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Iran : La semaine en images n°219
30.04.2012

Il y a trois semaines, le peuple, les Bazaris ainsi que les Pasdaran et les Bassidjis avaient boycotté la première période de deuil collectif en mémoire de Fatemeh, la fille de Mahomet morte en martyr selon les chiites. Par ce geste délibérément irrespectueux vis-à-vis l’islam, ils avaient rappelé leur hostilité au régime et envers une religion qui les mènent vers le néant. Le boycott avait rappelé l’isolement des dirigeants islamiques. Ces derniers avaient alors multiplié les buzz pour détourner l’attention des Iraniens de la portée de leur propre geste de contestation.

Des pluies torrentielles et une importante inondation avaient alors attiré l’attention sur Qom, ville associée à Fatemeh : chacun avait remarqué le boycott car les mosquées qui devaient selon la tradition organiser des nuits de prières et de complaintes restaient immanquablement vides. Les responsables qui ne pouvaient pas simuler des rassemblements devant et dedans les mosquées avec les rues inondées avaient renoncé à diffuser des images d’archives. Ils s’étaient alors cachés avant de revenir tardivement après la fin du mauvais temps avec des images d’archives de rassemblements pendant la période d’Achoura alors que les deux rituels sont différents : lors d’Achoura, les gens défilent dans les rues en se frappant, mais on n’agit pas ainsi pour célébrer la mémoire de Fatemeh.

Cette semaine, dès lundi soir et pendant 3 nuits, le régime devait organiser la deuxième période de deuil collectif en mémoire de Fatemeh. Puisque la semaine dernière, le régime avait été boycotté très fortement lors de la « journée de l’Armée » et qu’il n’avait pas pu trouver des gens pour défiler déguisés en militaire, il était certain qu’il allait vers un boycott plus fort et très visible. Le ciel était aussi pluvieux partout en Iran surtout dans les villes religieuses comme Mashad. Le régime devait multiplier les ramdams médiatico-politiques, mais il ne pouvait pas diffuser n’importe quelles images d’archives !

Le régime a compensé ce manque d’images fortes par des annonces de fortes participations des jeunes aux Journées en mémoire de Fatemeh. Il devait cependant diffuser des images : il a privilégié les lumières tamisées, mais on y voit quand même que la participation était presque nulle et que les rares participants n’étaient pas des jeunes.

Cette semaine, le régime devait aussi célébrer l’échec de la mission héliportée de libération des otages américains comme une victoire divine, mais nul ne s’est déplacé pour la fête. Il a donc subi deux échecs et a encore une fois touché le fond. Voici des images qui nous montrent l’ampleur de la défaite et l’état du régime agonisant des mollahs.



Derniers événements survenus en Iran | Il y a une semaine, le régime devait organiser la « journée de l’Armée », il avait été boycotté par les militaires et les Pasdaran. Il a dû recruter des figurants pour les remplacer. Ce boycott et ce recours à des figurants avaient semé la panique parmi ses associés économiques issus des clans au pouvoir : ces gens s’étaient précipités pour vendre massivement leurs actions et acheter encore des dollars ou de l’or afin d’être prêts à quitter le pays ou rompre avec le pouvoir si les choses allaient plus mal.

Par ailleurs, en fin de la semaine dernière, les ouvriers licenciés de la ville kurde de Boukân avaient manifesté aux cris de « Mort à la république islamique » sans que les Pasdaran n’interviennent. Le régime a simplement zappé cet événement qui évoquait le soutien des pasdaran à un changement de régime. En zappant, l’info, les mollahs ont admis leur impuissance : leurs collaborateurs à Téhéran ont pris leur distance avec eux en zappant leur rendez-vous de communion hebdomadaire qu’est la Prière de Vendredi.

Ainsi, à quelques jours du boycott attendu du deuil de Fatemeh, le régime était bien seul. Il devait se montrer fort pour regagner la confiance de ses derniers collaborateurs de moins en moins fidèles.

Samedi 21 avril 2012 (2 Ordybehesht 1391), le régime a commencé la nouvelle semaine semée de problèmes en diffusant une image évoquant l’unité entre les dirigeants qui dans le jeu de rôles interne du régime pour simuler des divergences politiques font semblant de se détester. Ainsi Ahmadinejad qui fait partie du clan Rafsandjani mais ne cesse de lui parler mal s’est affiché à ses côtés tout en sourire (du moins sur une photo) !

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Le régime était certain que cette mise en scène ne pouvait pas remplacer le manque des Pasdaran et des Bassidjis à ses côtés face à des dizaines de milliers d’ouvriers affamés et un peuple qui manque de tout, c’est pourquoi, il n’a pris aucun risque d’aller au sondage en organisant une manifestation impromptue. Les dirigeants ont adopté l’attitude basique en temps de danger : ils sont devenus médiatiquement et politiquement invisibles.

Généralement, dans ce genre de cas, la scène médiatique est occupée par des seconds couteaux comme Velayati, responsable de l’agitation islamiste dans le monde arabe ou encore Ghalibaf, le maire de Téhéran. Mais cette semaine, Velayati ne pouvait pas intervenir car l’agitation islamiste dans le monde arabe vise le régime syrien que Téhéran doit protéger. De même, le maire de Téhéran ne pouvait pas intervenir car il avait été incapable de mettre fin à l’inondation du métro de Téhéran suite à la rupture d’un canal d’eau municipal. Le régime n’avait personne pour mener la danse ! Il a oublié les meneurs de revues en misant sur la qualité du spectacle : il a inondé l’espace médiatique avec toutes sortes d’affaires en se disant que finalement il prenait de l’avance sur la diffusion de buzz qui seront nécessaires pour détourner l’attention de l’opinion du boycott pénalisant des deuils en mémoire de Fatemeh.

Le régime a ainsi relancé la querelle entre Ahmadinejad et le Parlement à propos de la nomination de l’ex-juge Mortazavi à un poste de conseiller en affaires sociales. Il a aussi parlé d’une plainte déposée par certains parlementaires contre Ahmadinejad auprès de Larijani, patron du régime et accessoirement président du Parlement ! Le régime a aussi diffusé toutes sortes de statistiques sur la hausse des prix pour perturber l’opinion.

Mais le régime a également parlé de la nomination du quatrième frère Larijani à la direction de la section recherche d’une richissime université appartenant à Rafsandjani pour insinuer une nouvelle guerre interne entre les clans Larijani et Rafsandjani (qui se disputent le pouvoir). Le régime cherchait non seulement à détourner l’attention du peuple, mais aussi à perturber ses propres collaborateurs qui sont surtout sensibles à ce genre d’affaires qui sont très graves surtout en temps de crise.

Ce choix de faire une diversion visant le peuple, mais aussi ses collaborateurs de moins en moins fidèles ou de plus en plus circonspects a convaincu Washington que le régime était en réelle difficulté. Washington n’a pas aimé car il a été à l’origine de la révolution islamique pour installer un allié islamiste agitateur à proximité de l’Asie Centrale sino-russe et aujourd’hui encore, il ne cherche pas à renverser le régime, mais à forcer ses dirigeants à céder le pouvoir à ses islamistes de 1979 et leurs nouveaux collègues. Mais Washington a saisi l’occasion : à 24 heures des 3 jours de boycotts très pénalisant pour le régime, il a vite envoyé un émissaire en Iran pour proposer le deal d’un apaisement en vue d’un transfert des pouvoirs vers ses islamistes.

Normalement, Washington envoie en Iran de larges délégations ministérielles irakiennes, indiennes ou turques qui proposent aussi des compensations économiques aux mollahs. Cette fois, il a envoyé Nouri Al Maliki, le 1er ministre irakien, qui a longtemps été financé par les mollahs.

Dimanche 22 avril 2012 (3 Ordybehesht 1391), à son arrivée, Maliki a été reçu par Larijani, le vrai patron du régime. On le voit plutôt souriant car le régime utilise ces sollicitations privées pour affirmer que Washington tient à sa survie. En revanche, al Maliki est bien soucieux car il est arrivé sans aucune proposition d’investissement, l’intention de Washington n’étant pas de sortir des sanctions qui peuvent amener le régime à reculer, mais de lui proposer de modérer ses positions lors de la prochaine rencontre multilatérale à Bagdad afin d’aller vers l’apaisement qu’il souhaite.

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Les mollahs ne peuvent pas accepter le deal car il ne comporte aucune garantie pour leur sécurité. Les visites des émissaires de Washington paniquent aussi les derniers collaborateurs du régime qui craignent un deal sur leur dos, c’est pourquoi le régime se voit obligé de se montrer très agressif vis-à-vis de Washington. Cette fois, il a tenté de rassurer les siens sur l’absence de tout deal en annonçant qu’il avait « percé le secret du drone américain » récemment tombé en Iran ce qui signifie la capacité de s’infiltrer dernière les lignes américaines pour prendre les Américains à revers. Autrement dit, le régime a repoussé l’offre sans garantie de Washington avec une véritable déclaration de guerre !

Washington a esquivé cette annonce menaçante en affirmant qu’il était certain que le régime se vantait ! Mais il ne s’est pas contenté d’une esquive : Washington a également infiltré un virus dans les ordinateurs de la compagnie nationale iranienne de pétrole détruisant les bases de données nécessaires pour vendre du pétrole malgré les sanctions pour rappeler aux mollahs leurs limites et leurs capacités technologiques.

Le régime était alors en difficulté en raison du boycott des Pasdaran et aussi en raison de l’éloignement des siens après son incapacité à punir ceux qui avaient crié des slogans hostiles à leur encontre. Le régime était également sous la pression des sanctions et il venait de prendre une gifle monumentale remettant en cause ses capacités à riposter. Les deuils pour Fatemeh devaient commencer lundi matin (dans quelques heures), le régime était certain de manquer de figurants pour remplir la salle de prière du Guide, il avait peur de perdre définitivement ses collaborateurs méfiants à l’égard des chances de sa survie… Le régime a pris deux mesures parallèles et significatives.

1 | Tout d’abord, le régime a mis l’accent sur la punition de la corruption en visant par un nouveau procès ses associés économiques, il a ainsi admis qu’il craignait leur rupture. Il a cependant préservé encore une fois les identités et les visages des individus visés pour leur laisser l’opportunité de revenir dans son camp. Il agit également ainsi car il se doute qu’en rompant les liens il va convaincre tous ces gens qu’ils sont en danger avec lui et devraient donc rompre avec lui.

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2 | Puisque le régime ne peut pas rompre le lien qu’il veut et doit préserver, il a œuvré en ce sens en cherchant à rétablir la confiance par l’annonce d’une visite surprise du Guide au Centre de recherches des Pasdaran pour une communion avec les officiers supérieurs et les jeunes chercheurs à l’occasion des deuils pour Fatemeh. Ainsi si les officiers supérieurs et les jeunes officiers boudaient le régime, celui-ci allait s’imposer à eux et utiliser la rencontre qu’ils esquivent pour prétendre qu’ils lui étaient fidèles.

C’est là une initiative osée, mais qui n’a pas fonctionné car les officiers que le régime voulait attraper ne sont pas allés à la rencontre du Guide pour l’accueillir et celui-ci a dû se rabattre sur les 80 commandants qui lui sont encore fidèles et s’étaient réunis autour du lui la semaine dernière pour la Journée de l’Armée.

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Le régime avait raté son objectif ! Finalement pour obtenir l’image d’une communion forte, les officiers récalcitrants qui n’étaient pas allés accueillir le Guide ont été réunis dans une grande salle, derrière une barrière de sécurité haut placée et le Guide est allé à leur rencontre !

Le Guide a prié devant eux, mais séparé d’eux et protégé par une barrière infranchissable. En cherchant l’impossible rencontre, le régime a mis en avant sa crainte de ses propres gardiens. Il ne pouvait pas commencer plus mal sa semaine semée d’embûches !

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Les commandants du premier rang sont dévastés. Jaafari, le commandant des Pasdaran, le deuxième à gauche assis au premier rang, a l’air très soucieux. Il en va de même pour Ahmadi-Moghadam, le chef de la police (en chemise blanche) qui est assis à l’extrême droite du premier rang.

Lundi 23 avril 2012 (4 Ordybehesht 1391), aucun parmi ces centaines militaires n’est venu à des funérailles surprises en mémoire d’un vétéran mort pendant la nuit (les Pasdaran meurent beaucoup en ce moment). Les généraux présents la veille n’étaient pas non plus au rendez-vous.

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Le régime a senti une cassure, il a pensé que les Pasdaran et les militaires allaient encore montrer leur rupture en boycottant les cérémonies pour la commémoration de l’échec de la mission héliportée des Américains en 1980 de la libération de leurs otages.

Mais le régime a vite réalisé que le boycott de la commémoration de l’échec de mission héliportée des Américains n’allait finalement être qu’une péripétie secondaire car le soir venu, les Pasdaran trompés pour être utilisé à leur insu ont boudé le 1er rassemblement organisé par le Guide dans sa salle de prière pour inaugurer les 3 jours de prières en mémoire de la fille de Mahomet. Les commandants étaient aussi absents alors qu’ils doivent composer la salle avec les divers responsables du régime, les ministres et les parlementaires.

On n’a vu aucune image des invités : ce qui veut dire que la salle se composait vraisemblablement d’anonymes ou de collaborateurs de bas niveaux qui étaient par ailleurs parqués derrière les barrières de sécurité !

En ratant son initiative de rencontre forcée avec les officiers supérieurs, le régime avait donc également perdu la confiance de ses collaborateurs hésitants !

Par ailleurs, les dignitaires que l’on voit dans le reportage et devraient normalement être assis tout au long des murs du côté de l’autel alors qu’ils ne sont pas visibles sur la photo de la salle ! Le Guide et les plus importants dignitaires du régime n’étaient donc pas là seuls face à cette foule d’inconnus imprévisibles. Le régime nous a en fait concocté un cocktail d’images pour répondre à une situation d’urgence d’extrême isolement. Du jamais vu.

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De plus, il n’y a eu aucun autre reportage sur d’autres rassemblements ailleurs : rien à Téhéran, rien à Qom, rien à Tabriz, Ispahan, Shiraz ou encore Mashad. Le régime avait pourtant évoqué une forte participation des jeunes !

Pire encore, des petits malins employés de la radio nationale y ont diffusé toute la journée des chansonnettes très joyeuses pour ridiculiser le régime. Le régime n’a su prendre aucune mesure punitive, ce qui montrait son impuissance. Le régime a tout de même riposté en annonçant deux pendaisons et 11 pendaisons programmées. L’annonce a été faite par l’Organisation iranienne des droits de l’homme qui est en fait une entité liée au régime et chargée de diffuser des annonces intimidantes.

Mardi 24 avril 2012 (5 Ordybehesht 1391), le régime était totalement en échec. Il devait alors célébrer l’échec de la mission héliportée des Américains dans le désert iranien près de la ville de Tabass, échec qui avait assuré sa survie. Etant boycotté par ses Pasdaran, il devait trouver un moyen pour célébrer la journée de manière saisissante malgré l’absence de ses troupes à ses côtés. Il a exhibé le drone américain tombé en Iran et a réaffirmé qu’il en avait percé les secrets ! Il a aussi menacé les Emirats. Autrement dit, il a privilégié le buzz et les menaces bruyantes pour masquer son isolement. Mais il a vite changé de sujet pour ne pas mettre en évidence la pauvreté de la mobilisation pour le discours sur le drone.

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Le régime devait changer de sujet et il a choisi de masquer cet échec sous la fausse annonce du succès des rassemblements en mémoire de Fatemeh. Il devait nécessairement publier des photos. Voici les seules images bien insuffisantes qu’il a publiées.

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Le régime était dans une succession d’échecs insupportables pour ses derniers collaborateurs hésitants. Il devait relancer la participation pour ne pas les perdre ! Il en va de sa survie ! Il a annoncé des « enterrements de martyrs inconnus ».

Il s’agit d’enterrement de restes des soldats (inconnus) tués pendant la guerre Iran-Irak. C’est un procédé régulier pour mobiliser de petites foules de pauvres gens (étant donné que les gens du régime n’ont pas envoyé leurs gamins se battre). Le régime espérait utiliser la foule des pauvres pour rassurer ses riches et puissants alliés hésitants. L’initiative a été lancée a Ardebil, puis à Tabriz, à Ahwaz et à Kermân, mais aucune n’a été concluante car les gens sont venus pour accompagner leurs chers défunts, mais sans porter les foulards portant le nom de Fatemeh pour saluer sa mémoire et sans aller remplir les mosquées pour permettre au régime de prétendre posséder une base religieuse forte.

