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Iran : La semaine en images n°375
Les derniers souffles de l’absurde !

04.05.2015


Nouveau Résumé Historique (écrit le 30.04.2015)
+ Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux dont les Bakhtiaris, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable Guerre d’Usure Economique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Amplification des problèmes & Fausse(s) modération(s) (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux.

Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence de la république qui est un poste sans réels pouvoirs. Il a confié ce poste à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington. Rafsandjani (maître du jeu via le CDIR) a aussi établi des Alliances diplomatiques avec les Européens via la vente du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions.

Selon la volonté de Rafsandjani, le régime a cependant continué ses activités terroristes, sous la direction d’un certain Rohani, pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Le régime s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et tenir tête à Washington. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique.

Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani d’engager Washington dans la voie de l’apaisement et ainsi obtenir la fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et la vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés.

En 2005, Rafsandjani, pressé par ses rivaux, est revenu, via un autre ex-collaborateur, Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir de faire reculer Washington ou gagner le soutien de la Russie et de la Chine, pour entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghai afin d’avoir plus d’aisance dans ses marchandages avec Washington. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, ont refusé l’adhésion à l’OCS et ont même soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs.

Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime ruiné par les mauvaises politiques clientélistes de Rafsandjani s’est vite retrouvé en difficulté pour ses approvisionnements : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Gestions de la Crise / Crises des Gestionnaires| En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Ses dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas survivre, ils devaient fuir. Leur priorité a changé : Obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ ou l’IMMUNITÉ de la part de Washington pour fuir sans craindre des poursuites pour leurs crimes passé.

Clashs internes et Plans d’urgence | Rafsandjani a écarté Ali Larijani de la direction des négociations nucléaires pour privilégier ses propres chances d’obtenir les meilleures s de sécurité possibles. Ali Larijani a divulgué, par un tiers, la corruption de membres du CDIR et du clergé pour les renverser et avoir les mains libres pour marchander les meilleures s pour lui-même. Rafsandjani a neutralisé la menace en éliminant les proches de Larijani. Puis en 2009, pour s’éviter d’autres fronde internes, avec l’aide des Britanniques (BBC), il a tenté (encore) de sauver le régime par une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions. Mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a continué en tentant une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont alors paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains suite à un deal secret entre les dirigeants et Washington.. Le régime s’est retrouvé avec un risque de banqueroute financière avec cette ENVIE (sans cesse grandissante et confirmée) DE FUITE DES NANTIS RIPOUX AVEC LEURS CAPITAUX.

Changement de Monture pendant la course | En 2012, Rafsandjani a lâché les Britanniques pour marchander avec Washington à propos de son rôle avéré dans l’attentat d’Amia, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains, il est revenu vers les Britanniques, ils lui ont concocté le projet de Déviation du Régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Le peuple et les jeunes Pasdaran dissidents ont refusé ce projet opportuniste. Le projet de Déviation ne pouvait pas être continué.

Le « choix » de Rohani | Les chefs du clergé ont invalidé la candidature de Rafsandjani aux présidentielles rompant de facto leur lien historique (vieux de 170 ans) avec les Britanniques. Ils ont mis en avant son adjoint Rohani pour mener une synthèse des politiques précédentes combinant un bras de fer avec Washington (via le chantage nucléaire), la drague pétrolière des Européens, des Chinois et des Russes, et enfin, un soutien détendu à l’opposition interne faussement démocratique pour pouvoir à tout moment piloter un transfert de pouvoirs via une fausse révolution de couleur vers Washington (en cas d’un deal) ou encore pour amortir la chute du régime (en cas d’un soulèvement populaire).

Mais ce choix de retour aux solutions ratées du passé a amplifié les craintes des éléments insolvables des Pasdaran et des affairistes paniqués du régime. Rohani, le représentant du clergé, a eu également du mal à trouver des alliés pour former un gouvernement. Il a dû s’allier au Clan des Frères Larijani qui contrôle les pouvoirs judiciaire et législatif contrer l’hostilité des chefs Pasdaran. Mais il n’a accordé aucune place aux Larijani à la table des marchandages avec Washington, ils ont commencé à le dénigrer. Il est vite apparu que Rohani n’était pas assez bon pour réussir sa mission de mettre mal à l’aise Washington et obtenir les garanties nécessaires à ses patrons du clergé pour quitter sans crainte le pays qui les rejette. Les tensions et les ruptures internes se sont amplifiées. En moins de 6 mois après l’arrivée de Rohani, le système est devenu très instable.

Washington qui a besoin d’un Iran islamique a alors proposé le GEL des SANCTIONS pour calmer l’ambiance et engager le régime entier dans un plan d’apaisement réciproque. L’Angleterre et la Russie ont contré ce plan d’arrangement en exigeant une coopération nucléaire très stricte de la part des mollahs marchandeurs dans un cadre officiel nommé l’Accord de Genève.

Rohani a accepté avec l’idée d’alléger les sanctions et pouvoir relancer le bras de fer en remettant en cause ses engagements, mais il n’es pas pas parvenu. Les sanctions ont persisté. Les pénuries se sont amplifiées. Les Bazaris ont préféré d’arrêter le travail. Les grèves ouvrières et les manifestations d’agriculteurs se sont aussi multipliées. Au même moment, les filles iraniennes se sont mises à se dévoiler en public. L’absence de répression a confirmé le manque de policiers et de Pasdaran fidèles. On a alors assisté à des boycotts unanimes d’événements officiels et religieux très importants comme la naissance, la mort ou le début du Califat de Mahomet.Le nombre des hauts responsables fidèles est passé de 500 à 60 personnes.

Sous l’effet de la panique, Rohani et le clergé ont à maintes reprises tenté de relancer le Mouvement Vert avec des leaders inédits car il ne trouvait pas de volontaires pour ces projets voués d’avance à l’échec !

Washington a mis en route une révolution en couleur en complicité avec les mollahs, avec l’idée de les recycler de facto en démocrates et pouvoir leur accorder les garanties de sécurité qu’ils souhaitent, mais le peuple n’a pas adhéré au projet.

Washington a alors accordé un nouveau délai de 7 mois au régime islamique puis il a tenté de les recycler en démocrates en les aidant à organiser une conférence onusienne contre la violence et l’extrémisme ! Mais les chefs Pasdaran et les Larijani, exclus de ce processus, ont saboté le projet. La bourse a chuté de plus de 80% !

Les mollahs, les Chefs Pasdaran et les Larijani ont réalisé l’urgence d’un deal Ils se sont alors unis pour une révolution en couleur pro-US avec leur pion l’avocate Sotoudeh et ceux de Washington comme le vieux Maleki. Mais il était trop tard : les faux opposants internes se sont aussi gardés de participer à cette opération impopulaire. Le régime s’est retrouvé sans joker politique.

La coalition Clergé-Pasdaran-Larijani a alors tenté de provoquer une escalade bénéfique à leur intérêt de faire vibrer l’Arc chiite, puis par l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais leurs alliés régionaux à savoir la Syrie et le Hezbollah n’ont pas suivi ! Et la France a zappé tout représailles grâce à la tour de passe-passe Je suis Charlie ! Le régime s’est retrouvé sans son joker tactique du terrorisme.

La coalition des 3 a explosé. Ali Larijani a encore attaqué Rohani sur son bilan pour lui ravir sa place. Les chefs Pasdaran se sont attaqués au clergé en dénigrant le Guide via leur faux opposant Nourizad, mais Washington n’a pas suivi ! La bourse a encore chuté, l’exode des capitaux s’accélérait !

Les ouvriers iraniens qui font les frais de cette crise ont enfin décidé de manifester contre le régime. Les chefs Pasdaran n’ont pu réprimer cette contestation car ils manque de troupes. La contestation générale s’est aussi amplifiée tout comme les boycotts de grands événements religieux.

Rohani a baissé le prix du gaz à 1/60e du prix mondial pour attirer les investisseurs Européens et exploser le groupe 5+1. La Russie a menacé les Européens d’arrêter ses livraisons de gaz ! Washington a menacé de cesser sa complaisance en matière d’application des sanctions. Le projet n’a pas abouti ! Le régime ne disposait plus de son joker énergétique.

Les derniers serviteurs du régime ont réalisé qu’il était condamné : ils ont unanimement boycotté le 36e anniversaire de la révolution islamique.

Dans la foulée, ce constat de faiblesse a été confirmé par l’incapacité des dirigeants à empêcher la manifestation 60,000 instituteurs iraniens dans tout le pays à l’appel d’un syndicat clandestin et hostile au régime ! Les nantis du régime ont perdu tout espoir. ils se sont encore mis à vendre leurs actions pour acheter des dollars et fuir. Selon nos estimations, le régime s’est retrouvé entre 6 à 12 mois de son effondrement financier .

Washington a alors intensifié ses efforts pour un deal ou la dé-diabolisation des mollahs (par un rôle ultra-positif en Irak contre Daesh) afin de baisser ses sanctions car il a besoin d’un régime islamique aux abords de l’Asie Centrale... Les intérêts pétroliers des autres pays des 5+1, notamment les Anglais et les Russes, étaient en danger. Ils se sont unis avec les Français, les Allemands et les Chinois pour neutraliser le deal favorable à Washington.

Washington a mis les mollahs sous pression en s’attaquant à leur principale plateforme gazière Offshore et par une « guerre anti-chiite » de son allié saoudien au Yémen ! Les autres grandes puissances ont enfermé les mollahs dans un nouveau processus d’engagements nucléaires très stricts sur une très longue période pour neutraliser ce deal sur une très longue période.

Les mollahs ne pouvaient refuser par peur de nouvelles sanctions. Ils ont accepté les objectifs imposés par le front anti deal au sein des « 5+1 », mais ont immédiatement remis en cause ces objectifs pour relancer le processus d’escalade bénéfique à leurs intérêts : en annonçant qu’ils avaient négocié et obtenu l’annulation de toutes les sanctions !

Washington a esquivé la confrontation tout en publiant un Fact Sheet sur les objectifs définis par ses rivaux internationaux pour rappeler aux mollahs leurs engagements. Les mollahs et leurs sbires ont renouvelé leur victoire sur les sanctions ainsi que la suppression des caméras de l’AIEA sur les sites nucléaire, la reprise de l’enrichissement à 20% ou encore le rejet de toute vérification, mais ils ne sont pas parvenus à l’escalade souhaitée !


© IRAN-RESIST.ORG
La semaine dernière, les mollahs ont montré des signes de ramollissement. Leurs adversaires ont simulé un rapprochement avec Moscou pour forcer Washington à discuter avec eux. Washington avait alors multiplié les médiations avec les mollahs affaiblis et en difficulté. Moscou leur avait proposé une alliance forte. Washington leur avait proposé un deal sur la base de l’allègement des accusations de l’AIEA et de nouveaux contrats pétroliers après de nouvelles négociations à Vienne où se trouve le siège de l’OPEP.

Les mollahs ont eu peur de l’Europe. Ils avaient tenté de l’impliquer dans ce conflit au sein des 5+1 en leur offrant de remplacer les fournitures de gaz par la Russie. Ils espéraient exploser le groupe 5+1 pour parvenir à un bras de fer avec Washington (forcément affaibli) pour imposer leurs exigences.

Moscou méprisé dans ce jeu avait mis fin à son offre d’alliance. L’Europe avait rejeté l’offre gazière qui entendait l’utiliser contre ses intérêts et avait bloqué le jeu en insistant sur l’accord esquissé à Lausanne.

Le régime avait joué et perdu. Il devait intensifier ses provocations pour parvenir à son escalade tactique.

Washington, à nouveau bloqué par l’Europe devait la mettre hors jeu pour avancer ses intérêts avant que les mollahs désespérés ne se lancent dans de nouvelles provocations à Vienne.


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Cette semaine, les mollahs devaient intensifier leurs efforts pour dégager leur horizon. Leurs rivaux devaient défendre leurs intérêts. La tension interne devait monter entre les mollahs et les Pasdaran en raison de célébration des journées de la création de l’armée islamique et de la milice révolutionnaire par les mollahs. On allait avoir une semaine de chantage, de marchandage et bagarres internes sur qui est le chef ou qui doit passer avant l’autre.

Dans le camp opposé, Washington devait reprendre les efforts afin de dominer le jeu pour assurer ses intérêts, ses adversaires aussi. On allait avoir une semaine de pressions, de manipulations et de bagarres. Des Faits inattendus ont eu lieu.

Voici le récit en images d’une semaine de manipulations et de rebondissements inattendus !

Cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le jeudi 30 avril 2015 via la chaîne indépendante NEDA-TV. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur la page Facebook de NEDA-TV et sous peu à la section iranienne d’Iran-Resist.



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La semaine dernière (10-17 avril 2015 / 21-28 Farvardin 1394), les mollahs avaient tout essayé en termes de provocations politico-nucléaires sans parvenir à une escalade avec Washington. En fin de semaine, après l’échec de mobilisation pour l’anniversaire de Khomeiny, ils ont paniqué et montré une certaine ouverture à un deal avec Washington. Leurs rivaux, les Larijani et les chefs Pasdaran qui avaient également boycotté l’événement ont simulé un rapprochement avec Moscou pour forcer Washington à discuter avec eux. Mais il est vite paru que Moscou les utilisait pour obtenir la fin du projet ABM.

Washington n’avait pas aimé ce nouveau chantage via les Russes qui avantageait ces derniers. Il avait proposé aux mollahs affaiblis et en difficulté un deal sur la base d’un allègement des accusations de l’AIEA et de nouvelles négociations à Vienne, ville du siège de l’OPEP, insinuant des futurs contrats par ses pétroliers présents en cette ville. Moscou avait alors surenchéri en proposant à une alliance forte aux mollahs incluant la livraison de la DCA S-300 et leur adhésion à l’Organisation de Coopération de Shanghaï et la création d’un pôle Téhéran-Moscou-Pékin au sein de cette OTAN de l’est !.

Les mollahs pouvaient utiliser les Russes pour mieux marchander avec les Américains. Mais ils ont eu peur de l’Europe. Ils avaient tenté de l’impliquer dans les conflits d’intérêts au sein des 5+1 en leur offrant de remplacer la fourniture de gaz par la Russie, les opposant à cette dernière et à Washington. Ils espéraient exploser le groupe 5+1 pour parvenir à un bras de fer avec Washington (affaibli forcément dans l’aventure) pour imposer leurs exigences de garanties d’immunité afin de quitter le pays où ils n’ont aucun avenir.

Mais la Russie et l’Europe ont fait preuve d’une grande lucidité. La Russie n’avait pas continué son offensive diplomatique et l’Europe était restée insensible aux offres pernicieuses des mollahs. Puisque ces derniers avaient perdu leur pari, la bourse, réduite aux activités des dirigeants du régime, avait chuté de 40% ! Washington avait alors insinué une belle reprise de coopération économique via ses alliés et ses compagnies pétrolières si un accord était signé à Vienne  ! Les mollahs n’ont pas accepté car leur ouverture à Washington équivaut à leur chute.

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Vendredi (17 Avril 2015-28 Farvardin 1394) les chefs Pasdaran ont craint une explosion de panique samedi dès l’ouverture de la bourse. La situation pouvait leur échapper car ils n’ont plus de troupes affichées sur le papier.. Mais ils pouvaient jouer de la propagande dans 24 heures à l’occasion de l’anniversaire de la création de l’armée islamique. Les chefs Pasdaran ont surpris leurs compagnons dans leur déclaration à cette occasion en rendant hommage au fondateur pro-américain de l’armée islamique. Ils se disaient prêts à se rapprocher de Washington !

Les mollahs ont saboté ce rapprochement dans leur sermon de vendredi en rappelant le passé engagé des Pasdaran contre Washington. Puis ils ont attaqué Washington et l’Arabie Saoudite pour montrer qu’ils étaient déterminés à poursuivre leur bras de fer diplomatique privant Washington de l’Iran islamique, couloir d’accès à ses ambitions en Asie Centrale, pour obtenir des garanties et s’assurer une fuite sécurisée. En parallèle, le gouvernement des mollahs a relancé la demande des S-300 et l’offre de Gaz à l’Europe, qui étaient ses derniers arguments pour provoquer des tensions (il n’en avait de nouveaux).

Moscou réduit à l’état de moyen de provocation pour les mollahs s’est alors fâché et a effacé son incroyable offre d’alliance régionale forte en évoquant des obstacles techniques à la livraison des S-300. L’Europe a aussi rejeté l’offre pernicieuse des mollahs en affirmant qu’elle l’étudierait quand ils auraient accompli tous leurs engagements de Lausanne, renvoyant ainsi tout contrat avec eux à 15 ans, s’opposant de facto aux offres de contrats pétroliers évoqués par Washington pour sabotant ces projets de deals séparés contraire à ses propres intérêts avec les mollahs.

Les mollahs avaient joué encore davantage le jeu suicidaire de l’escalade et avait perdu encore davantage car ils avaient intensifié l’hostilité de la Russie et des Européens. Ils étaient certains qu’ils allaient avoir une semaine de panique parmi leurs compagnons les plus proches. Ils allaient vers une semaine de crise de fidélité et devaient donc nécessairement intensifier leurs provocations et ce de manière plus efficace pour parvenir au plus vite à une escalade tactique pour imposer leurs exigences d’immunité .

Washington était aussi à nouveau bloqué par ses rivaux et piégé dans un jeu qu’il ne dominait plus. Il devait prendre des initiatives pour mettre hors jeu ses rivaux et prendre l’ascendant sur les mollahs avant le rendez-vous de mercredi à de Vienne. Il avait 5 jours pour réussir.

Le gouvernement des mollahs conscient de ses impératifs et ceux de Washington a abordé ces jours importants en force dans une interview à Euro-news en affirmant par son mae Zarif qu’il ne négocierait que sur un seul sujet la fin des sanctions en réaction à la reconnaissance du pacifisme de son programme nucléaire à Lausanne. Il parlait comme si le régime avait pris l’initiative des négociations !!!!

Mais cette provocation surréaliste n’a pas donné de résultat ! Le ministre des affaires étrangères des mollahs a alors oublié son offensive ratée et a proposé à l’ONU d’un plan de paix en 4 points pour le Yémen pour se donner un bon moyen d’attaquer Washington tout en ayant l’air responsable ! Il y demandait un cessez le feu pour arrêter les frappes d’origine étrangère, des aides médicales et humanitaires pour le peuple yéménite, la reprise du dialogue national entre toutes les formations yéménites sous la direction du peuple yéménite et enfin la création d’un gouvernement d’unité nationale avec tous les partis c’est-à-dire avec les Houthis que Washington combat après avoir utilisé pour ses objectifs.

Mais Zarif avait déjà fait ces propositions alors qu’il était à Madrid pour séduire les Européens par ses offres de vente du gaz iranien. L’Europe avait ignoré ce plan de paix qui lui semblait être un moyen d’agitation pour les mollahs. Le régime abordait donc encore la semaine avec du réchauffé car il n’avait pas une nouvelle solution en réserve. Il restait donc exposé à une très forte crise de panique. Il devait sans doute utiliser l’anniversaire de la création de l’armée islamique pour redresser son image.

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Samedi (18 Avril 2015-29 Farvardin 1394), les mollahs dirigeants ont abordé la semaine en affirmant, dans un important quotidien économique, Jahan Eqtessad (Monde de l’Economie) que Mogherini, la responsable des affaires étrangères européenne (qui est issue de la filière américaine), était certaine que Washington parviendrait à un deal dans les délais. En parallèle avec ce message rassurant adressé à leurs compagnons, les mollahs dirigeants ont aussi mis en avant à une de Tehran Times le plan de paix réchauffé de Zarif, dans une tournure plus rassurante, uniquement anti-saoudienne, pour montrer qu’ils oeuvraient pour un deal avec Washington et pouvaient en être proches.

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Les chefs Pasdaran qui avaient fait un geste en direction de Washington mais sans rien obtenir de sa part avaient en début de cette semaine difficile choisi l’offensive en insinuant dans Javan (Jeune) qu’ils étaient sur le point de gagner la guerre au Yémen grâce à leur allié le Hezbollah (alors que ce groupe a depuis longtemps pris ses distances avec le régime grâce à son ascension au Liban). Mais qu’importe la réalité. Les chefs Pasdaran faisaient de la provocation en contredisant le pacifisme du gouvernement pour sabot er ses marchandages dont ils sont exclus.

