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Iran : La semaine en images n°377
Ils ne savent plus dans quelle direction prier !

19.05.2015


Nouveau Résumé Historique (écrit le 17.05.2015)
+ Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux dont les Bakhtiaris, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable Guerre d’Usure Economique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Amplification des problèmes & Fausse(s) modération(s) (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux.

Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence de la république qui est un poste sans réels pouvoirs. Il a confié ce poste à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington. Rafsandjani (maître du jeu via le CDIR) a aussi établi des Alliances diplomatiques avec les Européens via la vente du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions.

Selon la volonté de Rafsandjani, le régime a cependant continué ses activités terroristes, sous la direction d’un certain Rohani, pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Le régime s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et tenir tête à Washington. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique.

Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani d’engager Washington dans la voie de l’apaisement et ainsi obtenir la fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et la vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés.

En 2005, Rafsandjani, pressé par ses rivaux, est revenu, via un autre ex-collaborateur, Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir de faire reculer Washington ou gagner le soutien de la Russie et de la Chine, pour entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghai afin d’avoir plus d’aisance dans ses marchandages avec Washington. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, ont refusé l’adhésion à l’OCS et ont même soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs.

Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime ruiné par les mauvaises politiques clientélistes de Rafsandjani s’est vite retrouvé en difficulté pour ses approvisionnements : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Gestions de la Crise / Crises des Gestionnaires| En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Ses dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas survivre, ils devaient fuir. Leur priorité a changé : Obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ ou l’IMMUNITÉ de la part de Washington pour fuir sans craindre des poursuites pour leurs crimes passé.

Clashs internes et Plans d’urgence | Rafsandjani a écarté Ali Larijani de la direction des négociations nucléaires pour privilégier ses propres chances d’obtenir les meilleures s de sécurité possibles. Ali Larijani a divulgué, par un tiers, la corruption de membres du CDIR et du clergé pour les renverser et avoir les mains libres pour marchander les meilleures s pour lui-même. Rafsandjani a neutralisé la menace en éliminant les proches de Larijani. Puis en 2009, pour s’éviter d’autres fronde internes, avec l’aide des Britanniques (BBC), il a tenté (encore) de sauver le régime par une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions. Mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a continué en tentant une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont alors paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains suite à un deal secret entre les dirigeants et Washington.. Le régime s’est retrouvé avec un risque de banqueroute financière avec cette ENVIE (sans cesse grandissante et confirmée) DE FUITE DES NANTIS RIPOUX AVEC LEURS CAPITAUX.

Changement de Monture pendant la course | En 2012, Rafsandjani a lâché les Britanniques pour marchander avec Washington à propos de son rôle avéré dans l’attentat d’Amia, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains, il est revenu vers les Britanniques, ils lui ont concocté le projet de Déviation du Régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Le peuple et les jeunes Pasdaran dissidents ont refusé ce projet opportuniste. Le projet de Déviation ne pouvait pas être continué.

Le « choix » de Rohani | Les chefs du clergé ont invalidé la candidature de Rafsandjani aux présidentielles rompant de facto leur lien historique (vieux de 170 ans) avec les Britanniques. Ils ont mis en avant son adjoint Rohani pour mener une synthèse des politiques précédentes combinant un bras de fer avec Washington (via le chantage nucléaire), la drague pétrolière des Européens, des Chinois et des Russes, et enfin, un soutien détendu à l’opposition interne faussement démocratique pour pouvoir à tout moment piloter un transfert de pouvoirs via une fausse révolution de couleur vers Washington (en cas d’un deal) ou encore pour amortir la chute du régime (en cas d’un soulèvement populaire).

Mais ce choix de retour aux solutions ratées du passé a amplifié les craintes des éléments insolvables des Pasdaran et des affairistes paniqués du régime. Rohani, le représentant du clergé, a eu également du mal à trouver des alliés pour former un gouvernement. Il a dû s’allier au Clan des Frères Larijani qui contrôle les pouvoirs judiciaire et législatif contrer l’hostilité des chefs Pasdaran. Mais il n’a accordé aucune place aux Larijani à la table des marchandages avec Washington, ils ont commencé à le dénigrer. Il est vite apparu que Rohani n’était pas assez bon pour réussir sa mission de mettre mal à l’aise Washington et obtenir les garanties nécessaires à ses patrons du clergé pour quitter sans crainte le pays qui les rejette. Les tensions et les ruptures internes se sont amplifiées. En moins de 6 mois après l’arrivée de Rohani, le système est devenu très instable.

Washington qui a besoin d’un Iran islamique a alors proposé le GEL des SANCTIONS pour calmer l’ambiance et engager le régime entier dans un plan d’apaisement réciproque. L’Angleterre et la Russie ont contré ce plan d’arrangement en exigeant une coopération nucléaire très stricte de la part des mollahs marchandeurs dans un cadre officiel nommé l’Accord de Genève.

Rohani a accepté avec l’idée d’alléger les sanctions et pouvoir relancer le bras de fer en remettant en cause ses engagements, mais il n’es pas pas parvenu. Les sanctions ont persisté. Les pénuries se sont amplifiées. Les Bazaris ont préféré d’arrêter le travail. Les grèves ouvrières et les manifestations d’agriculteurs se sont aussi multipliées. Au même moment, les filles iraniennes se sont mises à se dévoiler en public. L’absence de répression a confirmé le manque de policiers et de Pasdaran fidèles. On a alors assisté à des boycotts unanimes d’événements officiels et religieux très importants comme la naissance, la mort ou le début du Califat de Mahomet.Le nombre des hauts responsables fidèles est passé de 500 à 60 personnes.

Sous l’effet de la panique, Rohani et le clergé ont à maintes reprises tenté de relancer le Mouvement Vert avec des leaders inédits car il ne trouvait pas de volontaires pour ces projets voués d’avance à l’échec !

Washington a mis en route une révolution en couleur en complicité avec les mollahs, avec l’idée de les recycler de facto en démocrates et pouvoir leur accorder les garanties de sécurité qu’ils souhaitent, mais le peuple n’a pas adhéré au projet.

Washington a alors accordé un nouveau délai de 7 mois au régime islamique puis il a tenté de les recycler en démocrates en les aidant à organiser une conférence onusienne contre la violence et l’extrémisme ! Mais les chefs Pasdaran et les Larijani, exclus de ce processus, ont saboté le projet. La bourse a chuté de plus de 80% !

Les mollahs, les Chefs Pasdaran et les Larijani ont réalisé l’urgence d’un deal Ils se sont alors unis pour une révolution en couleur pro-US avec leur pion l’avocate Sotoudeh et ceux de Washington comme le vieux Maleki. Mais il était trop tard : les faux opposants internes se sont aussi gardés de participer à cette opération impopulaire. Le régime s’est retrouvé sans joker politique.

La coalition Clergé-Pasdaran-Larijani a alors tenté de provoquer une escalade bénéfique à leur intérêt de faire vibrer l’Arc chiite, puis par l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais leurs alliés régionaux à savoir la Syrie et le Hezbollah n’ont pas suivi ! Et la France a zappé tout représailles grâce à la tour de passe-passe Je suis Charlie ! Le régime s’est retrouvé sans son joker tactique du terrorisme.

La coalition des 3 a explosé. Ali Larijani a encore attaqué Rohani sur son bilan pour lui ravir sa place. Les chefs Pasdaran se sont attaqués au clergé en dénigrant le Guide via leur faux opposant Nourizad, mais Washington n’a pas suivi ! La bourse a encore chuté, l’exode des capitaux s’accélérait !

Les ouvriers iraniens qui font les frais de cette crise ont enfin décidé de manifester contre le régime. Les chefs Pasdaran n’ont pu réprimer cette contestation car ils manque de troupes. La contestation générale s’est aussi amplifiée tout comme les boycotts de grands événements religieux.

Rohani a baissé le prix du gaz à 1/60e du prix mondial pour attirer les investisseurs Européens et exploser le groupe 5+1. La Russie a menacé les Européens d’arrêter ses livraisons de gaz ! Washington a menacé de cesser sa complaisance en matière d’application des sanctions. Le projet n’a pas abouti ! Le régime ne disposait plus de son joker énergétique.

Les derniers serviteurs du régime ont réalisé qu’il était condamné : ils ont unanimement boycotté le 36e anniversaire de la révolution islamique.

Dans la foulée, ce constat de faiblesse a été confirmé par l’incapacité des dirigeants à empêcher la manifestation 60,000 instituteurs iraniens dans tout le pays à l’appel d’un syndicat clandestin et hostile au régime ! Les nantis du régime ont perdu tout espoir. ils se sont encore mis à vendre leurs actions pour acheter des dollars et fuir. Selon nos estimations, le régime s’est retrouvé entre 6 à 12 mois de son effondrement financier .

Washington a alors intensifié ses efforts pour un deal ou la dé-diabolisation des mollahs (par un soi-disant rôle ultra-positif en Irak contre Daesh) afin de baisser ses sanctions car il a besoin d’un régime islamique aux abords de l’Asie Centrale... Les intérêts pétroliers des autres pays des 5+1, notamment les Anglais et les Russes, étaient en danger. Ils se sont unis avec les Français, les Allemands et les Chinois pour neutraliser le deal favorable à Washington.

Washington a mis les mollahs sous pression en s’attaquant à leur principale plateforme gazière Offshore et par une « guerre anti-chiite » de son allié saoudien au Yémen ! Les autres grandes puissances ont enfermé les mollahs dans un nouveau processus d’engagements nucléaires très stricts sur une très longue période pour neutraliser ce deal sur une très longue période.

Les mollahs ne pouvaient refuser par peur de nouvelles sanctions. Ils ont accepté les objectifs imposés par le front anti deal au sein des « 5+1 », mais ont immédiatement remis en cause ces objectifs pour relancer le processus d’escalade bénéfique à leurs intérêts : en annonçant qu’ils avaient négocié et obtenu l’annulation de toutes les sanctions !

Washington a esquivé la confrontation tout en publiant un Fact Sheet sur les objectifs définis par ses rivaux internationaux pour rappeler aux mollahs leurs engagements. Ces derniers ont renouvelé leur fausse annonce de victoire pour provoquer la crise souhaitée. Washington a esquivé. Ils ont promis la suppression des caméras de l’AIEA sur les sites nucléaire, la reprise de l’enrichissement à 20% ou encore le rejet de toute vérification pour provoquer l’escalade souhaitée !

Pour arrêter cette fuite en avant des mollahs, Washington leur a proposé un investissement lourd de plus de 200 milliards dollars par 22 de ses plus grands patrons. Par ailleurs, avec l’aide de son pion Amano à la tête de l’AIEA, il leur a laissé voir la possibilité d’une baisse des accusations contre leur programme nucléaire. Craignant un deal, la Russie leur a alors proposé une alliance stratégique en combinaison avec la Chine pour empêcher le deal. Mais ils n’ont pas accepté cette offre car ils pouvaient perdre leurs avoirs bancaires en Europe.

Au sein du groupe Européen, la France, excédée par les marchandages parallèles de Washington a pris un peu ses distances sur le front pro-sunnite américain en Syrie privant de facto d’un accès à l’Asie Centrale via le Moyen-Orient et le Caucase. Washington a alors désavoué l’intervention saoudiennes au Yémen laissant entrevoir une prise en main de Golfe Persique (50% du pétrole planétaire) par les chiites avec l’aide des mollahs !

Les mollahs ne pouvaient accepter car l’islam est fini en Iran. Mais ils ont compris que Washington était prêt à tout pour la maitrise des ressources en hydrocarbures. Ils pouvaient continuer à marchander lors des négociations à venir à Vienne.

Washington n’a pu les dissuader en leur laissant jouer un rôle au sein des Mouvement des Non Alignés qu’il contrôle depuis la chute du mur du Berlin. Dès lors, Washington a eu une nouvelle idée brillante : des investissements venant de la Suisse, Etat qui représente ses intérêts en Iran, pour écarter les Européens ainsi que les Russes afin d’accaparer le marché de manière indirecte sans sa propre participation financière qui fait peur aux mollahs.


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La semaine dernière, les mollahs devaient recevoir les investisseurs Suisses et reprendre les négociations à NY en marge de la Conférence d’Examen de l’AIEA. Washington a montré qu’il était prêt à reconnaître la légitimité politique des mollahs. Ils devaient accepter à la fois le package de Lausanne et cesser leur anti-sionisme et et anti-américanisme pour accéder à ce deal exceptionnel. Ils ont compris que l’offre plus alléchante que jamais passait par l’ouverture à Washington ! Ils ont feint l’ouverture avant de se rétracter pour provoquer une crise et obtenir des avantages de Washington. Ce dernier a esquivé , mais les investisseurs suisses sont partis chez eux sans renflouer le régime en faillite.

Les super-nantis ont sombré dans la panique. On a assisté à la première tentative de fuite tarifée par la vente d’un club de foot à 40 fois son prix !

Le régime désespéré a alors tenté de provoquer une crise salvatrice en détournant un cargo américain dans le détroit d’Ormuz. Washington a encore esquivé l’escalade...


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Cette semaine, Les mollahs devaient continuer les négociations à NY pour établir un texte sur les objectifs communs esquissées à Lausanne. Leur atout dans le bras de fer avec leurs interlocuteurs était la possibilité de perturber le transit via Ormuz.

Les mollahs devaient aussi rassembler les leurs et leurs troupes samedi pour l’anniversaire d’Ali, le premier Imam du Chiisme, puis lundi pour la mort en martyr de Zeynab, la fille de Mahomet, dont ils prétendent défense le mausolée à Damas par une très forte intervention. Les deux dates étaient de notre point de vue des occasions pour constater l’extrême impopularité de l’Islam et de son régime : de fait, une source d’une nouvelle panique financière et d’une nouvelle crise interne. Cette semaine, le régime tout entier était donc face à de multiplies problèmes. Les mollahs au pouvoir et leur gouvernement étaient forcément en danger !

Voici le récit en images d’une semaine de problèmes et d’erreurs de gestion, mais aussi de surprises internationales qui ont intensifié la panique interne, les incertitudes et l’envie de fuite chez tous les derniers gens du régime !

Cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le jeudi 14 mai 2015 via la chaîne indépendante NEDA-TV. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur la page Facebook de NEDA-TV et sous peu à la section iranienne d’Iran-Resist.



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La semaine dernière (24 avril-1er Mai 2015 / 4-11 Ordibehesht 1394), les mollahs sortaient d’un échec face à Washington et ils étaient remis en cause par leurs adversaires les frères Larijani et les chefs Pasdaran. Les mollahs ont tenté d’acheter les chefs Pasdaran en les exemptant de la répression qu’ils peuvent fournir par la formule inédite que le régime avait besoin d’une police d’amour. Ali Larijani a menacé les chefs Pasdaran avec la lutte contre le trafic (leur principale source de revenus) pour les retenir à ses côtés car sinon le pouvoir judiciaire dirigé par son frère deviendrait une arme chargée à blanc.

Washington proposait alors des négociations à NY et des investissements venant de la Suisse, Etat qui représente ses intérêts en Iran, pour accaparer le marché iranien sans sa propre participation qui contrarie les Européens et les Russes et fait peur aux mollahs. Dans cette offre, les devaient cependant accepter à la fois le package de Lausanne (critiqué par leurs adversaires) mais aussi entrer dans les normes (fin du terrorisme...) pour échapper aux blocages des Européens !

Les Larijani ont exigé un Fact-Sheet iranien sur les lignes rouges du régime pour empêcher les mollahs de plier. Ces derniers ont rejeté cette demande. Puis à NY, Zarif a produit un discours loin des provocations habituelles du régime. Washington a alors reconnu la légitimité religieuse et révolutionnaire du régime. Puis, Kerry est allé à la rencontre du représentant du régime à son domicile, laissant entrevoir la possibilité d’un voyage en Iran et d’une alliance entre leurs deux pays. Mais on a vite compris que le régime avait fait une feinte car Zarif a alors insisté sur les positions officielles du régime dans l’espoir d’humilier son interlocuteur et le forcer à reculer d’avantage ou le pousser au conflit et obtenir l’Escalade nécessaire pour une grand chantage à la déstabilisation régionale et parvenir négocier une sortie sécurisée du pouvoir.

