’affaiblir les mollahs, confondre Khatami, Ebadi, Ganji et tous les autres faux dissidents et Vive le Changement !


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