Du côté de Rafsandjani, le quotidien Abrar (références) reprenait les propos de Mogherini pour s’approcher de Washington ou du gouvernement. Etant donné que la semaine précédente ce journal avait combattu le gouvernement en répercutant des propos hostiles du commandant en chef des Pasdaran, on devait éliminer l’option d’un alignement sur le gouvernement et envisager plutôt une tentative de rapprochement avec Washington.

La semaine commençait donc à la une des journaux avec le constat d’un régime très divisé. Il y avait l’anniversaire de la création de l’armée islamique. Cette opposition pouvait éclater au grand jour lors du défilé de la journée de l’armée islamique avec des propos agressifs des chefs Pasdaran présents contredisant un discours d’apaisement de Rohani.

Washington a réagi dès 8 heures du matin positivement à l’offre réajustée d’apaisement sur le Yémen par l’affirmation amicale du mae de Qatar que son pays avait besoin de bonnes relations avec la république des mollahs !

Ali Larijani qui la semaine dernière avait échoué dans ses manoeuvres russes ou anti-Rohani est resté cette fois en retrait.

Lors du défilé de l’armée islamique, nous avons remarqué des contradictions entre les ombres des soldats, des équipements et des tribunes. On avait un collage d’images. Les chefs Pasdaran n’étaient pas là aux côtés de Rohani. Ce dernier désavoué par les derniers détenteurs d’armes du régime et convaincu par la disposition de Washington à marchander a ainsi continué son ouverture dans un décor virtuel en insistant sur la doctrine uniquement défensive des Pasdaran alors que les images d’archives et des commentaires qui accompagnaient son discours évoquaient le contraire ! Les Chefs Pasdaran qui dirigent aussi l’armée ont par la suite (après le défilé ) confirmé leur opposition à cet apaisement apeuré par de menaces anti-américaines !


La bourse a sombré dans la panique. Les vieux mollahs du Conseil des Experts (qui possèdent presque tout dans le pays) étaient désespérés à l’idée de tout perdre dans le refus des chefs Pasdaran d’endosser un deal contraire à leurs intérêts. Tous les indices boursiers ont passés dans le rouge : tous ces vieux ripoux vendaient des actions pour acheter des dollars et préparer leur fuite. La direction gouvernementale de la bourse a stoppé la vente de 21 grandes entreprises qui étaient sans doute proches d’extinction pour limiter la chute de l’indice général de la bourse de Téhéran.

Julie Bishop, la ministre des affaires étrangères (mae) de l’Australie (Etat britannique partisan de rupture avec Londres et dès à présent aligné sur Washington) est arrivée à Téhéran vers midi en affirmant que le très bon ministre des affaires étrangères du régime lui avait donné l’envie d’entreprendre cette visite. Bishop a dit qu’elle venait vers les mollahs avec l’offre de leur restituer les réfugiés iraniens car l’un d’eux avait rejoint Daesh et fait un attentat islamiste sur le sol australien !

L’Australie offrait donc aux mollahs de quoi déprimer les jeunes Iraniens candidats à l’exil. Elle se débarrassait aussi d’un flot indésirable d’exilés qu’elle n’arrive pas à éliminer en coulant systématiquement les bateaux pour livrer sauvagement leurs passagers aux requins de la région.

On avait un incroyable discours contraire à toutes les conventions internationales liées aux réfugiés et contraire à la réalité car les jeunes Iraniens qui fuient le pays ne sont pas des islamiste, mais les ennemis de l’islamisme et du terrorisme du régime. Il n’y eut aucune protestation de la part ONG américaines et autres, ni par ailleurs de la part des humanistes iraniens financés par Washington et chargés de la promotion d’une révolution de couleur pour une nouvelle république islamique. Washington se montrait bien complaisant avec les mollahs sur les droits de l’homme pour les rassurer !

Mais cela n’était pas dû au discours de Rohani. La durée du vol entre Canberra et Téhéran étant supérieure à 16 heures, la mae australienne était sans doute partie au moment où le gouvernement avait échoué à trouver une nouvelle option d’agitation et allait sans l’ombre d’un doute vers une crise interne aiguë. Cela voulait dire que Washington avait programmé cette visite de complaisance pour tenter un apaisement avec le régime islamique nécessaire à ses projets à un moment où il craignait sa déstabilisation. Zarif a paru amusé et même eu une pensée licencieuse en regardant l’entremetteuse australienne que Washington leur envoyait !

Le gouvernement des mollahs a changé d’attitude : il n’avait pas besoin d’aller vers Washington puisqu’il rampait à ses pieds ! Zarif a orienté le débat sur l’aventurisme militaire de Washington pour faire montrer les enchères. Bishop a tenté de sauver la situation en proposant l’intervention militaire des mollahs en Irak contre Daesh, ce que Zarif a écarté car le régime ne peut le faire par manque de troupes, mais aussi parce qu’il avait saisi que son interlocutrice était en difficulté.


Les chefs Pasdaran ont bondi sur l’occasion pour menacer Washington ! La panique s’est amplifiée à la bourse de Téhéran par ce choix général de la confrontation à un moment où Washington faisait un grand geste d’ouverture vers le régime. Les transactions ont augmenté de 60% !

L’entremetteuse australienne de Washington est allée à la rencontre de Rohani. Ce dernier, sous pression par la panique interne et l’agitation des chefs Pasdaran, a qualifié les Américains de terroristes pour aller au plus vite à une escalade que ses patrons jugent nécessaire pour forcer Washington à leur accorder une immunité officielle.


Washington a esquivé l’escalade, mais il a puni le régime en sanctionnanti 5 de ses businessmen et 4 de ses entreprises pour réduire son champ d’action et aussi pour le déstabiliser en agitant ses nantis paniqués !

Le gouvernement n’a rien annoncé comme riposte, exposant son impuissance au moment où son devoir était de contrattaquer. Il allait sans doute être attaqué par ses rivaux. Il a mis en avant les règles des futures législatives pour attribuer les attaques à ces élections. Il a aussi promis un débat ouvert avec les adversaires du processus de Lausanne dans 2 jours pour les contenir dans ce délai, le temps de trouver un moyen pour provoquer une escalade avec Washington.

Les compagnons du régime n’avaient que faire des élections ou d’un débat quand le régime est en train de s’effondrer. Leur panique a persisté. La bourse a terminé avec un record de 443 milliards tomans de transactions dont 51% sur le marché opaque de Hors bourse qui ont permis à ceux du régime d’acheter l’équivalent de 90 millions dollars de devises sans provoquer une grosse chute de l’indice. Celui-ci a terminé à -704 points équivalent à 1,1% de baisse. Etant donné que ce pourcentage était équivalent à 740 points il y a deux semaines, le régime avait réussi à mieux maîtriser cette crise mais en investissant plus encore à perte dans les entreprises vidées de leurs actionnaires.

Le gouvernement avait donc sauvé un peu la face en se saignant davantage. Mais il n’avait aucune option offensive pour sauver ses compagnons !

L’entremetteuse australienne de Washington est allée vers Velayati, l’ex-mae plénipotentiaire du régime sous Rafsandjani et à présent un vrai girouette politique), mais aussi vers le milicien Shamkhani (ci-dessous), le patron timoré du Conseil de Sécurité du régime, dans l’espoir d’une réaction plus soft afin d’isoler Rohani et le forcer à changer d’attitude. Mais les deux personnages contactés se sont positionnés comme Rohani, rendant impossible le chantage souhaité.

L’entremetteuse australienne de Washington aurait alors dû aller vers Rafsandjani ou vers Sadegh Larijani, le chef du pouvoir judiciaire, au prétexte de mise au point des modalités d’expulsion des réfugiés iraniens d’Australie mais elle n’a pas entrepris ces visites. On a compris que Washington ne voulait pas aider la crise interne en alimentant les courants alternatifs. Il entendait garder Rohani qui reste un parfait interlocuteur en raison de son incapacité à réaliser sa mission de sauvetage de ses patrons cléricaux. L’entremetteuse australienne de Washington bloquée par les limites de Washington ne pouvait aller plus loin : ç’entait fini de sa mission de déculottage diplomatique destinée à amadouer les mollahs.

Cela était mauvais pour Rohani car il avait raté une occasion de deal ou aussi d’escalade. Rafsandjani et Ali Larijani qui avaient été exclus du jeu du chantage et de marchandages ont affiché des mines déconfites lors de la réunion hebdomadaire du Conseil de Discernement. Rafsandjani devait regretter son ouverture à Washington et Larijani son silence. Ils devaient reprendre la guerre interne pour peser et être pris en compte !

Finalement, Washington avait fait plus de dégâts que de bien à ses objectifs en envoyant en Iran son entremetteuse australienne avec une offre délibérément méprisante les usages dans le domaine diplomatiquement essentiel du respect des droits de l’homme. Washington a effacé cette initiative contreproductive en revenant à un marchandage plus traditionnel en affirmant via le Congrès qu’un deal (rapprochement entre les deux pouvoirs) pourrait permettre aux mollahs de bénéficier immédiatement d’une entrée d’argent de 30 à 50 milliards dollars de leurs avoirs gelés soit l’équivalent d’un an ou un an et demi de leurs revenus pétroliers (sur la base de leurs tarifs soldés depuis toujours).

Washington proposait d’acheter les mollahs, un peu moins d’un milliard dollar par tête enturbannée en plus de ce qu’ils ont, pour entrer dans un processus de changement de régime ! Ces derniers n’ont pas répondu car il n’y avait rien d’officiel dans cette offre et surtout on n’évoquait pas leur immunité pour profiter de leur fortune et du milliard en prime.

Les chefs Pasdaran qui sont bien moins nombreux que le mollahs et bien plus mal notés ont mis en avant le faux opposant Tabarzadi, issu de leur rang, dans un appel au soulèvement des Iraniens démocrates pour montrer qu’ils étaient prêts à saisir l’offre. Washington n’a pas répondu. Le commandant en chef des relation publiques des Pasdaran, le général milicien Salami a alors mis fin à cette initiative ratée en adoptant une position radicalement hostile à tout apaisement en promettant de répondre aux demandes d’inspections des sites militaires du régime par du plomb brûlant, c’est-à-dire en tirant sur les envoyés de l’AIEA, les représentant des pays siégeant au Conseil de sécurité de l’ONU.

