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Iran : Coville et Tellier, nouveaux lobbies pro-mollahs
25.05.2007

Gilles Anquetil du Nouvel Observateur a consulté deux « spécialistes de l’Iran » qui se sont affrontés sur la nature du régime islamique et la poussée des revendications démocratiques, sur fond de crise du nucléaire. Gilles Anquetil est un nom connu, grand fan de Khomeiny, il a été pour beaucoup dans sa publicité en France. Ce musulman converti intégriste mais de gauche a été dignement récompensé par le vieux mollah qui l’autorisa à être du voyage quand il quitta la France pour aller détruire l’Iran.



Anquetil est resté un agent de propagande des mollahs et change régulièrement selon les besoins du régime des mollahs ; ainsi sous Khomeiny, il fut Khomeyniste, puis sous Rafsandjani il devint pro-Rafsandjani et par la suite Khatamiste, et il demeure avec son fils, l’un des plus actifs diffuseurs de la théorie de la réformabilité du régime. Dans cet article, il a fait appel à deux personnages que nous connaissons bien : Frédéric Tellier et Thierry Coville.

Thierry Coville est un « économiste qui étudie le régime des mollahs » et ses conclusions sont invariablement pro-régime. Il a collaboré avec Ali Rastbeen, l’un des responsables du lobbying universitaire des mollahs en France. Quand en août 2006, le régime a ressenti les premières baisses d’investissement, c’est à Coville et ses semblables qu’il fit appel et tous concoctèrent alors de savoureuses études sur la santé économique du régime des mollahs et l’attractivité de ce marché pour les investisseurs Français. Ces rapports ont été publiés dans le fameux JOURNAL D’IRAN, dans son numéro de Septembre 2006, sous le titre évocateur de : Quel Avenir pour l’économie iranienne ?

Dans ce fascicule confidentiel réservé aux entrepreneurs naïfs, différents personnages ont écrit des articles élogieux susceptibles de doper les investissements en Iran : dans le tas, l’article écrit par Thierry Coville est un exemple de mauvaise foi à toute épreuve. Coville évoque les points négatifs, mais les tempère avec des indices ou chiffres complètement faux et invérifiables pour la bonne raison qu’au même moment le régime des mollahs a cessé de publier les chiffres de la banque centrale.

En fait par l’intermédiaire du JOURNAL D’IRAN (IERSI), des personnages comme Thierry Coville se chargent de diffuser en France des informations sans fondement. Ainsi en Septembre 2006, alors que tout va mal, Coville a écrit : « Au total, il ne faut pas avoir un discours trop alarmiste sur la situation économique iranienne car, comme on l’a vu, du fait du niveau des recettes pétrolières, les fondamentaux sont très bons ».

A ce titre, ajoutons que Coville écartait tout risque d’embargo et ne prévoyait pas l’actuelle hausse des coups d’exploitations qui handicapent actuellement les exportations. Par ailleurs, par des formulations alambiquées, il avait dissimulé la tendance des mollahs à gonfler leurs recettes pétrolières. En réalité les connaissances de Coville sont limitées et sa capacité de prévision nulle. En revanche, il utilise ses expertises fumeuses pour faire du lobbying politique ou justifier la complaisance envers le régime sur son dossier nucléaire : ainsi dans son inoubliable article sur la situation économique en Iran, Coville se disait favorable à un règlement progressif du dossier du nucléaire.

Ce qui veut dire : chers investisseurs français, investissez lourdement chez mes amis les mollahs et après devenez nos alliés pour empêcher que la France n’adopte pas des sanctions contre vos intérêts en Iran.

Aujourd’hui tout va de travers, Coville n’a pas convaincu les entrepreneurs, mais il revient avec un discours réadapté pour les besoins actuels du régime des mollahs. A présent que les revenus pétroliers vont s’écrouler, Coville les rend coupable de la défaite économique des mollahs !

C’est un vrai discours de lobbyiste : Ce ne sont pas les sanctions qui affaiblissent l’Iran mais ses revenus pétroliers ! En fait le régime ne veut pas avouer sa vulnérabilité et il passe le message via son lobbyiste. Ce message est livré dans ce débat un peu lourd et confus. De son côté, l’autre expert a tenté de passer d’autres messages (plus politisés). Les deux discours se complètent.

L’autre expert est Frédéric Tellier qui brilla en 2006 par ses interventions en faveur d’un dialogue avec Rafsandjani. Il s’est recyclé en adversaire de Rafsandjani et cette théorie de dialogue qui fut la sienne.

Mais ce que vous ignorez est que ce qu’il propose fait également partie d’une ligne politique défendue encore par le régime des mollahs. Cette ligne est un retour aux acquis de la révolution constitutionnaliste de 1906 et à gouvernement de type Mossadegh.

En réalité, cette constitution peu lue est totalement fondée sur l’application la plus stricte de la Charia. Elle fut appliquée par les Qadjar et les seuls qui ne l’appliquèrent pas furent les Pahlavi. Ce refus d’application de la constitution islamique de 1906 a permis aux Pahlavi de moderniser l’Iran, instaurer la laïcité dans l’enseignement et le code pénal et finalement émanciper la femme iranienne.

Mossadegh et son disciple Bakhtiar ont été de fervents partisans de l’application de cette constitution islamique voir islamiste. Désormais, Frédéric Tellier, l’ex-partisan de Rafsandjani, milite pour la restauration de la démocratie grâce à une constitution en tout point conforme aux attentes des mollahs. Dans cette entreprise de « brouillage », Tellier se fait aider par un certain Ramin Kamrane, tantôt économiste, tantôt sociologue, parfois historien...

Le débat entre Thierry Coville et Frédéric Tellier est un jeu de rôle car les deux accréditent le thème de la légitimité des « opposants internes » et l’existence d’un champs d’activité politique pour cette fausse opposition. Ce double thème est essentiel pour le régime des mollahs car il laisse entendre que le régime a une certaine souplesse : recyclage de l’idée défaillante de réformabilité.

Bel exemple d’une désinformation formatée pour séduire une Gauche française échaudée par l’uniformité des réponses iraniennes face aux défis extérieurs comme le nucléaire. La cible principale des lobbyistes du régime est la Gauche : il faut l’empêcher de voir les défauts du régime des mollahs et l’empêcher de poser des questions. Ceci est un lobbying subtil pour rééducation mentale.

Point important : cette constitution de 1906 dont parle Tellier (le socialiste) et Kamrane (le républicain) est une constitution monarchique, mais les monarchistes fidèles à l’expérience moderniste des Pahlavi n’en veulent pas : les seuls qui en veulent sont les mollahs et leurs amis, les faux opposants.

Il serait enfin intéressant que la cible de ce lobbying, les hommes et femmes de la gauche en occident, s’intéressent à la vraie histoire de la révolution et peut-être qu’ils oublient les étiquettes et reconnaissent en certains monarchistes iraniens des dignes défenseurs de leurs valeurs républicaines.

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| Mots Clefs | Décideurs : Analystes & Experts |

| Mots Clefs | Institutions : Démocratie Islamique |

| Mots Clefs | Resistance : Lobby pro-mollahs en France et ailleurs ! |

| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |