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Iran : Mensonges, sécheresse et les enfants de Cyrus

26.11.2021

Il y a en ce moment des centaines de milliers de personnes en révolte à Ispahan et plusieurs dizaines dans plusieurs villes voisines en raison de la sécheresse durable des principales rivières iraniennes attribuée à la gestion mafieuse des eaux par les mollahs. L’affaire est ignorée ou déformée en France notamment par Malbrunot en qualifiant l’Iran de pays aride habitué aux sécheresses et déplore un manquement de politique écologique chez les mollahs. Les investisseurs français qui sur les injonctions du Quai d’Orsay et les avis de Malbrunot ont investi sur les mollahs peuvent-ils être rassurés par un retournement sympathique et l’inondation des cours d’eau iraniens grâce à une bonne gestion écologique de ressources iraniennes ?



Eh bien non ! Cela est impossible, car les mollahs ont littéralement mis à sec le pays depuis leur arrivée au pouvoir.

Avant les mollahs, l’Iran n’était pas considéré comme un pays aride, mais un des vergers du Moyen-Orient. Au XVIIIe siècle, l’Iran était un des plus grands producteurs de vin au monde et aussi le plus grand exportateur de vins très variés vers l’Europe. Certes, il y a des régions désertiques, mais le pays étant 3 fois plus vaste que la France, il a de facto 150 % de terres potentiellement agricoles de plus que la France, car il y pleut abondamment. On peut citer comme les régions de la bordure de la Caspienne qui à elles seules produisent autant de fruits et légumes que la Hollande tout entière !

Par ailleurs, près de 55 % des sols qualifiés de désertiques (en jaune & parfois en orange pale) restent potentiellement agricoles grâce à la technique ancestrale d’aridoculture (Deym) qui permet de cultiver, grâce à très peu de précipitation (seulement 40% de la moyenne), et produire de tout en particulier des céréales, des légumineuses, des fourrages, des oléagineux ou encore des vignes (2nde image ci-dessous). Certains de ces sols souvent semi montagneux sont cultivés. Par exemple, la région pétrolière de Khouzestan, présentée comme semi-aride par Wikipédia, a depuis l’antiquité était une plus grande région de culture de cannes à sucre et de dattes au monde !
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Cette abondance d’eau résultait d’une part des précipitations, mais aussi de l’invention de Qanat, système d’accès facile, schéma ci-dessous, aux eaux souterraines du pays.

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L’Iran était alors un pays féodal et cette richesse était exclusivement entre les mains des seigneurs tribaux locaux et les princes Qajars (comme le sinistre Mossadegh) qui ne cultivaient pas toutes leurs terres et organisaient des famines pour augmenter le prix de leurs récoltes. Le pays a failli tout perdre avec l’arrivée des Anglais et les contrats obtenus pour disposer des eaux et des forêts millénaires iraniens de chênes.

Mais les Anglais n’ont pu exploiter leurs contrats en raison du pouvoir des seigneurs, leurs avidités et leurs pouvoirs militaires. Plus tard (1925), l’avènement de Reza Shah et de la dynastie patriote et sociale des Pahlavi les a empêchés de parvenir à leur ambition. La donne changée plus définitivement avec le règne de Mahommad Reza Shah (le chah) et ses réformes politico-sociales de 1963 comprenant notamment le projet d’abolir la féodalité et distribuer les terres aux paysans pour en faire des fermiers.

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L’arrivée de ces nouveaux fermiers, soutenus par l’État, s’est traduite par une augmentation de la demande d’eau. Ces nouveaux fermiers ont aussi obtenu le droit de forer des puits. L’État iranien, alors très en pointe dans l’écologie, étant à l’origine de la première initiative pour la préservation des marais en Iran et ailleurs, a craint un risque de surconsommation pas justifiée et parfois pas agricole et a décrété des champs interdits, limitant le droit de forage des puits pour éviter les abus.

Par ailleurs, 6 grands barrages ont aussi permis d’éviter des inondations lors des crues qui dévastent les cultures et les villages. Ils ont aussi permis de préserver ses eaux à des fins d’irrigation et surtout pour produire presque la totalité des besoins électriques. Ce qui a aussi permis d’augmenter les exportations du pétrole et produit de raffineries, car le pétrole était considéré alors comme une ressource vouée à la disparition.

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Tous ces projets ont été stoppés par Khomeiny arrivé au pouvoir grâce aux démocrates et surtout les Anglais : le motif annoncé officiellement était d’arrêter une modernisation au service des étrangers.

Mais en fait, il s’agissait rétablir les privilèges de la féodalité pour seul le clergé, car selon une récente étude datant de 2016 menée par le chercheur iranien exilé en Australie (Ehsan Nabavi), on apprend que la République islamique qui avait confisqué les terres des plus grands producteurs a sans cesse augmenté dans le même temps le nombre des champs interdits (en rouge et en jaune) pour les agriculteurs. Après 37 ans, en 2016, le nombre des champs interdits était passé de 50 à 350. Il est passé à 405 puits en 2018 ! Il y en a actuellement au moins 606 !
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Or, dans le même temps, les besoins du pays ont augmenté, car par la faute de la suppression du planning familial et en vue de générer une grande armée islamique, la population a été multipliée par 2,5 en 2016.

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La politique de restriction d’accès aux eaux souterraines a de facto provoqué un gros exode rural et la création de vastes bidonvilles autour des grandes villes.

Dans le même temps (toujours selon la même étude), secrètement le nombre des forages a explosé, passant de 200,000 avant la révolution (1979) à usage agricole à 850,000 (en 2016). Les niveaux des nappes phréatiques ont baissé dans les champs interdits notamment ceux de la région d’Ispahan (carte en NB, teintes foncées pour les plus grosses baisses). Ce qui laisse aisément supposer qu’ils ont été faits pour l’usage exclusif des mollahs et des chefs Pasdaran pour alimenter les terres agricoles confisquées ou généralement des cimenteries et des aciéries, la principale activité industrieuse des mollahs et des miliciens étant la contraction pour la spéculation immobilière.

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Vraisemblablement, on peut tabler sur plus de 1500 puits illégaux aujourd’hui au service de la mafia religieux au pouvoir. Certains journalistes en parlent et déplorent ce pillage sans cependant oser signaler les emplacements de ces puits et nommer leurs bénéficiaires.

On peut aussi y ajouter la vente d’eau en bouteille ou encore des ventes d’eau à l’Irak depuis quelques années pour s’assurer le soutien de ce pays et ses dirigeants de leur accorder un droit de passage en cas de succès d’un soulèvement populaire en Iran.

Le cas d’Ispahan. Les eaux souterraines des régions entières, principalement agricoles, ont ainsi été siphonnées et continuent de l’être notamment celles de la région d’Ispahan. Il s’agissait aussi d’une punition politique de Khomeiny : virer des cercles du pouvoir des riches fermiers et Bazaris d’Ispahan qui depuis toujours l’avaient aidé, mais dont il n’avait plus besoin, car il voulait privilégier son propre clan. Pour y parvenir, toutes les terres dédiées à des cultures irriguées ont été classées comme interdites (en rouge et en jaune) et les terres dédiées à l’aridoculture (en beige), ne nécessitant aucun forage ont gardé le droit de le faire.

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Khomeiny a aussi récompensé ses proches : son demi-frère Rafsandjani, chargé de ses vendettas personnelles et l’élimination de ses ennemis, a pu détourner les eaux visibles et invisibles d’Ispahan vers sa ville natale de Kerman où il avait saisi les plantations de pistaches qui demandent beaucoup d’eau. Rafsandjani a évidemment aussi pillé les eaux de cette région pour ses champs, mais aussi aussi ses cimenteries et autres usines nécessitant beaucoup d’eau.

