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Iran : La semaine en images n°373
Lausanne déjà caduque !

18.04.2015


Nouveau Résumé Historique (écrit le 16.04.2015)
+ Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux dont les Bakhtiaris, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable Guerre d’Usure Economique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Amplification des problèmes & Fausse(s) modération(s) (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux.

Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence de la république qui est un poste sans réels pouvoirs. Il a confié ce poste à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington. Rafsandjani (maître du jeu via le CDIR) a aussi établi des Alliances diplomatiques avec les Européens via la vente du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions.

Selon la volonté de Rafsandjani, le régime a cependant continué ses activités terroristes, sous la direction d’un certain Rohani, pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Le régime s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et tenir tête à Washington. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique.

Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani d’engager Washington dans la voie de l’apaisement et ainsi obtenir la fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et la vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés.

En 2005, Rafsandjani, pressé par ses rivaux, est revenu, via un autre ex-collaborateur, Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir de faire reculer Washington ou gagner le soutien de la Russie et de la Chine, pour entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghai afin d’avoir plus d’aisance dans ses marchandages avec Washington. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, ont refusé l’adhésion à l’OCS et ont même soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs.

Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime ruiné par les mauvaises politiques clientélistes de Rafsandjani s’est vite retrouvé en difficulté pour ses approvisionnements : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Gestions de la Crise / Crises des Gestionnaires| En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Ses dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas survivre, ils devaient fuir. Leur priorité a changé : Obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ ou l’IMMUNITÉ de la part de Washington pour fuir sans craindre des poursuites pour leurs crimes passé.

Clashs internes et Plans d’urgence | Rafsandjani a écarté Ali Larijani de la direction des négociations nucléaires pour privilégier ses propres chances d’obtenir les meilleures s de sécurité possibles. Ali Larijani a divulgué, par un tiers, la corruption de membres du CDIR et du clergé pour les renverser et avoir les mains libres pour marchander les meilleures s pour lui-même. Rafsandjani a neutralisé la menace en éliminant les proches de Larijani. Puis en 2009, pour s’éviter d’autres fronde internes, avec l’aide des Britanniques (BBC), il a tenté (encore) de sauver le régime par une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions. Mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a continué en tentant une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont alors paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains suite à un deal secret entre les dirigeants et Washington.. Le régime s’est retrouvé avec un risque de banqueroute financière avec cette ENVIE (sans cesse grandissante et confirmée) DE FUITE DES NANTIS RIPOUX AVEC LEURS CAPITAUX.

Changement de Monture pendant la course | En 2012, Rafsandjani a lâché les Britanniques pour marchander avec Washington à propos de son rôle avéré dans l’attentat d’Amia, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains, il est revenu vers les Britanniques, ils lui ont concocté le projet de Déviation du Régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Le peuple et les jeunes Pasdaran dissidents ont refusé ce projet opportuniste. Le projet de Déviation ne pouvait pas être continué.

Le « choix » de Rohani | Les chefs du clergé ont invalidé la candidature de Rafsandjani aux présidentielles rompant de facto leur lien historique (vieux de 170 ans) avec les Britanniques. Ils ont mis en avant son adjoint Rohani pour mener une synthèse des politiques précédentes combinant un bras de fer avec Washington (via le chantage nucléaire), la drague pétrolière des Européens, des Chinois et des Russes, et enfin, un soutien détendu à l’opposition interne faussement démocratique pour pouvoir à tout moment piloter un transfert de pouvoirs via une fausse révolution de couleur vers Washington (en cas d’un deal) ou encore pour amortir la chute du régime (en cas d’un soulèvement populaire).

Mais ce choix de retour aux solutions ratées du passé a amplifié les craintes des éléments insolvables des Pasdaran et des affairistes paniqués du régime. Rohani, le représentant du clergé, a eu également du mal à trouver des alliés pour former un gouvernement. Il a dû s’allier au Clan des Frères Larijani qui contrôle les pouvoirs judiciaire et législatif contrer l’hostilité des chefs Pasdaran. Mais il n’a accordé aucune place aux Larijani à la table des marchandages avec Washington, ils ont commencé à le dénigrer. Il est vite apparu que Rohani n’était pas assez bon pour réussir sa mission de mettre mal à l’aise Washington et obtenir les garanties nécessaires à ses patrons du clergé pour quitter sans crainte le pays qui les rejette. Les tensions et les ruptures internes se sont amplifiées. En moins de 6 mois après l’arrivée de Rohani, le système est devenu très instable.

Washington qui a besoin d’un Iran islamique a alors proposé le GEL des SANCTIONS pour calmer l’ambiance et engager le régime entier dans un plan d’apaisement réciproque. L’Angleterre et la Russie ont contré ce plan d’arrangement en exigeant une coopération nucléaire très stricte de la part des mollahs marchandeurs dans un cadre officiel nommé l’Accord de Genève.

Rohani a accepté avec l’idée d’alléger les sanctions et pouvoir relancer le bras de fer en remettant en cause ses engagements, mais il n’es pas pas parvenu. Les sanctions ont persisté. Les pénuries se sont amplifiées. Les Bazaris ont préféré d’arrêter le travail. Les grèves ouvrières et les manifestations d’agriculteurs se sont aussi multipliées. Au même moment, les filles iraniennes se sont mises à se dévoiler en public. L’absence de répression a confirmé le manque de policiers et de Pasdaran fidèles. On a alors assisté à des boycotts unanimes d’événements officiels et religieux très importants comme la naissance, la mort ou le début du Califat de Mahomet.Le nombre des hauts responsables fidèles est passé de 500 à 60 personnes.

Sous l’effet de la panique, Rohani et le clergé ont à maintes reprises tenté de relancer le Mouvement Vert avec des leaders inédits car il ne trouvait pas de volontaires pour ces projets voués d’avance à l’échec !

Washington a mis en route une révolution en couleur en complicité avec les mollahs, avec l’idée de les recycler de facto en démocrates et pouvoir leur accorder les garanties de sécurité qu’ils souhaitent, mais le peuple n’a pas adhéré au projet.

Washington a alors accordé un nouveau délai de 7 mois au régime islamique puis il a tenté de les recycler en démocrates en les aidant à organiser une conférence onusienne contre la violence et l’extrémisme ! Mais les chefs Pasdaran et les Larijani, exclus de ce processus, ont saboté le projet. La bourse a chuté de plus de 80% !

Les mollahs, les Chefs Pasdaran et les Larijani ont réalisé l’urgence d’un deal Ils se sont alors unis pour une révolution en couleur pro-US avec leur pion l’avocate Sotoudeh et ceux de Washington comme le vieux Maleki. Mais il était trop tard : les faux opposants internes se sont aussi gardés de participer à cette opération impopulaire. Le régime s’est retrouvé sans joker politique.

La coalition Clergé-Pasdaran-Larijani a alors tenté de provoquer une escalade bénéfique à leur intérêt de faire vibrer l’Arc chiite, puis par l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais leurs alliés régionaux à savoir la Syrie et le Hezbollah n’ont pas suivi ! Et la France a zappé tout représailles grâce à la tour de passe-passe Je suis Charlie ! Le régime s’est retrouvé sans son joker tactique du terrorisme.

La coalition des 3 a explosé. Ali Larijani a encore attaqué Rohani sur son bilan pour lui ravir sa place. Les chefs Pasdaran se sont attaqués au clergé en dénigrant le Guide via leur faux opposant Nourizad, mais Washington n’a pas suivi ! La bourse a encore chuté, l’exode des capitaux s’accélérait !

Les ouvriers iraniens qui font les frais de cette crise ont enfin décidé de manifester contre le régime. Les chefs Pasdaran n’ont pu réprimer cette contestation car ils manque de troupes. La contestation générale s’est aussi amplifiée tout comme les boycotts de grands événements religieux.

Rohani a baissé le prix du gaz à 1/60e du prix mondial pour attirer les investisseurs Européens et exploser le groupe 5+1. La Russie a menacé les Européens d’arrêter ses livraisons de gaz ! Washington a menacé de cesser sa complaisance en matière d’application des sanctions. Le projet n’a pas abouti ! Le régime ne disposait plus de son joker énergétique.

Les derniers serviteurs du régime ont réalisé qu’il était condamné : ils ont unanimement boycotté le 36e anniversaire de la révolution islamique.

Dans la foulée, ce constat de faiblesse a été confirmé par l’incapacité des dirigeants à empêcher la manifestation 60,000 instituteurs iraniens dans tout le pays à l’appel d’un syndicat clandestin et hostile au régime ! Les nantis du régime ont perdu tout espoir. ils se sont encore mis à vendre leurs actions pour acheter des dollars et fuir. Selon nos estimations, le régime s’est retrouvé entre 6 à 12 mois de son effondrement financier .

Washington a alors intensifié ses efforts pour un deal ou la dé-diabolisation des mollahs (par un rôle ultra-positif en Irak contre Daesh) afin de baisser ses sanctions car il a besoin d’un régime islamique aux abords de l’Asie Centrale...

Les intérêts des autres pays des 5+1, alliés économiques des mollahs, étaient en danger. Ils devaient se positionner contre le deal. La Russie et la Chine, plus proches des mollahs que de Washington ont fait pression sur les mollahs en leur refusant leurs aides financières et technologiques. La France, l’Allemagne et l’Angleterre, alliés à Washington, ont rejeté tout deal au prétexte de la faiblesse du deal proposé par Washington !


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La semaine dernière, les mollahs, bien mal en point après ces échecs et ses fractures, étaient en pleine négociation avec Washington et les autres grandes puissances pour la suite à donner au processus de Genève. Washington voulait une capitulation ou du moins un deal pour alléger les sanctions éviter la chute du régime islamique utile à ses projets. Il a tenté de s’imposer par l’intimidation notamment par l’intervention de son allié saoudien au Yémen. Les Anglais ont volé la maîtrise de ce conflit aux Américains en imposant leur allié égyptien comme le chef d’une armée arabe anti-islamisme. Les autres grandes puissances ont enfermé les mollahs dans un nouveau processus d’engagement nucléaire sur une très longue période pour neutraliser ce deal sur une très longue période.

Les représentants du régime ont rapidement remis en cause les engagements pris à Lausanne pour provoquer une escalade bénéfique à leurs intérêts, mais Washington a esquivé la confrontation tout en publiant un fact sheet pour rappeler aux mollahs leurs engagements. Les mollahs et leurs sbires ont redoublé d’efforts sans parvenir à l’escalade souhaitée.


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Cette semaine, le régime, bien mal en point après cet échec, devait reprendre ses efforts pour réussir au plus vite avant qu’un nouveau crash et surtout une nouvelle ruée vers le dollar ne l’emportent. Vers la fin de la semaine, le régime devait aussi célébrer la journée dédiée à son programme nucléaire, puis l’anniversaire de Khomeiny. L’absence de mobilisation pour ses anniversaires pouvait être un facteur de crise. Le régime devait avancer sans chuter par la faute d’une crise interne soudaine.

Voici le récit en images d’une semaine exaspérante pour les mollahs car ils n’ont pas réussi leur pari difficile et ont eu ce qu’ils voulaient fuir : panique, crise, déprime, boycott des événements importants...

cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le jeudi 16 avril 2015 via la chaîne indépendante NEDA-TV. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur la page Facebook de NEDA-TV et sous peu à la section iranienne d’Iran-Resist.



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La semaine dernière (27 mars - 3 avril 2015 / 7-14 Farvardin 1394), Il y a une semaine, les dirigeants du régime exsangue et impopulaire des mollahs entraient malgré eux dans la phase finale du dernier sursis obtenu dans le cadre l’accord de Genève. Ils n’avaient accompli aucun de leurs engagements car leur objectif premier était d’utiliser l’Accord pour provoquer une grande crise régionale sur le thème de la prolifération et obtenir la capitulation des Américains ou un deal basé sur leur sécurisée de l’Iran.

Mais Washington ne peut avoir un avenir en Iran s’il accorde des garanties aux mollahs & co. Il a joué la carte de l’intimidation par une attaque saoudienne « anti-chiites » (au Yémen). Par ailleurs, il a oeuvré pour la dé-diabolisation du nucléaire iranien pour engager les mollahs dans le dialogue et l’apaisement afin d’ouvrir le système, d’y introduire ses pions sans contrepartie) et grâce à eux intriguer de l’intérieur pour détruire le système de l’intérieur (comme jadis en Iran en 1979).

Les autres grandes puissances, partenaires économiques des mollahs et de fait hostiles à un rapprochement entre ces derniers et Washington, ont cru perdre définitivement l’Iran (le marché pétrolier iranien) et par la suite l’Asie Centrale accessible depuis l’Iran. L’enjeu dépassait l’Iran. L’Angleterre qui règne en maître sur le marché pétrolier mondial depuis sa mainmise sur la région au début du siècle dernier a introduit son allié Egyptien Al Sissi au Yémen dans une posture résolument anti-islamiste et anti-mollahs, volant la vedette aux Saoudiens, et exposant le régime à la menace plus lourde d’une guerre (mondiale) dans le cadre de la lutte contre l’islamisme.

Washington (menacé de perdre ses objectifs) a alors multiplié les ouvertures vers les mollahs. Mais les autres grandes puissances ont neutralisé les ouvertures de Washington en proposant une levée progressive des sanctions en échange de l’adhésion du régime au protocole additionnel et sa soumission à une longue vérification de ses bases ou dossiers nucléaires, militaires et sécuritaires sur une durée d’au moins 15 ans. A l’approche de la date butoir, ils se sont rencontrés en privé puis la France, la Chine et la Russie ont quitté la table des négociations pour bloquer le processus sur leurs exigences et empêcher Washington de passer un deal séparé avec les mollahs !

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C’est ainsi que jeudi dernier, (02 Avril 2015-13 Farvardin 1394), le régime s’est retrouvé privé d’un deal avec Washington et de plus exposé à de nouvelles sanctions décidées par les autres puissances via le Conseil de Sécurité. Il a dû accepter les nouvelles exigences exprimées par les Européens en se disant qu’il pouvait comme après l’Accord de Genève tout remettre en cause pour provoquer une crise sur le thème de la prolifération et sauver sa peau. Il devait cependant faire au plus vite et bien car en acceptant le protocole additionnel, il devait sous peu ouvrir l’accès de ses archives militaires, sécuritaires et stratégiques (terroristes) à ses adversaires, leur offrant ses dossiers les plus accablants puis la tête de ses meilleurs éléments.

C’est pourquoi le principal négociateur et ministre des affaires étrangères Zarif s’est vite écarté de la déclaration commune en affirmant qu’il avait obtenu la reconnaissance du pacifisme du programme nucléaire iranien, ainsi que la fin immédiate de toutes les sanctions dès la finalisation de l’accord en juin prochain (c’est-à-dire sans les vérifications exigées par les Européens, les Russes et les Chinois).

La Maison-Blanche a riposté en publiant un Fact Sheet (note d’information) -sur les exigences- pour rappeler le texte imposé par ses rivaux mondiaux évoquant un gel progressif basé sur la vérification des engagements des mollahs. Kerry a aussi mis en avant la vérification,. Mais il n’y eut aucune punition officielle contre le régime. Ainsi malgré un ton ferme, Washington refusait admettre l’échec du processus, espérant parvenir à un deal lui permettant de réinvestir le système islamique qu’il a mis en place en 1979.

Les médias officiels du régime ont ignoré ce Fact Sheet. Le gouvernement a annoncé des rassemblements de joie en faveur de sa victoire pour montrer qu’il continuerait en se disant soutenu par le peuple ! Mais Washington n’a pas bougé.

Le rivaux des mollahs n’ont rien dit car ils étaient conscients qu’il n’y avait pas d’autres choix que l’escalade. Mais parmi eux, les chefs Pasdaran ont parlé via leur agence de presse (Fârs) de la version américaine de l’accord esquissé à Lausanne pour déstabiliser le clergé qui semblait en échec, préparant le terrain pour leur intervention afin de prendre le pouvoir et sans doute mener exactement la même politique dans leur propre intérêt.

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Vendredi (03 Avril 2015-14 Farvardin 1394) dernier jour de la semaine dernière, la direction cléricale du régime a continué le plan de provocation contre Washington par un sermon louant la victoire de ses négociateurs sur les sanctions. Mais Washington a esquivé la confrontation, laissant le régime piégé dans l’accord qu’il venait d’accepter. Rohani a convoqué les télévisions du régime pour annoncer la fin de toutes les sanctions adoptées contre le régime et son retour sur la scène mondiale !

Washington a insisté sur les vérifications et le gel progressif de certaines sanctions, mais n’a pas pris une position officiellement hostile aux mollahs, afin de laisser une chance à son projet de deal. Les chefs Pasdaran n’ont pas alors formulé de nouvelles critiques sur l’accord esquissé à Lausanne. Avec l’esquive de Washington, ils ne jugeaient pas le moment opportun pour entrer en jeu. Ali Larijani, qui se veut l’alternative à Rohani, était aussi resté muet : il attendait une réaction de Washington ou une crise interne pour réagir !

Une rude semaine attendait le gouvernement des mollahs car il devait accélérer ses efforts sans faire de faux pas ou provoquer des crises bénéficiant à ses rivaux.

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Samedi (04 Avril 2015-15 Farvardin 1394), le gouvernement a relancé son plan d’escalade tactique en annonçant sa victoire et la fin de toutes les sanctions dans tous ces journaux, surtout le quotidien anglophone, Tehran Times.



Les Chefs Pasdaran étaient restés dans la critique modérée en fustigeant dans Javan l’interprétation de Washington qui pouvait retarder l’Accord prévu en juin. Dans Ressalat (mission divine), ils montraient cependant les dents en rappelant aux mollahs leur propre argument de l’hostilité affichée du Guide (le clergé) à un tout accord en deux étapes. Enfin dans Vatan Emrouz (patrie aujourd’hui), ils énuméraient les exigences des 5+1 pour avoir de quoi déstabiliser le gouvernement Rohani si ce dernier était franchement attaqué et l’échéance finale se mettait à avancer à grands pas.



Rafsandjani, qui les semaines dernières jouait au dissident, s’est aligné cette fois sur la position bien inconfortable du gouvernement du clergé car Abrar (références) se félicitait de la reconnaissance du programme nucléaire iranienne. Arman (objectif) parlait de la Finesse de Rohani en référence au mot Zarif qui signifie « fin » ! Ebtekar (innovation) utilisait un proverbe iranien : Une bonne année commence par un bon début ! Le titre nous a paru un peu moqueur vu l’insuccès prévisible de Rohani !



Par ailleurs, via le site ILNA dédié aux ouvriers, Rafsandjani parlait des malheurs des ouvriers de la pétrochimie de Hamedan virés sans solde en ce début de l’année. Il n’était donc pas devenu un grand adepte du gouvernement. Il faisait semblant de le soutenir tout en gardant un pied dans la dissidence. Il y avait deux pistes possibles : Rafsandjani entendait obtenir le soutien du clergé pour libérer son fils Mehdi condamné pour corruption par les rivaux du clergé (les frères Larijani et les chefs Pasdaran). En parallèle, il encourageait Rohani à continuer un plan voué à l’échec pour accélérer sa chute et s’offrir une occasion de se poser en sauveur ou en dissident. Le gouvernement avançait de fait seul et sans vértiable allié dans ses projets contre Washington.

Les médias occidentaux ont alors annoncé que Marie Harf, la prote-parole du Département d’Etat, avait insisté sur l’engagement vérifiable du régime avant le début de la suppression progressive de sanctions. Washington n’entendait pas reculer et restait dans une opposition froide évitant prudemment l’escalade souhaitée par le régime. En parallèle la chaîne à vocation financière CNBC a tenté d’amadouer les mollahs en affirmant que les investisseurs américains attendaient un accord pour s’engager sur le marché iranien.

Les dirigeants et leurs rivaux n’ont rien dit car tous redoutent l’ouverture du pays et l’arrivée des pions américains susceptibles de détruire le système de l’intérieur.

Le dollar a alors augmenté : les nantis paniqués avaient envie de quitter le pays et le régime qui semblait pétrifié ! La bourse affichait cependant une forte ruée sur l’achat et le gouvernement parlait des effets positifs de sa victoire sur Washington !

Mais ceci étant faux et le dollar étant en hausse, nous avons regardé les données boursières avec plus de minutie et avons constaté une manipulation incroyable. Les raffineurs, qui avaient récemment mis le régime en difficulté par la vente massive de leurs actions, avaient été transférés sur le marché opaque du gré au gré de Hors Bourse (Over The Counter) où les institutionnels peuvent acheter les actions en vente sans que l’offre toujours plus grande et effrénée ne puisse entraîner le marché et son indice vers le bas !

Ce samedi soi-disant d’Euphorie, 43% des transactions d’un montant 97 milliards tomans (équivalant à 30 millions de dollars) étaient réalisées sur ce marché parallèle et opaque ! Le régime avait donc financé l’achat de 30 millions dollars pour ses paniqués désireux de quitter le pays !

La bourse vidée de l’agitation négative de ses super-paniqués avait été par ailleurs calmée par l’arrêt d’une demi-douzaine de grandes entreprises en difficulté puis investie à 90% par les actionnaires institutionnels avec des transactions non réglementaires (3 fois le seuil autorisé) pour écraser l’effet négatif des ventes de vrais actionnaires. Après ces manipulations, la bourse avait fini sur un résultat magnifique de +2099 points qui ne voulait rien dire car elle représentait des spéculations factices et sans intérêt.

Le seul chiffre digne d’intérêt était la valeur des transactions sur le marché Hors Bourse ou OTC soit 97 milliards tomans qui indiquait une capacité d’achat de 30 millions dollars au Bazar, ce qui expliquait la petite hausse de 4% du prix du billet vers de 3100 tomans à 3250 tomans en ce jour.

Le gouvernement se mentait alors qu’il avait baissé les bras face à ses super nantis paniqués et perdait ses réserves en devises qui sont de plus en restreintes sous l’effet des sanctions.

Ali Larijani a esquissé un retour à son opposition active en critiquant l’action du ministre logement par rapport aux hausses des loyers, un bon prétexte efficace car le phénomène est en expansion parce que dû à l’envie de vente des super-nantis qui ont besoin de leurs avoirs pour fuir le pays.

Par ailleurs, Keyhan, la porte-parole des ripoux affairistes en panique, a vivement critiqué l’accord esquissé à Lausanne en se moquant de Rohani : « Voici son accord win-win... le nucléaire s’en va et les sanctions restent ! » Aucun dirigeant n’a répondu. On pouvait être certain que les nantis paniqués seraient encore nombreux dimanche sur la marché OTC pour récolter de l’argent et acheter des dollars afin de préparer leur fuite.

Le ministre des affaires étrangères allemand Steinmeier a aussi amplifié cette envie de fuite en insistant dans une interview à une télévision israélienne sur la vérification des engagement nucléaire du régime.

