Bien que Khatami ait été le grand tricheur qui a trompé la troïka, il est présenté par les médias occidentaux comme un homme de compromis et de dialogue. C’est la nécessité d’une entente avec les mollahs pour veiller sur leurs intérêts qui pousse les Etats Européens à entretenir le mythe de modération de Khatami. En se disant en faveur de Khatami, les Occidentaux plébiscitent en fait l’esprit de compromis et de modération qu’il a incarné médiatiquement sans pour autant s’écarter dans les faits d’un millimètre de la ligne initiale du régime des mollahs.

Puisqu’il fait l’unanimité à l’étranger, quand le régime veut rassurer ses partenaires ou interlocuteurs occidentaux sur une possible modération dans la politique nucléaire du régime, il brandit ce joker !

Cette fois, il a brandi son joker à la veille de la très attendue cérémonie d’investiture de Barack Obama. L’affaire est donc liée à Obama qui pose un énorme problème aux mollahs en leur proposant un dialogue immédiat et sans conditions préalables. Le régime des mollahs estime qu’il est affaibli par les sanctions (mais aussi par sa défaite à Gaza) et n’a plus de moyen de pression sur Washington pour sortir victorieux de ces négociations, il refuse donc l’option d’une rencontre bilatérale avec l’administration Obama.

Pour échapper à cette rencontre bilatérale, il s’active pour encourager les membres non américains du Groupe des Six, plus particulièrement la France et la locomotive Sarkozy, à exiger des négociations multilatérales. C’est dans cette perspective, que le régime brandit son joker Khatami : il serait un partenaire de dialogue plus facile pour Sarkozy qui a dit refuser le dialogue avec Ahmadinejad !

C’est la troisième tentative pour engager la France dans cette voie. Il y eut d’abord un article écrit par un homme d’affaires Iranien qui encourageait Sarkozy à dialoguer avec le régime des mollahs aux côtés d’Obama. Il y a eu par la suite une demande directe de Rafsandjani et à présent cette solution pour permettre à Sarkozy de dialoguer avec Téhéran sans se parjurer.

Cependant, puisque Téhéran ne connaît pas la réponse définitive de la France, il maintient le doute sur la candidature pragmatique de Khatami. C’est pourquoi on évoque une autre candidature d’un autre modéré, de nouvelles réunions dans 10 jours, et aussi le même jour, la presque certitude d’une candidature d’Ahmadinejad à sa propre succession. Téhéran attend.

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La stratégie d’Obama perturbe les prévisions initiales du régime dans tous les domaines y compris les élections présidentielles de juin 2009.