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Iran : Le fabuleux destin d’Ahmadinejad, le miraculé !
08.09.2008

Il y a environ un an, le régime des mollahs avait annoncé une modification dans la date de la prochaine élection présidentielle en Iran : elle devait avoir lieu en mai 2008, 6 mois avant l’élection présidentielle américaine. Cette manipulation aurait offert 6 mois de délais au « successeur modéré d’Ahmadinejad » pour aboutir à une entente avec Bush. Ce projet a finalement été progressivement abandonné : désormais, c’est officiel, la date de la prochaine élection présidentielle en Iran est fixée au 12 juin 2009. Ces changements sont liés au rôle imparti à Ahmadinejad par le régime des mollahs.



En décembre 2006, prétextant un allégement indispensable des coûts de campagne et de fonctionnement des élections, le régime des mollahs a décidé de regrouper les élections présidentielles avec les élections parlementaires (en mai 2008). Ce sont des parlementaires officiellement pro-Ahmadinejad qui ont pris cette décision et ont de facto réduit le mandat de leur président de plusieurs mois. Mais en Iran, les manifestations démocratiques sont une vitrine politique pour le régime et utilisées pour influencer les interlocuteurs étrangers.

C’est ainsi que pour améliorer l’image internationale du régime, Téhéran avait imaginé la comédie des réformes qui était incarnée par le souriant Khatami. Cependant, vers la fin de son mandat, Téhéran s’est retrouvé enlisé dans la crise nucléaire : il a alors opté pour des négociations sans fin, mais au final, il a dû signer des accords (de Paris) pour éviter l’adoption des premières sanctions. Afin de ne pas respecter ces engagements et remettre en cause tout le processus, le régime a donné la victoire à Ahmadinejad, qui a cassé les engagements de son prédécesseur pour faire repartir à zéro les manœuvres dilatoires en vue d’obtenir des garanties de sécurité de la part de Washington (une entente).

Téhéran était sûr que le choc de la rupture pouvait provoquer une volte-face américaine et aboutir à un accord de Washington pour un dialogue direct (pour une entente). En cas d’acceptation de Washington, Ahmadinejad aurait été écarté : à ce moment, on parlait beaucoup d’un attentat contre Ahmadinejad (il y a d’ailleurs eu une 1ère tentative ratée). Cette disparition (mort ou invalidité) aurait provoqué une élection anticipée qui aurait donné la victoire à Rafsandjani, partisan affiché d’une entente, qui avait fini second derrière lui lors de son élection en 2005. Mais les Américains n’ont pas mordu à l’hameçon et Téhéran a conservé Ahmadinejad le passeur de relais.

Dès lors, le régime a commencé à utiliser ses excès pour mettre en place un scénario de « tout sauf Ahmadinejad », pour justifier le retour logique des soi-disant modérés (Khatami ou Rafsandjani), plus à même de signer une entente et la gérer.

C’est là qu’intervient le projet de réduction de son mandant pour faire précéder les élections présidentielles iraniennes à celle des Américains. Cette décision a eu lieu en novembre-décembre 2006, c’est-à-dire au moment où les Chinois ont rejoint les Américains pour sanctionner la Corée du Nord. Téhéran a paniqué en évoquant la réduction du mandat d’Ahmadinejad, un projet plus intéressant que son élimination, car ainsi Téhéran promettait un changement mais tout en gardant en réserve ce provocateur pour continuer à harceler les Américains dans l’espoir d’obtenir une entente selon ses attentes.

Deux éléments ont altéré ce projet : le rapport Baker de décembre 2006 et le rapport NIE des services américains en décembre 2007. Le rapport Baker évoquait la possibilité d’un dialogue immédiat, direct et officiel avec Téhéran (donc même avec Ahmadinejad). Ce rapport a indéniablement souligné le rendement (tardif mais certain) d’un élément agitateur comme Ahmadinejad.

Téhéran a accueilli positivement le rapport Baker, mais tout en sachant qu’il devait se montrer offensif sur tous les fronts afin d’avoir le dessus sur les Américains. Ahmadinejad dont le rôle avait été confirmé est alors parti à la conquête de l’Amérique Latine pour excéder les Américains. Puis en décembre 2007, Washington a publié un rapport qui minimisait le danger des activités nucléaires iraniennes et donnait plus de chances à la diplomatie (c-à-d le dialogue pour une entente). Les mollahs ont compris que Washington était définitivement prêt à négocier avec le moins modéré d’entre eux, c’est-à-dire Ahmadinejad.

Dès lors, on a beaucoup moins parlé du changement de la date de l’élection iranienne et le régime a découvert l’extraordinaire potentiel de rendement des « non réformateurs ». Il a abandonné le rêve d’un retour des modérés pour un nouveau projet entièrement fondé sur une palette de non réformateurs. Les élections parlementaires prévues pour mai 2008 ont été avancées en mars 2008 pour précéder la date d’une nouvelle décision du Conseil de Sécurité et le régime a organisé le show médiatique de l’élection des « ultra conservateurs modérés » et donc fréquentables. Cette opération n’a pas empêché l’adoption de nouvelles sanctions, mais Téhéran prévoyait déjà de conserver le provocateur utile Ahmadinejad qui rentrerait dans l’opposition en face de Larijani dans le rôle d’un président conservateur modéré !

Ce scénario parfait a échoué suite au fiasco de la tentative de coup d’Etat rampant de Larijani. Ce dernier est tombé en disgrâce et son complice Kordan en paiera le prix. En l’absence de Larijani, le régime s’est résigné à conserver Ahmadinejad, pour sa propre succession. Tous les patrons occultes du régime l’ont couvert d’éloges et il a même été qualifié de « meilleur chef de gouvernement depuis 1906 » ! On n’entend plus les « faux étudiants en colère » qui lançaient des slogans hostiles contre lui !

On peut parler d’un vrai miracle. Son élection à sa propre succession est presque certaine, en témoigne l’annonce officielle de la date de l’élection :
« La date de la prochaine élection présidentielle en Iran a été fixée au 12 juin 2009, un scrutin qui permettra à l’actuel chef de l’Etat, le conservateur Mahmoud Ahmadinejad, de briguer un second mandat de quatre ans », a déclaré le responsable en charge des élections au ministère de l’Intérieur.

Il retrouvera en face de lui des candidats bras cassé comme Karroubi ou encore Larijani ou Ghalibaf (le maire de Téhéran). Son seul problème est la situation économique qui se dégrade tous les jours provoquant encore plus d’inflation et de pauvreté. Pour assurer son élection, le régime sacrifiera quelques ministres ou responsables de la BCI, car les élections sont utilisées pour influencer les interlocuteurs étrangers et les mollahs jouent l’avenir de leur régime.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Le miraculé Ahmadinejad sera réélu ! Cependant, il se retrouvera en position de faiblesse du moment où ayant signé une entente avec Washington, le régime n’aura plus besoin de ce provocateur.

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| Mots Clefs | Institutions : Démocratie Islamique |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Ahmadinejad |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Larijani & jalili |

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

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