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Dimanche (05 Avril 2015-16 Farvardin 1394), le gouvernement en difficulté devait réussir. A la une de son organe officiel, IRAN, il a continué à annoncer la fin des sanctions. Pour montrer son « retour » dans le monde, il a aussi annoncé l’autorisation d’entrée des femmes dans les stades ! Il a aussi nié ses problèmes ou les sanctions à venir en évoquant aussi la joie des boursiers ! Il a aussi annoncé une forte hausse de salaires pour les instituteurs en colère sans prendre en compte des demandes similaires dans les autres secteurs et son incapacité à assurer l’approvisionnement des marchés ! Par ailleurs, dans Tehran Times, il s’est donné pleinement à la provocation en insistant sur sa victoire grâce à lumière intellectuelle du Guide suprême de la révolution islamique (engagé dans la lutte contre l’Amérique) !


Les Chefs Pasdaran n’étaient plus d’accord pour laisser faire le gouvernement car dans Ressalat (mission divine), un expert affirmait que l’accord de Lausanne n’avait rien à voir avec les négociations à une étape exigée par le guide pour obtenir l’annulation de toutes les sanctions. Mais les chefs Pasdaran eux-mêmes restaient silencieux. Ils espéraient encore un succès. Par ailleurs dans Hemayat (protection), ils se présentaient comme des champions de la lutte contre la prédation foncière (thème utilisé par le clergé contre eux) pour se protéger d’une punition sur ce thème et aussi pour assurer leur soutien aux Larijani pour l’utilisation de ce thème contre le clergé. On était dans une logique d’avertissement voire d’intimidation !


Rafsandjani était toujours dans le rôle d’ami béat en affirmant via Abrar que Washington était ravi par l’Accord obtenu (sous-entendu la fin de toutes les sanctions) ! Mais via Abrar (Eco), il évoquait l’attente des investisseurs étrangers, semant la trouble sous le couvert de l’amitié ! Dans les pages internes d’Arman, il était plus ouvertement dans une posture critique en publiant la liste des graves problèmes économiques du pays depuis l’arrivée de Rohani ! Enfin, via ILNA, il évoquait les problèmes des ouvriers de l’usine de construction de tracteurs...


Rafsandjani n’avait pas eu de soutien pour son fils et passait une partie de ses forces médiatiques dans l’opposition au gouvernement. Avec les critiques des Pasdaran et la baisse du soutien (intéressé) de Rafsandjani, le gouvernement était encore plus isolé que la veille.

Londres a rué dans les brancardes du régime en annonçant qu’il n’y avait aucun calendrier pour la suppression des sanctions et l’accord même finalisé n’aurait de ce fait aucune incidence ou effet sur l’économie du régime ! Par ailleurs Londres a évoqué des conditions difficiles pour des prisonniers kurdes (proches de Washington) pour bloquer la possibilité d’une nouvelle ouverture du côté de Washington !

La panique interne est montée d’un cran ! La bourse devait en pâtir, mais le régime a annoncé une plus grande euphorie que la veille à +2426 points, mais on a vite compris qu’il appliquait la recette de la veille : les gêneurs maintenues sur le marché gré au gré et une forte intervention avec les actionnaires institutionnels à la bourse vidée de ses paniqués. Pour plus d’efficacité, la direction de la bourse procédé à une majorité de d’achats massifs par les institutionnels. Cette fois, elle a aussi arrêté sur le marché de gré au gré la vente d’actions d’entreprises trop en vente !

Le volume de la vente sur ce marché a atteint tout de même 153 milliards tomans permettant aux nantis paniqués d’acquérir 47 millions dollars au Bazar (soit une hausse de 50% par rapport à la veille) ! Le dollar est reparti en hausse, mais à un taux plus faible : le régime avait augmenté son offre pour limiter la hausse du taux de dollar qui en soi est un facteur de panique ! En d’autres termes, le régime vidait ses précieuses réserves de dollars pour sauver la face et éviter une plus grosse panique débouchant sur une plus grosse perte !

Les chefs Pasdaran très en danger, si le régime tombe, ont fustigé via le Bassidj universitaire la visite prévue mardi par Erdogan (messager de Washington), proposant de facto une escalade par ce biais ! Le gouvernement en difficulté n’a pas renoncé à la visite en espérant des contrats comme Washington lui en accorde en temps de difficulté pour éviter la chute de l’islamisme en Iran.

Les chefs Pasdaran ont riposté en rejetant via le Conseil de Sécurité du régime le projet d’accès des femmes dans les stades pour montrer au gouvernement qu’ils pouvaient être un obstacle à sa propagande. Ils ont aussi annoncé des antennes de brouillage sur les prison pour perturber les mises en scène de la fausse opposition interne depuis ces lieux. Ils ont enfin organisé une conférence avec du chat online sur le vrai accord à Lausanne avec comme conclusion la demande provocatrice d’exiger un moyen de vérifier la fiabilité de Washington pour faire partie des inspecteurs de l’AIEA !


Ali Larijani a aussi annoncé une loi de construction obligatoire de Mosquées dans tous les parcs et jardins pour se poser en super islamiste. Puis il a convoqué Zarif laissant entrevoir la possibilité de lui retirer son vote de confiance !

La panique financière et le choix du régime de vider ses réserves pour satisfaire les paniqués avaient donc provoqué une forte panique politique.

Zarif s’est rendu au Parlement avec Salehi, ex-négociateur avec les 5+1 et actuel directeur (politique) du programme nucléaire du régime. Zarif a rassuré Larijani sur la poursuite du bras (au lieu d’un deal via la Turquie) en relançant en direct l’escalade par l’affirmation qu’il refusait officiellement l’installation de caméras sur les sites nucléaires du régime, réduisant à zéro la coopération avec l’AIEA ! Vu la gravité de la situation financière du régime, Salehi a ajouté une couche en affirmant que Washington avait négocié (au lieu de frapper) car il n’avait pas la force de contenir la puissance et le potentiel nucléaire très élevé du régime !

Washington a esquivé par une demi-menace en affirmant que le Congrès attendait les arguments pour être convaincu (ou pas).

Zarif s’est rendu à la télévision du régime pour répéter ses positions de l’après-midi face à Larijani et aussi l’argument de non fiabilité, avancé par les chefs Pasdaran, pour s’assurer leur coopération alors que la situation financière du régime était devenue plus grave !

Washington a esquivé cette nouvelle attaque en gardant le silence, laissant le régime enlisé dans ses graves problèmes !

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Lundi (06 Avril 2015-17 Farvardin 1394), le gouvernement excédé et paniqué à l’idée d’une nouvelle perte de dollar a intensifié ses positions en mettant les propos de Zarif à la une d’IRAN. Dans Jomhuri Eslami (République islamique), Rohani affirmait que les 5+1 avaient plié devant lui car ils n’avaient pas d’autres choix. Enfin dans Tehran Times, Zarif rejetait le rétablissement des sanctions gelées et en page 2, Rohani insistait sur l’annulation en une seule fois de toutes les sanctions comme condition à tout accord !



Les Chefs Pasdaran pris en compte par Zarif, insistaient avec diverses formules sur la non fiabilité de Washington !



Rafsandjani avait suivi la tendance en insistant sur l’annulation nécessaire de toutes les sanctions. Mais se doutant de l’échec de cette offensive générale, il se plaçait aussi hors régime, en opposant interne, en affirmant que la fin des sanctions ne pouvait pas résoudre tous les problèmes économiques du régime.


Washington a riposté dans un ton dépassionné via son ministre de l’énergie, Ernest Moniz, en affirmant que l’accord ne saurait être efficace qu’en durant plus de 10 ans avec des grandes restrictions et des inspections élargies à tous les sites suspects.

