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Iran : Le mirage chinois
04.08.2010

Alors que de plus en plus de pays annoncent l’adoption de sanctions unilatérales contre les mollahs, ces derniers ont annoncé la visite d’une délégation de responsables pétroliers iraniens en Chine pour signer d’importants contrats qui neutraliseraient les effets des sanctions annoncées.



Le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mir-Kazemi (مسعود میرکاظمی) et Ahmad Ghaleh-Bani (احمد قلعه بانی), le directeur général de la Compagnie Nationale Iranienne du Pétrole (NIOC) vont quitter l’Iran à destination de Pékin à la tête d’une imposante délégation. La formulation de l’énoncé de leur voyage par l’agence de presse de la NIOC est floue : on ne peut pas clairement savoir s’ils y vont pour rechercher de nouveaux investissements ou bien pour finaliser des promesses d’investissements.

Depuis toujours, le flou est un élément permanent dans la communication du régime des mollahs. Il a montré son utilité dans tous les domaines. Dans le domaine politique ou diplomatique, cela lui permet de changer sans cesse ses promesses ou garder une totale opacité sur ses intentions. Dans le domaine économique, ce flou permet de cacher des déficits abyssaux, l’ampleur des dons aux Etats favorables aux mollahs à l’ONU ou encore les détails inavouables de vente à perte du pétrole en échange d’une protection diplomatique internationale.

Depuis l’adoption des sanctions pétrolières américaines en 1996, le flou qui permettait de cacher des prix de vente trop bas a changé d’affectation pour devenir un partenaire de désinformation pour dissimuler le manque de clients malgré les largesses passées du régime.

C’est ainsi qu’il y a une semaine, au moment où Téhéran avait appris l’adoption par l’Europe de sanctions à son encontre, il a fait passer un prêt turc pour la construction d’un gazoduc reliant l’Iran à la Turquie pour un contrat gazier d’1 milliard d’euros avec la Turquie, alors que ce pays n’a jamais finalisé une promesse d’investissement en Iran.

Dans le cas présent, on retrouve une situation presque similaire. En effet, dans l’énoncé officiel du voyage de la délégation iranienne en Chine, le régime a évoqué 40 milliards de dollars d’investissements. Or, selon les données officielles iraniennes, ce montant est en fait la somme de tous les investissements faits par la Chine en Iran !

En fait, Téhéran est en train de faire passer des projets signés avant 2005 et en cours d’exploitation dont l’argent de la vente a été déjà dépensé pour un flot de devises capables de tordre le cou aux sanctions. On y croit d’autant moins qu’au cours des 3 dernières années, la Chine n’a signé aucun nouveau contrat et qu’elle s’est progressivement éloignée des mollahs en annulant de gros investissements ou refusant d’avantageux contrats à durée indéterminée. En janvier dernier, elle a même divisé par 5 le degré de sa dépendance au pétrole iranien. L’annonce de l’investissement d’un montant flou est clairement de la propagande destinée à faire croire qu’ils ont encore une certaine capacité à neutraliser les sanctions.

Cette propagande est censée convaincre les miliciens qui doivent protéger les mollahs ou encore les Bazaris qui font tourner l’économie que le régime n’est pas fini afin qu’ils ne soient pas tentés de le laisser tomber. Mais personne n’y croit avec les difficultés que connaît actuellement l’économie iranienne.


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Pour en savoir + sur le secteur pétrolier iranien :
- Iran : Le régime a un sérieux problème de financement
- (14 janvier 2010)

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Chine |

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Institutions : Désinformation et fausses rumeurs |

| Mots Clefs | Instituions : Economie iranienne |

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