Dans le sillage de Rafsandjani, son homme de confiance Khatami a intégré la mafia de l’eau en détournant beaucoup d’eau vers sa région très sèche de Yazd et de nombreux chefs Pasdaran travaillant pour Rafsandjani ont eu droit à leur part en étant autorisés de bâtir des barrages en amont de nombreuses rivières. Il y a actuellement 588 barrages en Iran, mais leur contribution pour la production de l’électricité est seulement de 10 % des besoins du pays, ce qui veut dire que les mollahs et associés ont aussi pillé 90 % des eaux des vrais barrages dignes de ce nom bâtis avant la révolution islamique par la dynastie Pahlavi.

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Ainsi les ressources en eaux qui étaient gérées avec parcimonie et rigueur sous la royauté ont été pillées sans relâche par un réseau toujours plus grandissant de puits et barrages illégaux au regard des propres lois de l’oligarchie islamique au pouvoir.

Effets catastrophiques de ces pillages. L’exploitation effrénée a asséché de nombreuses sources qui alimentaient les cours d’eau et par la suite ces derniers. Le niveau des nappes phréatiques stabilisé sous le Chah a chuté de 18 mètres ! Les niveaux des fleuves ont baissé de 12 à 22 mètres avant de disparaître comme dans les cas de Karoun (qui alimente le Khouzestan-img 1 & 2) ou Zayandeh Roud (fleuve nourricier-img 3 1 4) qui alimentaient les vergers d’Ispahan. Les marais ont aussi séché provoquant d’immenses effondrements de terrain. Enfin, le lac salé de Rezayieh (img 5 & 6-, le lac le plus salé au monde, a disparu.

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Ces rivières disparues ont aussi entraîné une nouvelle désertification du territoire iranien et des tempêtes de sable dans le sud du pays, mais aussi en Irak voisin !

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Après des protestations diffusées mondialement par les Iraniens, les mollahs ont puisé de l’eau ailleurs pour remplir brièvement la rivière Karoun dans le sud du pays et le lac de Rezayieh (Ourmieh) dans le nord du pays. Dans ce dernier cas, ayant agi sans plan, sans prendre garde à la concentration de la croute salée laissée sur place, ils ont entraîné la salinisation des eaux souterraines, les rendant impropres à l’usage agricole.

De même, le régime a parfois déversé de l’eau dans le lit asséché de la rivière Zayandeh Rood d’Ispahan après des manifestations hostiles à leur encontre, avant de la remettre à sec et à sac une fois le danger passé.

Au cours des dernières années, le pillage des ressources aquatiques du pays a entraîné la coupure périodique d’eau dans les villes du sud du pays habité par des Arabes sunnites iraniens, de parents nés dans les pays du golfe Persique et réfugiés en Iran sous la dynastie Pahlavi pour échapper à l’intolérance dans leurs pays.

Le régime a aussi profité des annonces de réchauffement pour attribuer la sécheresse due à son exploitation mafieuse des ressources aquatiques pour évoquer une baisse de précipitation qui est sans cesse démentie par les inondations à répétition, dont les eaux disparaissent par magie après avoir dévasté des terres agricoles en raison d’absence de barrage au bon endroit et au service des habitants, dont les agriculteurs ou les éleveurs.

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Le régime nie aussi sans cesse sa responsabilité mafieuse en affirmant que cette situation de manque d’eau est provoquée par la surconsommation des habitants des villes. Or, près de 50 % de la population urbaine habitent des bidonvilles et n’ont pas d’eau courante. Par ailleurs, l’eau est coupée plusieurs heures par jour dans de nombreuses villes. Les seuls consommateurs notables des villes sont les mollahs et miliciens dirigeants et leurs familles qui ont des grandes maisons, des piscines, des systèmes d’air conditionné, des jardins très fleuris et des flottes de grosses cylindrées toujours très propres.

Le déclin de l’agriculture est visible pour tout le monde, car le pays jadis autonome pour le riz et le blé en importe de partout et personne ne peut consommer des produits comme la pistache en raison de leur prix élevé et chacun sait qu’ils sont exportés pour enrichir ceux du régime.

De même, le chômage qui avoisine les 100 % dans les grandes villes iraniennes et 70 % à Téhéran selon les statistiques officielles fait état de l’absence d’un vrai développement industriel en dehors des usines de produits destinés à la construction.

