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Iran : Main basse sur le sucre iranien
07.10.2007

Les ouvriers de la raffinerie de canne à sucre Haft-Tappeh (7 collines) de la ville de Chouch n’ont pas été payés depuis plusieurs mois. Ils ont manifesté aux cris de « nous avons faim, payez-nous » : ils ont été molestés par les miliciens du régime. Ils iront sans doute rejoindre sous peu la masse des chômeurs iraniens car le régime des mollahs prétend que l’industrie iranienne de production de sucre est en faillite.



Les journaux du régime prétendent que la soi-disant faillite de l’usine serait due à des exportations sauvages des gros bonnets du régime. Ils auraient importé 3 millions de tonnes alors que l’Iran a tout juste besoin de 350,000 tonnes de sucre. Ces gros bonnets sont connus de tous mais ce qu’affirment les médias du régime est entièrement faux. Il y a un projet de démantèlement du parc industriel de l’Iran.

Haft Tappeh Sugar Cane Company était l’une des plus grandes réussites industrielles du Chah. L’usine Haft Tappeh a commencé ses activités en 1975 pour exploiter 12,000 hectares de champs de canne à sucre dans la région du Khouzestan. En 1977, la raffinerie de Haft Tappeh devint l’une des plus importantes productrices mondiales de sucre avec une production de 1,3 millions de tonnes (7 fois supérieure à la consommation intérieure qui était alors de 180,000 tonnes).

Aujourd’hui la capacité officielle de production de cette usine est de 5,1 millions de tonnes (d’une valeur de 600 millions à 1 milliard d’euros) soit 4 fois plus que sa capacité en 1979. Or, entre temps, les mollahs ont multiplié par 7 les champs de canne à sucre et les infrastructures, de plus les techniques de raffinage se sont améliorées depuis 1979 : normalement cette usine devrait produire 11 millions de tonnes et non la moitié affichée. Non seulement cette capacité réelle (et dissimulée) place l’Iran dans les 4 premiers producteurs mondiaux de sucre, mais elle lui permet de se placer comme le second leader mondial des pays exportateurs de sucre (derrière le Brésil) car contrairement aux autres grands producteurs, la consommation interne iranienne est extrêmement basse.

A titre d’exemple, l’UE produit 21,3 millions de tonnes de sucre et en consomme 15 millions, alors que l’Iran a une consommation interne de seulement 350,000 tonnes. La raffinerie de Haft Tappeh se porte donc extrêmement bien : cette usine n’a donc aucune excuse pour ne pas rémunérer ses ouvriers ou encore de se déclarer en faillite. Les rumeurs d’une chute de la production qui serait due à des exportations sauvages sont donc fausses. L’annonce de la faillite est délibérée.

La mise en faillite est la technique fondamentale de l’économie selon les mollahs : mettre en faillite les usines iraniennes, licencier les ouvriers, récupérer les terrains pour la spéculation foncière et remplacer ce qui pouvait être produit en Iran par des produits importés sur lesquels ils touchent des commissions occultes plus importantes que le plus value des exportations. Le démantèlement des industries iraniennes, vestiges de la glorieuse époque d’industrialisation de l’Iran, est au programme du régime des mollahs qui bazarde ces richesses pour privilégier l’implantation en Iran des compagnies étrangères.

Dans le cas de la canne à sucre, la braderie est d’autant plus grave que cette plante peut produire un biocarburant de qualité, ce qui la fait surnommer l’Or vert .

Le projet de la mise en solde de l’Iran par pièces détachées ne concerne pas uniquement le secteur industriel, le régime a commencé également à privatiser les ressources naturelles aux 1/1000 de leurs valeurs pour attirer les exploitants étrangers. Installés en Iran, des industriels comme Renault ou des exploitants comme Total, se porteront garant pour éviter des sanctions contre un régime qui lapide les femmes et a dépénalisé la pédophilie.

Détail très important. Il n’y a pas que les patrons étrangers, comme Christophe de Margerie, le PDG de Total, qui soient en cause pour leur manque d’éthique. Ces manipulations, qui permettent aux mollahs de brader l’Iran, ne sont jamais dénoncées par les Moudjahiddines du peuple ou les Chalabi iraniens, tous des opposants officiels acceptés et imposés par Washington. Ces derniers ne dénoncent pas ces cas car ils souhaitent perpétuer le même système au profit des Etats-Unis. C’est la définition du libéralisme selon nos chers amis Américains.

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à lire :
- Iran : Privatiser les richesses nationales pour survivre
- (14 Septembre 2007)

Description du système économique iranien :
- L’économie iranienne et le dernier choix des mollahs

- (29 décembre 2006)

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Résistance : Grèves |

| Mots Clefs | Enjeux : Intérêts Européens en Iran |