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Iran : Privatiser les richesses nationales pour survivre
14.09.2007

La bourse de Téhéran, connue pour être un haut lieu de pratique de délits d’initiés, a battu un record historique avec la vente de 1 milliard de dollars d’actions de la Société nationale des industries du cuivre, une compagnie officiellement publique mais officieusement contrôlée par la famille Rafsandjani. En fait, la Société nationale des industries du cuivre fondée en 1972 gère la mine à ciel ouverte de Sarcheshmeh considerée comme le second plus grand dépôt de cuivre au monde. La transaction concernait donc la privatisation en douce de cette mine inestimable.



La Société nationale des industries du cuivre est officiellement une compagnie publique, mais depuis la révolution elle est contrôlée par la famille Rafsandjani, originaire de la région.

Sarcheshmeh (Sar-tchechmeh سرچشمه) produit plus de 365,000 tonnes de cuivre par an, mais elle contient aussi des quantités substantielles de molybdène, or et d’autre métaux rares. Cette mine a, selon les dernières estimations, une capacité de 1 milliard 200 millions de tonnes de sulfates de cuivre et d’or, soit plus 3500 ans de réserves au rythme actuel d’extraction qui est de 100 tonnes par jour.

Les deux tiers de cette production sont destinés à l’export et rapportent actuellement au moins 1,5 milliards de dollars à l’Iran selon les cours du London Metal Exchange actuellement supérieurs à 6300 dollars la Tonne. Ce montant peut être plus important puisque les cours ont déjà atteint les 9000 dollars la Tonne en 2006, mais les revenus iraniens ne peuvent pas descendre sous la barre de 800 millions de dollars.

En moins de sept minutes, les 20% du capital de cette compagnie inestimable ont été vendus par la mafia de Rafsandjani pour une valeur de seulement 1 milliard de dollars à un consortium comprenant une caisse de retraite des industries de l’acier et métaux non ferreux (liée au conglomérat de cuivre), le Groupe SAIPA (fabricant automobile lié à la famille Rafsandjani) et le Groupe Bahman, un Holding lié à l’IDRO (organisme public iranien en charge de l’industrie automobile). Et l’IDRO est lié à la famille de Rafsandjani (qui officialise ainsi sa mainmise sur le cuivre iranien).

Le consortium a payé cash 20% de la somme et le reste sera versé sur une période de cinq ans. Il s’agit d’un transfert de capitaux de main en main et d’une transaction frauduleuse à prix sacrifié. Il existe une piste d’investigation.

Il s’agit de l’actuel gouverneur de la Banque Centrale Iranienne, Tahmasb Mazaheri, puisque ce dernier faisait partie du conseil d’administration de la Société nationale des industries du cuivre avant d’accéder à la direction de la BCI. Aussitôt nommé à la direction de la Banque Centrale, il a trouvé un moyen pour faciliter les transactions de son protecteur, Rafsandjani.

En règle générale, le gouverneur de la Banque Centrale est membre du conseil d’administration de ce conglomérat lié à Rafsandjani. Avec Tahmasb Mazaheri, l’important est qu’il était dans ce conseil d’administration comme ministre de l’économie de Khatami et on le retrouve toujours impliqué dans le cuivre comme gouverneur de la Banque Centrale d’Ahmadinejad et la première action significative de son mandat est la vente suspecte en 7 minutes de 20% d’une richesse nationale iranienne (le second plus grand dépôt de cuivre au monde) à des acheteurs qui pourraient bientôt ouvrir leurs capitaux à des investisseurs étrangers.

Rafsandjani vend les bijoux de famille et empoche de jolies commissions (payées cash ?) dans cette vente au rabais qui a pour objectif d’attirer les investisseurs étrangers en Iran et de les engager afin qu’ils s’opposent à des poursuites contre lui ou à des actions contre le régime.

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