Washington a esquivé cette escalade, mais a puni le régime en mettant fin à la mission de ses investisseurs suisses ! Les super-nantis ont sombré dans la panique. La bourse n’a cessé de chuter. On a alors assisté à la première autorisation de fuite tarifée par la vente d’un club de foot à 40 fois son prix !

Les mollahs étaient en difficulté, les chefs Pasdaran ont alors tenté de provoquer une crise salvatrice en détournant un cargo danois ou hollandais circulant sous pavillon des îles Marshall (un protectorat américain) dans le détroit d’Ormuz. Washington a fuit ce casus belli en décrétant que le cargo n’avait rien d’américain car son armateur était danois, son équipage bulgare et son pavillon, celui des îles Marshall qui n’étaient pas américains.

Les mollahs au pouvoir ont justifié le détournement et lui ont inventé un motif judiciaire pour l’exploiter eux-mêmes, mais n’ont pu provoquer une escalade. Ils se sont alors réfugiés dans la propagande absurde pour affirmer que tout allait bien, qu’ils étaient très populaires et donc très solides.

Washington a craint la chute du système islamique nécessaire à ses projets d’expansion en Asie Centrale. Il a cessé d’importuner les mollahs. Les Anglais ont évoqué des documents montrant la poursuite des activités nucléaires par les mollahs. Washington a qualifié les documents d’obsolètes. Les Européens ont riposté en rejoignant la Russie en refusant le principe de Snap-Shot ou le reprise des sanctions si l’accord n’était pas appliqué, privant Washington de la maîtrise des sanctions selon ses convenances. Avec ce retour discret, mais en force, de l’Europe tout en rigidité au côté de la Russie, le régime se retrouvait dans une impasse et ne pouvait espérait s’en sortir par la provocation.

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Vendredi (1er Mai 2015-11 Ordibehesht 1394), dernier jour de la semaine dernière, on était le 1er mai, la tension interne du régime est montée d’un cran car les ouvriers iraniens ont manifesté massivement dans toutes les villes du pays (même si on n’en a aucune image par la faute de la censure du régime). Le syndicat officiel a organisé un rassemblement du 1er mai sur une petite place de Téhéran avec des ouvriers remerciant le régime (qui ne leur accorde aucun droit) !

A midi, le clergé, menacé par les vrais manifestations ouvrières, a consacré son sermon hebdomadaire à l’admiration de Mahomet pour les ouvriers et par ailleurs, aux insultes anti-saoudiennes pour provoquer une crise via l’Arabie et atteindre par ricochet Washington. Mais l’Arabie et Washington sont restés silencieux.

Les chefs Pasdaran ont alors annoncé une grande manœuvre anti-émeute à Qom pour affirmer leur potentiel de répression, mais leurs propres images ont encore montré que ce potentiel, déjà très réduit la semaine dernière, était encore plus bas.

Le vice-président américain Biden a alors reparlé de l’option militaire avant une rencontre prévue avec Zarif. Cependant une telle attaque ne peut avoir lieu car elle entraînerait la chute du régime islamique cher à Washington. De fait quand un représentant américain parle de l’option militaire, les mollahs concluent que Washington est très fâché, mais il n’a pas trouvé le bon moyen pour les intimider... qu’il serait même en position de faiblesse. C’est pourquoi Zarif n’a pas reculé de ses positions.

Washington est revenu à des menaces plus conventionnelles via son pion Amano faisant part de sa grande inquiétude à propos du programme nucléaire iranien. Dans le même genre, il a affirmé que les chefs des Etats arabes réunis à camp David lui avaient demandé de maîtriser la république des mollahs.

Tout cela n’était pas très efficace pour déstabiliser les mollahs dans les négociations alors en cours à NY. C’est pourquoi Washington a décrété une sanction 8,9 milliards dollars contre BNP Paris Bas afin d’affaiblir la France qui mène ouvertement le jeu européen et briser le front hostile à son choix de Snap-Shot dans les négociations en cours et avoir la direction du jeu pour s’imposer avec tous les moyens possibles (peut-être de nouvelles sanctions) face aux mollahs.

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Samedi (02 Mai 2015-12 Ordibehesht 1394), allait être une journée bien difficile pour le régime en décomposition des mollahs car en dehors des négociations difficiles en cours ; selon le calendrier lunaire islamique, il devait mais ne savait comment fêter la naissance d’Ali, la figure de proue du chiisme. L’anniversaire avait par ailleurs été décrété journée du père, et de fait, le régime devait aussi rendre hommage au figure paternelle du Guide. Il y avait aussi le début des 3 journées d’Etekaf, la première période annuelle de 3 jours de retraite religieuse dans la principale mosquée de chaque ville. Par ailleurs, selon le calendrier solaire, il y avait l’anniversaire de l’assassinat de l’ayatollah Mottahari (le beau-père d’Ali Larijani), le grand théoricien de la révolution islamique.

Mottahari a en fait été éliminé par Rafsandjani car il était doublement un adversaire en étant plus instruit que lui et pro-américain. Après cette élimination attribuée à des extrémistes, Rafsandjani a baptisé cette date du nom de la journée du Professeur en théologie (au sens du Maître à pensée). Par la suite, il s’est toujours évertué à célébrer les professeurs religieux sans parler de Mottahari lui-même. Mais quand Rafsandjani s’est retrouvé en difficulté après l’échec de sa guerre contre Washington, Ali Larijani a commencé à organiser des manifestations pour Mottahari, se posant en allié de facto de Washington.

De fait, en ce jour, non seulement le régime allait souffrir de l’incapacité de célébrer Ali, mais il pouvait souffrir d’hommages surprises à Mottahari de la part de quelques dirigeants disposés à s’aligner sur Washington dans l’espoir de sauver leur peau !

La journée a commencé bien mal car on n’a vu guère de manifestations pour Ali notamment aucun rassemblement militaire alors qu’il est une figure guerrière majeure de l’islam et de nombreuses sections militaires portent son nom. On n’a également vu ni entendu d’intervention de VIP du régime à son propos. En l’absence de troupes pour mobiliser que que ce soit, les mollahs avaient zappé Ali. La journée du père a aussi disparu ainsi que les références au Guide !

Il y avait un autre méga revers pour le régime : on a vu seulement deux reportages pour la première journée d’Etekaf avec une trentaine de personnes à la ville religieuse de Shah-Abdol-Azmi et presque le même nombre à l’école Marvi du sud très populaire de Téhéran. Parmi les croyants de Téhéran, on avait des jeunes qui ne respectaient pas le silence de rigueur et étaient sans l’ombre d’un doute des figurants payés à la journée pour éviter la vue déprimante de la petite salle de prière de Marvi quasi vide !



Il n’y a eu aussi aucun rassemblement pour la journée du Professeur, ce qui signifiait que les mollahs d’âge moyen qui sont à des des postes de responsabilité n’avaient pas l’envie de s’afficher avec les dirigeants.

Le gouvernement gêné a focalisé les médias sur les élections législatives qui auront lieu dans 11 mois !

Enfin, il n’y a eu également aucun hommage à Mottahari (pro-américain) de la part d’Ali Larijani car à l’heure actuelle son intérêt est de s’opposer aux Américains pour les forcer à négocier avec lui ! Etant en contradiction avec lui-même, il est resté plutôt absent alors les médias parlaient de son domaine le législatif !

On n’a également guère entendu Rafsandjani, il ne savait probablement comment se positionner.

De fait on a eu une journée creuse sans aucune actualité.

Washington a saisi ce vide en se lançant dans une nouvelle tentative de deal avec Rohani, mais aussi Larijani proposant l’arrivée dimanche du vice-président du Parlement de la Pologne et plus de 100 investisseurs de ce pays ! Aucun des acteurs du pays n’a réagi à cette annonce en criant victoire. Après plusieurs heures, Washington a montré de l’impatience par une déclaration plutôt hostile de Kerry : l’accord à venir avec les mollahs ne sera pas d’une durée de 10 ans, mais permanent. En absence d’une réponse positive des mollahs à son offre, Washington les menaçait de ne jamais restreindre ses sanctions !

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Dimanche (03 Mai 2015-13 Ordibehesht 1394), l’activité devait reprendre. Le régime qui avait cumulé les échecs, puis avait été massivement désavoué sur le plan religieux par le peuple et sur le plan politique par les siens. Il était aussi menacé de sanctions permanentes et ne pouvait que s’attendre à une nouvelle vague de panique et de crises internes.