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Autre échec : le Bazar, qui est en conflit avec le régime et souffre des sanctions, ne s’est guère mobilisé confirmant ainsi sa rupture avec le régime islamique.

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Le régime a alors oublié les mosquées et a annoncé de nombreux rassemblements à l’extérieur des deux grandes mosquées avec l’idée de recycler des photos existantes de rassemblements passés afin d’insinuer un trop plein dans les mosquées concernées. Mais le temps s’est couvert, il s’est même mis soudain à pleuvoir. La pluie fait toujours baisser le taux de participation aux manifestations en Iran. Le régime s’est adapté au temps en diffusant des images de foules sous un ciel gris ou sous la pluie : on voit des bannières évoquant le nom de Fatemeh, mais dans les deux cas, la participation est très faible, on arrive à 300 personnes en tout, le nombre que le régime arrive à mobiliser depuis quelques mois.

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Pour Qom, le régime a diffusé des photos d’Achoura. La participation devait donc être nulle.

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A Mashad, le régime dispose de grands parvis dans le mausolée géante d’Imam Reza qu’il n’arrive plus à remplir. Dans cette ville, il a donné rendez-vous à la foule à proximité du mausolée, un endroit inhabituel de rassemblement. Il a diffusé une photo aérienne du site avec une bonne participation sous un ciel gris (la couleur du ciel de Mashad ce mercredi), il devait diffuser des images au sol du même site pour authentifier cette image, mais il a diffusé des clichés où les gens sont sous un soleil éclatant ! Ce qui remet en cause l’existence de la foule vue du ciel. Comme les habitants de la ville religieuse de Qom, les habitants de la ville religieuse de Mashad ont donc boycotté à 100% les deuils pour Fatemeh montrant leur rejet du régime.

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En fin de compte, il a rediffusé d’autres images d’un rassemblement chez le Guide en affirmant que cela avait eu lieu dans le mausolée de Khomeiny !

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Le régime avait tout faux et aucun partisan prêt à descendre dans la rue en sa faveur ! Il devait rassurer les siens, montrer sa force et détourner l’attention des Iraniens : il a annoncé des arrestations notamment à Boukân, il a annoncé 8 autres pendaisons et a menacé de fermer le détroit d’Ormuz.

Par ailleurs, pour sortir du boycott qui devenait pesant, il a annoncé des rassemblements nocturnes à l’extérieur pour mercredi, troisième et dernière journée de deuil, avec l’idée de recycler les photos des 3 Nuits de Gratitude pendant lesquelles les croyants doivent se réunir dans les mosquées mais aussi dans les rues pour prier. Le régime pouvait insinuer une certaine participation éparpillée…

Avant que n’arrive ce moment pour restaurer les points perdus, l’ayatollah Makarem-Shirazi, un des piliers du régime, a affirmé sur un ton paternel ou menaçant que « les Pasdaran ne gagneraient rien à se séparer du régime, ils risquent même de perdre tout ce qu’ils ont ».

Mercredi 25 avril 2012 (6 Ordybehesht 1391), il faisait un peu frais à Téhéran (15°C avec un petit vent frais). Le régime a diffusé ces images où l’on voit des gens en T-shirt, ce qui laisse supposer aisément qu’en l’absence de toute mobilisation, il a dû diffuser quelques images d’archives.

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Le régime n’a pas pu répéter ce jeu à Mashad car dans la nuit, le ciel de cette ville s’est couvert et la ville a été sous des trombes d’eau : elle a même finalement été inondée toute la journée du jeudi…

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Le régime n’a également pas parlé de rassemblements nocturnes à Qom car la ville est trop petite et chacun sait ce qu’il s’y passe !

En cette troisième et dernière journée religieuse, le régime n’a pas pu mobiliser ses partisans ou même simuler des rassemblements en sa faveur. Il a cessé de se manifester pour ne pas aggraver sa situation vis-à-vis de ses collaborateurs hésitants.

