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Iran : Répétitions pour la saison estivale de la Comedia del Mollahs
26.02.2009

Quand le régime des mollahs redouble de provocations nucléaires pour pousser l’Amérique à lui céder un compromis géopolitique, en même temps, il met en scène des spectacles médiatiques pour suggérer un retour possible des modérés (synonymes d’une entente avec les Six). Cette semaine, dès le 22 février, Téhéran a décidé de relancer ses provocations nucléaires et aussitôt nous avons eu droit à de soi-disant restrictions contre Khatami, une sortie médiatique des fausses féministes et finalement depuis deux jours d’un come-back bruyant des étudiants anti-Ahmadinejad. | Inventaire et décodages.



Le dernier rapport de l’AIEA a été conçu pour priver les Etats-Unis de leur mainmise sur la gestion des intimidations et des sanctions afin que les Américains ne puissent pas utiliser ces pressions pour imposer une entente séparée aux mollahs, entente qui nuirait aux intérêts vitaux des autres membres du Conseil de Sécurité. Le rapport est donc allé plus loin que les accusations de Washington pour devenir la principale source de pression sur Téhéran pour forcer les mollahs à accepter une entente multilatérale, c’est-à-dire avec le Conseil de Sécurité (les Six).

Ce rapport a surpris Téhéran car il se retrouvait face à deux adversaires dont l’un ne lui convenait pas : l’AIEA. En fait, si Washington utilise les sanctions pour soumettre les mollahs, ces derniers utilisent également la crise pour pousser l’Amérique à bout et lui arracher un compromis sur leur rôle régional. Après un temps de léthargie, le régime des mollahs a décidé de faire éjecter l’AIEA pour retrouver son adversaire préféré. Il a dans un premier temps contredit l’AIEA qui affirmait que le programme nucléaire iranien était au ralenti et aujourd’hui à la conférence pour l’inauguration de Bouchehr, G-R Aghazadeh, le responsable du programme nucléaire iranien, a affirmé que l’Iran exploitait en ce moment 6.000 centrifugeuses et non 3200 comme l’affirmait le dernier rapport de l’AIEA.

C’est une véritable déclaration de guerre à l’AIEA et un refus d’une entente via les Six. Cependant, afin que cela ne déclenche pas immédiatement de nouvelles sanctions contre le régime, peu avant sa première déclaration du dimanche, le régime a fait savoir que l’accès des sites web proches du soi-disant modéré Khatami avait été bloqué, insinuant que certains voudraient empêcher ce gentil mollah de communiquer avec le peuple iranien.

Le régime avait par le passé prétendu à des blocages qui étaient fictifs : nous avons d’ailleurs été les seuls à dénoncer ces supercheries virtuelles en nous connectant aux sites soi-disant bloqués. Cette fois, pour neutraliser les critiques, le régime a prétendu que seul l’accès depuis l’Iran était bloqué, mais pas depuis l’étranger ! C’est un véritable contresens car tous les Iraniens qui sont à la recherche de nouvelles fraîches se connectent via des proxies ou serveurs relais basés en occident. Il s’agissait donc d’un coup de pub pour Khatami que l’on fait passer pour une victime du système.

Par la suite, le régime a relancé la procédure pour la lapidation de la malheureuse Ashraf Kalhor pour mettre en scène les soi-disant féministes (comme les avocates Nasrine Sotoudeh ou Shadi Sadr) qui sont également des pro-Khatami.

Parallèlement, le régime a aussi mis en scène des heurts entre des « étudiants modérés » et les forces de l’ordre. Comme d’habitude, ces étudiants scandaient des slogans hostiles à Ahmadinejad tout en épargnant le système ou ses véritables chefs (Khamenei, Rafsandjani et les Experts). Comme d’habitude, ces étudiants qui semblent ignorer la nature anti-démocratique du régime ont crié « mort au dictateur » à propos d’Ahmadinejad et en plus non pas pour critiquer le programme nucléaire et le soutien au Hamas qui ruinent le pays ; mais pour refuser que le régime enterre les ossements de soldats tués pendant la guerre Iran-Irak dans l’enceinte de l’université. C’est vrai que c’est un problème fondamental pour la société iranienne ! En réponse, le régime a fait arrêter certains d’entre eux, ce qui fera intervenir Chirine Ebadi, la vedette incontournable de la Comedia del mollahs. C’est une répétition en vue du spectacle électoral de cet été.

Mais qu’est-ce vraiment que la Comedia del mollahs ? simuler un mai 68 sans aucun fond ou contenu ou promettre le retour d’un modéré sans jamais aborder la question difficile de son programme. Evidement aucun des figurants de cette comédie ne sortira des limites de son rôle pour critiquer le programme nucléaire, bien au contraire. Si l’Europe se laisse convaincre par appât du gain, Téhéran ne cessera jamais cette comédie lucrative, ce qui nous vaudra sans doute 4 nouvelles années avec Ahmadinejad, l’indispensable Mister Hyde pour faire regretter Khatami, le docteur Jekyll du régime des mollahs.

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Pour en savoir + :
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- (2 FÉVRIER 2009)

Pour en savoir + :
- Iran : Khatami n’est pas un modéré, mais un modérateur !
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- Mohammad Khatami : Biographie sommaire
- (14 NOVEMBRE 2005)

| Mots Clefs | Nucléaire : Politique Nucléaire des mollahs |
| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Khatami |
| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |
| Mots Clefs | Institutions : Démocratie (médiatico)-islamique |