Mojtahed Zadeh affirme que : « l’attitude de l’Iran dans le dossier des marins britanniques puis leur libération a démontré que dans le cas où l’Occident se comporte de manière intelligente, le dossier nucléaire pourrait aussi aboutir à une solution éclatante. »

« Le cas des Marins a démontré que si l’Occident renonçait à sa position menaçante pour recourir à un respect mutuel et à la voie de la diplomatie, il pourrait résoudre tous les problèmes avec l’Iran dont le litige sur l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. » Notons qu’en bon petit soldat de lobbying, il n’oublie pas de préciser que le nucléaire iranien est à des fins pacifiques.

Le cas de Mojtahed Zadeh est intéressant car il se présente comme un expert mais il ne délivre que les positions de Téhéran et son avis est une relecture du problème suivie d’une restitution des faits avec des mots choisis selon les convenances de Téhéran. Ainsi, au lieu d’évoquer le refus de Téhéran de suspendre l’enrichissement, il évoque le manque de respect des occidentaux à l’égard des demandes pacifiques de Téhéran.

Le lobbyiste universitaire anglo-iranien va même plus loin : « Aujourd’hui tous devraient se rappeler que le sujet de l’exploitation de la technologie nucléaire par la République Islamique est, tout comme le cas des Marins, une question technique, qui ne doit pas avoir de connotation politique, qui en ferait un sujet plus grave pour le monde. »

En d’autres termes, Mojtahed Zadeh laisse entendre que l’occident pourrait courir un grave danger, s’il décidait de politiser l’affaire : c’est-à-dire s’il maintenait son règlement au Conseil de Sécurité au lieu de privilégier « une négociation ». Cette formulation renvoie à la nécessité pour les mollahs d’obtenir la tenue d’une négociation bilatérale (exclusivement) avec les Etats-Unis.

Au passage, notre expert réduit la prise d’otages des marins britanniques à un « litige technique » (la pénétration des marins dans les eaux iraniennes). Mais le cœur de son raisonnement est ailleurs, c’est à dire suggérer la tenue de négociations bilatérales avec la partie adverse qu’il ne nomme pas.

Mojtahed Zadeh précise sa pensée : l’Occident a essayé par tous les moyens d’impliquer le reste des pays dans le dossier nucléaire iranien ! Selon lui, l’Occident, c’est-à-dire l’Amérique, « doit s’inspirer du traitement sage des mollahs dans le règlement du dossier des marins Britanniques ». Habilement, du sujet de la prise d’otage, nous voilà passé au « dossier des marins ». L’aspect crapuleux de l’affaire est gommé et il qualifie les preneurs d’otages de sages.

Selon lui cette sagesse a permis de restaurer l’image de l’Iran faussement enlaidie par l’Occident et permis de faire comprendre que les mollahs étaient de parfaits gentlemen. La technique de Mojtahed Zadeh est de remplacer certains mots par d’autres :
 ne pas dire prise d’otages mais dossier des marins,
 ne pas dire crise nucléaire mais litige technique,
 ne pas dire résolution de l’ONU mais manque de respect à l’égard du contrevenant, et finalement,
 ne pas dire régime islamiste des mollahs mais IRAN.

Cette technique est efficace et commune à l’ensemble des lobbyistes qui militent en faveur de l’ouverture d’un dialogue avec les mollahs. Ces lobbyistes ont largement contribué à modifier les terminologies utilisées par la presse occidentale. Même s’ils ne réussisent pas à influer sur les cercles de décision ; ils ont réussi à imposer le vocabulaire qui pourrait le faire à leur place.

Ce « lobby dialoguiste » a aussi des membres occidentaux célèbres dans leur pays ou au niveau international, vous pouvez également les croiser à notre rubrique Bonnet d’âne.

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