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L’an dernier, une nouvelle coupure d’eau comme punition pour les habitants de la région de Khouzestan avait embrasé cette région et aussi d’autres villes, dont Téhéran. Le mouvement avait perdu en puissance, car personne n’avait soutenu ces soulèvements.

Mais la contestation avait rejailli par la grève illimitée annoncée par les ouvriers et les cadres des secteurs du pétrole, de la pétrochimie, des industries lourdes et des transports routiers sans que les miliciens de base acceptent de les forcer à reprendre le travail. Le régime dispose de très peu de troupes fidèles. Cette impuissance déjà observée lors des précédents soulèvements a donné du courage à d’autres super laissés pour compte de l’oligarchie mafieuse des mollahs : les instituteurs ont lancé leur grève générale depuis la rentrée iranienne (21 septembre), les retraites sont tous les jours dans les rues.

Après plusieurs effondrements de sols très spectaculaires partout en Iran, en raison de l’assèchement des nappes phréatiques, et quelques cas à Ispahan, les agriculteurs de la ville ont rejoint la contestation 15 jours plus tard en commençant un sitting illimité, dans le lit à sec de Zayandeh Roud, moribonde plus près de trente ans, grâce au soutien des habitants et des dons alimentaires et matériels (vivres, bouteilles d’eau, tentes, couvertures et chauffage) par les Bazaris de la ville !

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Après 3 semaines, ils ont invité les habitants de leur ville à afficher leur soutien secret en venant les rejoindre. Vendredi dernier [1]. Ensemble, ils ont crié leur hostilité au régime qui les méprise depuis 30 ans. Ils ont crié des slogans anti-mollahs et ont aussi brandissant des pancartes avec les insignes de la dynastie patriote et équitable des Pahlavi, celle qui leur avait accordé des terres et de l’eau pour servir leur région, leur pays et vivre libres.

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Une agricultrice insulte tous les mollahs en citant notamment Khatami très populaire en Europe. Elle dit qu’elle et sa famille ont tout perdu par la faute des #mollahs, que ses enfants n’ont aucun avenir, pas le moyen d’aller en université, que le peuple est enfin réveillé et prêt à mourir pour ses droits spoliés.


Un enfant de 8 ans appelle les habitants d’Ispahan à un nouvel effort (révolutionnaire). Quand il dit "Mort aux...", il y a un vent de panique sur la tribune : une main veut lui enlever le micro, une autre empêche l’entrave, il résiste & conclut : Mort aux ennemis du fleuve Zayandeh Roudvisant les mollahs sans les nommer et s’exposer à une arrestation facile !


Un vieux avec une pancarte affichant les armoiries de l’Iran d’avant la révolution islamique, le lion et le soleil, mais en plus surmontés d’une couronne, affichant son soutien à la dynastie Pahlavi & au prince Reza Pahlavi. Les autres manifestants l’applaudissent.
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À l’issue de cette manifestation non réprimée (par manque de moyens répressifs), les agriculteurs ont affiché une hostilité absolue au régime comme à l’islam en rappelant qu’Ispahan avait été le berceau des Achéménides (dont l’une des prières étaient : "que Dieu préserve ce pays des mensonges et de la sécheresse"). Belle référence connue de tous et gros avertissement aux mollahs. Les agriculteurs d’Ispahan ont aussi précisé qu’ils se considéraient comme des Aryens descendants de Cyrus le Grand (aimé par tous les Iraniens pour sa tolérance et avoir décrété la première déclaration des droits humains).
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Il n’y eut le moindre soutien de la part des Occidentaux. Il y eut seulement un seul soutien de la part de Trump par une déclaration du porte-parole de son ministre des affaires étrangères. Ce soutien a encouragé les Iraniens, car ils savent aussi que la cote de Biden est basse et Trump et ses partisans peuvent revenir au pouvoir et abandonner définitivement la politique islamiste des démocrates et leurs alliés républicains en apparence (Rino).