Le régime devait rassurer les siens ou trouver un moyen de faire reculer Washington, mais ses derniers compagnons ont seulement vu de la propagande puisque le gouvernement annonçait à la une de ses différents quotidiens dont Tehran Times un avenir radieux en raison de la communion formidable des ouvriers avec son plan de relance économique révolutionnaire pour une république islamique autarcique !

Les chefs Pasdaran qui avaient souvent dénoncé les défauts de gestion du gouvernement avaient évité le sujet car ils étaient pour beaucoup dans l’état critique du régime avec d’une part l’échec de leur détournement du cargo américain et l’absence de mobilisation pour l’anniversaire d’Ali ou pour la première journée de retraite. On les a retrouvés à fond dans la propagande, mais aucun de leur journaux ne faisait leur propre promotion. Leur principal journal Javan annonçait 100,000 personnes pour la première journée de retraite religieuse dans 5500 mosquées.

Par ailleurs, la semaine dernière, Rohani pour plaire aux Chefs Pasdaran qui manquent de troupes avait affirmé que leur rôle n’était pas d’appliquer les règles de l’Islam. Ces derniers d’abord ravis avaient par la suite choisi la propagande pour renforcer leur image. Le clergé qui avait donné son accord à Rohani pour exempter les Pasdaran d’appliquer la loi islamique s’était retrouvé en prote-à-faux. Le Guide avait dû parler d’une police amicale et généreuse en contradiction avec le dogme du régime.

En ce jour de crise, les chefs Pasdaran avaient aussi offert la une de Rassalat (mission divine), à l’ayatollah Yazdi, le patron du clergé politique, pour insister sur le rôle islamique du gouvernement. Ils aidaient le clergé à tourner la page de sa bourde pour retrouver, grâce à eux, son autorité !

Enfin dans Hemayat (protection), ils affirmaient que Washington n’avait aucune confiance au régime, dénonçant la politique sans résultat des marchandages de Rohani à la place du clergé qui aimerait le faire, mais ne le peut par peur de devoir passer le flambeau à des adversaires dont les Pasdaran.

On avait donc des chefs Pasdaran posés sans cesse en amis responsables du clergé dans une journée potentiellement très critique.

En revenant sur le parcours des Chefs Pasdaran au cours de ces dernières semaines, ils avaient d’abord tenté de coopérer avec Washington en proposant une révolution de couleur sous leur direction. Mais Washington n’avait pas accepté. Ils avaient formé une alliance active avec les Larijani pour déstabiliser le clergé, ils n’y étaient pas arrivés. Ils étaient revenus à la provocation, même au terrorisme et enfin à la piraterie sans pouvoir s’imposer comme l’arbitre du jeu, Washington préférant garder comme interlocuteur le clergé car il est affaibli et aussi parce que cela lui permettrait de s’assurer du maintien de l’islamisme du futur régime à son service.

Cette fois, après une semaine de nouveaux revers, les chefs Pasdaran revenaient vers le clergé pour pouvoir jouer un rôle à ses côtés avant que ce ne soit trop tard. Ils étaient convaincus qu’il n’y avait pas d’autres solutions. Ils avaient fait un choix raisonnable mais risqué car ils pouvaient ne rien recevoir et aussi être punis par Ali Larijani avec de nouvelles accusations de trafic ou de corruption.

Il y avait donc leur choix, la réponse du clergé (était-il prêt à partager le privilège et les bénéfices des marchandages) et la réaction des Larijani (allait-il riposter avec force ou changer aussi par nécessité). De fait, le choix des Pasdaran pouvait être une très bonne chose pour le régime ou au contraire le début d’une période d’instabilité et de crise.

Enfin en cette journée de crises potentielles, Rafsandjani qui n’avait cessé de se moquer des résultats de Rohani avait continué sa remise en cause du gouvernement du clergé en affirmant que la Maison Blanche avait insisté sur la levée des sanctions après une longue période de vérification !

Après avoir lu les titres des chefs Pasdaran, Rafsandjani a annoncé qu’il allait se rendre le lendemain, le lundi 04 Mai 2015-14 Ordibehesht 1394 à l’université d’Ami Kabir pour parler du martyr de Zeynab et de la journée de Professeur.

On avait un message ultra codé car Amir Kabir est le nom d’un grand chancelier iranien qui voulait réformer l’Etat iranien sous les Qajar, mais fut suicidé sur l’ordre des Anglais. C’est aussi le nom que s’était donné Rafsandjani quand il était président. Il se posait donc en grand réformateur patriote anti-impérialiste. Il se disait aussi en action pour parler de Zeynab car la défense de son mausolée en Syrie (où est enterré Khomeiny) est la raison d’intervention des rares miliciens iraniens qui vont en Syrie. Rafsandjani se posait comme solidaire des chefs Pasdaran. Enfin il affirmait vouloir célébrer la journée de professeur en référence à Mottahari qui fut le conseiller suprême du régime, affirmant son attachement à la sagesse politique, se positionnant comme un sage.

En combinant les codes et les faits, Rafsandjani se présentait comme un grand réformateur patriote anti-américain mais prêt au consensus dans l’intérêt du régime ! Après avoir vu ses ex-disciples les chefs Pasdaran choisir un certain profil bas de serviteurs pour pouvoir jouer un rôle au côté du clergé, il imitait leur bonne idée de jouer au serviteur pour s’approcher des négociations. Il entendait évidement doubler les chefs Pasdaran ou avec eux grâce à son intérêt pour Zeynab.

Les chefs Pasdaran se sont vite énervés et ont mis leurs médias au service de son dénigrement en critiquant le gouvernement de laisser un trublion revenir en première ligne et oeuvrer pour l’instabilité du régime.

Ainsi au tout début de cette journée de crise potentielle à la bourse de Téhéran, on avait une crise réelle due au revirement des losers et traîtres comme les chefs Pasdaran et Rafsandjani pour assurer leur avenir et leur guerre pour se caser aux côtés des mollahs.

Ali Larijani qui n’a pas de média est alors entré dans l’arène contre les Pasdaran en reparlant de la lutte contre l’argent sale et la corruption car ils avaient pris une initiative contraire à ses intérêts ! Il a aussi mis la pression sur le gouvernement en évoquant la possibilité du mise ne cause du ministre du logement et du transport.

Le gouvernement Rohani (qui exprime les positions du clergé) n’a pas commenté les prises de positions de ses adversaires et a seulement annoncé des progrès à NY pour le texte sur l’accord esquissé à Lausanne. On a compris que le clergé n’entendait pas changer de pions ni partager ses privilèges.

Les chefs Pasdaran ont vu dans cette annonce un refus de leur généreuse offre d’alliance. Ils ont lancé une déclaration en hommage à Mottahari, le pro-américain beau-papa d’Ali Larijani pour marquer leur revirement et leur retour vers Washington ! Ils ont aussi accusé le gouvernement du clergé de mensonge et trahison en remettant en cause sa présentation de l’accord de Lausanne en se basant sur le Fact Sheet américain (faisant encore un pas vers Washington).

Mais sans réponse de sa part, en tablant sur la passivité militaire des Américains et leurs menaces superficielles jamais suivies d’actes, ils ont affirmé qu’ils avaient une position dominante sur US NAVY laissant entendre qu’ils allaient prendre de nouvelles initiatives militaires dans le golfe Persique !

Sans réponse de leur part, ils ont aussi dénoncé l’importation par le gouvernement des Iphones avec une application « révolution de couleur » lors d’une récente tentative du clergé pour relancer le Mouvement Vert (une importation qu’ils avaient eux-mêmes autorisés), offrant à Larijani la possibilité de nouvelle mise en cause au-delà du gouvernement Rohani... au sein même du clergé !

En deux heures, les chefs Pasdaran sont ainsi passés de serviteurs infaillibles des intérêts du clergé en serviteurs déchaînés de leurs intérêts, prêts à tout trahir pour sauver leur peau !

En deux heures chrono, les chefs Pasdaran sont passés de la position de boucliers anti-micmac du clergé en facteurs d’instabilité du régime en interne comme sur le plan international !

En deux heures chrono, l’option d’un régime unifié face à la crise était déjà du passé : on ne pouvait avoir une meilleure définition d’un régime instable, condamné à la fuite en avant.

Les émissaires polonais avec les poches remplis de dollars étaient alors à Téhéran, mais le gouvernement n’a pas accepté l’offre dans l’espoir de provoquer l’escalade nécessaire pour un chantage fructueux.

La panique a explosé. Les super-nantis dirigeants, actionnaires des 30 plus grandes entreprises vendaient : tous les secteurs étaient en baisse d’au moins 3%. Un média financier indépendant (que nous préférons garder confidentiel) a signalé que la bourse avait chuté de 40% la semaine dernière et les choses allaient sans doute être encore pire cette semaine. L’Etat incapable d’assurer les achats d’actions pour limiter la panique a annulé la vente autorisée sans limite pour les actionnaires de la compagnie pétrochimique Mobin. Il a aussi simulé une panne informatique pour limiter les ventes. In fine, il a clôturé l’activité sur un chiffre inconnu de vente notamment sur le marché hors bourse où ont lieu les transactions des entreprises agonisantes.

La France a alors apporté un coup terrible au régime en affirmant que le gouvernement du clergé avait capitulé à Lausanne en acceptant le principe des vérifications et de l’annulation des sanctions par étapes. La Russie a précisé qu’elle serait toujours aux côtés des Occidentaux (les Européens) dans la confrontation avec les mollahs ! Le front Euro-russe s’affirmait au sein des 5+1 pour empêcher les mollahs de pactiser en aparté avec les Américains et aussi pour rappeler à ces derniers qu’ils ne sont pas en position de force pour agir selon leurs seuls intérêts.

Washington désespéré est revenu via Israël à la menace creuse de l’option militaire. Il a confirmé sa fébrilité en menaçant indirectement les mollahs, pour pouvoir intervenir directement ou encore indirectement auprès d’Ali Larijani par des délégations parlementaires Sud Coréennes et Irlandaises dans une semaine à Téhéran.

Les chefs Pasdaran, estimant possible un revirement de Larijani en cas d’une dégradation de la situation financière du régime, ont bloqué d’avance tout deal en affirmant par le milicien Abbassi, un ancien directeur du programme nucléaire, d’avoir accompli de grands progrès nucléaires par le passé. Le même homme a aussi accusé Washington d’avoir saboté l’apaisement das les négociations nucléaires à Almaty.

Le chef Pasdaran Firouz-Abadi, proche de Rafsandjani, a aussi affirmé qu’il n’autoriserait aucune visite des bases militaires telles que prévues à l’accord esquissé à Lausanne. Il s’approchait de ses collègues miliciens ou encore il provoquait une tension dans l’intérêt de Rafsandjani qui prévoyait dénigrer l’usage de violence pour se poser en sage conseillé pragmatique du régime afin d’accéder à un dialogue officiel et intéressant avec Washington !

Quelle que soit la réalité de la déclaration de Firouz-Abadi, une vraie tension ou une tension feinte pour la promotion de Rafsandjani, on avait des dirigeants sans aucun respect pour l’intérêt général et donc un régime toujours plus en décomposition.

Le quotidien Keyhan porte-parole des serviteurs insolvables du régime a alors réclamé le Fact Sheet iranien pour limiter les manœuvres partisanes. Ils se sont dits aussi insultés dans leur intelligence car le gouvernement avait affirmé avoir déjà publié un Fact Sheet, avant de dire qu’il ne ferait pas puis d’annoncer qu’il le ferait peut-être !

Vu que dernièrement, le clergé avait esquivé la publication en se cachant derrière la satisfaction du Guide du bilan des négociations, via Keyhan, les insolvables du régime se plaçaient plus haut que le clergé voire plus haut que le Guide, leur ordonnant d’imposer une gestion plus rigoureuse de leur gouvernement qui semblait bien en retrait alors que le système partait en dérive.

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Lundi (04 Mai 2015-14 Ordibehesht 1394), date de la mort en martyr de Zeynab, fille d’Ali et aussi anniversaire du changement de la Qibla (direction de la prière musulmane) de Jerusalem à la Mecque. Rafsandjani allait aussi changer de Qibla en tenant de s’imposer en serviteur du clergé qu’il a toujours méprisé. Vue l’ambiance, on risquait plus à voir un changement de Qibla des mollahs ou des Pasdaran qu’un rassemblement religieux sur le changement historique de la Qibla. La veille les insolvables avaient grondé le clergé et le Guide. Il était intéressant de voir qu’elle serait la position de ces derniers.

Incroyable ! Le clergé avait entendu la grogne de ses insolvables (il estimait qu’ils ont gardé leurs capacité de nuisance) et avait pris une position offensive en mettant à la une de Tehran Times les propos anti-américaines de Firouz-Abadi. Ces propos ont cependant étaient dit par un proche de Rafsandjani pour provoquer une crise permettant le retour de ce dernier. Mais en les adoptant, le clergé essayait aussi de piéger Rafsandjani dans la violence qu’il voulait dénoncer. Le clergé rassurer les insolvables et neutralisait l’alternative que Rafsandjani voulait incarner.

Les chefs Pasdaran avaient supposé la victoire du discours anti-guerre de Rafsandjani et le contraient en publiant Kerry avec un chien (l’être le plus bas selon les musulmans) sous le titre : Inspections Permanentes. Ils justifiaient leur agressivité comme la seule réponse possible à une attitude très méprisante !

Enfin, Rafsandjani, se posait en sage en signalant à la une d’Abrar la révocation prochaine et déstabilisante du ministre des transports par le Parlement d’Ali Larijani. Dans Shargh, il évoquait l’accusation de fraude contre son pion Ahmadinejad pour inciter ce dernier, ainsi que d’autres pions grillés et enfin tous ceux qui pourraient chuter à le suivre.


Mais, comme on l’a vu plus haut, le clergé avait déjà fait son choix en publiant une déclaration de guerre contre Washington pour refuser le discours consensuel de Rafsandjani. Dans la foulée, il a aussi mis en avant Zarif à NY (affirmant que les négociations avançaient malgré les discordes mises prudemment entre des parenthèses) pour préciser à Rafsandjani qu’il avait déjà un gouvernement rusé et consensuel.

Le clergé a aussi confirmé son soutien à son gouvernement par l’organisation d’un rassemblement (parallèle à celui de Rafsandjani) sur le thème du professeur sous la direction de Rohani. Mais ici le sujet n’était pas d’être le précepteur de l’Etat, mais la politique éducative du régime et la gestion des revendications des instituteurs (qui avaient beaucoup manifesté avec le soutien des médias de Rafsandjani). Le clergé entendait dire qu’il n’avait pas besoin de donneur de leçons mais de serviteurs pour résoudre ses problèmes courants.

Dans ce rassemblement (avec quelques hauts responsables), Rohani a dit aux instituteurs qui menaçaient le régime par leurs grèves qu’ils avaient parfaitement le droit de manifester. Il accordait un droit pour des contestations qu’il ne pouvait empêcher en raison de manque de partisans tant dans la milice qu’au sein du clergé qui a sa propre section milicienne. Mais Rohani a aussi affirmé que selon une directive du Guide sur le devoir de participation générale à l’effort éducatif, il allait solliciter le soutien du secteur privé qui avait beaucoup de moyens non exploités (pas assez d’élèves). Autrement il allait privatiser les écoles publiques, virant de facto les instituteurs gêneurs !

Le but de ce discours agressif de clergé en temps de faiblesse était évidemment l’affirmation qu’il allait tenir le cap et avancer face aux problèmes. Le clergé était dans une absurde politique de fuite en avant pour affirmait qu’il pouvait exister malgré l’absence de soutien des Pasdaran ! Par ricochet, du fait de la forme de la réunion et son contenu, Rafsandjani était invité à suivre l’exemple et se mettre sans rechigner au service des missions les plus ardues du régime !


Rafsandjani n’avait plus rien à dire. Il n’a guère pu mobiliser. Son discours est devenu flou ! Il a tenté une belle sortie en se victimisant par une attaque de jeunes soi-disant extrémistes contre sa voiture au moment du départ de l’université Amir Kabir (ex-Poly Techniques de Téhéran). Mais il y avait peu de figurants assez novices en la matière car ils n’étaient pas équipés d’oeufs ou de tomates pour bien jouer leur rôle. Rafsandjani est parti comme il était venu sans laisser de traces.