Le régime avait donc commencé cette journée avec un projet d’ouverture via l’ONU, il avait reçu une offre d’apaisement puis des promesses d’investissement, mais il finissait dans le conflit ouvert avec Washington et le Conseil de Sécurité de l’ONU ! Il était certain que ses dirigeants allaient vivre une nouvelle journée de panique !

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Dimanche (19 Avril 2015-30 Farvardin 1394), le gouvernement qui craignait un malaise interne a misé sur la propagande rassurante en annonçant des demandes de pétroliers Européens pour revenir en Iran ! Par ailleurs dans Téhéran Time, le gouvernement a traduit les mots signifiant « doctrine défensive active » par « doctrine de dissuasion active » insinuant une volonté de recours au terroriste ou au nucléaire pour provoquer l’escalade nécessaire à un bon marchandage !



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Les chefs Pasdaran, qui la veille avaient craint une ouverture des mollahs, étaient allés plus loin à la une de Javan (jeune) en affirmant qu’ils étaient intouchables et capables d’une action militaire car ils avaient la DCA Bavar 373, l’équivalent made in Iran des S-300 !


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Rafsandjani qui la veille avait été négligé comme joueur par Washington devait adopter une ligne critique au sein du régime (et non en dissident) pour devenir un partenaire possible de passation des pouvoir. Le quotidien Abrar l’a mise en orbite en critiquant la politique pétrolière du gouvernement pour avoir raté son rapprochement avec les pétroliers européens. Ce quotidien proche de Rafsandjani affirmait aussi le contraire du gouvernement. Etant donné la justesse de l’attaque, Rafsandjani avait encore des amis dans la presse. On avait donc un demi-scoop avec l’échec pétrolier du gouvernement par ailleurs avec la délation interne, on avait la preuve que le gouvernement n’inspirait plus la confiance à ses « collaborateurs ».


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On avait un régime divisé et un gouvernement isolé. Rien qui puisse rassurer les vieux patrons du clergé et les autres paniqués. La tension a monté encore avec l’arrivée en masse des ouvriers de l’unité pétrochimique d’Ispahan devant le Parlement du régime à Téhéran pour demander plusieurs mois de salaires en retard !

Larijani exclu du jeu devait nécessairement s’affirmer pour relancer le jeu en sa faveur avant de finir assiégé en raison de son titre de président du Parlement islamique. Il a pris une position originale en demandant à Rohani et à son équipe d’arrêter les négociations car Washington montrait des signes d’instabilité avec des positions différentes d’Obama et du Congrès. Rohani et son équipe devaient selon Larijani attendre une position définitive de Washington avant de prendre position. En fait il ne s’agissait pas d’un ordre, mais d’une proposition de tactique à adopter pour neutraliser les manœuvres de Washington. C’était bien trouvé, mais le gouvernement n’a pas adopté cette ligne car il devait alors prendre Larijani comme chef ou conseiller des négociations et perdre le contrôle des marchandages qui concernent en réalité le problème des immunités. On pouvait être certain qu’Ali Larijani ne manquerait pas d’attaquer le gouvernement en remettant en cause le bilan de ses ministres clefs pour le déstabiliser.

Avec l’arrivée en force de Larijani (à côtés des Chefs Pasdaran et de Rafsandjani) dans le camp hostile au gouvernement, on avait alors un régime de facto très instable, sans aucune unité pour se défendre et donc exposé à toutes sortes de crises.

Une autre très mauvaise surprise attendait le gouvernement et même le régime tout entier : le Financial Times a révélé que la semaine dernière (alors que l’actualité était dominée par le deal américain via l’AIEA ou la livraison des S-300), un groupe de 22 hommes d’affaires américains confirmés était en Iran au prétexte d’un voyage touristique, mais en réalité pour rencontrer avec les responsables du gouvernement et leurs businessmen pour leur proposer des investissements majeurs dans presque tous les domaines clefs comme l’aviation, le pétrole, l’informatique et l’agro-alimentaire !

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L’article intitulé « Investisseurs américains fêtés à Téhéran malgré les sanctions » était illustré par la photo d’une usine automobile insinuant également des négociations sur ce secteur, fait qui était confirmé par la remise en cause des contrats de Peugeot par Ali Larijani (qui entendait visiblement s’impliquer dans ce processus, alors qu’il avait tenté de s’approcher au moment moment des Russes, mais avait échoué).

En nous basant sur le nombre des investisseurs et les besoins du pays, on pouvait supposer une offre d’au moins 200 milliards dollars d’investissements de quoi relancer le régime et le sortir du marasme provoqué par les sanctions et sa propre mauvaise gestion. L’article se montrait précis donc indémentissable en évoquant photos et vidéos à l’appui un dîner réunissant le jeudi précédent, le 16 Avril 2015 (27 Farvardin 1394) les 22 légionnaires économiques de Washington et une soixantaine d’interlocuteurs iraniens dans un restaurant français de Téhéran situé sur l’avenue Fereshteh dans le le quartier chic d’Elahieh. Mais cependant, les photos et la vidéo n’étaient pas annotées et l’article lui-même ne citait que le nom d’un seul participant Linda Mason, la patronne de Bright Horizons, une entreprise de produits pour nouveaux-nés. Par le titre et le propos, on avait un article clairement anti-américain, cependant par sa discrétion délibérée, Londres ne souhaitait pas une guerre ouverte avec Washington.

La question était pourquoi Londres n’avait pas diffusé les infos au moment des faits, c’est-à-dire après le dîner qu’il avait filmé ? L’hypothèse que cela bénéficie à Moscou était exclue car Poutine avait déjà abandonné ce projet. L’hypothèse que Londres ait obtenu le film par un tiers issu du régime ne pouvait être valable car ce tiers aurait pu agir directement et anonymement via le net. Nous n’avions pas d’hypothèses valables.

Nous avons alors entrepris des recherches google au sujet de « US investors in Iran », et sans tarder, nous sommes tombés sur un article de Jason Rezaian, le marchand de tapis et fixeur des journalistes de Washington Post en Iran, où il évoquait un voyage de même genre en 2014 organisé par un certain Dick Simon pour le compte de l’association américaine Young Presidents Organization (YPO).

Après quelques recherches sur Young Presidents Organization (YPO), on a compris qu’il s’agissait une association assez floue dont la principale particularité était d’être très active dans les pays en conflit avec Washington, y envoyant des membres y des visites d’agrément et de business sans jamais être inquiétée par le département d’Etat et ses sanctions. Il était clair que l’Etat américain était dans le coup et utilisait les membres de cette association pour marchander des ralliements en sa faveur ! Les businessmen concernés, loin d’être inquiétés, étaient même traités en héros et qualifié d’hommes de paix !

En cherchant, encore sur les actions de cette organisation en Iran, on a aussi appris que le voyage révélé par le FT était la troisième tentative de marchandage avec les mollahs car en dehors de la visite du mars 2014, d’autres patrons américains s’étaient en rendus en Iran en mars 2013 sous Ahmadinejad (pion agitateur de Rafsandjani) avec les mêmes propositions d’investissement sans également obtenir de résultat en raison du refus des mollahs dirigeants d’accepter d’ouvrir le pays par peur de perdre le pouvoir et la vie dans ce processus. De fait de la répétition des tentatives et leur insuccès, on a estimé que Londres n’avait pas parlé de cette initiative car il ne la jugeait pas menaçante, mais la preuve de l’échec flagrante de la politique américaine face aux mollahs.


Pourquoi dans ce cas Londres la dévoilait-il finalement ?

Etant donné que ceux du régime étaient dans le secret de ce voyage, il n’y avait aucun message pour eux. Londres s’adressait aux Américains pour leur dire ou leur rappeler qu’ils n’avaient aucune chance de réussir en offrant 30 à 50 milliards dollars aux mollahs quand par peur d’une ouverture ces derniers avaient refusé une offre au moins 6 fois supérieure depuis 3 ans !

Londres rappelait aux responsables et aux très grands patrons américains l’impossibilité du deal qu’ils recherchent pour réaliser leurs ambitions d’utiliser l’islam pour percer en Asie Centrale. Londres entendait les faire douter et les amener à abandonner cette politique qui coince depuis 36 ans !

Par ailleurs, Londres s’adressait aux Iraniens de base et aux agents subalternes du régime laissant voir des efforts de l’ombre contre leur envie de changement de régime pour doper leur haine du régime et aussi pour discréditer Washington et ses nombreux pantins dans l’opposition qui sont devenus des obstacles à tout changement de régime.

Pour nous, Londres oeuvrait donc en faveur d’un changement de régime sans Washington pour privilégier ses pions ou des indépendants hostiles à Washington capables de saboter durablement les ambitions américaines en Iran et en Asie Centrale.

Washington n’a pas accepté ce verdict imparable et a publié un article sur le même voyage dans le New York Times en précisant qu’il s’agissait d’une première initiative privée pour récuser son échec permanent. Cet article et des textes complémentaires ont mis en avant plus de noms, mais des quasi inconnus à la tête d’entreprises de second ordre pour nier la défaite des grands patrons de l’aviation (Boeing ?), du pétole (Exxon ?), de l’informatique (Apple ?) et de l’agro-alimentaire (Monsento ?) qui étaient de parti !

A titre d’information voici les gens exposés par Washington : Cyrus Razzaghi (organisateur iranien adhérant à YPO), Ned Lamont (un ex-élu démocrate proche d’Israël), Linda Mason (de Bright Horizons), Richard Cohen, Christopher Schroeder, Dick & Alexander Simon, Amir Hanjani (secteur pétrolier iranien) et enfin Jennifer Adams Baldock. Enfin l’article a évoqué une rencontre de 22 investisseurs avec un ayatollah reniant le slogan « Mort à l’Amérique » pour affirmer un succès de cette initiative et la nécessité de continuer.

Cependant, l’article ne nommait pas cet ayatollah. En cherchant encore, nous avons trouvé son identité dans l’annonce d’une conférence organisée par l’une des participants à Harvard sur son voyage en Iran. Il s’agissait d’un certain Ayazi.

En suivant la piste de ce mollah Ayazi, on a constaté qu’il ne s’agissait pas d’un ayatollah, mais d’un mollah d’un grade inférieur : un Hojjat Eslam. Cependant, en étant bien noté par ses supérieurs, les grands ayatollahs, il a été autorisé par eux du droit d’Ijtehad, c’est-à-dire donner son avis comme eux aux croyants le sollicitant sur les aspects religieux des affaires du monde. Cela voulait dire que le clergé au pouvoir n’avait pas voulu d’une rencontre officielle et directe avec les 22 investisseurs de Washington. Le clergé ne croyait pas à l’option et ne voulait pas exposer inutilement l’un des siens aux critiques potentiellement fatales de ses rivaux. Il avait cependant envoyé un homme de confiance pour simuler une ouverture et entendre les propositions, mais finalement il n’était pas allé plus loin car il n’y avait eu rien de nouveau sur la question des immunités. Mais il avait autorisé ses pions de gouvernement de continuer pour désespérer Washington et intriguer les autres pays du groupe 5+1 qui sont des intérêts en Iran avec l’espoir d’exploser ce groupe.

Le succès évoqué par Washington dans le NYT n’existait donc pas. C’est Londres qui avait raison. Washington était dans la cumule des échecs face aux mollahs. Il devait changer de politique à moins de vouloir offrir des nouvelles occasions de provocation aux mollahs ou d’encourager ses rivaux à le bloquer via le groupe 5+1 ou le concurrencer par des initiatives similaires.

Mais en ce 2e jour des 5 jours pour réussir, Washington n’a pas changé de position et a renoué avec l’offre commerciale par l’arrivée matinale à Téhéran du président Afghan et d’une délégation commerciale laissant supposer des offres d’achats à gogo ! Rohani n’est pas allé à la rencontre de cet nouvel émissaire du déculottage diplomatique de Washington. Il sacrifiait le double jeu à l’autel d’une escalade rapide. Mais l’escalade attendue n’a pas eu lieu. Il avait aussi perdu encore une belle occasion de marchandage !

C’est pourquoi la bourse a sombré encore dans la panique avec des chiffres aussi alarmants que la veille !

Le clergé en danger a annoncé un rassemblement de milliers de hauts officiers des Pasdaran autour du Guide se montrant prêts à une alliance avec ces derniers à l’occasion à venir de la journée de création des Pasdaran, un anniversaire (prévu pour mercredi). Le clergé insinuait la possibilité d’un gouvernement d’union national avec eux.

On a alors vu une salle comble à la mosquée privée du Guide, mais l’image ne pouvait être vraie car il y avait plus de gens que peut contenir la salle (600 pers). Mais sur la photo de l’arrivée du Guide dans la salle, en arrière plan de son profil en contre jour, nous avons vu une autre réalité : un groupe d’une quarantaine d’officiers âgés et quasi majoritairement inconnus puis derrière, un amas de têtes sans aucun alignement qui indiquait une foule ajoutée par Photoshop. On en a conclu que l’appel avait réuni des commandants fidèles au système qui aimeraient peut-être supplanter leurs supérieurs, les chefs Pasdaran actuels.


Devant cette assemblée navrante qui annonçait une explosion inquiétante du groupe des chefs Pasdaran, le Guide (le clergé) a accusé Washington de vouloir brider les capacités défensives du pays en visant à limiter sa production de missile. Il a donc appelé au renforcement de cette production (qui est en réalité une leurre faite de slogans et d’annonces factices) pour briser la volonté impérialiste des Américains. Le clergé fermait la porte aux Américains quémandeurs de deal pour faire monter les enchères.

Mais Washington n’a pas crié au scandale ! Il a tenté un rapprochement avec cette seconde génération de chefs Pasdaran en invitant chez son allié l’Azerbaïdjan, l’un des leurs, le très limité général milicien Dehghan, ministre de Défense de Rohani.

La bourse a fini sur des résultats similaires que la veille : 437 milliards tomans de transactions dont 52% sur le marché opaque de Hors bourse qui ont permis à ceux du régime d’acheter l’équivalent de 90 millions dollars en devises. La direction de la bourse a seulement réussi à arriver à un meilleur indice de +5 pour faire croire que la crise était finie. La seule solution pour arriver à ce résultat était un investissement à perte plus lourd sur les entreprises vidées de leurs actionnaires. Le régime avait encore dépensé sans compter pour sauver la face.

Le président Afghan, émissaire de Washington, était toujours boudé et attendait toujours d’être reçu ! Rohani l’a reçu tardivement sans accepter ses offres d’investissement qui passaient nécessairement par une ouverture à Washington... pour énerver ce dernier. En l’absence d’une réaction américaine, Rohani a seulement signé un accord de la lutte contre le trafic de drogue (cultivée en Afghanistan pour accuser) Washington de complicité dans le commerce de ce fléau de l’humanité. Washington a gardé le silence pour esquiver l’escalade souhaitée par Rohani et ses patrons du clergé.


Le bilan de Rohani était désastreux car en deux jours il avait raté plusieurs occasions de deal ou d’escalade et en plus il avait perdu une grande quantité des réserves du régime finançant les achats de dollars des candidats à la fuite ! Les mollahs, qui vacillent entre la résistance et l’envie de fuite, ont continué à le soutenir par manque de confiance aux autres et aussi pour avoir les mains libres pour de se délester de leurs actions et d’acheter des dollars en toute impunité.

Ali Larijani a alors annoncé la création prochaine d’une institution dédiée à la lutte contre la corruption financière menaçant de facto les mollahs de poursuite voire de pendaison (peine prévue pour la fuite des capitaux)... pour les calmer et les forcer de lui accorder une plus grande part de pouvoir. Il a aussi insisté sur la nécessité d’un Fact Sheet Iranien pour coincer l’équipe des négociations dans ses slogans et l’empêcher de parvenir à deal avec les Américains.

Les mollahs étaient potentiellement très en danger par leurs erreurs, leurs incapacité à trouver une issue, leur rapacité sans fin et celle de leurs rivaux comme Ali Larijani et les chefs Pasdaran de tout âge...

Washington a repris ses efforts de séduction intéressée par l’intervention de son entremetteuse australienne affirmant, sur le départ, qu’elle n’avait jamais vu des juifs aussi heureux qu’en Iran des mollahs ! L’entremetteuse sans scrupule de Washington a aussi affirmé que son pays était un allié d’Israël, mais qu’elle était sûre que l’Etat israélien comprendrait (son amitié pour les mollahs) et soutiendrait même une entente avec eux ! Aucune réaction d’Israël : en allié docile de Washington, il n’a pas bronché.

Les mollahs n’ont pas bronché non plus car ils ne veulent pas d’un deal sans la fin claire et écrite des accusations de terrorisme et de violation des droits de l’homme à leur encontre. Washington, alors à court d’argument, a cette fois agité le spectre d’une manne financière globale en évoquant par l’intermédiaire de Wall Street Journal le retour rapide des pétroliers du monde entier en Iran ! Il a aussi rappelé les négociations à venir à Vienne, capitale de l’OPEP... Sans un geste d’ouverture des mollahs, il a aussi annoncé l’assassinat au Pakistan du n°2 du groupe terroriste baloutche Jeysh al Adl !

Washington était prêt à tout, mais pas à des garanties d’immunité. Les mollahs et leurs pions du gouvernement n’ont bougé.Washington a alors envoyé l’ambassadeur de son allié docile l’Italie vers le remuant Rafsandjani pour alarmer les mollahs dirigeants. La rencontre fut pénible pour l’Italien car Rafsandjani a parlé comme ses rivaux au pouvoir.

Après cette intimidation ratée, le président Afghan a rendu visite au Guide, représentant du clergé au pouvoir, mais il ne vit aucun changement chez lui. Il a longuement critiqué Washington qui était en mode demande et non en mode d’attaque.

Washington a encore esquivé l’escalade, déprimant les divers composants du régime. Les mollahs devaient continuer leur fuite en avant pour parvenir à leur escalade tactique. On allait donc vers une nouvelle journée de crise.

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Lundi (20 Avril 2015-31 Farvardin 1394), le gouvernement a tenté une nouvelle escalade en mettant à la une de Tehran Times le discours militaire enflammé prononcé la veille par le Guide devant des chefs Pasdaran qui n’étaient pas des alliés, mais des ambitieux en parade.

Les Patrons des Pasdaran un peu déstabilisés la veille par les commandants cadets (possiblement favorables à Washington), ont apporté leur soutien au Guide et ont mis en avant les mots de leur collègue Salami promettant du plomb brûlant aux inspecteurs étrangers afin de montrer qu’ils étaient capables de se défendre encore malgré leur âge !

Rafsandjani qui avait la veille été brièvement sollicité par les Américains a tenté de les forcer à la coopération en orientant son hostilité contre eux par la critique des 22 investisseurs envoyés à Téhéran !

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On avait encore un régime très divisé. Larijani allait sans doute rependre ses attaques d’autant plus qu’il était à nouveau assiégé par des centaines de professeurs de l’ouest du pays et et sommé par eux de régler près d’un an de salaires en retard. Le régime était en difficulté et sujette à de nouvelles crises alors qu’il était à deux jours des négociations à Vienne.

Washington a craint une plus forte fuite en avant dans la provocation. L’Etat indonésien allié militaire de Washington et autorisé par lui de commercer avec les mollahs pour modérer les effets de ses sanctions a invité le président du régime en dérive à se joindre à la 60e anniversaire de la conférence Bandung à Jakarta qui avait vu émerger le mouvement des Non Alignés en tant président tournant de cette organisation aujourd’hui pratiquement dissoute dans le système américain. Cela voulait dire que Washington allait courtiser les mollahs par des offres venant de ses diverses alliés asiatiques en échange d’une normalisation de leur discours, les engageant dans l’apaisement sans pour autant exiger un alignement apparent.

Larijani a demandé via les Etudiants bassidjis, un appel au Mouvement des Non Alignés pour la pacification de Yémen pour inclure le régime. La demande était intéressante car le régime pouvait accéder aux négociations sans que Washington puisse y poser son véto, mais la demande soulignait aussi l’impuissance de Rohani malgré les honneurs qu’on lui accordait. Washington a pris langue avec Larijani via son homologue Irakien ! Pris en compte par Washington, Larijani a plaidé en faveur du dialogue pour parvenir à la paix au Yémen en espérant intégrer ces négociations et sortir de son isolement.

Le gouvernement de Rohani a zappé la demande perturbante de Larijani pour l’isoler et éliminer sa concurrence. Washington devait savoir où en était Rohani alors très en difficulté. Il a repris le dialogue via les ambassadeurs de l’Algérie (pays intermédiaire de ses dialogues de fond avec les mollahs), le Sénégal ou encore la Grèce. A chaque fois, Rohani a affirmé que le régime ne représentait aucun danger pour la région et la menace venait uniquement d’Israël et ses amas d’ADM. 

Washington a compris que Rohani allait utiliser ce discours anti-sioniste à Jakarta pour fédérer les Etats arabes et provoquer une crise internationale. Il s’est gardé de tout commentaire sur le régime ou sur son nucléaire, pour éviter les possibilités de friction.

Rohani a ainsi été informé que Washington ne s’engagerait dans aucune escalade. La bourse démarrée en panique a clos sur un résultat similaire à la veille avec une nouvelle perte de 90 millions dollars et des quantités inconnues d’investissement à perte pour maintenir l’indice boursier à presque zéro.

Dans l’après-midi, le gouvernement devait organiser le débat promis sur Lausanne au moment de la première crise boursière de la semaine. Il s’est présenté à ce débat avec Araghtchi, le n°2 des négociations, Takht-ravantchi, le n°3 des négociations et Moussavian, l’ex-négociateur devenu un temps opposant, puis dissident et enseignant dans une grande université américaine (alors qu’il parle à peine l’anglais). En face, il y avait des journalistes de l’agence Fars des Pasdaran avec des remarques très pertinents sur le contenu de l’accord esquissé à Lausanne, qui de leur côté était vu comme une capitulation.

Les 3 mousquetaires du gouvernement ont écouté les critiques avant de prendre la parole pour des discours alambiqués et pleins de sophismes pour défendre l’accord comme une victoire qui a établi le droit à l’enrichissement pour le régime. L’audience composée d’étudiants a vite été ennuyée par ce verbiage destiné à reconnaître la pertinence de la ligne défectueuse choisie par le gouvernement.


Il était clair que le gouvernement ne voulait pas reconnaître ses torts. Ali Larijani a vite remis en cause la politique économique du régime notamment le maintien d’allocations pour les très riches alors que le régime perdait chaque jour beaucoup de ses avoirs en dollars. Il a aussi remis en cause divers ministres pour se donner pleinement le moyen de déstabiliser le gouvernement mercredi au moment où il allait sans atout face à Washington et pouvait se retrouver encore plus piégé qu’à Lausanne.

Le gouvernement a rejeté sa demande de suppression des allocations aux riches juste pour montrer qu’il n’avait aucun moyen de riposter.

Washington était embêté par cette fuite en avant. Il a annoncé l’arrivée prochaine d’une forte délégation commerciale de son allié non apparent la Suisse, pays qui représente ses intérêts en Iran, pour titiller les partisans de deal et jouer sur leur crise de panique pour amener Rohani à se modérer. La direction pro-américaine de l’AIEA a aussi produit un nouveau rapport excluant tout enrichissement à 20% par le régime, privant de facto Rohani d’insinuations anxiogènes sur ce sujet pour provoquer une escalade à Vienne.

Rohani devait trouver un moyen pour avancer. Le clergé a fait appel aux chefs Pasdaran remis en cause par leurs subalternes directes. Les Chefs Pasdaran ont annoncé le départ de plusieurs navires de guerre du régime vers le Yémen. Washington a dénoncé un envoi d’armes aux Houthis (alors qu’ils ne sont pas des chiites et n’ont jamais été ses amis), mais Washington a annoncé la fouille de navires du régime par ses marins croisant aux larges de Yémen sur différents bâtiments comme le porte-avions Theodore Roosevelt. Le gouvernement a reculé en annulant l’envoi de ses navires et en précisant qu’il soutenait le peuple yéménite par sa volonté d’une paix basée sur le dialogue et les négociations ! Rohani et son équipe devaient trouver un autre moyen pour provoquer une escalade tant à Jakarta qu’a Vienne !

Au même moment, la France a diffusé une interview de Bachar Assad lui offrant le moyen de se défendre des accusations américaines. Le président Syrien y a précisé entre autres que le Hezbollah avait été invité à se battre aux côtés des soldats syriens contre Daesh, mais pas les gens du régime des mollahs !

Assad venait de choisir le Hezbollah et de lâcher les mollahs. Il a réalisé une ambition que nous avions déjà signalée. Ses propos sur l’Iran étaient un point mineur de l’interview qui était une prise de distance de la France avec Washington, mais c’était un coup dur pour le régime les mollahs qui affirme faire la loi via le Hezbollah ou directement contre Daesh pour exiger des contreparties aux grandes puissances.

Le régime n’a nullement commenté cette interview qui contredisait ses publicités, l’excluait de la direction du Hezbollah et d’un rôle décisif dans la guerre contre Daesh, le privant de ses seuls atouts pour obtenir un deal très favorables à ses intérêts !

Le régime était KO debout ! Washington a affirmé qu’il partageait ses visions sur Yémen (c’est-à-dire son hostilité à l’Arabie Saoudite), mais qu’il restait convaincu par un deal conditionnel et multi-étapes à propos du nucléaire. Washington offrait donc de lâcher les Saoudiens et donner un rôle régional aux mollahs dans la péninsule arabique à la place du rôle perdu au Moyen-Orient si ces derniers reculaient un peu sur le nucléaire en adoptant des positions raisonnables pour désarmer l’opposition des autres puissances à leur commun rapprochement.

C’était énorme ! Une redistribution des cartes de la région. L’éjection d’Al Saoud au profit des chiites de la région pétrolifère d’Arabistan et le soutien à l’émergence d’un pôle chiite dans le Golfe Persique et la possibilité pour Washington de prendre le contrôle du sud de l’Irak aux Anglais et ainsi d’accaparer le Golfe Persique presque dans sa totalité, mettant la main sur 55% des réserves mondiales de pétrole et 40% des réserves mondiales de Gaz. Washington renonçait à ses ambitions en Asie Centrale qui lui échappe depuis trop longtemps pour 50% des réserves mondiales et l’assurance que ses rivaux seront aussi laminés dans cette inversion d’alliance !

Mais il y avait un défaut à tout ça : le peuple iranien a tourné la page du chiisme et même de l’Islam ! Washington fondait ses espoirs sur un Iran théorique et inexistant pour son projet de suprématie pétrolière chiite ! Il était à côté de la plaque comme en 1979 en se fiant à ses islamistes et en négligeant la réalité de l’islamisme chiite pro-anglais.

Les mollahs ont vu dans ce projet la preuve de la dégénérescence des stratèges américains.

La France avait mimé une rupture de son soutien à leurs projets sunnites également théoriques qui a échoué en Tunisie, puis en Egypte et à présent en Syrie... Londres avait pointé le doigt sur leur échec en Iran... Les Américains changeaient d’option sans sortir du domaine théorique !

Les mollahs étaient face à une offre aberrante, irréalisable et donc inacceptable. Ils ne pouvaient l’accepter. Ils ne pouvaient pas non plus revenir vers les Européens, les Russes et les Chinois en raison des sanctions américaines. Les mollahs arrivés au pouvoir grâce à une théorie aberrante étaient à présent les victime de l’évolution aberrante de leur aberration historique ! Ils ne pouvaient que continuer leur fuite en avant en espérant excéder Washington et obtenir une sortie au mieux immunisée de sa part, mais tout indiquait leur disparition !

Washington survolté par sa trouvaille (dont il n’imaginait pas l’aberration) a continué sa promotion en publiant un article dans Foreign Affairs (organe du Council on Foreign relations) sur l’absence d’ingérence des mollahs au Yémen... attribuant la situation aux néfastes ambitions impérialistes de l’Arabie Saoudite, ainsi qu’à son soutien au dictateur Saleh contre les Houthis, présentés comme des victimes. L’article qualifiait la guerre contre les Houthis d’une erreur stratégique des Saoudiens invitant l’Etat américain à choisir une autre voie ! Dans la foulée le Conseil américain de Sécurité a repris l’annonce de l’absence de lien entre les mollahs et les Houthis, a rejeté les allégations des Etats arabes menés par les Saoudiens à ce sujet, montrant sa préférence pour les mollahs contre les Saoudiens et les autres Arabes sunnites !

Les Saoudiens ont repris leurs accusations, mais ont aussi annoncé un cessez-le-feu en affirmant qu’ils avaient atteint leurs objectifs afin de nier les accusations américaines d’ambitions impérialistes les exposant à un printemps arabe pro-chiite chez eux.

Washington plongé dans son délire attendait alors l’adhésion des mollahs chiites à son projet à en cette veille des négociations prévues à Vienne, sans se douter que leur réponse serait négative et violente. Les Anglais devaient bien rire dans leur barbe de la bourde historique de leur ex-colonie qui arrivait ainsi au faite de son incompétence.

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Mardi (21 Avril 2015-1er Ordi-Behesht 1394), on n’a rien vu sur l’offre irréalisable de Washington dans les médias des mollahs. Le gouvernement des mollahs avait mis en avant un voyage de la mae de Venezuela en Iran comme la preuve d’un nouveau front anti-américain. Il n’en était rien car la ministre des affaires étrangères vénézuélienne était venue pour demander une aide constructive des mollahs aux côtés de Saoudiens pour faire monter le prix du baril, mais catastrophée par leur attitude et les provocations anti-israéliennes, elle avait discrètement quitté l’Iran pour l’Arabie Saoudite. Le régime, mis devant la réalité de son isolement, de l’impossibilité des offres de Washington et de l’échec de ses menaces très virtuelles, tentait de s’introduire dans une guerre réelle pour le baril en espérant trouver des alliés solides pour son dernier combat.


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Les chefs Pasdaran n’évoquaient pas non plus l’offre aberrante de Washington. Ils insistaient sur la défaite saoudienne et sioniste (américaine), avançant avec les armes conventionnelles du régime pour provoquer une escalade !

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Du côté de Rafsandjani, il n’y avait rien sur l’offre irréalisable des Américains. Abrar titrait ironiquement : Nous savons comment négocier, en référence à une phrase dite par le n°2 des négociations dans le débat organisé la veille sur Lausanne. Le journal de Rafsandjani sous-entendait que le régime était très mal barré avec une confiance à toute épreuve dans un contexte inédit qui pourrait lui être fatal. Rafsandjani qui se veut fin stratège se proposait en alternative bien qu’il soit à l’origine de tous les problèmes du régime.


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On avait donc un régime conscient des enjeux et de la possibilité d’une défaite finale. L’Angleterre a montré sa détermination à éradiquer l’islamisme (qu’il avait inventé en XIXe siècle ) par la condamnation de Morsi à 20 ans de prison par son allié al Sissi.

Rohani devait prendre l’avion pour un long vol vers l’Indonésie où il était attendu mercredi comme président des Non-Alignés. Avant le départ, il a parlé en tant que tel en accusant implicitement Washington d’être à l’origine de l’instabilité, la guerre et la misère en Afrique et au Moyen-Orient en espérant former un front hostile à Washington au Jakarta notamment avec les Chinois pour venir en aide aux négociateurs à Vienne et au-delà, dans la nouvelle situation née de la persistance de Washington dans des solutions aberrantes !



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Washington surpris par Rohani (donc toujours inconscient de son aberration) a tout de même esquivé l’escalade et a rappelé la possibilité d’autres sanctions en rappelant aux mollahs leur engagement à Lausanne sur un accord multi-étapes. Il leur a mis un peu la pression en demandant la libération du faux journaliste et vrai commerçant de tapis, Jason Rezaian, arrêté par le régime pour provoquer une escalade. En focalisant l’attaque sur ce personnage, Washington offrait aussi une possibilité d’arrangement facile aux mollahs par la libération d’une personne qui ne représente aucune menace pour eux. Tous les composants du régime ont à l’unité rejeté la demande en espérant une escalade, mais Washington a encore esquivé cela en oubliant sa première exigence de libération de Rezaian ! Washington semblait tenir davantage à ses projets pour l’Iran, puisque sa trouvaille chiite n’avait pas été un franc succès.

Les patrons du régime, qui les jours précédents avaient sans cesse vendu leurs actions par désespoir de ne pouvoir s’en sortir, étaient bizarrement très calmes : la bourse était presque à l’arrêt avec -80% de transactions d’une valeur de 169 milliards tomans dont 49% en hors bourse équivalent à 35 millions dollars de perte. Ce calme avait une seule explication : ils attendaient voir ce que ferait Rohani à Jakarta en tant que président actuel des Non alignés.

Larijani qui n’est pas au pouvoir était plus anxieux : il a évoqué par un député 20 points négatifs dans l’accord esquissé à Lausanne sous-entendant le rejet de tout accord à la suite de Lausanne ! En l’absence d’une réaction, il a critiqué l’absence d’un Fact Sheet iranien ou de mesures économiques gouvernementales conformes à l’économie de résistance décrétée par le Guide, pour déstabiliser Rohani, prendre sa place pour marchander avec Washington et assurer ses propres intérêts.

Les Chefs Pasdaran ont de leur côté critiqué la venue d’un sioniste parmi les 24 touristes américains (22 businessmen et deux conjoints), pour se rappeler au bon souvenir des mollahs qu’ils avaient soutenus contre leurs cadets ambitieux pour avoir droit à leurs places sur la liste des fuyards prioritaires. Il n’y eu aucun signe de la part du clergé. Les chefs Pasdaran ont alors fait une déclaration officielle islamiste et anti-sioniste pour l’anniversaire à venir de la création de leur milice, rappelant un passé commun et des secrets communs, pour entrer en force dans la navette des fuyards prioritaires.

Larijani qui n’avait également rien obtenu des mollahs a gardé la cession parlementaire ouverte très tard pour coller des mises en examen parlementaires à presque tous les ministres afin d’être certain pouvoir peser et ainsi s’incruster dans la navette des fuyards prioritaires.

L’ambiance interne du régime était à la panique fébrile à la veille des négociations après l’offre aberrante de Washington qui réduisait les options de fuite à presque zéro.

La Russie a annoncé l’arrivée du n°2 de son organisation atomique RosAtom en Iran pour parler de la centrale de Bouchehr qu’elle utilise comme un moyen de pression sur le régime. Moscou voulait savoir s’il lui était possible de récupérer le régime alors très déstabilisé ou encore tout simplement saboté encore le rapprochement incontournable du régime avec Washington.

Washington a demandé à son allié de facto, le Canada, d’envoyer le dossier d’accusation du fils de Rafsandjani vers l’Angleterre, pays partenaire de l’ex-homme fort du régime, pour le rassurer et l’attirer dans son camp pour paniquer le clergé récalcitrant à ses demandes et l’amener à se montrer plus docile ! Obama a également encore affirmé que le régime pouvait être une partie de la solution au Yémen dans l’espoir de son adhésion à son plan chiite ! Les mollahs ont réalisé que Washington n’avait pas encore compris la fin du fait chiite en Iran et l’aberration pragmatique de son dernier projet pour la région !

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Mercredi (22 Avril 2015-02 Ordi-Behesht 1394), en ce jour, le régime devait négocier sur le nucléaire, mais aussi fêter l’anniversaire de la création de la milice des Pasdaran (les gardiens de la révolution islamique). On n’a rien vu sur les négociations, points faibles du régime ou sur la création des Pasdaran, le gouvernement n’entendait pas souligner son islamisme révolutionnaire. A la une de Tehran Times, le gouvernement parlait de pacifisme de l’Islam pour dénigrer les Saoudiens et il mettait aussi en avant la conférence de Bandung pour affirmer qu’il allait jouer la modération pour créer un front anti-américain confirme aux règles diplomatiques internationales !


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Les chefs Pasdaran affichaient en revanche une attitude anti-saoudienne agressive à la une de leur principal quotidien Javan (Jeune) pour attirer l’attention au sein du régime alors que tout le monde devait être focalisé sur Rohani à Jakarta ou sur l’équipe des négociations à Vienne. Par ailleurs, à la tune de Rassalat (mission divine), les chefs Pasdaran affirmaient que toutes les sanctions ne seraient pas levée après un accord accusant sans détours le gouvernement de mensonges. Ils n’avaient pas apprécié le manque d’intérêt du clergé à leur égard.

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Du côté de Rafsandjani, Abrar insistait sur l’attachement de Washington à l’annulation des sanctions en plusieurs étapes accusant le gouvernement de mentir en affirmant qu’il avait obtenu une annulation en 1 étape.

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En ce matin vers 8 heures à Téhéran, il était environ 11 h à Jakarta et Rohani devait inaugurer la conférence de Bandung dans moins d’une heure avec un discours hostile à Washington pour invalider durablement tout apaisement et permette au régime de provoquer une escalade bénéfique à ses intérêts ! Washington a pris les devant et tenté de dissuader Rohani en annonçant pour jeudi le début des débats sur la loi de surveillance de l’accord nucléaire par son Sénat !

Les Russes étaient à Téhéran pour empêcher les mollahs d’aller vers Washington !

Ali Larijani a pris la parole très tôt au Parlement pour insister sur les lignes rouges du régime ou la paix par le dialogue au Yémen pour devancer Rohani et paraître comme son aître à pensée ou inspirateur !

Dans son discours d’environ 11 minutes, Rohani a écarté ces thèmes pour exclure Larijani du jeu. Rohani a sans cesse parlé de grandes puissances terroristes au Yémen et en Syrie avec des attaques indirectes et floues contre Washington et son allié Israélien (dans l’espoir d’une escalade et aussi de regagner le soutien d’Assad et d’autres arabes déçus par Washington). Il a aussi mis en avant ses efforts pour la paix, contre le terrorisme ou la prolifération nucléaire en coopérations avec ses voisins arabes. Le flou prudent employé par Rohani rendait le discours très ennuyeux. La salle a suivi Rohani sans passion, mais a rejeté son message par l’absence de tout applaudissement, mettant ainsi fin à son rêve des provoquer des crises en permanence pendant la durée de la conférence pour excéder Washington et lui arracher l’immunité pour lui-même et ses patrons cléricaux.

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Les mollahs patrons du régime ont perdu tout espoir. La bourse en attente depuis la veille a renoué avec la crise : le nombre des transactions a augmenté de 73% dans la dernière heure d’ouverture de la bourse de Téhéran. En seulement une heure, les paniqués ont vendu autant que d’habitude en 4 heures sur le marché hors bourse et ont pu acheter 58 millions dollars des réserves de leur banque centrale. La direction de la bourse avait cependant arrêté la vente de 26 entreprises en danger pour limiter les pertes et la chute de l’indice. In fi,e, lle a censuré son taux, ce qui laisse supposer un crash flash mémorable et des pertes plus importantes.

Le ministre de défense de Rohani a alors vivement attaqué la France (auteur de l’interview discréditant le rôle régional des Pasdaran et du régime) au prétexte de son soutien sioniste à la guerre de l’Arabie Saoudite contre le Yémen, dans l’espoir d’une escalade par ce biais. La France a ignoré l’attaque empêchant le régime de mener le jeu sur la scène internationale.

Le régime ne pouvait avancer ni reculer par peur d’y rester. Le gouvernement paniqué par de nouvelles sanctions, ses paniques, la chute de ses maigres réserves en dollars et donc l’incapacité d’importer des carburants pour produire de l’électricité a oublié les inondations en cours pour parler d’une grande sécheresse à venir afin de consacrer ses ressources en eau pour la production de l’électricité.

L’équipe des négociateurs du régime en crise évidente est arrivée alors à Vienne totalement sous pression. Elle a immédiatement remis en cause en bloc ses engagements à Lausanne en affirmant qu’elle était là pour discuter seulement de la levée des sanctions en une étape. Il était clair qu’elle entendait provoquer une crise et faire trembler Washington qui a besoin d’un deal avec un Iran islamique pour ses projets de conquête régionale.

Londres a annoncé un désaccord sur tous les sujets avec les négociateurs du régime ! Le responsable russe a quitté l’Iran sans aucun geste pour le régime car il était rassuré qu’il n’y aurait pas de deal avec Washington.

Mais Washington a continué à esquiver les désaccords en rappelant via Obama qu’un deal permettrait des relations moins mauvaises (esquissant une vraie entente). Washington a aussi restitué aux mollahs 80 vestiges archéologiques.



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Le ministre de commerce de Pakistan est arrivé à Téhéran laissant supposer la relance du projet de Gazoduc entre les deux pays, arrêté par le Pakistan au prétexte de manquer de budget !