Jeudi 26 avril 2012 (7 Ordybehesht 1391), le régime était aux abonnés absents. La seule déclaration officielle est venue du vice commandant de la marine islamique a affirmé que le régime pouvait placer ses navires de guerre, c’est-à-dire ses quatre frégates et ses très vieux sous-marins, à « 3 miles de New York pour menacer les Etats-Unis ». Des propos qui ressemblent à un baroud d’honneur quand tout est perdu.

Le même jour, le Pejak, groupe armé kurde financé par Washington a attaqué une patrouille du régime tuant 4 Pasdaran. Washington espérait titiller le régime qui était à terre. Téhéran n’a rien répondu et n’a pas reculé. Il attendait la très médiatisée Prière de Vendredi pour donner sa réponse négative sans que Washington puisse esquiver afin de pousser les Américains à renoncer à leur plan.

Vendredi 27 avril 2012 (8 Ordybehesht 1391), encore une fois, au détour d’une image, nous avons constaté que la salle destinée à la prière de Vendredi était presque vide d’où d’ailleurs l’absence de marche d’honneur finale à la fin de ce rassemblement.

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Mais le régime a diffusé des images annonçant le contraire. On y voit d’une part des militaires, mais aussi des ouvriers, deux groupes qui lui ont tourné le dos. Les images diffusées ont aussi le défaut de ne pas s’accorder. Les invités ne sont pas assis au même endroit d’une photo à l’autre.

La foule est aussi fluctuante : ainsi sur une photo, on a 6 rangées d’ouvriers et sur une autre seulement trois rangées. Par ailleurs, l’ouvrier portant un enfant et assis pendant la phase où l’on se prosterne est absent de la photo où l’on doit se tenir debout. On peut supposer qu’il est resté assis, mais l’on ne voit pas un trou à l’endroit où il serait assis. Cet homme a disparu d’une photo à l’autre !

Il s’agit visiblement d’un cocktail d’images d’archives, images non vérifiées ou non modifiées qui laissent en plus supposer un manque de personnels adaptés pour trafiquer les images.

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C’est donc devant une salle peu remplie que le mollah responsable de la dernière prière de vendredi a parlé pour annoncer la réponse du régime.

Dans son discours de la Prière de Vendredi, le prédicateur du régime isolé a dit que la république islamique était « ouverte à l’apaisement, seulement si les Etats-Unis montraient leur bonne foi en levant toutes les sanctions qu’ils ont adoptées à son encontre ». Le régime a ainsi refusé le deal qui inquiète ses alliés tout en s’écartant des provocations gratuites répétées au cours de cette semaine dans un contexte où il devait s’agiter pour détourner l’attention de ses difficultés internes. Il a sans doute baissé le feu pour pouvoir repartir en provocation sans dépasser les bornes alors qu’il a été prouvé qu’il n’a pas de capacité informatique nécessaire pour mener une guerre tactique contre Washington.

Ce discours mièvre n’a certainement pas pu rassurer les alliés internes du régime, plus habitués à son agressivité autoritaire. Ils ont certainement compris qu’il ne voulait plus d’escalade irano-américaine (comme par le passé) car il était très affaibli par les sanctions et craignait de nouvelles sanctions.

Avis de Tempête(s) | Le régime a certainement lui-même pensé que ses collaborateurs allaient tirer cette conclusion alarmante et s’agiter à nouveau car il a débuté la semaine par de nouvelles accusations de « corruption financière et politique » contre un plus grand nombre de ses collaborateurs et aussi par un nouveau « procès anti-corruption » à leur encontre !

Après une semaine d’échecs successifs et ses preuves d’impuissance, le régime ne pouvait mieux admettre la fragilité de ses liens avec ses derniers collaborateurs ou associés qui songent à le quitter malgré ses efforts pour les satisfaire. Le régime s’effrite doucement de l’intérieur : il est lucide : il voit venir les tempêtes, mais sa seule arme contre cet effondrement, ces crises et ses ennemis est de lever le bâton sans oser l’abattre sur ceux qu’il veut menacer. Avec ce nouveau procès aux contours flous, le régime a surtout rappelé qu’il n’était plus qu’un vieux caïd vociférant et agonisant.