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Iran : Petite leçon d’équitation à dos de mollahs
31.10.2009

Après la réponse négative des mollahs au processus d’apaisement des Six, on aurait dû assister à des réactions fortes. Il n’en est rien, l’AIEA est devenue muette, le président Sarkozy qui avait si souvent parlé de sanctions est à présent très calme, il en va de même du côté des Britanniques, Allemands et Russes. Les Chinois sont hors-jeu, ils ne disent jamais rien. En revanche, les Américains sont volubiles : en 24 heures, ils ont émis plusieurs avis différents et contradictoires. Pas de panique : c’est calculé.



Il ne faut pas être un génie pour deviner que ces pays ne veulent pas de nouvelles sanctions contre les mollahs. C’est d’ailleurs compréhensible : les Européens ont d’importants intérêts en Iran, notamment pétroliers, qui pourraient souffrir de ces nouvelles sanctions et Washington a besoin d’une alliance stratégique avec les mollahs pour devenir le maître de l’agitation islamiste dans les régions musulmanes et pétrolifères de ses adversaires : le Caucase russe et la province chinoise du Xinjiang.

Face à ces attentes fébriles, Téhéran monte les enchères en refusant sa main. On dirait plutôt un cheval fou qui ne se laisserait pas monter. Désormais, le deal est de rester en selle avant de dompter la bête. Pour y parvenir, les Américains et les Européens doivent avant tout éviter tout ce qui peut fâcher la bête en maniant petite caresse et petite fermeté.

Concrètement, pour appliquer ce schéma, ils ont censuré le contenu de la proposition des mollahs, avant de lâcher doucement la bride en annonçant les éléments de cette réponse négative afin de ne pas avoir l’air de céder à tous les caprices de la bestiole.

Ils sont tout autour de la furie, chacun dans son rôle. Les Européens chuchotent à son oreille, les Russes observent de loin, les Américains en selle manient la bête en lâchant puis resserrant la bride.

Le premier geste a été de crier hue avec l’adoption par la Commission bancaire du Sénat américain d’un projet de loi permettant de sanctionner les entreprises qui investissent dans le secteur du carburant en Iran. Or, aucune entreprise n’investit dans ce domaine en Iran, en revanche on vend du carburant aux mollahs. Après cet avertissement mou, les mollahs ont eu droit à un petit desserrage de la bride.

Le lâchage a été l’œuvre d’Hillary Clinton pendant sa visite au Pakistan. Interrogée par CNN sur d’éventuelles nouvelles sanctions, elle a dit que Washington travaillait en adéquation avec l’AIEA, la France, la Russie et les autres afin de montrer l’unité de la communauté internationale. « Nous attendons des clarifications dans la réponse iranienne. Nous disons à l’unisson : nous avons proposé cette idée, vous avez donné votre accord de principe et nous nous attendons à ce que vous alliez au bout du processus ».

Après cet adoucissement, devant la sourde oreille des mollahs, Washington a tenté de resserrer la bride : Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison-Blanche, a prévenu l’Iran aujourd’hui qu’il ne disposait pas d’un délai « illimité » pour accepter l’offre internationale.

Nous préférerions qu’ils finissent par manier un peu plus énergiquement la cravache.


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| Mots Clefs | Décideurs : Hillary Clinton |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |
| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |
| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Nucléaire : Politique Nucléaire des mollahs |
| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |