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Iran : « d’autres options » déjà vues !
28.11.2009

Téhéran avait très mal réagi à l’annonce de l’adoption prochaine d’une nouvelle résolution de l’AIEA contre son programme nucléaire alors que cette formalité était une manière de lui rappeler les soupçons sur son programme nucléaire sans alourdir les batteries de sanctions existantes. Avant l’adoption, il avait menacé de « réduire au minimum sa coopération avec l’AIEA » (synonyme d’un mouvement vers la sortie du TNP), mais après l’adoption, il a rejeté un retrait pour évoquer « d’autres options ». | Décodage d’un flou délibéré |



Au début de la semaine dernière, suite aux refus répétitifs des mollahs d’échanger leurs réserves d’uranium enrichi en Iran contre du combustible produit ailleurs, les Six devaient réagir. Etant donné qu’ils ont tous beaucoup d’intérêts économiques en Iran et que les Américains souhaitent parvenir à une entente, d’un commun accord, ils ont décidé de réagir par une action forte, mais pas de nature à renforcer les sanctions. Cette action « non punitive » et « diplomatique » (selon les E-U) a été de soumettre un projet de résolution au Conseil des Gouverneurs de l’AIEA sur la construction d’une seconde unité d’enrichissement en Iran.

Conformément à sa méthode de négociation, devant cette expression d’une complaisance, Téhéran a donné dans l’offensive en menaçant les Six et la direction de l’AIEA de « réduire encore plus sa coopération avec l’AIEA » si la résolution était adoptée, ce qui en l’état actuel des choses est synonyme d’une sortie du TNP, un rejet explicite de tout compromis avec les Etats-Unis, une sorte de déclaration de guerre !

Or, la résolution fut adoptée hier matin par une majorité des 2/3 (soit 25 voix sur 35) notamment parce que seuls 3 des 15 Non alignés qui siègent au Conseil des gouverneurs ont soutenu les mollahs, les autres qui évoluent désormais dans le sillage des Etats-Unis se sont abstenus.

On aurait alors dû assister à un geste diplomatique fort de Téhéran, mais il n’en fut rien. Ceci est très représentatif des mollahs : ils fonctionnent aux bluffs ! En l’occurrence, comme toujours, l’objet du bluff (retrait du TNP) était d’insinuer un possible refus définitif de tout compromis pour amplifier la crise afin que par la peur d’une nouvelle guerre, les clients européens du pétrole du Golfe Persique incitent les Etats-Unis à capituler.

Cette fois encore, le bluff a fait plouf puisque Washington n’a pas capitulé. Téhéran qui prévoyait cet échec avait préparé un nouveau bluff. Il a fleuri sous la forme d’une réponse ambiguë : le choix « d’autres options », réponse accompagnée d’insinuations d’un éventuel enrichissement au niveau de 20% en Iran, mais sans aucune explicitation afin de préserver le flou nécessaire pour assurer la charge anxiogène des propos.

Cependant, fidèle à sa méthode qui consiste à prendre un air innocent, Téhéran a assorti ce nouveau bluff d’une précision de son ministère des affaires étrangères : il ne serait absolument « pas question de sortir du TNP » et ce malgré les provocations de l’AIEA comme cette « résolution théâtrale » !

Ces autres options de Téhéran sont donc du déjà-vu. Il en sera de même tant que ses adversaires continueront à aménager des conditions préférentielles pour lui éviter de nouvelles sanctions. Si l’on veut en finir avec cette crise, il faut surtout d’autres options du côté occidental.


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Pour en savoir + :
- Iran : Les Six encouragent le refus des mollahs
- (25 Novembre 2009)

| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |
| Mots Clefs | Nucléaire : Négociations sans fins (Manoeuvres dilatoires) |
| Mots Clefs | Nucléaire : Politique Nucléaire des mollahs |

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |

| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |