Iran : Ventes privées à la bourse de Téhéran 06.08.2010 L’économie iranienne va mal. Le régime tente de le cacher par de fausses bonnes nouvelles économiques comme des contrats pétroliers imaginaires. Dans ce contexte très trouble, lundi 2 août, il a fait état d’une hausse historique du principal indice de la bourse iranienne. Pour une fois ce n’est de l’intox car ce jour-là, il recevait la visite d’un grand nombre d’investisseurs iraniens opérant pour des investisseurs étrangers. Le régime des mollahs est régulièrement humilié par des annonces de nouvelles sanctions d’Etats qui étaient ses alliés contre la volonté des Etats-Unis. Il donne l’image d’un régime définitivement isolé. Il a peur de perdre la confiance des Bazaris ou encore des miliciens qui doivent le protéger en cas de soulèvement populaire. C’est pourquoi il ne cesse d’annoncer de nouveaux contrats dans le secteur pétrolier. L’insistance sur le secteur pétrolier résulte du fait qu’il est à la fois le secteur-clef de l’économie iranienne, mais aussi le secteur sanctionné par les Américains depuis 1996. En d’autres termes, Téhéran doit évoquer les contrats pour donner l’impression d’être fort. Cette propagande entretient le moral des troupes, mais elle ne compense pas le manque de devises qui met le régime face à des pénuries dangereuses car elles toucheront toutes les classes sociales y compris les miliciens. Pour éviter ce genre de situations explosives, en avril dernier, Téhéran a fait appel aux Iraniens expatriés (en fait les gens du régime installés à l’étranger) pour qu’ils servent d’intermédiaires aux étrangers qui en raison des sanctions américaines ne peuvent pas investir directement en Iran. Ce lundi, le régime a organisé le second rassemblement des Iraniens expatriés (ci-dessous) et le même jour, la bourse de Téhéran a enregistré une hausse phénoménale de 188 points (pour atteindre 16.058 points). La même dépêche issue du régime a évoqué une hausse de 30% à la bourse de Téhéran depuis 4 mois, c’est-à-dire depuis le début de l’opération des Iraniens expatriés.
L’Iran a beaucoup à offrir. Il a la seconde plus grande mine de cuivre au monde (5% du total mondial), mais aussi de grands gisements de fer, d’or, de plomb, de zinc, de chrome, de barite, de sel, de gypse, de molybdène, de strontium, de silice… Il a également des aciéries, des cimenteries, des usines textiles, de gigantesques raffineries de canne à sucre ou encore d’importante quantité de caviar, de safran, de thé, de pistache, de fleurs, ou encore de tabac… C’est en 2005 au moment de l’annonce d’un probable transfert du dossier nucléaire vers le conseil de sécurité qu’est née l’idée de cette vente sur une suggestion du patron politique du régime Rafsandjani. A l’époque, il ne s’agissait pas de ramasser des devises pour éloigner les perspectives de pénuries fatales au régime, mais de distribuer pots de vin géants pour gagner le soutien des Etats étrangers. Tous les mollahs et les Pasdaran, conservateurs ou modérés, vieux ou jeunes loups et aussi les profiteurs du régime (journalistes, intellectuels, dissidents) avaient à l’époque applaudi ce « projet de privatisation ». Mais cette semaine, un an après le soulèvement historique du peuple iranien, les indices de conscience ont également fait un bond : la présence des intermédiaires pour dépecer l’Iran a créé des remous. Le régime a ramassé les panneaux publicitaires urbains signalant leur présence.
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[1] Listes des invités des mollahs
[2] Programme des invités [3] On nous a signalé des Français qui en juin dernier auraient acheté les aciéries de Khouzestan. Il serait avisé qu’ils retirent leurs billes car aucun Iranien ne les laissera travailler en Iran après ce régime. |