Washington a aussi aidé les mollahs à organiser une conférence de dialogue entre l’un de ses pions irakiens et des Syriens. Mais les mollahs n’ont pas changé de positions car il n’y avait là que des promesses en l’air.



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Washington a envoyé le PM du Japon, un des meilleurs clients autorisés du pétrole iranien, vers Rohani pour changer son attitude par l’offre sans doute d’une augmentation des achats, mais Rohani conscient de la gravité de la situation du régime a tenu bon dans la provocation tactique.

Washington est revenu à la menace en évoquant par son média arabophone d’Al Monitor des rumeurs d’un vote hostile du Sénat à l’accord défendu par Obama. Le régime n’a pas plié. Israël en fidèle lieutenant de Washington a alors annoncé être prête pour des frappes sur l’Iran, mais personne n’a sursauté au sein du régime car Washington ne peut passer à l’acte de peur de provoquer la chute du régime islamique indispensable pour ses projets stratégiques (aberrants).

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Jeudi (23 Avril 2015-03 Ordi-Behesht 1394), le gouvernement a réédité l’attaque ratée de la veille en mettant le discours inefficace de Rohani à la une de Tehran Times ! Il était désespéré et à court d’idées de provocation ! Mais il ne risquait rien car la bourse était fermée.


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Les chefs Pasdaran se sont un peu moqués de Rohani en précisant que lors d’une de ses rencontres, il avait affirmé que la résistance du peuple iranien avait forcé Washington à accepter des négociations au lieu des sanctions ! En parallèle avec ce portrait d’un Rohani perdu dans ses délires, via l’agence Fars, les chefs Pasdaran se sont montrés comme des éléments fiables du régime en crise en annonçant des manœuvres de 12000 miliciens au cœur de Téhéran. Mais pour nous, ils déliraient aussi car ils l’avaient annoncé la semaine dernière sans pouvoir l’organiser et de plus, il n’y avait encore une fois aucune image pour corroborer leur affirmation.


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Du côté de Rafsandjani, on était loin du délire car Etemad (confiance) titrait :

70 jours jusqu’à la fin atomique !


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Washington a envoyé son allié le Vietnam vers Rohani, alors que Kerry devait rencontrer Zarif dans un nouveau dialogue absurde à Vienne. Rohani a continué sa fuite désespérée en avant en affirmant qu’il y avait une issue si Washington assouplissait sa position !

Le président Chinois devait alors rencontrer Rohani, il l’a seulement encouragé de continuer le processus de Lausanne. La Chine a aussi investi le même jour 46 milliards dollars dans un gazoduc entre leur pays et le Pakistan dans le cadre d’achat de gaz au Qatar, excluant le régime des mollahs comme des partenaires d’avenir. Le grand partenaire gazier de la Chine, le Turkmenistan, a alors également révélé que le régime lui avait proposé de servir de couloir vers toutes les destinations (au détriment de la Russie).

Téhéran avait visé l’artère économique de la Russie ! Moscou a alors annoncé le report à une date inconnue pour la livraison des S-300. Moscou a aussi exigé dans une rencontre avec Kerry une décision au conseil de sécurité pour le gel ou le rétablissement des sanctions, bloquant de facto toutes les tentatives en cours ou à venir de Washington pour un deal ou un apaisement avec les mollahs sans son accord !

Rohani avait lourdement échoué en Indonésie et à Vienne. Il a fait diversion avec la video d’un faux opposant poète annonçant son départ en prison pour des poèmes pour lesquels il avait déjà payé !

Les chefs Pasdaran ont annoncé la pendaison de 9 vrais opposants pour intimider le peuple, de peur que la fausse révolution de Rohani finisse comme tous ses projets, contre les intérêts du régime !

Washington a alors reporté d’une semaine le vote du Sénat pour ne pas donner le coup de grâce au régime islamique bien en difficulté.

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Vendredi (24 Avril 2015-04 Ordi-Behesht 1394), le clergé devait donner son avis sur la ligne à suivre à l’occasion du sermon de la prière de vendredi.

Avant ce discours potentiellement agressif. Washington a affirmé par un ex-conseiller d’Obama que l’option grande entente s’éloignait, miroitant cette option jamais évoquée pour inciter les mollahs à faire un sermon d’ouverture !

Les négociateurs du régime ont rappelé à Vienne leur demande d’un dialogue par la levée des sanctions en 1 étape !

Washington énervé a évoqué des corrections au Congrès pour durcir l’accord esquissé à Lausanne et une invitation de Mariam Rajavi au Congrès comme Experte des affaires iraniennes ! On s’est demandé qui pouvait si mal renseigner les Américains car cette femme très impopulaire en Iran au point qu’elle ne peut même être une 100e alternative pour remplacer les mollahs.

En l’absence d’un changement du côté du gouvernement des mollahs, Washington a envoyé le président du Parlement philippin vers Larijani, rival déclaré de Rohani, pour intimider ce dernier et l’amener à négocier correctement.

Le gouvernement des mollahs a alors exigé les S-300 pour embêter Washington. Sa demande a ennuyé la Russie : elle l’a rejeté en précisant que le régime devait de toute façon déjà mettre fin à son procès sur la non livraison des S-300 s’il voulait l’encourager à les lui donner un jour. La Russie a aussi puni le régime en abrogeant le contrat d’achat de la viande et du poulet avec eux pour s’adresser aux Indiens. Elle a aussi rappelé que les négociations avaient été un échec en précisant que la suite prévue à NY était compromise. Elle a aussi insisté sur ses positions sur le gel et les rétablissements des sanctions hypothéquant les efforts de deal de Washington avec les mollahs.

Les mollahs pris au piège par Moscou ont décidé de redoubler d’efforts en provocation pour amener Washington à dépasser le carcan imposé par les Russes : dans leur sermon, ils ont attaqué la méchanceté de Washington et la fausseté délibérée de sa déclaration de Lausanne qui ne reconnaissait pas la victoire de leurs négociateurs et l’obtention de la levée des sanctions en une étape ! Dans leur délire de soutien à leur pion en faillite, ils ont aussi affirmé que les inspections exigées par les 5+1 n’étaient ni légales ni conformes à la charia !

Les Chefs Pasdaran déçus par ce charivari ont annoncé 5 nouvelles pendaisons et encore une nouvelle journée de manœuvres anti-émeutes au ceur de Téhéran avec plus de 12,000 miliciens. Les Chefs Pasdaran déliraient alors ouvertement on a vu des images d’une micro manœuvre avec une cinquantaine de personnes de 15 à 60 ans dans un champ loin des regards et des quolibets de leurs rivaux et du peuple.

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Le gouvernement était HS, mais aussi ses rivaux théoriquement les plus dangereux.

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résumés & conclusion(s) | il y a une semaine, les mollahs et leurs complices avaient raté de belles occasions pour provoquer une escalade et obtenir des garanties d’immunité afin de pouvoir fuir le pays où ils n’ont plus aucune base. La Russie leur avait proposé une alliance forte, mais ils refusé de peur de perdre leurs avoirs placés dans les banques occidentales. Washington qui a besoin d’un Iran islamique pour accéder à l’Asie centrale avait imaginé un allègement des accusations nucléaires, mais les mollahs conscients de leurs faillite et de la haine du peuple, avaient tenté d’utiliser cette occasion pour rejeter la légitimité de l’AIEA afin de provoquer une escalade et obtenir des garanties pour fuir. Washington avait caché leur refus de tout compromis pour continuer ses marchandages aberrants.

Cette semaine, l’Angleterre, l’inventrice de l’islamisme organisé au XIXe siècle, mais à présent son ennemi car le projet est entre les mains de ses adversaires pétroliers américains, avait révélé que ces derniers, avant leur projet d’allègement des accusations des mollahs, leur avait proposé des investissements supérieurs à 200 milliards dollars pour parvenir à une entente.

Mais les mollahs n’avaient pas accepté par peur d’ouvrir le système, perdre le pouvoir et la vie dans ce processus. L’Angleterre entendait souligner que Washington ne pouvait réussir à piéger les mollahs et devaient en conséquence renoncer à eux, à la révolution islamique (qui n’a plus de partisans) et de fait à ses ambitions de conquête islamique de Asie Centrale.

Dans le même temps, la France a choisi Bachar Assad pour quitter le projet américain d’islamisation de la Syrie qui a pour objectif une percée islamiste en Caucase en attendant le couloir iranien d’accès à l’Asie Centrale !

Dans l’heure Washington a lâché les Saoudiens pour donner raison aux mollahs à propos du Yémen avec le rêve d’une domination chiite du Golfe Persique qui détient plus de 50% des réserves mondiales du pétrole et 40% des réserves mondiales de Gaz. Washington renonçait donc renonçant à ses ambitions inaccessibles en Asie Centrale au profit d’une alliance américano-chiite pour mettre la main sur presque la moitié des réserves mondiales de Hydrocarbures.

Les mollahs n’ont pas dit merci aux Américains car un élément manquait à leur fact sheet : l’Iran a tourné la page du chiisme et même de l’Islam ! Le projet était pour les mollahs, conscients du rejet de l’islam en Iran, une aberration mentale.

En résumé, les mollahs étaient rejetés par l’Angleterre et la France et par ailleurs, Washington leur proposait une aberration. Ils ont alors tenté de s’allier les Non Alignés, mais le mouvement a été dissout dans le sphère américain et leur discours n’a guère été applaudi. La bourse de Téhéran a fini une semaine en panique sur un crash record de’au moins 100 millions dollars en moins d’une heure d’activité après le discours tiers-mondiste raté de Rohani à Jakarta ! Le gouvernement désespéré des mollahs a fuit dans la délire pure par la remise en cause de tous ses engagements nucléaires.

Il y a une semaine, nous prédisions cette fuite en avant maximaliste motivée par l’insuccès désespéré des mollahs, mais nous n’imaginions pas la même attitude aberrante chez les Américains. Désormais les mollahs ne sont plus seuls dans leur délire, les voilà dans un processus survitaminé de crises qui ne peut que les pousser dans des actes de plus en plus désespérés voire un retour au terrorisme qui n’en doutons pas aura même raison de la rage pro-islamique de Washington. Les mollahs se retrouveront seuls au monde, pris au piège dans le pays qui les vomit. Personne ne viendra pleurer leur massacre dans les rues par leurs derniers miliciens désireux de sauver leur peau par la chasse aux mollahs !