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Iran : Les marchandages et la répression font bon ménage
21.09.2010

Les Occidentaux espèrent une entente avec les mollahs. Ils négocient, ils marchandent pendant que le régime tue. Il tue même en toute tranquillité car négociations obligent, on a mis la sourdine sur les exécutions. Ces jours-ci, le régime a tué 7 fois.



Tous les médias ont rapporté qu’Ahmadinejad s’était dit « disposé pour un dialogue avec les Six ». La condition de Téhéran de la reprise du dialogue est l’« absence de (toutes) conditions préalables ».

C’est ce qu’Obama avait proposé aux mollahs pour parvenir selon ses propres termes à « une entente bilatérale dans le respect de leurs intérêts mutuels ». On pourrait croire que c’est la fin de la crise nucléaire, mais il n’en est rien car pour les mollahs « absence de conditions préalables » signifie absence d’obligation de parler des activités nucléaires.

En fait, comme toujours, Téhéran veut un dialogue avec les grandes puissances mondiales sur les sujets de son choix. Cela fait des années que Téhéran tient ce discours. On a dépassé à plusieurs reprises les niveaux d’alerte nucléaire fixés par les Américains, mais ces derniers ne font rien car l’objet de cette mascarade n’est pas la fin d’une menace nucléaire qui au vu des performances de Téhéran n’a jamais existé, mais des pressions économiques et un embargo (non déclaré) sur le carburant pour permettre aux Etats-Unis de parvenir à une entente avec les mollahs, parfaits alliés pour contrôler les musulmans [1].

Malgré l’embargo qui affecte profondément l’économie iranienne, les mollahs refusent de céder car l’évolution vers une république islamique au service des intérêts américains passerait nécessairement par un transfert de tous leurs pouvoirs entre les mains des pions islamistes de Washington. Ce refus a forcé Washington à diminuer la pression de peur que le régime impopulaire des mollahs ne s’effondre. Cette semaine, alors que le peuple vient dans sa presque totalité de boycotter trois évènements politiques et religieux du régime, la cynique Hillary Clinton a fait savoir que Washington accepterait que « le pays soit dirigé par des mollahs responsables ! »

Cela conviendra aux Européens qui ont signé un nombre important de contrats avec le régime en place : avec le maintien du même régime, ils pourraient les préserver. Ils ont envoyé à Téhéran Romano Prodi, que les mollahs connaissent bien, pour sonder le terrain. A sa tête, on dirait qu’il a tout donné sans réussir. Sale type.
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Pendant ce marchandage, le régime continue de faire ce qu’il a toujours fait : tuer. Pour ne pas parler de la vraie actualité du mécontentement social, les Etats qui souhaitent le maintien des mollahs focalisent les attentions sur le sauvetage de Sakineh. Honte à vous car hier le chiffre des exécutions a fait un bond de 7 points.

Le régime des mollahs a triomphalement annoncé la pendaison de 2 hommes accusés de trafic de drogue à la prison Karoun de la ville d’Ahwaz. Il a par ailleurs annoncé aujourd’hui une quadruple pendaison qui avait eu lieu le 5 septembre à Rezâyieh (la région de l’Azerbaïdjan occidentale). Les prisonniers avaient été pendus après la fin de leur procès.

Ces morts portent à 214 le nombre total des personnes exécutées par le régime depuis le 1er janvier 2010. Dans un précédent article, nous avons signalé que notre estimation était basée sur les annonces de pendaisons dans la presse. Il convient de préciser que le système judicaire du régime condamne chaque année 2500 à 3000 personnes à la mort. De fait, on devrait envisager le fait qu’il ne parle que de 10% des pendaisons. Comme toujours, ces gens exécutés ont environ 25 ans. C’est l’âge moyen des personnes exécutées en Iran. C’est une hécatombe. Face à cela, l’AFP omet de transmettre une bonne moitié des annonces de pendaisons afin d’atténuer la dureté du régime et ainsi rendre possible une entente.

Le tableau de chasse hebdomadaire du régime contient un septième mort un peu différent : il s’agit de Nasser Alizadeh, un jeune appelé kurde. En vacances dans son village, il avait été arrêté lundi dernier lors d’une excursion en montagne avec quelques amis. Il est mort deux jours plus tard pendant une séance de torture dont le but était de le faire avouer qu’il voulait quitter le pays ou entrer en contact avec le PKK. Jeudi, son cadavre a été rendu à ses parents. Honte à ceux qui focalisent les médias sur le cas scénarisé de Sakineh pour cacher ces horreurs.

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Article complémentaire :
- Iran : Lettre au futur ministre des Affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy
- (15 MAI 2007)

Article complémentaire :
- Iran : 500 pendaisons depuis deux mois
- (1ER SEPTEMBRE 2010)

| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement (américain) |
| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

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| Mots Clefs | Enjeux : Italie |
| Mots Clefs | Pays : Europe (UE, UE3, union européenne) |

| Recherche Par Mots Clefs | Fléaux : Pendaisons |
| Mots Clefs | Violence : Kurdistan |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : Selon l’AFP |

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En Iran, plus de 111 délits sont passibles de la peine de mort : Guerre contre Dieu, trahison, espionnage, meurtre, attaque à main armée, trafic de drogue à partir de plus de cinq kilos d’opium, viol, sodomie répétée (homosexualité), adultère (par lapidation), prostitution, apostasie, troubles à l’ordre public et diffusion de vidéos privées sont passibles de la peine de mort en Iran.

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[1Washington a besoin d’un allié islamiste pour contrôler les musulmans intégristes en particulier les chiites. Cela lui permettrait d’une part d’agiter le Cashmire afin d’agiter les musulmans chinois de la riche région pétrolière et minière de Xinjiang, et d’autre part, d’inciter les chiites saoudiens à déclarer leur indépendance afin de détacher la région de Shargieh (où se trouve tout le pétrole saoudien) pour punir les Wahhabites qui depuis 1996 refusent de reconduire l’exclusivité pétrolière jadis accordée aux Etats-Unis.