Cela ne pouvait que déboucher sur une nouvelle panique. Le régime a encore parlé d’euphorie, mais la direction avait augmenté de 80% son intervention via les actionnaires institutionnels. Les dirigeants actionnaires de très grosses entreprises étaient indubitablement en train de vendre. L’indice a fini sur +582 (+0,83%) malgré les volumes colossaux des investissements du régime. Ce qui indiquait un (vrai) crash plus conséquent que la veille.

Le volume des ventes sur le marché hors bourse était encore en hausse de 41% atteignant malgré la mise en veille de la raffinerie d’Ispahan la somme de 212 milliards tomans ou 68 millions dollars (+46% par rapport à la veille), mais le dollar n’a pas progressé d’autant : le gouvernement continuait à augmenter le ratio réservé au Bazar pour limiter l’impact médiatique de la crise.

Le gouvernement qui avait perdu beaucoup dans cette panique a craint ne pouvoir assurer l’approvisionnement du pays en vivre et en carburant (pour produire de l’électricité). Il a évoqué un arriéré de 3 milliards dollars de déficit budgétaire depuis Ahmadinejad pour expliquer les pénuries alimentaires à venir. Le régime était asphyxié alors qu’il lui manquait bien peu. Il était ruiné ! Il a aussi annoncé une pique de pénurie d’eau à Téhéran pour réserver l’eau à la production électrique. Son annonce n’avait pas de sens car le pays et surtout Téhéran ont eu un début de l’année très très pluvieux. L’annonce de sécheresse ne pouvait qu’alarmer davantage les paniqués. La banque centrale iranienne a supprimé l’absence de plafond pour les achats par carte bancaire et a imposé un plafond par transaction de 50 millions tomans (14000 $) avec autorisation pour limiter les vidanges de comptes pour achat de dollars !

Le gouvernement devait aussi relancer l’escalade. Mais Washington refusait ce jeu. Le gouvernement était à court d’idée. Le clergé chargé des pèlerinages à la Mecque a accusé les policiers saoudiens de viol sur 2 jeunes pèlerins de 14 et 15 lors d’une fouille injustifiée au moment des départ ) l’aéroport de Jeddah. Le Pasdaran chargés du ministère des affaires étrangères, mais incapables de représailles par manque de troupes, ont démenti. Le récit a finalement été changé en tentative avortée de viol pour sauver la face et tout en allant dans le sens d’une escalade avec les Saoudiens !

Les Saoudiens ont riposté à cette provocation ratée en refusant le droit d’atterrissage à un avions de pèlerins rappelant au régime son manque de moyens pour une vraie riposte. Le régime a oublié l’affaire !

Les ultras de Keyhan ont demandé plus de provocations au gouvernement dans l’article moqueur intitulé :
« 5000 (centrifugeuses) c’est sûr mieux que 19,000 ! » 

Le régime avait des problèmes, un manque évident de moyens mais ne pliait pas, exposant le régime islamique cher à Washington à la disparition. Washington allait perdre sa voie d’accès à l’Asie Centrale. Erdogan était attendu à Téhéran. Il devait réussir à signer un deal. Washington a opté pour une attaque vigoureuse de ses sbires islamistes baloutches appelés Jeysh al Adl contre les gardes-frontières de la région Sistan-&-Baloutchistan.

Les assassins au solde de Washington ont tiré d’abord sur un véhicule, puis ont massacré les jeunes garde-frontières qui sont généralement des appelés et ont mis les images en évidence sur le net. On peut supposer à une bavure, mais nous écartons l’hypothèse car les images sont encore disponibles sur le net. Les assassins avaient carte blanche pour agir selon le modèle de leurs premiers exploits terroristes dans la région. Le but était de secouer les appelés et les deniers fidèles au régime et les pousser tous à déserter pour isoler les mollahs et les amener à capituler !








Les Pasdaran ont vite reconnu la frappe pour éviter les polémiques internes sur les détails macabres ou encore leur impuissance à prévoir et à riposter. Ils ont aussi supprimé les images publiées par le site religieux iranien ABNA pour dénoncer ce crime car elles pouvaient servir les intérêts américains et provoquer une vague de désertions et aussi une nouvelle panique financière.

Mais Washington n’a pas lâché le régime alors sous le choc : sur la chaîne NPR, Obama a longuement insisté sur tous les aspects de la crise avant d’affirmant la possibilité d’un deal si le régime acceptait de capituler.

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Mardi (07 Avril 2015-18 Farvardin 1394), Washington avait durement frappé le régime avant de lui tendre la main en espérant que la peur d’une nouvelle punition l’amène à coopérer avec son pion régional Erdogan. Le gouvernement a refusé l’offre en affirmant qu’Obama avait reconnu sa faiblesse et était prêt à faire des concessions !

Rafsandjani, ami du gouvernement cette semaine, a annoncé qu’Obama avait parlé de l’annulation de toutes les sanctions !

Les Chefs Pasdaran étaient dans une provocation plus ouverte car ils avaient entendu qu’Obama maintenait l’option militaire !

Les médias américains ont affirmé que le résumé de l’intervention était : plus de sanctions si le régime refusait d’appliquer les objectifs définis la semaine dernière à Lausanne. Les divers dirigeants avaient négligé ce point et continuaient à donner des interprétations énervantes des propos d’Obama pour l’engager dans une escalade.

La Maison-Blanche a alors annoncé l’arrivée de la porte-avions Roosevelt aux larges de Yémen. Puis il a précisé avoir appelé le roi d’Oman intermédiaire habituel de deal et de business indirect avec les mollahs pour le mettre en garde contre leur mauvaise ingérence dans le pays voisin, le Yémen. Cela supposait la fin de business via Oman et insinuait une possible fermeture du canal d’investissement secret via la Turquie qui joue le même rôle. Il s’agissait d’encourager le régime à cesser ses manœuvres et saisir la visite d’Erdogan pour s’engager dans la coopération sinon l’apaisement souhaité par Washington.

Londres s’est invité dans le jeu par l’annonce de la décision de la compagnie financière anglaise Charlemagne Capital d’investir en Iran avant la fin de la finalisation de l’accord en cours de discussion. La promesse étant impossible à tenir en raison des sanctions bancaires. DE plus quand un organisme veut contourner des sanctions, il ne le crie pas sur les toits. Londres sacrifiait donc un pion pour attirer l’attention sur les entreprises non respectueuses des sanctions afin de bloquer une éventuelle intervention d’un autre médiateur américain en Iran.

Mais le régime n’a rien dit qui puisse montrer une intention de saisir la visite d’Erdogan pour assouplir sa position. Londres a oublié son intrigue via Charlemagne Capital. Washington a légitimement supposé une journée difficile pour son pion turc avec même le risque d’une escalade. Il devait mettre en garde le régime.

L’ex-inspecteur de l’AIEA Olli Heinonen d’habitude pro-régime a vivement attaqué l’accord esquissé à Lausanne en insistant sur le manque permanent de coopération de la part du régime, l’absence de transparence dans ses annonces et l’impossibilité de lui faire confiance et lui accorder du temps pour appliquer ses engagements. Mais bizarrement Heinonen a proposé plus de discussions avec les mollahs pour arriver à une bonne solution ! Cela revenait à des discussions sans fin pour épuiser le régime en faillite !

Le régime n’a pas montré un quelconque signe d’assouplissement. Erdogan n’est pas arrivé comme prévu ! Le pays est entrée en crise.

En ce jour, le régime devait aussi célébrer les métiers de la santé, mais il a beaucoup de problèmes avec les médecins (à 85% sous le seuil de pauvreté) et les infirmières (très sous payées). Il n’a pu rien organiser ! Ces responsables de santé étaient solidaires des professionnels en colère.

Le dollar est monté de 3300 tomans à 3610 tomans (soit +10%). Les nantis étaient très paniqués. Les dirigeants actionnaires s’étaient certainement mis à vendre leurs actions car la banque étatique Saderat (Exportations), pilier de leurs interventions et transactions vers l’étranger était en chute libre. La direction de la bourse était de facto privée de ses moyens financiers pour ses boursicotages factices. L’indice est passé de + 7% depuis le début de la semaine à -1%. La direction de la bourse a réactivé la banque Tejarat (Commerce) arrêtée sur le marché gré-au-gré et y a investi pour positiver l’ambiance malgré ses pauvres moyens en ce jour. Il a aussi arrêté la vente de nombreuses entreprises sur le marché hors bourse (gré au gré) limitant les ventes à 126 milliards tomans ou 35 millions tomans pour étouffer la ruée vers ses dollars.


La Banque Centrale Iranienne (BCI) a aussi tenté de rassurer les nantis en annonçant renoncer à la décision de suppression de zéro de monnaie nationale, c’est-à-dire à la dévaluation car l’inflation était maitrisée !

Erdogan est arrivé à 13heures, après la fermeture de la bourse, quand le régime était à terre. Il était seul (sans ses imposantes délégations financières). Il ne venait pas financer le régime. Un journaliste turc a affirmé qu’il venait en médiateur de la part des Saoudiens (pions secondaires de Washington dans la région) avec le message d’une coopération au rabais. Cette arrivée sans les investisseurs et un message humiliant a chagriné son comité d’accueil du régime comprenant Araghtchi, le n°2 du ministère des affaires étrangères et des négociations à Lausanne. La rencontre avec Rohani ne fut pas très réjouissante car elle n’a débouché sur aucune conférence de presse. Erdogan a enfin rencontré le Guide qui l’a à demi-mot accusé de servir les intérêts des ennemis de l’islam. Le Turc est reparti bien déprimé par son échec.









Larijani a alors adressé une lettre de 15 députés économistes à Rohani le suppliant d’arrêter de ponctionner les réserves en dollars pour financer des imprévus au budget. Il a aussi menacé de révoquer le ministre des sciences pour avoir échoué à mettre fin au marché noir de diplômes qui se déroule au grand jour dans les avenues autour de l’université de Téhéran !

Les chefs Pasdaran ont aussi remis en cause le gouvernement pour trouble à l’ordre public avec l’autorisation des femmes dans les stades. Par prudence, les chefs Pasdaran ont aussi mis en avant leur faux opposant le milicien Tabarzadi dans une posture de défense des chrétiens iraniens pour qu’il reste dans les bonnes considérations de Washington et leur permettent d’avoir un ami dans la mouvance contestataire au cas l’épisode ratée avec Erdogan déboucherait sur une grosse panique visible susceptible d’entraîner une trouble plus généralisée.

Il y a avait alors l’enterrement d’un vieux dévot de Khamenei, l’un des participants permanents aux rassemblements dans sa salle de prière, un personnage par ailleurs connu des médias. Il y a moins d’une trentaine de personnes à la cérémonie, signe évident du déclin du régie parmi ses fans de toujours.


En résumé de cette journée, Washington avait durement frappé le régime, avant de lui proposer une capitulation douce. Le gouvernement avait refusé. Washington avait isolé le régime sur la scène internationale et la panique avait explosé et la guerre interne avait resurgi.

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Mercredi (08 Avril 2015-19 Farvardin 1394), le journal IRAN (porte-parole du gouvernement) a annoncé le soutien du Parlement (Ali Larijani) et du commandant en chef des Pasdaran Jaafari aux négociateurs de Lausanne.

Le gouvernement avait passé un deal avec les chefs Pasdaran pour afficher l’image d’un régime uni. Ce soudain intérêt n’était pas du à une prise de conscience de l’intérêt en commun. C’était même le contraire !

On était à la veille de la journée de l’énergie atomique, une formidable plateforme de provocations, une occasion pour réussir à mettre KO l’esquive américaine et le gouvernement ne voulait pas d’interférence de la part de ses rivaux. Il voulait garder le monopole de provocation pour être le grand gagnant de cette offensive.

Dans Taadol (Equité), le gouvernement a mis en avant encore le soutien de Jaafari, mais aussi de grands contrats très rémunérateurs avec la Turquie, pion de Washington, pour rassurer les paniqués et éliminer aussi leurs interférences afin d’avoir de la marge pour son offensive.

Enfin, dans Tehran Times, le gouvernement a mis l’accent sur les propos disgracieux du Guide à l’encontre d’Erdogan pour chauffer Washington avant la super-provocation nucléaire prévue pour le lendemain !

Les chefs Pasdaran conscients de l’enjeu ont affirmé, à la une de Javan, leur soutien au gouvernement et au Parlement, c’est-à-dire à à leur propre allié Larijani pour montrer qu’ils restaient prêts à entrer en action si le gouvernement échouait encore.

Par ailleurs, par l’intermédiaire de leur camarade, le milicien Dehghan, ministre la défense, les chefs Pasdaran, ils ont tout de même investi le champ des provocations en déclarant leur opposition formelle à toute inspection des bases militaires et balistiques du régime.

Ainsi après 36 heures bien rudes, et à la veille d’une journée décisive, on avait un régime en apparence très uni mais en réalité très en crise. Rafsandjani, oublié par le clergé pour le show de la journée de l’énergie atomique, jouait d’ailleurs ce matin les troubles fête en révélant la révocation d’un ministre pour bien montrer que l’union affichée résultait non pas de la sagesse des parties mais de leur guerre interne.

On avait donc une unité fragile autour d’une super-provocation dans un régime en ébullition. Le régime presque unifié pour un moment devait enchaîner les provocations avant de finir sur le bouquet final d’une super provocation pour la journée de l’énergie atomique qui coïncide avec la date de la rupture des relations par la république islamique avec Washington.

Mais cette unité fragile et difficilement obtenue n’a pas eu le temps de se donner à fond à sa mission car l’Union Européenne a puni la rencontre avec Erdogan, la provocation à venir, par la ré-activation de 32 sanctions visant notamment la banque Tejarat (Commerce) et les principales entreprises de transport maritime du régime ! En visant la banque Tejarat, dont les actionnaires étaient en train de solder leur compte sur le marché hors bourse, l’Europe mettait aussi la pression sur les maillons faibles du régime, se montrant prête à reverser le régime s’il continuait ses négociations indirectes avec Washington.

Washington a alors invité le ministre des affaires étrangères du régime à Oman, pour une nouvelle négociation indirecte, en espérant qu’il se montre plus coopératif après cette punition inattendue ! A son arrivée, Zarif a été pris en charge par le roi et conduit à son palais dans sa voiture personnelle qu’il conduisait, pour un dialogue en tête à tête sans la présence du personnel diplomatique issus des Pasdaran. Zarif paru gêné de ne pouvoir collaborer pour sauver sa propre peau. Il a quitté Oman aussi discrètement qu’il était venu.





La bourse (annoncée encore en hausse) était sans doute encore en crise car le volume des ventes sur le marché hors bourse avait progressé de 44% atteignant 265 milliards tomans permettant aux paniqués d’acquérir encore 82 millions dollars et d’alléger d’autant les maigres réserves en devises du régime.

On était aussi le dernier jour de l’activité boursière et en faisant des additions, en tout en une semaine, les pertes montaient à ¼ de milliard de dollars ! Le gouvernement est intervenu avec le double de ses pertes de la journée sur le marché boursier, mais l’indice n’a pas décollé. Les super-nantis très haut-placés vendaient encore leurs actions.

La situation était grave. Cela pouvait profiter à Rafsandjani. Il a jugé le moment opportun pour faire appel pour son fils Mehdi condamné pour corruption, il pouvait jouer sur sa propre ascension présumée pour obtenir son acquittement. Le pouvoir judiciaire (le clan Larijani) a annoncé un nouveau procès sans public contre le juge Mortazavi, ex pion de Rafsandjani, pour rappeler à ce dernier qu’il avait beaucoup d’affaire en suspens et ne pouvait de fait se poser en arbitre du jeu.

Dans ce contexte très agité (crise financière, crise politique, union fragile avec les Pasdaran), Washington a rappelé aux dirigeants du régime leur isolement en affirmant via Stratfor que la Russie oeuvrerait toujours pour un Iran instable et en guerre contre Washington pour affaiblir ce dernier ou obtenir des contreparties de sa part dans d’autres conflits en cours.

Le gouvernement des mollahs était humilié par ses échecs et sans aucun recours auprès de ennemis de Washington ! Il a eu peur que ses rivaux prennent la parole et perturbent ses jeux de provocations prévus pour la journée à venir de l’énergie atomique. Il a alors organisé une conférence nommée Lausanne sans retouche avec son faux opposant expert en tout Ziba-kalam et les experts du clan des chefs Pasdaran pour évoquer les faiblesses de l’accord esquissé à Lausanne mais aussi le justifier comme un mal nécessaire (dans le contexte économique difficile du pays) pour calmer et canaliser la colère de ses rivaux.

Les négociateurs Zarif et Salehi étaient prévus d’assister à ce débat, mais finalement ils n’y sont pas allés de peur que leur présence provoquent des tensions, qu’ils ne puissent répondre aux questions, qu’ils s’emportent et le résultat final soit la remise en cause du monopole de pouvoir et de provocation de leur gouvernement.



Le gouvernement issu du clergé, qui avait fait des efforts pour calmer ses rivaux afin d’avoir la pleine direction de la journée de l’énergie atomique arrivait au seuil de cette occasion en or dans un état bien piteux. Il devait réussir son coup et mettre KO l’esquive américaine sans quoi ses adversaires pouvaient lui sauter à la gorge !

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Jeudi (09 Avril 2015-20 Farvardin 1394), le gouvernement avait une journée axée sur la provocation. Il a relancé ce plan d’escalade tactique en annonçant à la une d’IRAN la signature d’un contrat avec Charlemagne Capital au nez et à la barbe de l’oncle Sam. Dans les pages internes du même journal, il a aussi fait état d’intention de coopération avec les Britanniques sur le marché pétrolier via un contrat avec Shell.

Dans Tehran Times, le gouvernement a mis en avant l’opposition des Pasdaran aux visites des bases militaires pour rassurer ces derniers et surtout remettre en cause sérieusement son adhésion au Protocole Additionnel qui est au e centre de gravité de l’accord esquissé à Lausanne. Cette annonce étant de nature technique et non nucléaire, le régime attendait des réactions alarmistes de Washington avant de sortir son joker nucléaire anxiogène ! La journée s’annonçait chaud !

Les chefs Pasdaran devaient laisser le champ libre au gouvernement. Ils attaquaient en ce jour l’Europe et ses 32 nouvelles sanctions pour provoquer une escalade sur ce thème au cas où le gouvernement des mollahs ne parvenait pas à provoquer l’escalade avec sa super provocation. Le Clan a aussi mis en avant l’opposition de Sadegh Larijani (le chef du pouvoir judiciaire) à un Accord finalisé sur les thèmes développés par la déclaration de Lausanne, laissant entrevoir sa position par le biais de son meilleur allié.

Rafsandjani, sous pression et sans allié, avait aussi choisi d’attaquer l’Europe pour provoquer une escalade de son côté si Rohani ne parvenait pas à provoquer l’escalade avec sa super provocation.

Rohani était sous pression alors qu’il avait pris les disposition pour éviter cette situation. Il n’avait pas droit à l’erreur.

A l’occasion de la journée nationale de l’énergie Atomique, Rohani et son équipe ont fait très fort en exhibant devant les ambassadeurs étrangers une cartouche de carburant atomique pour le réacteur de recherche de Téhéran insinuant de facto un enrichissement intensif à 20% ce qu’ils avaient affirmé avoir suspendu dans le cadre de l’accord de Genève ! Ils défiaient Washington, mais aussi les autres grandes puissances et l’AIEA ! Ils pouvaient aussi compter sur les réactions fortes d’Israël pour parvenir à leur chère escalade tactique !





Mais il n’y eut aucune répercussion dans les médias occidentaux, ni aucune déclaration officielle à cette annonce implicite de l’enrichissement à haut niveau ! Les Européens, les Russes et les Chinois sont restés prudemment silencieux sur l’annonce et ne l’ont pas médiatisée pour ne pas encourager la fuite en avant du régime et une crise débouchant sur un deal bénéfique à Washington !

Washington a aussi esquivé l’escalade. Mais il a puni le régime en faisant pression sur l’Inde et l’empêchant de continuer le troc de marchandises contre du pétrole pour sa dernière dette d’un montant de 5,9 milliards dollars, exposant le régime à un risque élevé de pénurie tant alimentaire qu’énergétique.

Par ailleurs, Washington a esquissé de nouvelles sanctions en se disant inquiets par le programme des missiles longue-portée du régime.

En réalité, l’Etat américain n’est pas menacé car le régime ne possède pas de missiles capables de parcourir 8000 km pour atteindre le territoire américain. Il n’a pas également pas de satellite militaire et de fait même s’il achetait des missiles, ses attaques seraient à l’aveuglette. Dans ce cas, il y aurait 3 trajets possibles (par dessus l’Europe, par dessus la Russie ou encore par dessus la Chine) et l’on voit mal les pays concernés autoriser l’attaque ou ne pas la neutraliser pour ne pas se retrouver dans un conflit avec Washington et ses alliés. Mais si le régime le faisait quand même, l’Etat américain ne serait pas en danger car il est très largement couvert par les radars de l’OTAN et ses moyens de riposte sont très destructeurs car le régime ne possède aucune DCA digne de ce nom et ne pourrait jamais en constituer une barrière assez vaste pour contenir une attaque américaine de grande ampleur lancées depuis ses diverses bases régionales.


Donc en l’absence d’une réelle capacité balistique du régime, Washington montrait sa capacité de sanctionner le régime selon ses envies en dehors de toute réalité, en dehors de toute capacité de riposte du régime, pour l’humilier et aussi amplifier la panique interne !

Les Saoudiens alliés de Washington ont été chargés d’accuser les mollahs de soutien actifs aux « chiites Houthis ». Des sources locales, inquiètes par la promotion de la guerre sunnite-chiite ont insisté sur le fait que les Houthis étaient des Zeydites, secte issue du chiisme et en conflit avec lui. Les médias pro-américains ont dû en parler de ces interférences comme une hypothèse pour empêcher la polémique de s’installer et remettre en cause leurs commentaires biaisés au service des intérêts américains.

Les Américains ont aussi commandité une nouvelle attaque au Sistan-&-Baloutchistan, provoquant la mort de deux techniciens du régime. Par ailleurs, via leurs pions chargés des droits de l’homme, ils ont aussi évoqué des sévices contre un ouvrier de Mashad lors de la fête du feu...

Après ces punitions (le refus indien de remboursement de 5,9 milliards dollars, l’insinuation de nouvelles sanctions au prétexte d’une force balistique inexistante, les vagues accusations de terrorisme au Yémen et de violations des droits de l’homme en Iran), Washington a tendu la main aux mollahs par une invitation de son allié le Pakistan (insinuant la relance du projet de gazoduc Iran-Pakistan). Zarif s’est rendu a Islam-Abad mais malgré de nombreuses rencontres, il n’y eu aucune conférence de presse donc aucun deal selon les souhaits de Washington !






Les Chefs Pasdaran ont tenté d’occuper le terrain en commémorant avec un jour d’avance la disparition du Général Sayyad Shirazi, qui avait été un grand stratège du régime pendant la guerre contre l’Irak, mais avait été éliminé par la suite car il avait le charisme nécessaire pour renverser par un coup d’Etat d’inspiration patriotique le régime islamique. Les chefs Pasdaran lançaient ainsi implicitement un appel aux officiers en rupture ! Mais ces derniers n’ont pas donné satisfaction à leurs (ex) patrons et la cérémonie a été restreinte, avec très peu d’uniformes et a seulement confirmé le manque d’effectif des chefs Pasdaran.

Les Chefs Pasdaran ont organisé un grand enterrement pour les jeunes gardes-frontière tués 3 jours plus tôt pour utiliser la rage des familles afin de se dire entourés, pour jouer au moins sur l’intimidation... mais les familles des victimes n’ont pas participé à cette cérémonie tardive de la part des généraux qui avaient zappé la disparition de leurs enfants pour ne pas admettre leur propre vulnérabilité.


Le clergé a tenté de reprendre du terrain avec la journée de l’ART officiel (les artistes de la propagande du régime). Mais la mobilisation a été aussi très faible, laissant pensif le mollah Khamoushi (proche du clan Larijani), le directeur des propagandes médiatiques du régime...


Le clergé était aussi seul que ses adversaires en kaki. Incapable de provoquer l’escalade ou le simuler par sa propagande. On était à la veille de l’anniversaire de Fatima, dont le martyr avait été négligé par le peuple et aussi en interne. Le clergé a annoncé un grand rassemblement de Maddah(s) (Réciteurs enflammés de Coran) autour du Guide en honneur de Fatima. Il y a 5 ans, il y avait officiellement plus de 50,000 Maddah(s) en Iran. Mais là, il y avait moins de 50 personnes !

Devant cette preuve du déclin du régime et de l’islam, le Guide (le porte-parole du clergé), jusque-là silencieux à propos de l’accord esquissé à Lausanne, a affirmé qu’il n’avait rien de positif ou d’enthousiasmant. Il disait le contraire de ses collègues de la prière de Vendredi et parlait comme les chefs Pasdaran ou Sadegh Larijani. Le clergé avait peur. Le Guide a conclu son discours en insistant sur la nécessité de parvenir au vrai objectif du régime qui était et restera l’annulation de toutes les sanctions en une étape (c’est-à-dire sans aucun engagement) ! L’accord esquissé à Lausanne était donc (enfin) officiellement caduque !

Les Américains gênés ont évoqué cette opposition à l’accord esquissé à Lausanne avant de se focaliser avec 6 jours de reatrd sur le discours télévisé de Rohani de la semaine dernière qui n’allait pas aussi loin ! Le clergé a alors envoyé Salehi, le directeur du programme nucléaire à la télévision pour relancer l’opposition par l’affirmation que toute évocation de sanctions entraînerait la reprise de l’enrichissement à 20% !

Le clergé venait d’avancer un peu et ne manquait pas d’initiatives pour attirer l’attention sur le thème tabou de l’enrichissement à 20%. Les chefs Pasdaran qui n’avaient pu s’imposer, ont signé un pacte de coopération avec le clergé, pour être à ses côtés et bénéficier de son succès.

Washington a ignoré l’annonce choc du régime et a insisté sur la vérification comme condition préalable à tout allégement des sanctions ! Les chefs Pasdaran allaient sans doute oublier leur pacte et agir pour leurs propres intérêts tout comme les Larijani. Les mollahs devaient donc aller plus loin dans la provocation ou pactiser avec Washington avant leurs rivaux !

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Vendredi (10 Avril 2015-21 Farvardin 1394), le régime devait célébrer l’anniversaire de Fatemeh mais aussi de Khomeiny avec des centaines d’officiers de Pasdaran, de députés, de responsables de tous poils réunis sur son tombeau. Mais on n’a rien vu de tel. Les mollahs ont oublié l’anniversaire dont le boycott interne confirmait leur déclin et leur impopularité. Ils devaient intensifier leurs provocations ou admettre leur défaite et mettre en route la révolution de couleur souhaitée par Washington pour accueillir ses pions. Ils ont opté pour une voie intermédiaire et bâtarde dans un sermon de vendredi critiquant mollement l’accord de Lausanne, Washington et l’Europe !

Ali Larijani a jugé ce revirement inacceptable voire dangereux. Le clergé lui semblait incapable d’assurer la direction du régime. Ali Larijani a annoncé le départ d’une délégation parlementaire à Moscou pour obtenir le soutien des Russes ou pour énerver Washington. Il avait joué la même approche avec les Anglais et pu obtenir un entretien avec les Américains au Qatar. Il se disait sans doute qu’il aurait plus d’attention en fricotant avec leur ennemi déclaré. Les transports aériens étant sous le contrôle des Pasdaran, ils étaient aussi dans le coup !

Le clergé affaibli et apeuré a craint un succès de Larijani allié aux chefs Pasdaran et les derniers miliciens du régime. Il a oublié son opposition molle à Washington et a opté pour la relance de la fausse opposition et la mise en scène d’une ouverture interne pour aller vers la solution de la révolution de couleur qui est solution optimale de Washington. La cérémonie du 7e jour de la mort de la mère de Khatami a servi de plateforme pour une manifestation (soi-disant) spontanée en faveur de Moussavi (chef soi-disant en captivité de la fausse dissidence interne). Le site de cette mise en scène était l’espace restreinte devant la petite mosquée Amir-al-Momenine (1ere photo) de Téhéran où l’on peut bloquer la circulation avec une centaine de personnes. Le clergé nétait pas sûr de réussir. Ce fut un véritable flop car il n’a même pas pu réunir de quoi remplir l’espace choisi.


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Les gens encore fidèles au régime ne voulaient effectivement pas d’une solution qui avait vite dérapé.

Ainsi, les mollahs qui avaient été incapables de provoquer une escalade tactique, terminaient la semaine sur l’échec de leur fausse révolution de couleur, déprimant leurs fidèles comme leurs rivaux qui espéraient prendre le pouvoir pour jouer le même jeu.

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résumés & conclusion(s) | Il y a une semaine, les mollahs et leurs agents exécutifs, isolés sur le plan international avaient accepté de reculer face à leurs adversaires internationaux puis avaient vite remis en cause leurs engagements pour générer une crise régionale sur le thème de la prolifération et obtenir un sursis définitif ou des garanties d’immunité hors Iran, mais ils n’étaient pas parvenus.

Cet échec a entraîné une nouvelle panique financière cette semaine. Les mollahs ont repris les efforts pour parvenir à leur escalade technique d’abord avec l’accord tacite, mais critique de leurs rivaux, puis avec leur accord. Mais malgré des insinuations de plus en plus lourdes, ils n’ont pas réussi à provoquer la crise censée les sauver. Leurs rivaux, les chefs Pasdaran et les Larijani se sont retrouvés pour tenter leur chance de leur côté. Le clergé a paniqué et tenté de réveiller sa fausse opposition interne de pactiser avec l’ennemi avant ses rivaux, mais ce fut un flop de plus.

Cette semaine, en quelque sorte, le régime en difficulté des mollahs a eu une semaine normale de crise. Il a tenté tout ce qu’il sait faire pour améliorer son avenir mais il n’y est pas arrivé. Il a seulement constaté qu’il était de plus en plus seul. A présent son avenir lui échappe. Désormais son avenir dépend de gens qu’il ne contrôle pas. Ses dirigeants ne peuvent que se radicaliser malgré la crainte d’y rester.