Iran : Le doublement décevant Kouchner 05.01.2010 Téhéran avait jusqu’au 31 décembre 2009 pour donner une réponse à la proposition de se séparer volontairement de 75% de son stock d’uranium enrichi, quantité qui peut avoir un usage militaire. Au lieu d’accepter, il a inversé l’ultimatum en donnant jusqu’au 31 janvier 2010 aux Occidentaux pour accepter sa contre-proposition portant sur une quantité très inférieure. En réponse, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a dénoncé lundi la « dernière pirouette » de l’Iran dans le dossier du nucléaire avant d’enchaîner sur des violations des droits de l’homme en Iran, sujet que l’on aborde uniquement en cas de mésentente. Téhéran ne peut accepter aucun apaisement avec l’Occident car cela sous-entend un changement radical de ses mœurs et slogans politiques. Condamné à s’opposer à l’Occident et en particulier aux Etats-Unis, il a choisi depuis des années une tactique très particulière : l’amplification de la crise. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
Kouchner & co. | L’amplification de la crise est une méthode, mais aussi une fin en soi. Il en résulte des condamnations molles et non-officielles comme celle de Bernard Kouchner sur RTL où la prouesse est d’éviter l’escalade. C’est pourquoi le ministre dénonce une pirouette au lieu de condamner cette pirouette ou encore rappelle mollement que le seul ultimatum était celui du 31 décembre fixé par les Six, sans menacer Téhéran qui serait ravi par l’escalade de nouvelles sanctions. Que faire | La seule solution serait d’aider les opposants au régime qui ont le soutien de tous les Iraniens. Mais les Occidentaux en particulier les Américains ne le font pas car leur objectif est une entente avec Téhéran : les Européens pour sauver les contrats en cours où l’on achète le pétrole au quart des prix du marché et les Américains pour accéder à l’Asie Centrale et contrôler les mollahs et les Pasdaran pour agiter les musulmans chinois de la très riche région de Xinjiang. En dehors de ces objectifs séparés, tous apprécient la nature particulière de ce régime car il divise la région à leur place, l’empêchant de se moderniser, l’inscrivant dans une logique de conflit très bonne pour les ventes d’armes, un commerce qui permet de récupérer l’argent versé pour le pétrole. Alors au lieu d’aider les opposants, on tourne le regard. En témoigne la seconde partie des propos de Kouchner où ce dernier a réduit l’opposition au régime à une « contestation à l’intérieur du clergé… sur la valeur religieuse du régime ». Mais étant donné que le french docteur humaniste sait qu’il raconte n’importe quoi et que le régime est surtout menacé par un peuple qui n’en peut plus, il a précisé que « le devenir du régime iranien » n’était « pas une affaire internationale, mais une affaire interne ». Obama a d’ailleurs répété la même chose hier. Il n’en allait pas de même en 1979 ! Mais à l’époque, l’Iran était dirigé par un homme en but à faire progresser cette région, la France avait alors estimé que le devenir du régime iranien la regardait. Les Iraniens que Kouchner a eu l’impudence de négliger dans son discours connaissent l’histoire de leur pays. Ils connaissent le rôle joué par la France dans la victoire de Khomeiny. Ils sont au courant de l’argent gagné par ce pays en Iran. Ils savent qu’encore une fois le problème ne vient pas des mollahs –ils sont ce qu’ils sont-, mais des Occidentaux qui les ont lâchés sur l’Iran et tentent de les garder avec toutes sortes d’excuses. Ces Iraniens seront un jour au pouvoir dans leur pays et alors ils préféreront signer des contrats avec des Chinois plutôt qu’avec des Occidentaux, en particulier les Français ; tout comme les Français ont eu longtemps la haine des boches [1].
article complémentaire :
| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |
| Mots Clefs | Décideurs : Kouchner |
| Mots Clefs | Histoire : Mohammad-Reza Shah (le shah) |
[1] Au regard, des relations exceptionnelles qui ont lié les deux pays, c’est bien dommage.
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