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ABM : Obama utilise l’Iran pour contrer la Russie
06.04.2009

Le président Obama a déclaré dimanche que les Etats-Unis continueraient à soutenir leur projet de défense antimissile européenne (qui menace indirectement la Russie), tant que l’Iran constituerait une menace nucléaire potentielle. |Décodages |



« Tant que la menace présentée par l’Iran persistera, nous continuerons de travailler à ce système antimissile », a déclaré Obama. « Si la menace iranienne est éliminée, nous disposerons d’une base plus solide en faveur de la sécurité et le besoin de constituer un bouclier en Europe ne se fera plus sentir ».

On se souvient que plus tôt, en se basant sur le même argument, Washington avait annoncé la possibilité d’un abandon du projet ABM défense antimissile, si la Russie soutenait l’effort de sanctions contre la menace balistique Iranienne.

Cette offre « logique » était en fait une tentative pour briser l’alliance entre l’Iran et la Russie : l’Iran aurait été privé du soutien russe au Conseil de Sécurité et la Russie d’une alliance vitale avec l’Iran qui lui permet de garder l’Asie centrale sous sa coupe. Cette double rupture aurait affaibli l’un et l’autre au profit des Etats-Unis. Comme on pouvait s’y attendre Moscou a d’abord ouvertement puis indirectement refusé cette offre, et pour la contrer durablement elle s’est mise à redoubler d’efforts pour engager officiellement Washington à lever ses sanctions contre l’Iran pour donner une chance au dialogue. Il s’agit d’une démarche essentiellement onusienne qui pourrait de ce fait recueillir le soutien d’une majorité des membres des Six : la Chine certainement, mais aussi la Grande-Bretagne et peut-être l’Allemagne.

C’est dans ce contexte très hostile à la stratégie américaine vis-à-vis de l’Iran qu’Obama a annoncé le maintien du projet ABM en se basant sur l’argumentaire de la menace balistique iranienne : les Etats-Unis ont ainsi contré la Russie et ses arguments pour neutraliser les moyens de pression américains sur Téhéran.

En complément, Obama a dû trouver un argument préventif pour empêcher ses alliés européens du groupe des Six de se laisser entraîner dans le sillage des efforts russes. Cet argument est que l’activité balistique de l’Iran constitue « une menace réelle, non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour les voisins de l’Iran et les alliés de Washington ».

Cependant, en tenant ce discours, il a pris ses distances avec son projet de « dialogue avec l’Iran », tactique qui entend piéger les mollahs pour les forcer à faire des compromis. C’est pourquoi après copieusement avoir diabolisé les mollahs, il leur a encore renouvelé son offre de dialogue ! Or, ceci plaide en faveur de la proposition russe qui demande un geste d’apaisement de Washington…

C’est une situation qui tourne en rond.

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Pour en savoir + :
- G20 - Obama : Ce que lui dira Medvedev sur l’Iran
- (31 mars 2009)

Article complémentaire :
- Iran : La Russie s’adapte à un dialogue irano-américain
- (22 MARS 2009)

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |
| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE |
| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

| Mots Clefs | Pays : Europe (UE, UE3, union européenne) |
| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |