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Iran : Une investiture ouvertement contestée
04.08.2009

Le Guide suprême Ali Khamenei, a officiellement approuvé lundi la réélection de Mahmoud Ahmadinejad avant son investiture mercredi au Parlement. La cérémonie a été boycottée par Rafsandjani, Khatami, Moussavi et Mehdi Karroubi ainsi que les principales chaînes de la télévision publiques iraniennes, ce qui ne manquera pas de relancer le débat sur les divisions internes du régime.



On ne le dira jamais assez : le président de la république islamique d’Iran n’a aucun pouvoir. Il est l’exécutant des programmes politiques définis par le Conseil du Discernement de l’Intérêt du régime, organisme qui en 1988 a succédé au Conseil de la Révolution. Les pouvoirs du Conseil de Discernement dépassent même ceux du Guide puisque ce dernier doit les consulter avant chaque décision. Ce conseil est le véritable gouvernement du régime depuis 1988. Il a été créé par Rafsandjani pour lui-même dont il assurera la présidence à vie avec 20 autres membres à vie dont Moussavi et Karroubi (personnages qui font par ailleurs semblant d’être des politiciens sans recours face à Ahmadinejad).

De fait de leurs pouvoirs réels, ces personnages (Rafsandjani, Moussavi et Karroubi) n’avaient pas besoin de boycotter la cérémonie puisqu’ils avaient les moyens de l’empêcher le plus légalement possible. S’ils l’ont fait, c’est pour donner au régime les moyens de mettre délibérément en scène une fracture interne !

Pour être plus précis, le régime veut évoquer l’existence d’un débat interne sur la légitimité du président élu. L’objet de cette contestation de la légitimité d’Ahmadinejad est la possibilité de contester de manière démocratique toutes ses futures décisions notamment un éventuel compromis sur le nucléaire, compromis cédé par le régime sous la pression de nouvelles sanctions notamment pétrolières. Pour simplifier, le régime acceptera d’abord un compromis pour obtenir une suspension des sanctions avant de remettre en cause l’accord au nom d’une absence de légitimité du président élu.

C’est dans le but d’expliquer cette perte de légitimité que le régime a lancé son projet de contestation (par Moussavi) des résultats de l’élection, mais l’opération a dérapé car le peuple est descendu dans la rue non pour soutenir Moussavi contre Ahmadinejad dans le sens des attentes du régime, mais pour scander des slogans inattendus et hostiles au régime. Au dernier rassemblement (ce 30 Juillet), les Iraniens ont enfin crié leur rejet du modèle islamique.

Le présent boycott surmédiatisé des vrais responsables du régime est aussi une manière d’accaparer les médias occidentaux afin qu’ils ne s’intéressent pas à cette contestation populaire et anti-régime. Le régime fait beaucoup de bruit autour d’Ahmadinejad pour cacher sa vraie faiblesse : une perte de légitimité qui sera synonyme d’une fuite certaine des investisseurs.


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