Iran : La semaine en images n°376 La saison des migrations incertaines ! 12.05.2015
En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde. Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux dont les Bakhtiaris, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington. Washington a alors commencé une véritable Guerre d’Usure Economique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions. En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran. Amplification des problèmes & Fausse(s) modération(s) (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux. Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence de la république qui est un poste sans réels pouvoirs. Il a confié ce poste à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington. Rafsandjani (maître du jeu via le CDIR) a aussi établi des Alliances diplomatiques avec les Européens via la vente du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions. Selon la volonté de Rafsandjani, le régime a cependant continué ses activités terroristes, sous la direction d’un certain Rohani, pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Le régime s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et tenir tête à Washington. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique. Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani d’engager Washington dans la voie de l’apaisement et ainsi obtenir la fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et la vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés. En 2005, Rafsandjani, pressé par ses rivaux, est revenu, via un autre ex-collaborateur, Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir de faire reculer Washington ou gagner le soutien de la Russie et de la Chine, pour entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghai afin d’avoir plus d’aisance dans ses marchandages avec Washington. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, ont refusé l’adhésion à l’OCS et ont même soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs. Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime ruiné par les mauvaises politiques clientélistes de Rafsandjani s’est vite retrouvé en difficulté pour ses approvisionnements : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté. Gestions de la Crise / Crises des Gestionnaires| En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Ses dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas survivre, ils devaient fuir. Leur priorité a changé : Obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ ou l’IMMUNITÉ de la part de Washington pour fuir sans craindre des poursuites pour leurs crimes passé. Clashs internes et Plans d’urgence | Rafsandjani a écarté Ali Larijani de la direction des négociations nucléaires pour privilégier ses propres chances d’obtenir les meilleures s de sécurité possibles. Ali Larijani a divulgué, par un tiers, la corruption de membres du CDIR et du clergé pour les renverser et avoir les mains libres pour marchander les meilleures s pour lui-même. Rafsandjani a neutralisé la menace en éliminant les proches de Larijani. Puis en 2009, pour s’éviter d’autres fronde internes, avec l’aide des Britanniques (BBC), il a tenté (encore) de sauver le régime par une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions. Mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues). En 2010, Rafsandjani a continué en tentant une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont alors paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains suite à un deal secret entre les dirigeants et Washington.. Le régime s’est retrouvé avec un risque de banqueroute financière avec cette ENVIE (sans cesse grandissante et confirmée) DE FUITE DES NANTIS RIPOUX AVEC LEURS CAPITAUX. Changement de Monture pendant la course | En 2012, Rafsandjani a lâché les Britanniques pour marchander avec Washington à propos de son rôle avéré dans l’attentat d’Amia, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains, il est revenu vers les Britanniques, ils lui ont concocté le projet de Déviation du Régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Le peuple et les jeunes Pasdaran dissidents ont refusé ce projet opportuniste. Le projet de Déviation ne pouvait pas être continué. Le « choix » de Rohani | Les chefs du clergé ont invalidé la candidature de Rafsandjani aux présidentielles rompant de facto leur lien historique (vieux de 170 ans) avec les Britanniques. Ils ont mis en avant son adjoint Rohani pour mener une synthèse des politiques précédentes combinant un bras de fer avec Washington (via le chantage nucléaire), la drague pétrolière des Européens, des Chinois et des Russes, et enfin, un soutien détendu à l’opposition interne faussement démocratique pour pouvoir à tout moment piloter un transfert de pouvoirs via une fausse révolution de couleur vers Washington (en cas d’un deal) ou encore pour amortir la chute du régime (en cas d’un soulèvement populaire). Mais ce choix de retour aux solutions ratées du passé a amplifié les craintes des éléments insolvables des Pasdaran et des affairistes paniqués du régime. Rohani, le représentant du clergé, a eu également du mal à trouver des alliés pour former un gouvernement. Il a dû s’allier au Clan des Frères Larijani qui contrôle les pouvoirs judiciaire et législatif contrer l’hostilité des chefs Pasdaran. Mais il n’a accordé aucune place aux Larijani à la table des marchandages avec Washington, ils ont commencé à le dénigrer. Il est vite apparu que Rohani n’était pas assez bon pour réussir sa mission de mettre mal à l’aise Washington et obtenir les garanties nécessaires à ses patrons du clergé pour quitter sans crainte le pays qui les rejette. Les tensions et les ruptures internes se sont amplifiées. En moins de 6 mois après l’arrivée de Rohani, le système est devenu très instable. Washington qui a besoin d’un Iran islamique a alors proposé le GEL des SANCTIONS pour calmer l’ambiance et engager le régime entier dans un plan d’apaisement réciproque. L’Angleterre et la Russie ont contré ce plan d’arrangement en exigeant une coopération nucléaire très stricte de la part des mollahs marchandeurs dans un cadre officiel nommé l’Accord de Genève. Rohani a accepté avec l’idée d’alléger les sanctions et pouvoir relancer le bras de fer en remettant en cause ses engagements, mais il n’es pas pas parvenu. Les sanctions ont persisté. Les pénuries se sont amplifiées. Les Bazaris ont préféré d’arrêter le travail. Les grèves ouvrières et les manifestations d’agriculteurs se sont aussi multipliées. Au même moment, les filles iraniennes se sont mises à se dévoiler en public. L’absence de répression a confirmé le manque de policiers et de Pasdaran fidèles. On a alors assisté à des boycotts unanimes d’événements officiels et religieux très importants comme la naissance, la mort ou le début du Califat de Mahomet.Le nombre des hauts responsables fidèles est passé de 500 à 60 personnes. Sous l’effet de la panique, Rohani et le clergé ont à maintes reprises tenté de relancer le Mouvement Vert avec des leaders inédits car il ne trouvait pas de volontaires pour ces projets voués d’avance à l’échec ! Washington a mis en route une révolution en couleur en complicité avec les mollahs, avec l’idée de les recycler de facto en démocrates et pouvoir leur accorder les garanties de sécurité qu’ils souhaitent, mais le peuple n’a pas adhéré au projet. Washington a alors accordé un nouveau délai de 7 mois au régime islamique puis il a tenté de les recycler en démocrates en les aidant à organiser une conférence onusienne contre la violence et l’extrémisme ! Mais les chefs Pasdaran et les Larijani, exclus de ce processus, ont saboté le projet. La bourse a chuté de plus de 80% ! Les mollahs, les Chefs Pasdaran et les Larijani ont réalisé l’urgence d’un deal Ils se sont alors unis pour une révolution en couleur pro-US avec leur pion l’avocate Sotoudeh et ceux de Washington comme le vieux Maleki. Mais il était trop tard : les faux opposants internes se sont aussi gardés de participer à cette opération impopulaire. Le régime s’est retrouvé sans joker politique. La coalition Clergé-Pasdaran-Larijani a alors tenté de provoquer une escalade bénéfique à leur intérêt de faire vibrer l’Arc chiite, puis par l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais leurs alliés régionaux à savoir la Syrie et le Hezbollah n’ont pas suivi ! Et la France a zappé tout représailles grâce à la tour de passe-passe Je suis Charlie ! Le régime s’est retrouvé sans son joker tactique du terrorisme. La coalition des 3 a explosé. Ali Larijani a encore attaqué Rohani sur son bilan pour lui ravir sa place. Les chefs Pasdaran se sont attaqués au clergé en dénigrant le Guide via leur faux opposant Nourizad, mais Washington n’a pas suivi ! La bourse a encore chuté, l’exode des capitaux s’accélérait ! Les ouvriers iraniens qui font les frais de cette crise ont enfin décidé de manifester contre le régime. Les chefs Pasdaran n’ont pu réprimer cette contestation car ils manque de troupes. La contestation générale s’est aussi amplifiée tout comme les boycotts de grands événements religieux. Rohani a baissé le prix du gaz à 1/60e du prix mondial pour attirer les investisseurs Européens et exploser le groupe 5+1. La Russie a menacé les Européens d’arrêter ses livraisons de gaz ! Washington a menacé de cesser sa complaisance en matière d’application des sanctions. Le projet n’a pas abouti ! Le régime ne disposait plus de son joker énergétique. Les derniers serviteurs du régime ont réalisé qu’il était condamné : ils ont unanimement boycotté le 36e anniversaire de la révolution islamique. Dans la foulée, ce constat de faiblesse a été confirmé par l’incapacité des dirigeants à empêcher la manifestation 60,000 instituteurs iraniens dans tout le pays à l’appel d’un syndicat clandestin et hostile au régime ! Les nantis du régime ont perdu tout espoir. ils se sont encore mis à vendre leurs actions pour acheter des dollars et fuir. Selon nos estimations, le régime s’est retrouvé entre 6 à 12 mois de son effondrement financier . Washington a alors intensifié ses efforts pour un deal ou la dé-diabolisation des mollahs (par un soi-disant rôle ultra-positif en Irak contre Daesh) afin de baisser ses sanctions car il a besoin d’un régime islamique aux abords de l’Asie Centrale... Les intérêts pétroliers des autres pays des 5+1, notamment les Anglais et les Russes, étaient en danger. Ils se sont unis avec les Français, les Allemands et les Chinois pour neutraliser le deal favorable à Washington. Washington a mis les mollahs sous pression en s’attaquant à leur principale plateforme gazière Offshore et par une « guerre anti-chiite » de son allié saoudien au Yémen ! Les autres grandes puissances ont enfermé les mollahs dans un nouveau processus d’engagements nucléaires très stricts sur une très longue période pour neutraliser ce deal sur une très longue période. Les mollahs ne pouvaient refuser par peur de nouvelles sanctions. Ils ont accepté les objectifs imposés par le front anti deal au sein des « 5+1 », mais ont immédiatement remis en cause ces objectifs pour relancer le processus d’escalade bénéfique à leurs intérêts : en annonçant qu’ils avaient négocié et obtenu l’annulation de toutes les sanctions ! Washington a esquivé la confrontation tout en publiant un Fact Sheet sur les objectifs définis par ses rivaux internationaux pour rappeler aux mollahs leurs engagements. Ces derniers ont renouvelé leur fausse annonce de victoire pour provoquer la crise souhaitée. Washington a esquivé. Ils ont promis la suppression des caméras de l’AIEA sur les sites nucléaire, la reprise de l’enrichissement à 20% ou encore le rejet de toute vérification pour provoquer l’escalade souhaitée ! Pour arrêter cette fuite en avant des mollahs, Washington leur a proposé un investissement lourd de plus de 200 milliards dollars par 22 de ses plus grands patrons. Par ailleurs, avec l’aide de son pion Amano à la tête de l’AIEA, il leur a laissé voir la possibilité d’une baisse des accusations contre leur programme nucléaire. Craignant un deal, la Russie leur a alors proposé une alliance stratégique en combinaison avec la Chine pour empêcher le deal. Mais ils n’ont pas accepté cette offre car ils pouvaient perdre leurs avoirs bancaires en Europe. Les mollahs ont aussi eu peur de couler en s’ouvrant à Washington. Ils ont alors fait une offre gazière à l’Europe pour l’impliquer dans ces conflits au sein des 5+1 afin d’exploser ce groupe et se retrouver face-à-face avec leur adversaire Washington (forcément affaibli) pour imposer leurs exigences. Mais ils ont échoué car l’Europe ne s’est pas laissée instrumentaliser. © IRAN-RESIST.ORG
Washington, à nouveau bloqué par ses rivaux Européens et Russes, ne pouvait profiter de cette faiblesse. Il les a doublés en reprenant ses médiations intensives vers les mollahs et en invitant Rohani à un grand sommet Est-ouest en tant que président tournant du Mouvement des non Alignés pour l’approcher via ses alliés asiatiques ou africains. Le groupe Européen a marqué une rupture dans l’alliance avec Washington par un rapprochement français avec Assad, remettant de facto en cause la guerre américaine pour une percée islamique de l’Asie Centrale via le Caucase. Washington a alors renié l’action de l’Arabie Saoudite au Yémen et fait l’éloge des mollahs, mais aussi des Houthis, esquissant la volonté de remplacé l’impossible conquête l’Asie centrale sunnite par la domination du Golfe Persique par les chiites qui y sont dominants. On avait un projet irréaliste car les Iraniens ont tourné la page de l’islam. Les mollahs qui le savent ont vu dans cette offre l’expression du désespoir de Washington. Rohani a tenté de retourner le sommet contre les Américains. Il n’a pas réussi. Ses négociateurs-provocateurs ont aussi échoué à Vienne.La panique interne a donné lieu à de nouvelles fuites de capitaux. Rohani et ses camarades ont proposé la suite des négociations à NY en marge de la Conférence d’Examen du Traité de la Non prolifération dans l’espoir de provoquer une crise en pointant leurs doigts sur le non respect du TNP par les Américains ! Washington, désespéré de trouver un deal pour relancer ses projets de conquêtes régionales, a dit oui. Moscou a mis un veto à tout changement du régime des sanctions sans l’avis du Conseil de Sécurité pour bloquer le deal souhaité par Washington. Les mollahs et Washington se sont ainsi retrouvés,comme la semaine dernière, empêchés de mener leurs guerres selon leurs impératifs. © IRAN-RESIST.ORG
Voici le récit en images d’une semaine de ruses inédites pour une escalade exemplaire. Mais aussi une semaine d’échec de ces solutions inédites qui ont provoqué une panique inédite. Cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le jeudi 7 mai 2015 via la chaîne indépendante NEDA-TV. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur la page Facebook de NEDA-TV et sous peu à la section iranienne d’Iran-Resist. © IRAN-RESIST.ORG
La semaine dernière (17-24 avril 2015 / 28 Farvardin-4 Ordibehesht 1394), les mollahs, honnis en Iran et abandonnés par leurs serviteurs de base, étaient très en difficulté car ils n’avaient pas réussi à provoquer une grande crise en explosant le groupe 5+1 avec une offre de fourniture gazière à l’Europe. Cette dernière avait refusé et assujetti sa signature à l’application de l’accord esquissé à Lausanne, neutralisant les offres parallèles par les Etats-Unis et se confirmant comme l’arbitre du jeu. Les mollahs n’avaient d’autres choix qu’une fuite désespérée en avant au moment des prochaines négociations prévues à Vienne. Washington leur a alors envoyé son allié de facto l’Australie, avec une offre d’extradition des réfugiés iraniens de ce pays et des cadeaux commerciaux, pour montrer qu’il était disposé de leur accorder privilèges implicites ou détournés, même s’il ne peut leur accorder les garanties d’immunité qu’ils exigent contre la passation du pouvoir à ses pions islamiques iraniens politiquement corrects (programmés pour déstabiliser la région au nom de l’islam et des droits des musulmans). Les mollahs ont refusé l’offre car ils devaient ouvrir le système laissant entrer Washington avec ses pions. Washington a alors inclus à un grand sommet Est-ouest en tant que président tournant du Mouvement des non Alignés (dont les membres sont passés dans son camp depuis la chute de communisme). Lui proposant de facto un rapprochement sans un engagement officiel. Rohani a multiplié les positions anti-israéliennes pour transformer sa sortie en une occasion de guerre ouverte avec Washington et parvenir à une crise bénéfique au régime. Washington a tenté de calmer les mollahs par la promesse de l’arrivée d’une forte délégation commerciale suisse en Iran pour ouverture d’apparence « neutre ». Cet activisme de Washington pour un deal avec les mollahs a déprimé ses alliés européens. Londres a tenté de neutraliser les Américains en révélant des années d’échecs malgré des offres d’investissements directs et importants en violation de leurs propres sanctions. La France a par ailleurs choisi Bachar avec Assad, remettant de facto en cause la guerre américaine pour une percée islamique de l’Asie Centrale via le Caucase. Interrogé Assad sur le rôle des mollahs, ce dernier avait révélé qu’il ne les avait pas invité à combattre à ses cotés et qu’ils n’avaient aucun rôle dans la lutte contre Daesh ! Les mollahs et leurs complices les chefs Pasdaran étaient humiliés et désespérés. Mais Washington avait alors renié l’action de l’Arabie Saoudite au Yémen et fait l’éloge de leur position, mais aussi des Houthis (présentés comme des victimes), esquissant la volonté de remplacer l’impossible conquête l’Asie centrale sunnite par la domination du Golfe Persique via les chiites qui y sont dominants avec la participation des mollahs, légitimés par la révolution islamique et sa république éponyme. Mais on avait un projet totalement irréaliste car les Iraniens ont tourné la page de l’islam et du chiisme. Les mollahs qui le savent n’ont pas suivi Washington. En revanche, l’offre était l’expression du désespoir de Washington. Rohani a tenté de les excéder par la création d’un front hostile au sein des Non Alignés. Mais il n’y est pas arrivé. La bourse de Téhéran a fini une semaine en panique sur un crash record d’au moins 100 millions dollars de vente réelle en moins d’une heure d’activité après le discours tiers-mondiste raté de Rohani à Jakarta ! Les négociateurs-provocateurs du régime ont également échoué à Vienne. Ils ont alors proposé la suite des négociations à NY, le lundi et le mardi suivant, en marge de la Conférence d’Examen du Traité de la Non prolifération. Ils espéraient provoquer une crise en pointant leurs doigts sur le non respect du TNP par les Américains ! Moscou avait alors lourdement puni le régime en reportant à une date inconnue pour la livraison des S-300 et en annulant des contrats d’achat de produits agricoles qui étaient destinés à aider le régime. Il avait aussi exigé dans une rencontre avec Kerry une décision au Conseil de Sécurité de l’ONU pour le gel ou le rétablissement des sanctions, bloquant de facto toutes les tentatives à venir de Washington pour un deal ou un apaisement avec les mollahs sans son accord ! © IRAN-RESIST.ORG Washington a esquivé ce sermon hostile pour éviter la crise souhaitée par les mollahs et pour mettre ces derniers devant un risque d’insuccès pour les amener à se calmer. Les Chefs Pasdaran qui sont bien peu nombreux et très en danger en cas d’un deal entre les mollahs et les Américains avaient annoncé une vaste manoeuvre anti-émeute avec 12000 hommes à Téhéran pour intimider les candidats au révolte, mais ils n’ont pu tenir parole et l’opération a eu lieu dans leur base en dehors de Téhéran avec une cinquantaine d’hommes, ce qui a surtout mis en valeur leur isolement et leur impuissance ! Ils s’étaient alors rabattus sur l’annonce de pendaisons de 9 (vrais) opposants quelques jours plus tôt. Les négociateurs-provocateurs du régime se sont retrouvés sur la sellette car ils devaient nécessaireement réussir. Ils ont alors annoncé des progrès à Vienne ! Les Russes ont démenti en parlant d’un échec et ont rappelé leur véto à tout changement dans le processus des sanctions et ont aussi remis en cause la suite des négociations à NY. Washington a clos la journée et une semaine pleine d’anxiété en annonçant la tenue des négociations à NY et l’arrivée s’une grande délégation commerciale suisse à Téhéran. Il a aussi proposé un dialogue avec les combattants chiites Yéménites, rappelant sa disposition pour un deal pour un empire chiite à sa botte. Les mollahs n’ont pas continué leurs provocations car ils étaient ravis : on leur offrait des nouvelles occasions pour un deal ou pour les refuser et provoquer une grande crise. © IRAN-RESIST.ORG En revanche, à la une de Tehran Times, le gouvernement a annoncé la coopération avec les Chinois et l’écriture à NY du brouillon d’un accord sur la levée des sanctions, pour énerver Washington, pour préparer la crise nécessaire pour relancer sa demande de garanties d’immunité.
Ce rassemblement doit chaque année réunir près de 600 officiers, mais ce nombre n’est pas atteint depuis plusieurs années car il y a de moins moins de policiers. Cette année, les Pasdaran et le gouvernement ont publié des photos montrant les 600 personnes, mais la partie arrière était floue et en y regardant bien et en y traçant les lignes de la perspective de la salle, on a constaté un nombre de plus en plus important de « têtes floues » derrières ceux des 4 premières lignes de têtes nettes, on avait donc une création Photoshop (avec le flou de rigueur pour masquer les mauvais raccords). En restant sur les têtes nettes, on avait un rassemblement de trente officiers et quelques mollahs !
On avait une situation d’urgence. Ali Larijani, auteur d’une loi insistant sur le rôle islamique de chaque citoyen de la république islamique de veiller à l’application des règles islamiques, s’est retrouvé en porte-à-faux par rapport au clergé et aux derniers policiers fidèles. Pour rester dans le jeu, il a adopté la même ligne anti-sécuritaire par un discours présentant la Police comme la garante de la paix sociale !
En l’absence d’une réaction de Washington les concernant, les chefs Pasdaran ont davantage oublié le discours conçu pour cacher leur impuissance et ont insisté sur leur autorité sécuritaire en rappelant des 9 pendaisons d’opposants du mercredi dernier et en publiant une vidéo de leur soi-disant grande manœuvre anti-émeutes de vendredi dernier. Les annonces étaient vieilles et les images minables, ils sont retombés dans la réalité de leur fragilité que le clergé avait tenté de cacher. Le régime était entre deux tendances peu rassurantes, le discours apaisé (apeuré) pour cacher son impuissance et la propagande excessive pour nier également son impuissance. Les nantis du régime apaisés par l’espoir d’une victoire à NY ou des investissements suisses à Téhéran ont craint que l’instabilité des chefs Pasdaran ne leur permette pas de profiter de ses occasions ! La bourse s’est enflammée après un début très calme atteignant le volume de 227 milliards tomans (40% du volume normal), avec 62% des transactions sur le marché hors bourse, ce qui signifiait près de 140 millions tomans de vente permettant aux super-nantis (derniers actionnaires actifs à la bourse) d’acheter 56 millions dollars (60% d’acquisition normalement faite en un jour). On avait une mini poussée de crise en fin de matinée que le gouvernement devait traiter. Le gouvernement alarmé par cette panique fulgurante a craint manquer de dollars pour importer des carburants nécessaires pour la production de l’électricité. Il a prescrit une baisse de pression d’eau pour limiter la consommation domestique afin de préserver l’eau pour la production de l’électricité. En parallèle, le gouvernement a tenté de relancer la crise tactique en faisant état d’un stock de 90 tonnes d’eau lourde (un composante nécessaire pour le développement de la bombe atomique) pour insinuer la capacité de production en masse des bombes atomiques. Washington a esquivé cette provocation lourde en l’ignorant. La direction pro-américaine de l’AIEA a fait de même. Les grandes puissances hostiles à un deal entre les mollahs et Washington ont aussi zappé l’annonce qui permettait au régime de mener le jeu et les éliminer. Cependant, Washington a légèrement menacé le régime par des inquiétudes émises par Israël, mais il a rappelé son envie d’apaisement et de deal en affirmant par un diplomate anonyme son optimisme quant à la possibilité d’un deal dans les délais établis, c’est-à-dire avant 30 juin. © IRAN-RESIST.ORG
Le clergé rappelé à l’ordre par Rafsandjani sur l’exemption illégale accordée par son pion aux chefs Pasdaran a mollement critiqué Rohani via 3 de ses 31 grands-ayatollahs, sources de savoir, pour minimiser la gravité de ce qui avait été dit. Puis il a neutralisé la possibilité d’une nouvelle critique par le Guide affirmant devant des « centaines de hauts-gradés de la police » que le régime avait en priorité besoin d’une police alliant autorité à la pitié et la charité, oeuvrant pour la sécurité morale et psychique du peuple ! Le Guide a aussi encouragé la police d’éviter le modèle agressif américain comme à Baltimore et défendre les pauvres contre les riches notamment en châtiant les jeunes nantis qui démoralisent le bon peuple en frimant avec leur automobile hors de prix !
Ce rapprochement tacite entre le clergé et les chefs Pasdaran, à la veille d’un important marchandage, n’a vraiment pas plu à Ali Larijani dont le clan a un pouvoir de pression sur le reste du régime via le pouvoir judiciaire renforcé par une alliance tacite avec les chefs Pasdaran ! En perdant les chefs Pasdaran, Ali Larijani allait perdre son pouvoir. Il a immédiatement fait appel à son ami et pion Rahmani-Fazli, actuel ministre de l’Intérieur ; pour intervenir pendant une séance parlementaire afin de reparler de la lutte anti-corruption exigée il y a quelques mois par le Guide pour intimider les chefs Pasdaran. Ce discours anti-corruption avait en fait été initialement conçu par le clergé pour désigner implicitement les frères Larijani et les chefs Pasdaran comme les moteurs de la corruption en raison de leur rapacité foncière. Les deux groupes visés sans être nommé avaient alors rejoint le clergé pour dénoncer la prédation foncière, mais n’avaient pris aucune initiative pour le contrer. Le clergé avait aussi renoncé au projet car certains de ses membres pouvaient aisément être visé. Cette fois, Larijani entendait utiliser ce thème de la lutte contre la corruption contre les chefs Pasdaran. Rahmani a oublié le domaine foncier nuisible à son ami Larijani et a attribué la corruption au trafic de drogue, domaine connu pour être contrôlé par les chefs Pasdaran. Selon, la méthode consacrée, Rahmani n’a pas cité les noms des trafiquants, mais il a promis de fermer leurs comptes bancaires. Quelques députés encore présents au Parlement ne cessaient de harceler l’orateur, lui demandant sans cesse des noms pour faire monter la pression et mieux intimider les chefs Pasdaran pour les amener à rompre avec le clergé et revenir avec Ali Larijani ! Par ailleurs, Ali Larijani avait aussi pensé à punir le clergé : le Parlement qu’il préside a annoncé avoir réuni assez de signatures pour la mise en examen de Rohani (le représentant du clergé) sur l’absence d’un Fact Sheet iranien stipulant clairement les lignes rouges du régime et du Guide. Ali Larijani rappelait au clergé son discours flou sur le nucléaire et la possibilité de couler son pion pour ce prétexte. Il entendait l’encourager à oublier son rapprochement stratégique avec les Pasdaran ! A la veille d’une importante rencontre, le régime partait donc en vrille. La panique interne a augmenté. Alors qu’il restait peu de délai avant la fermeture de la bourse, les transactions ont fait un bond à 299 milliards tomans dont un record de 67% des ventes en hors bourse, équivalent à une perte de 80 millions dollars des réserves de la banque centrale iranienne vers les poches de patrons paniqués du régime. Les Anglais (ex-protecteurs du régime, mais à présents ses ennemis) ont dénoncé via leur pion permanent, le député Tavakkoli, des transferts de capitaux déguisés en prêts entre banques publiques sanctionnées et des banques privées ou des organismes de crédits pour empêcher les fuites de capitaux des super-nantis paniqués et semer le désordre dans leur rang. Ali Larijani a aussitôt conçu une loi de surveillance des organismes de crédits par la BCI et son comité d’éthique dont il fait partie pour surveiller les transactions de ses rivaux et aussi ceux de ses amis infidèles les chefs Pasdaran pour s’assurer de leurs soutien ! Rafsandjani a volé au secours du clergé en affirmant via l’ex-député Ghanbari que les ingérences du Parlement (de Larijani) dans les négociations nuisaient gravement à la santé du régime. Mais Rafsandjani n’a nullement condamné les accusations contre les chefs Pasdaran. Dans son propre intérêt, ils les préféraient loin du clergé. Les chefs Pasdaran ont alors publié une vidéo des aveux de l’homme d’affaire Yazdan-Panah, un ex-complice de corruption du fils Rafsandjani, vraisemblablement éliminé par ce dernier, pour donner aux Larijani les moyens de le couler en espérant qu’il cesse au retour de les viser au prétexte de la lutte contre le trafic de drogue !
Ainsi à la veille d’une importante rencontre avec les représentants de Washington, on avait un véritable chaos au sein du régime, mais aussi des règlements de comptes, ce qui laissait supposer un lundi agité pour le régime et compliqué pour les Américains. Hans Blix, ex-directeur de l’AIEA, opposé aux Américains à propos du nucléaire Irakien, animateur à présent d’un groupe semi-onusien pour le désarmement nucléaire (financé par des pétro-dollars) et enfin consultant nucléaire pour la chaine américaine VOA, a pris la parole dans le magazine suisse Focus pour remettre en cause, comme les mollahs, le Fact Sheet américain qui nul pays des 5+1 n’avait dénigré. Etant donné qu’il n’avait pas été présent à Lausanne et n’avait aucun argument pour justifier son affirmation et aucun officiel américain ne dénoncer comme son discours, on a cru voir une promesse (américaine) d’allègement des demandes des 5+1 à Lausanne pour calmer le négociateur du régime afin qu’il ne choisisse pas une approche très agressive et irrécupérable. © IRAN-RESIST.ORG -
Washington qui avait reculé un peu (ouvun peu trop) la veille a craint le pire, il a menacé le régime par des rumeurs émanant du site arabophone Al Monitor évoquant l’adoption d’une loi permettant de nouvelles sanctions même après le deal ! Washington restait dans les menaces floues. Les compagnons du régime ont gardé l’espoir d’un succès pour leur négociateur-provocateur Zarif dans 8 heures à NY (en raison du décalage horaire). Les nantis issus du régime étaient confiants. La bourse a une journée particulièrement calme avec 188 milliards tomans de transactions dont 45% (=33 millions dollars de vente) sur le marché hors bourse. En attendant, les premières passes d’armes à NY, les médias ont fait diversion en s’intéressant aux législatives à venir. Le gouvernement conscient cependant d’un possible échec à NY a profité de ce moment de grâce pour adopter discrètement la suppression de distribution de paniers de victuailles aux nécessiteux. Il a aussi autorisé la vente mardi de 7% d’actions du Holding Fars (permettant à certains hauts dirigeants le privilège de se débarrasser de leurs actions pour cette grosse holding surendettée afin d’acheter des dollars et préparer leur fuite). En parallèle, le gouvernement a également annoncé la vente prochaine des 2 principales équipes de foot du pays : Persépolis et Esteghlal (ex-TAJ), qui n’ont aucune valeur marchande, laissant entrevoir la volonté d’une grande diversion pour couvrir les efforts inquiétants des plus nantis pour préparer leur fuite qui entraînent forcément une baisse des réserves en dollars du régime. Les chefs Pasdaran ont soudain insisté sur le fait que le seul cas de corruption connu au sein du régime était le versement de 200 millions dollars de dessus table par le jeune milicien businessman Jazaeri-Arab au mollah Karroubi ; l’un des 2 chefs de l’opposition interne, quand il était le Président du Parlement. Les chefs Pasdaran réglaient des comptes avec Karroubi ou avec le clergé tout entier. On avait donc encore les règlements de comptes continuaient comme la preuve d’une situation d’urgence. Dans ce contexte très particulier, Zarif est arrivé à NY en affirmant qu’il venait pour voir le degré d’engagement des Américains ! Washington lui a envoyé quelques mae de pays amis pour voir si le représentant du régime était sincèrement disposé pour l’apaisement où s’il simulait une ouverture pour la remettre immédiatement en cause et provoquer ainsi l’escalade qu’il n’arrive à provoquer par ses propos anxiogènes. Zarif n’a tenu aucun propos anxiogène. Washington a été convaincu de la disposition de son adversaire à déposer les armes. Wendy Sherman alors en visite au Centre d’Action Religieuse pour la Réforme du Judaïsme a affirmé que le régime islamique était doté d’une forte culture de résistance qui lui avait permis d’augmenter sa capacité d’enrichissement malgré les sanctions. Washington laissait supposer que le régime avait l’appui du peuple grâce à une culture commune. Il reconnaissait une certaine légitimité au régime insinuant l’abandon de toute forme de pressions sur les aspects politiquement incorrects du régime. Le gouvernement Rohani a alors rejeté les demandes de Larijani sur la publication d’un Fact Sheet iranien avec les lignes rouges du régime ou du Guide en affirmant que ce dernier ne l’avait pas demandé. Il est devenu clair que les mollahs et leur gouvernement entendaient s’écarter de ces lignes rouges. Par ailleurs, Zarif devait parler à la tribune de la conférence d’Examen du TNP, il a insisté sur la nécessité du désarmement sans jamais critiquer les Américains qui ont le record du nombres des ogives opérationnelles. On avait un discours très différent de ce qu’on devait entendre, combiné à l’oubli volontaire des lignes rouges du régime, on pouvait supposer que le régime acceptait un accord et des concessions en échange d’investissements suisses (pro-américains, mais officiellement neutres) donc sans les contreparties politiques qu’il redoute. Washington a fait d’autres pas vers son deal : Amano a rendu visite à Zarif pour voir ce qu’il proposait. Il l’a certainement rassuré car le Congrès a annoncé qu’il manquait de voix pour adopter une loi contre l’accord esquissé à Lausanne ! Kerry s’est aussi rendu à la résidence officielle du représentant du régime des mollahs à l’ONU, une quasi ambassade des mollahs, presque le sol iranien, pour discuter avec Zarif. Le lieu de la rencontre était l’expression de la disposition de Kerry de se rendre en Iran et s’incliner, comme le veut la tradition, devant le tombeau de Khomeiny. Zarif était ravi. Kerry était plus réservé (car il avait donné plus qu’il n’avait reçu), ce que l’on voit aussi dans les positions des pieds des deux interlocuteurs. La rencontre a duré 100 minutes. Mais il n’y eut aucune déclaration à la presse.
On a compris que les deux parties n’étaient pas parvenues à un accord. Vu la disposition de Washington à faire des concessions, l’affaire ne pouvait rater que par la faute des mollahs. Pour nous, ces derniers étant incapables de provoquer une crise avaient reculé pour amener Washington à faire beaucoup de concessions, mais n’en avaient pas fait au retour. Ils espéraient obtenir le plus de concessions possibles ou alors un clash et l’escalade qui leur échappe. Le silence de Kerry après la rencontre était l’expression du refus de cette escalade tant souhaitée par le régime et l’aveu de la volonté de continuer le dialogue. Washington s’est aussi protégé d’une riposte polémique et une nouvelle tentative d’apaisement piégé en passant le flambeau à Amano pour dépassionner le contexte par une intervention tardive et très bureaucratique. Au final, Zarif n’avait rien obtenu par son apaisement simulé d’un jour et en plus il avait perdu une très bonne occasion pour provoquer une escalade avec le discours initial prévu sur le thème de la violation du TNP par les Américains. De fait, on pouvait s’attendre à de fortes tensions au sein du régime notamment du côté d’Ali Larijani ou les chefs Pasdaran qui avaient misé sur le mauvais cheval ! © IRAN-RESIST.ORG -
Alors que tout allait très mal pour le régime, Washington lui a proposé un rapprochement dans tous les domaines via le New-York Times. Cet important journal américain tirait par ailleurs à boulets rouges sur les Saoudiens car ils avaient bombardé l’aéroport de Sanaa pour empêcher l’aide humanitaire des gentils mollahs ! Washington continuait donc à promouvoir son projet aberrant d’empire américano-chiite pour montrer sa bonne foi aux mollahs ! En parallèle, Washington a invité Zarif à un débat télévisuel sur la chaîne PBS qui a une très forte réputation parmi les Américains pour le flatter après son échec de la veille en espérant obtenir un discours plus consensuel de sa part pour demeurer dans ce circuit prestigieux. Washington pouvait aussi jouer sur les rivalités internes au régime car le président du Parlement philippin devait aussi arriver à Téhéran (comme il l’avait dit la semaine dernière) pour rencontrer Ali Larijani. Les mollahs et leur représentant Zarif n’ont pas réagi à l’article de NY Times, mais ils étaient ravis car Washington restait très demandeur d’un deal. Ils avaient une seconde chance pour provoquer une escalade. C’est Zarif qui a commencé en affirmant sur PBS et devant un large public que sa diplomatie découlait de la méfiance du peuple Iranien vis-à-vis de Washington pour avoir renversé le gouvernement démocratique de Mossadegh. Il faut préciser que Mossadegh a longtemps été très populaire en Iran, mais toutes les recherches iraniennes récentes sur son parcours montrent qu’il a d’abord été un homme des Anglais, avant de passer chez les Américains. Ces derniers l’ont aidé à prendre la direction du pays pour leur donner au retour le contrôle du pétrole iranien et aussi pour renverser la monarchie progressiste des Pahlavi qui était un obstacle à leur ambition régionale. Washington a finalement lâché Mossadegh quand il n’arrivait plus à manipuler les autres forces politique du pays. Par la suite, pour son projet de révolution islamique, Washington a reconnu un coup d’Etat à son encontre et en faveur du Shah pour salir l’image de ce dernier. Washington reste très attaché au faux mythe du coup d’Etat contre Modssadegh pour dénigrer les Pahlavi qui sont de plus en plus populaires. En fait, on peut dire que le peuple iranien se méfie des Américains car ils ont toujours combattu la dynastie exceptionnellement patriote et progressiste des Pahlavi et continuent de le faire par le mythe du coup d’Etat contre Mossadegh. Dans le contexte qui nous intéresse, Zarif a parlé de la méfiance des Iraniens, selon le schéma admis à Washington, mais il ne s’agissait pas d’attaque contre les Pahlavi. Zarif a défendu le mythe officiel et américain de Mossadegh démocrate, pour donner une image pro-démocratie du régime qu’il représente et aussi pour piéger les Américains dans le récit de méchanceté qu’ils ont inventé contre eux-mêmes pour sanctifier Mossadegh et diaboliser le Shah ! Les Américains ne pouvaient rien dire car ils ont toujours surfé sur ce mythe. Ils ont seulement compris que le régime des mollahs ne voulaient aucun apaisement. Ils ont esquivé l’escalade souhaitée par le régime en proposant via Staffan di Mistura, leur émissaire onusien pour la Syrie, un rôle important pour les mollahs dans la résolution du conflit avec Assad. C’était un cadeau en or pour ces derniers car Assad avait rejeté leur ingérence dans son pays et dans la région ! L’espoir est revenu au sein du régime grâce à l’insistance obsessionnelle américaine pour un deal ! La bourse a fini avec une vente réelle (en hors bourse) de seulement 31 millions dollars (le tiers d’une journée normale de panique) ! Le gouvernement du régime, soulagé par la « confiance » de ses patrons, a invité le ministre de la Défense d’Assad à Téhéran pour montrer qu’il était déjà dans le conflit. Le Syrien est venu, mais n’a pas fait de déclaration publique, privant de facto les mollahs d’une possibilité d’exploiter les malheurs de son pays pour se mettre en valeur. Le ministre de Défense des mollahs n’a pu dissimuler sa déception car le régime était en train de perdre sa seconde chance ! Il a apporté son soutien à Assad après cette rencontre infructueuse.
Vers 17h, un tweet de la chaîne al Arabiya a annoncé l’arraisonnement et la capture d’un cargo porte-contenaires américain dans le détroit de Hormuz par les Pasdaran ! Les chefs Pasdaran, alliés de second plan des mollahs, avaient tenté un casus belli pour sortir Washington de son silence !
Washington gêné a continué à offrir l’apaisement aux mollahs en affirmant l’échec du Sénat à durcir l’accord esquissé à Lausanne par des clauses complémentaires. Les Européens du groupe 5+1 qui devaient rencontrer Zarif étaient gênés. Ils n’ont pas parlé de l’attaque pour ne laisser aucune chance au régime de mener la danse. Cette rencontre n’a également rien donné car Zarif a désespérément encore insisté sur l’annulation des sanctions en une étape. © IRAN-RESIST.ORG
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Les mollahs ont craint des problèmes en interne. Ils ont annoncé un grand rassemblement d’ouvriers autour du Guide. Ce dernier a affirmé que le pays allait sortir de la crise non par la fin des sanctions à Genève, à Lausanne ou à NY ; mais par la lutte contre la corruption, par une gestion rigoureuse de l’économie et le bannissement des importations qui étouffaient la production et la consommation du made-in Iran ! Mais on avait une pure propagande car sur les photos, il y avait une trentaine d’ouvriers. Dans le contexte d’un régime en crise, on avait aussi l’aveu de l’échec du régime et une grande demande de pardon !
Les gens du régime ont été rassurés que Washington tenait encore à son projet irréalisable d’un Iran islamique quels que soient leur attitude ! Les activités boursières sont devenues plus faibles avec seulement 140 milliards tomans de transactions et l’équivalent de 28 millions dollars de vraies ventes sur le marché hors bourse. Tous les clans du régime se sont aussi lancés dans la provocation puisque tout était permis voire même récompensé par Washington. Ainsi le commandant de la marine du régime (Sayyari) a promis de recevoir par du plomb brûlant les Américains cherchant à fouiller les navires iraniens soupçonnés de transporter des équipements nucléaires prohibés. Zarif a continué à marteler les positions du régime. Le commandant Soleymani ridiculisé par les propos d’Assad a fait un tour au Parlement islamique pour annoncer la défaite régionale de Washington. Enfin Nahavandian s’est permis de sermonner l’ex-ambassadrice suisse Livia Leu Agosti qui présidait la délégation commerciale de ce pays.
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Le gouvernement a aussi nié la récession (signalée par Rafsandjani) en annonçant la mise en vente des principales équipes iraniennes de football Persépolis et Eshteghlal (ex-Taj = indépendance/Couronne) dans une enchère préparée depuis longtemps. On a alors vu des gens montrer des enveloppes comme étant les propositions reçues par 3 acheteurs. Aucun nom n’était indiqué, mais à l’issu d’une fastidieuse recherche nous avons découvert qu’il s’agissait,
On a compris la raison du conflit récent entre les chefs Pasdaran et le maire Ghalibaf, la direction de la milice voulait privilégier Hedayati issu de ses rangs au lieu de Gol-sorkhrou qui est juste une affairiste. On a aussi compris le soudain intérêt des uns et des autres (sauf les Pasdaran) pour la lutte contre la corruption ! Les échecs du régime avaient donné à Hedayati, Gol-sorkhrou et d’autres envie de fuir. Le gouvernement n’ayant pas la possibilité de s’opposer avait décidé d’en profiter et chaque clan essayait de placer ses membres pour avoir grâce à lui un pied à l’étranger. L’homme d’affaire Aziminia installé en Turquie depuis des années était de facto hors jeu car il ne pouvait être d’aucune utilité à ceux au pouvoir en Iran. Au travers cette vente louche d’une équipe moribonde à un prix injustifiable on a compris que les nantis qui avaient vendus leurs actions pour acheter des dollars avaient enfin décidé de sauter le pas, car ils avaient acquis la certitude que le régime qui les avait engraissés n’avait aucune chance d’être sauvé ou de négocier une fuite sécurisée pour ses patrons et encore moins pour eux. Cette semaine, le régime avait donc franchi un cap dans la panique alors qu’il devait franchir un cap vers la délivrance ! Sans comprendre la subtilité de l’affaire Persépolis, Washington pouvait conclure à un régime en difficulté en raison de ses échecs et de l’attitude islamiquement décevante du gouvernement du clergé faisant par dépit l’éloge de héros antiques de la monarchie iranienne ! La direction du régime avait implicitement déclaré forfait ! C’est pourquoi Washington a cessé d’importuner les mollahs de peur d’encourager les envies de fuite à tous les niveaux ! Londres qui connaît mieux les mollahs et veut leur perte pour priver Washington d’un couloir islamique vers l’Asie Centrale a annoncé avoir soumis des documents à l’ONU sur l’existence d’un réseau iranien parallèle de compagnies écrans assurant l’approvisionnement du régime en équipements nucléaires prohibés pour la poursuite du développement du programme nucléaire iranien malgré les sanctions ! Washington n’a pas commenté l’annonce anglaise ou ses documents soumis à l’ONU. Il a proposé une offre aux mollahs en évoquant l’accord du sénat s’ils s’engageaient à ne jamais commettre d’attentats aux Etats-Unis. Le régime n’a rien dit car toute réponse était l’aveu qu’il est déjà eu des activités terroristes ou des projets terroristes en cours contre les Etats-Unis. Washington a effacé l’offre par une vote contre cette proposition. Washington restait ainsi dans une guerre interne concernant les mollahs, parlant d’eux sans pour autant leur répondre ou les punir. Dans le même schéma de diversion sans réelles conséquences négatives pour les mollahs, Washington a mis en avant une offre d’inspection allégée par Hans Blix avant de l’annuler par une proposition sénatoriale d’inspection survitaminée ! Londres insistait cependant sur ses documents. In fine, Mary Harf, la porte-parole du ministère américain des affaires étrangères a affirmé de manière officielle qu’il n’y avait rien de nouveaux dans ces documents anglais et que de toute façon les informations soumises ne mentionnaient pas une violation de l’accord de Genève ! Washington rappelait sa volonté d’un deal avec le régime islamique, mais aussi sa volonté d’agir selon ses règles. Le régime était sauvé des accusations anglaises, mais pas sauvée définitivement. Il était seulement en sursis par la volonté de Washington. Le nouvellement élu patron du clergé politique, Mohammad Yazdi, a alors demandé un grand rassemblement des chefs Pasdaran fidèles au système pour célébrer l’anniversaire d’Ali, le premier chef et premier saint du chiisme. La participation n’a même pas été suffisante pour remplir l’amphithéâtre de l’école des études stratégiques du ministères de la défense. Les rares participants affichaient des visages graves, déçus par leur nombre si peu élevé et leur chance quasi nulle de survivre au moindre mouvement de foule.
Washington a conclu qu’ainsi déprimés, les chefs Pasdaran continueront à attaquer ses navires marchandes pour créer un casus belli : il a annoncé que ses navires de guerre escorteront désormais tous ses navires marchandes dans le golfe Persique. © IRAN-RESIST.ORG En parallèle, le syndicat officiel dirigé par les Pasdaran a lancé un appel à la mobilisation avec des slogans visant les méchants patrons sans cependant évoquer leurs liens avec le pouvoir ou les revendications sur les salaires et les contrats désormais relevant de mini CDD. Cette initiative a réuni une centaine de personnes sur la place de la Palestine et une trentaine sur une avenue que nous n’avons pu identifier.
Les chefs Pasdaran ont alors annoncé une grande manœuvre anti-émeute à Qom pour affirmer leur potentiel de répression. Leurs propres images ont montré que ce potentiel, déjà très réduit la semaine dernière, était encore plus bas.
Désormais, avec l’escorte accordée par Washington à ses navires marchands, les mollahs & co. pourraient facilement frôler le casus-belli et donc une vaste crise avec Washington s’ils trouvaient des subalternes assez fous pour jouer les kamikazes. Mais nous parions plus volontiers sur une vague de rupture au moment où ils demanderont ce service. Voici venue la saison des migrations !
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