Le commandant en chef des Pasdaran Jaafari a rappelé l’importance du soutien même verbal de sa milice en annonçant la victoire de la révolution islamique au Yémen et 300 batteries de missiles S-200 susceptibles d’être utilisés en missiles balistiques menaçant la région et au-delà !

La bourse est restée en crise car il n’y avait aucun consensus au sein du régime, le clergé et son gouvernement préféraient la fuite en avant dans la propagande plutôt que lâcher le monopole des marchandages et des éventuels privilèges à obtenir. Pour s’affirmer ils s’étaient attaqué aux instituteurs qui ne cessent de manifester et allait sans doute avoir sur le dos des parents d’élèves car ils trouvent déjà l’école publique des mollahs inabordables ! Le gouvernement a arrêté la vente des entreprises en chute libre et pu grâce à ce jeu passer le nombre des grandes entreprises en danger de 30 à 27. Il a aussi annoncé le début prochain de l’exposition annuelle du pétrole avec 600 exposants venus de l’Europe, l’Asie et la Russie, mais la crise persista.

In fine, le régime a annoncé 288 milliards tomans de transactions (presque le niveau moyen normal) avec 37% en hors bourse permettant l’achat de 42 millions dollars de devises ce qui revenait à d’autant de baisse des réserves en devises de la Banque Centrale Iranienne.

Washington a montré sa disposition pour un deal accéléré en annonçant l’abandon des clauses complémentaires contraignantes proposées par le Sénat : l’exigence d’une historique du programme nucléaire iranien, l’arrêt de toutes les activités nucléaires et la reconnaissance d’Israël !

Ali Larijani a eu peur que les mollahs, isolés et incapables d’avancer sauf par la propagande, finissent par céder sur certains points. Il a annoncé un rassemblement pour présenter 5 livres sur Mottahari (le précepteur pro-américain du régime) afin de se poser en alternative. Mais seulement une dizaine de personnes l’ont suivi. Ridiculisé par cette faible mobilisation, il ne pouvait jouer à l’arbitre des marchandages. Enervé, il a mis en avant la reprise de l’enrichissement, mais ses propos n’ont eu aucun écho même du côté des chefs Pasdaran !

En fin de l’après-midi, Ali Larijani est revenu en force avec l’aide de son frère Sadegh Larijani, chef du pouvoir judiciaire, en annonçant l’arrestation de 10 super-nantis au prétexte qu’ils ne remboursaient pas leurs prêts bancaires. Il menaçait en fait tous les dirigeants car tous demandent des prêts qu’ils ne remboursent pas ! Il a aussi mis la pression au clergé, aux Pasdaran et au clan Rafsandjani en annonçant l’inculpation de 11 complices pour Zandjani, le milicien chargé de détourner les sanctions, mais arrêté dans la guerre interne en raison de ses liens avec Rafsandjani. Il a enfin sollicité l’intérêt de Washington en annonçant un procès pour un motif inconnu contre Jason Rezaïan, le lobbyiste chargé de la promotion du régime sous couvert de journalisme.

Washington a esquivé le chantage d’Ali Larijani et a rappelé à Rohani sa disposition pour un deal en précisant que l’embargo de vente de pièces détachées d’avion était levé et Boeing était prêt à exporter ses produits vers l’Iran !

Il n’y eut aucune réponse du gouvernement des mollahs car il n’a pas de quoi importer des produits et de plus son principal problème n’est pas d’importer des pièces détachées d’avion mais d’obtenir des garanties pour quitter le pays où il n’a plus aucune assise. Washington torturait en fait les mollahs en montrant sa disposition pour un deal loin de leurs exigences pour les briser...

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Mardi (05 Mai 2015-15 Ordibehesht 1394), le gouvernement était sous la pression du shérif Ali Larijani et de Washington. Il devait provoquer une méga escalade pour neutraliser l’extrémisme de Larijani et gagner le bras de fer avec Washington, mais on n’a rien vu de tel ! Dans ses journaux, le gouvernement niait les problèmes en publiant par exemple à la une de Tehran Times le droit (bidon) de manifester accordé aux instituteurs !

Après le coup de force d’Ali Larijani, les Pasdaran avaient encore changé de direction de prière puisqu’ils félicitaient à la une de leurs journaux de l’arrestation des 10 super-nantis du régime et du procès de Jason Rezaïan se disant prêts à coopérer à tous les lynchages pour accéder enfin aux marchandages avec les Américains ! Voilà qui n’était guère rassurant pour qui que ce soit au sein du régime !

Par ailleurs, via l’agence Fars, les chefs Pasdaran ont aussi commencé la publication d’un dossier sur le parti communiste iranien Toudeh (d’apparence pro-soviétique, mais réellement pro-Anglais. Mais il n’y était aucunement question des liens avec Londres, mais seulement de liens avec Moscou et d’opérations anti-américaines en Iran. Les textes affirmaient que ces opérations avaient été arrêtées grâce aux Pasdaran après la révolution islamique. Ainsi tout en flirtant avec Larijani, les Pasdaran se posaient aussi et encore en amis pour les Américains ! Ils ne savaient vraiment dans quelle direction prier pour sauver leur peau !

On a vu la même folie chez Rafsandjani, désavoué la veille par le clergé, puis menacé par le dossier Zandjani. Dans Arman (objectif), il affirmait avoir tenu tête aux extrémistes dans sa virée universitaire de la veille, se posant en dissident (donc ouvert à Washington). Alors que dans Abrar Eco, il contrait Washington en révélant l’arrivée (non annoncée) de plusieurs pétroliers américains à Téhéran au cours de la semaine (en dehors de l’expo annuelle du pétrole) en précisant que le gouvernement avait dit ne voir aucun obstacle à leur investissement en Iran après la fin des sanctions. Vue que information pouvait aussi permettre à Larijani d’accuser le gouvernement de trahison, Rafsandjani était prêt mettre en danger tout le régime, à pactiser avec un ennemi impitoyable et non fiable, pour éliminer les obstacles entre lui et les marchandages !

La panique s’est évidemment intensifiée à la bourse de Téhéran ! Le clergé se retrouva en difficulté et face à un front uni de ses adversaires grâce au soutien de facto de Rafsandjani à son pire ennemi Larijani ! Le clergé a alors un peu désavoué Rohani en sollicitant dans une lettre de 7200 mollahs à Larijani son aide pour imposer la rédaction d’un Fact Sheet à Rohani !

Rohani qui devait assister à l’inauguration du salon de Livre de Téhéran s’est lancé dans un discours très anti-américain pour persuader les gens du régime qu’il n’avait envisagé aucun deal !





Le porte-parole du gouvernement a aussi organisé une conférence de presse extraordinaire pour préciser la poursuite de toutes ses activités nucléaires pour nier la possibilité de reculer ! Pour justifier l’absence d’intérêt pour un deal avec Washington, Il a aussi annoncé plusieurs contrats pétroliers et la vente de 2 centrales de production d’électricité aux Indonésiens mais il a oublié de préciser le montant de ses gains et chacun a compris qu’il avait improvisé ce discours.

Washington a finalement sauvé le clergé de grands déboires en affirmant qu’il n’y avait eu aucune délégation pétrolière en partance vers Téhéran !

La bourse a tout de même fini avec une hausse de 10% du nombre des transactions à 312 milliards tomans dont 58% de vente en hors bourse permettant aux paniqués d’alléger les réserves du régime de 72 millions dollars !

Washington devait profiter de ce creux de vague pour proposer un deal au mollahs. Il a parlé d’un sondage très majoritairement pro-Accord pour aller dans ce sens. Les mollahs n’ont pas répondu. Les investisseurs polonais de Washington ont relancé le clan Larijani. Ce dernier est resté dans l’intransigeance en rejet l’offre via son adjoint Abou-Torabi par un discours très anti-américain dans l’espoir de se poser en frein à tout deal et pouvoir ainsi accéder aux marchandages.

Washington devait changer d’approche. Via l’ONU dirigée par son pion Ban Ki Moon, Washington est revenu vers les mollahs en leur proposant un deal avec à la clef une réhabilitation absolue de leur régime grâce au projet de célébration du 70e anniversaire de cette organisation à Téhéran ! Les mollahs devaient cependant changer de slogans et d’attitude sur le nucléaire face à l’AIEA qui est un organe onusien pour accéder à cette réhabilitation. Mais ils ne l’ont pas fait de peur de couler par la faute de leur ouverture.

La Norvège (Etat pétrolier, déjà partenaire du régime, qui n’est pas membre de l’Union Européenne, mais de l’OTAN et aussi un des piliers du respect des droits de l’homme) a expédié sa responsable de la commission des droits des femmes de son Parlement à Téhéran pour rassurer les mollahs qu’ils ne seront pas sanctionnés pour leurs violations des droits de l’homme afin qu’ils cessent de paniquer à l’idée d’une ouverture !

Mais les mollahs n’ont pas accepté les promesses de sous fifres au lieu des garanties fermes et officielles qu’ils exigent. Washington qui ne peut les leurs donner s’est énervé. Jeff Ratke, un porte-parole du département d’Etat, a accusé les mollahs d’être des facteurs d’instabilité de la région.

La France très active pour défendre ses intérêts en Iran a alors neutralisé par avance les manoeuvres américaines en affirmant via Holland (en visite en Arabie) que l’accord avec les mollahs avait besoin de mécanismes exécutifs précis ! L’Europe a aussi posé une limite aux marchandages en cours en précisant l’échec des négociations à NY et une nouvelle rencontre dès le mardi suivant (12 mai / 22 Ordibehesht) à Vienne en Autriche.

Pour résumé, le régime avait vécu une matinée très agitée avec le sabotage du deal basé sur des contrats pétroliers occultes avec les américains. La panique interne s’est alors amplifiée. Dans l’après-midi, ses dirigeants, mais aussi leur adversaire Ali Larijani avaient reçu des offres d’entente qu’ils avaient refusé dans l’espoir de provoquer une escalade, mais il n’y étaient pas arrivés. La France avait recentré les débats sur l’accord esquissé à Lausanne pour rappeler son droit de veto et mettre fin aux manœuvres américaines. Les mollahs ou Ali Larijani devaient donc regretter d’avoir refuser des opportunités offertes par Washington !

Les chefs Pasdaran ont alors encore changé de direction : ils ont tenté de se poser en alternative en mobilisant tous les partisans du régime et surtout les insolvables en mémoire de trois officiers morts cette semaine en défendant le tombeau de Zeynab (et de Khomeiny). Après l’invitation, ils ont annoncé une méga mobilisation, mais en réalité ils n’avaient pas dépassé la quarantaine de personnes ! Leur rêve de grandeur a permis de constater que le régime n’avait plus vraiment de partisans prêts à s’engager ou même à s’afficher à ses côtés. Les chefs Pasdaran ridiculisés ont annoncé qu’ils avaient lancés des avertissements contre US-Navy, se montrant prêts à une nouvelle folie pour provoquer une escalade et arriver à s’imposer à la table des marchandages...


Le régime allait connaître une rude journée. Mercredi étant le dernier jour d’activité hebdomadaire à la bourse de Téhéran, dernière possibilité de vente dans un contexte de dérapage incontrôlables et de chasse au sorciers, les tensions allaient s’intensifier...

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Mercredi (06 Mai 2015-16 Ordibehesht 1394), le gouvernement confronté à un risque d’intensification de la panique insistait, à la une d’IRAN, sur une relance économique surprise grâce à 16 grandes compagnies minières désireuses de s’installer en Iran ! Par ailleurs, à la une de Tehran Times, il parlait du discours amical de Rohani lors de l’inauguration du salon du Livre, alors que son discours avait été plutôt assez agressif ! Il évoquait aussi l’offre de Boeing ! Il entendait éviter la panique en donnant de l’espoir !


Les chefs Pasdaran qui cherchaient une escalade dénonçaient en ce jour un plan américain de balkanisation de la région en 16 nouveaux pays pour obtenir le soutien des patriotes iraniens !

Enfin Rafsandjani était (encore) dans la déstabilisation en révélant à la une de Tehran Times que le gouvernement avait décidé d’assurer sa survie en vendant des contrats d’exploitation pétrolière entière aux étrangers, sans aucun droit de regard iranien sur la production, et ce en contradiction avec le nationalisme pétrolier qu’il revendique ! La révélation laissait présager un deal voire des garanties de sécurité en échange du pétrole à flot à un prix forcément peu avantageux pour le pays. En parallèle, les sites virtuels de Rohani, annonçaient des grèves dans les filiales du très grand groupe automobile SAÏPA.

Le gouvernement ne pouvait que s’attendre à une nouvelle crise. On a remarqué une plus forte activité à la bourse de Téhéran !

Le gouvernement a réuni la presse pour annoncer un total succès pour son salon du Pétrole. Mais sur les images on n’a vu l’ombre d’un visage occidental, russe ou chinois ! Le ministre du pétrole Zanganeh n’a pu cacher sa déception au moment de la conférence de presse, puis pendant la visite de l’exposition réduite à une vitrine d’entreprises iraniennes fondées par des mollahs incultes qui écrivent PUMPAJ pour pompage !





La porte-parole du ministère des affaires étrangères du gouvernement a alors évoqué une possible visite du président chinois dès qu’il le déciderait... ! Le gouvernement improvisait sans conviction !

Le clergé est intervenu avec le Guide dans un rassemblement d’Instituteurs pour dénoncer la poursuite des négociations sous le spectre des menaces !

Sur les images, il était clair que la foule était factice car après 5 ou 6 rangs, derrière une dizaine de personnes, on avait le magma habituel de 20 à 30 personnes. En éliminant ces mini-personnes on avait tout au plus une trentaine de spectateurs devant le Guide. Ces gens ne pouvaient pas être des instituteurs car ils étaient trop jeunes.


Les instituteurs effondrés par l’annonce de leur licenciement avaient rejeté l’invitation, en supposant qu’il y en ait eu dans cette opération médiatique pour donner un poids aux propos du Guide. Ce dernier et tous les gens du régime étaient plus seuls que jamais. C’est pourquoi tous ont immédiatement repris ces propos qui étaient les seuls moyens pour provoquer une escalade bénéfique au régime et donc à leurs intérêts !

Washington a expédié à Téhéran le ministre indien des transports chargé également du fret maritime (insinuant la reprise des importations arrêtées au prétexte d’un problème d’assurance). Il entendait apaiser la panique et éviter l’escalade qu’elle provoquait. Mais la visite de l’indien n’était pas suivi d’une annonce concrète de reprise des exportations et de fait n’a pu calmer la panique. Le gouvernement n’a pas répercuté la visite de l’Indien et il est resté en mode offensif (sur les propos du Guide) pour rassurer les siens avec sa combativité.

Les chefs Pasdaran ont rajouté une couche dans leur propre intérêt en annonçant qu’ils étaient prêts pour une guerre d’usure avec Washington et qu’ils étaient certains d’avoir le soutien de tous les musulmans du monde !

Ali Larijani a tenté de dépasser les chefs Pasdaran en affirmant que le régime ne reconnaissait pas la suprématie des 5+1 car il avait le soutien des 120 membres des Non Alignés ! En l’absence d’un écho de ces derniers à son affirmation, il est revenu à une position plus modeste en affirmant qu’il s’opposerait à l’Accord via son Parlement !

Cette agitation chaotique a maintenu les nantis en état de panique. La bourse a fini sur 379 milliard tomans de transactions (+20% par rapport à la veille donc en dehors des limites de volume de vente imposées par la loi) avec 48% des ventes en hors bourse équivalent encore à 72 milliards dollars. Par la suite le rapport hebdomadaire a signalé que la valeur de la bourse avait enregistré une baisse de 44% : les valeurs des actions étaient en chute libre, ce qui devait inciter les gens à vendre au plus vite et devait continuer dans les jours à venir. Le gouvernement devait donc accélérer les efforts et intensifier les provocations pour parvenir à une escalade néfaste aux intérêts de Washington.

Le ministre américain de défense Ashton Carter a alors annoncé une présence durable de l’armée américaine dans la région en raison de l’instabilité provoquée par le régime pour dissuader ses dirigeants de continuer leurs provocations. Mais par la suite, Washington a regretté : il a arrêté l’escorte accordée à ses navires commerciaux par peur de se retrouver nez à nez avec les Pasdaran qui étaient prêts à tout ! Washington a alors insisté via Samantha Power, sa représentante à l’ONU, sur sa volonté d’agir en dehors du Conseil de Sécurité, mais il n’a pu intimider les mollahs afin de leur inciter à changer. Il est alors revenu vers son allié Canadien pour accuser indirectement les mollahs sur leurs violation des droits de bloqué par ses « alliés européens » et aussi par sa peur de la chute de l’islamisme : ils n’ont pas cédé en espérant profiter de sa confusion.

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Jeudi (07 Mai 2015-17 Ordibehesht 1394), le gouvernement devait profiter de la confusion de Washington. Il pouvait se permettre des excès en raison de la fermeture de la bourse. Mais on a rien vu de tel. A la une d’IRAN, il affirmait avoir reçu 600 entreprises pétrolières étrangères à l’exposition annuelle du pétrole ! A la une de Tehran Times, le gouvernement mettait en avant le Guide et son refus de négocier sur le spectre des sanctions, mais en parallèle, on avait Zanganeh demandant des investissements et une plus grande part du marché mondial pour le pétrole iranien ! Le gouvernement avait abandonné la volonté de l’escalade en affichant des disposition pour le business. On a compris que le bilan de la panique de la veille était certainement plus négatif et les pertes plus importantes que celles qui avaient été annoncées.


En revanche, les Chefs Pasdaran, qui sont plus extrémistes, avaient mis en avant le Guide et son refus de négocier sur le spectre des sanctions, se disant prêts à tout !

Rafsandjani avait aussi misé sur cette même fuite en avant pour être pris en compte. Il signalait aussi une importante inondation à Mashad et donc la montée du mécontentement dans cette ville très hostile au régime. Rafsandjani entendait se montrer concerné par les réalités, mais aussi semer la panique chez ses amis nantis afin de les encourager à demander son retour aux affaires.


En début de matinée, les médias de Rafsandjani ont aussi signalé une manifestation de quelques centaines de parents d’élèves devant le Parlement pour protester contre les frais scolaires déjà très élevés des écoles publiques et la perspective de leur alourdissement après la privatisation des écoles. Il n’y avait pas de troupes pour les faire taire. Ali Larijani s’est caché. Le gouvernement était muet ! Le régime était dépassé par une petite manifestation !

Dans cette situation critique pour les mollahs, la France a fait un geste favorable en leur direction, par un procès contre Abrishamtchi, le n°2 de l’OMPI, pour rappeler qu’elle ne voulait pas d’Américains en Iran, mais voulait ce pays pour elle-même ! Les autres pays européens ont rejoint le festin en annonçant une possible retour de cette organisation para-militaire sur leur liste de groupes terroristes ! Les mollahs ont fait un geste au retour en libérant le cargo intercepté la semaine dernière à son propriétaire hollandais !

Washington n’a pas aimé ses échanges d’amabilité entre les mollahs et les Européens ! Le sénat américain a adopté la loi de surveillance et de veto de l’accord à venir ! Le Congrès a aussi annoncé le soutien de seulement 150 ou 28% de ses députés aux négociations ! Enfin, le général Dempsey, chef d’Etat major américain, s’est réveillé pour dénoncer la piraterie des mollahs comme un acte contraire aux lois internationales laissant supposer une possible riposte !

Les mollahs n’ont guère commenté la fin de la confusion américaine qui réduisait leur marge de manœuvre. La semaine se terminait dans la déprime !

Les Chefs Pasdaran ont alors annoncé des manoeuvres des brigades Kossar pour rassurer et aussi empêcher une nouvelle panique très néfaste pour les maigres finances du régime. Mais à la publication des images, on a vu qu’il s’agissait d’une vingtaine de femmes voilées, armées de bâtons et munies de boucliers qui n’avaient même pas des chaussures adaptées à leur besogne.



L’initiative des chefs Pasdaran avait seulement permis de confirmer leur manque de troupes et le manque de partisans du régime. L’utilisation de ces femmes (épouses des gens en place ?) pouvait signifier que les rares hommes présents la semaine dernière aux côtés des mollahs avaient également pris leurs distance car ils ne les jugeaient pas viables. C’était une terrible conclusion pour une semaine de crise et de confusion. La déprime devait donc devenir plus forte encore et déboucher dans deux jours sur un nouveau crash.


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Vendredi (08 Mai 2015-18 Ordibehesht 1394), le gouvernement a annulé la vente de club Persépolis qui était une rançon pour permettre au milicien Hedayati de quitter le pays avec le reste de sa fortune. Le gouvernement qui avait perdu beaucoup de dollars espérait trier plus de Hedayati ou mettre fin au processus de fuite tarifée par peur que tous les autres nantis s’y mettent. A midi, les patrons cléricaux du régime ont repris les propos du Guide pour signaler que la tendance à venir devrait être le rejet de tout compromis sous la force.

Par ailleurs, ils ont annoncé des grands rassemblements dans toutes les villes contre l’intervention saoudienne au Yémen. Encore une fois, la mobilisation annoncée n’avait pas eu lieu car on a vu seulement des images pour 3 villes (Téhéran, Ispahan, Mashad). A Téhéran, il y avait une cinquantaine de personnes sur la Place Palestine. A Ispahan on avait une foule Photoshop, des arbres avaient disparu dans l’opération. Enfin à Mashad on avait peu de monde, mais la photo était d’archive car la ville n’y était pas inondée.



Les chefs Pasdaran ont annoncé de nouvelles manœuvres anti-émeutes pour dépasser les mollahs. Vu leur précédentes prestations, ils devaient être désespérés pour tenter encore le coup malgré leur pénurie de partisans. On a vu des rassemblements par tous types de ciel ce qui voulait dire que l’on avait un amas d’images d’archives car la milice n’avait pu réunir qui que ce soi et n’avait même plus une vraie équipe dans ses archives.




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résumés & conclusion(s) | cette semaine, les mollahs avaient encore des négociations. Ils avaient aussi l’obligation de mobiliser pour quelques anniversaires religieuses. Et de facto politiques Ils devaient aussi gérer la panique interne et les demandes de sortie comme dans le cas Hedayati. Quel est le bilan ?

Les mollahs n’ont pu s’imposer dans les négociations et aussi dans les marchandages secrets et indirectes avec Washington. Par ailleurs, les Européens associés aux Russes ont bloqué les tentatives de deals séparés proposés par Washington. De fait les mollahs se sont retrouvés dans une véritable impasse sans pouvoir influer sur leur destin.

Les mollahs ne sont également pas parvenus à mobiliser pour les anniversaires religieuses et politiques prévus à leur programme officiel. Ils se sont retrouvés dans une autre véritable impasse pour affirmer leur autorité et asseoir leur légitimité !

La situation interne s’est dégradée. On a assisté à des changements d’alliances pour les chefs Pasdaran qui sont censés incarner la colonne vertébrale du régime ! Les mollahs se sont retrouvés dans une impasse politique car ils devaient partager le pouvoir, mais ils ne peuvent s’y résoudre.

Les Larijani ont arrêté 10 super-nantis pour s’imposer de force dans le jeu, ce qui a aggravé la panique. Le régime s’est retrouvé dans une impasse d’incompréhension avec ses membres paniqués.

Au final, les mollahs et leurs proches sont tous dans toutes sortes d’impasses. Ils ne peuvent s’en sortir qu’en s’entendant avec ceux qui les acculent. Ainsi les mollahs doivent négocier avec les Européens et les Russes, mais cela les conduira à une impasse plus grande avec les Américains.

Ils doivent négocier avec les Pasdaran, mais cela entraînera les foudres des Larijani et les gens d’autres clans ou encore les insolvables du régime. Les mollahs doivent aussi négocier avec les candidats à la fuite et enfin avec le peuple (pour une issue aboutissant à une amnistie comme dans le cas de Khmers rouges), mais cela les conduira à un chaos absolu, à une impasse où tout est incertitude...

Pour faire simple, les mollahs ne savent plus vers quelle Qibla se tourner !
Pourvue qu’ils s’enlisent dans cette confusion qui est notre seule issue de salut.