Les habitants et les agriculteurs de ShahrKord, située à 80 km à ouest d’Ispahan, dont les habitants, sont des LORs (comme ceux d’Ispahan) ont rejoint la mobilisation contre la mafia de l’eau, c’est à dire tous les dirigeants du régime en les mettant en garde de détourner les eaux de leurs régions vers d’autres. Ils leur ont interdit de jouer aux vases communicants pour abreuver pendant quelques heures Ispahan afin de démobiliser la belle fronde d’Ispahan. Ils ont aussi affirmé leur envie d’un changement de régime en criant Reza shah rouhat shad, que ton âme soit béni Reza Shah (fondateur de l’Iran progressiste, social, patriote et surtout laïque) [2]. Les routiers de la ville ont rejoint le mouvement, bloquant de facto 30% des livraisons de vivres en provenance d’Irak vers l’Iran.

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Les habitants d’Ispahan n’ont pas dénoncé un manque de solidarité, car personne ne veut d’une aumône passagère, tout le monde veut profiter de la colère face aux mensonges et à la sécheresse pour en finir avec les mollahs et leur gestion mafieuse et calamiteuse des eaux, comme de toutes les ressources du pays : ils ont renforcé cette envie en affirmant haut et fort la nécessité d’une solidarité absolue avec la région Chahar-Mahal Bakhtiari (dont dépend ShahrKord) et aussi avec Khouzestan.
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Ce jeudi, hier soir, les mollahs ont pu réunir une dizaine de motards pour intimider les milliers d’agriculteurs qui occupent le lit à sec de Zayandeh Roud, les épouses des agriculteurs les ont mis en fuite. Ce groupe est revenu plus tard pour jeter des cocktails Molotov sur les tentes des agriculteurs sans réussir à les contraindre à reculer. Les agriculteurs d’une ville voisine ont puni cette attaque en détruisant un grand tube de transfert des eaux de la région d’Ispahan vers la ville de Yazd. L’action d’intimidation des mollahs a seulement démontré la détermination des agriculteurs d’Ispahan et mis en évidence la solidarité dont ils jouissent pour résister au régime et même l’attaquer ! Ils ont eu une nouvelle et très forte confirmation de cette solidarité au niveau national, car il y a des dizaines d’appels à de grands rassemblements en leur faveur et contre le régime partout en Iran.
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Ce vendredi matin, on a reçu des images très rassurantes malgré la coupure d’internet, ce qui signifie que les cyber-miliciens, qui ont rejoint récemment la résistance et le prince Reza Pahlavi [3], font à présent le nécessaire pour diffuser les images de la contestation via leur réseau privilégié. Très tôt, de nouvelles tentes étaient offertes, livrées et dressées et des enfants de Cyrus, en automobile avaient bloqué les rues et d’autres marchaient vers les agricultueurs en demandant une mobilisation maximale sur place pour garder vivace la flamme de la résistance.
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Plus tard, on a vu moins d’une trentaine miliciens déployés sur le terrain, mais n’osant pas s’approcher des agriculteurs et des jeunes venus les aider, puis des tris de gaz lacrymogènes contre ces derniers sans réussir à les disperser. Les jeunes ont même réussi à repousser les assaillants hors la zone du sitting avant de crier : Rouhat shad Reza Shah, que ton âme soit béni Reza Shah (fondateur de l’Iran progressiste, social, patriote et surtout laïque).
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Ils ont aussi crié "Shahanshah Rouhat shad", pour montrer aussi leur attachement à Mohammad Reza chah. Mais aussi "Javid Shah", vive le roi, pour afficher leur soutien au prince Reza Pahlavi. Ils ont aussi crié "Karbala est ici" pour montrer leur détermination à mourir s’il le fallait pour abattre les mollahs !
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Les jeunes ont aussi réussi à chasser les miliciens présents sur les carrefours ont pris pratiquement le contrôle des voies de la ville en neutralisant les motards et détruisant parfois leur monture !
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Affaire à suivre...

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En conclusion, la gestion mafieuse de l’eau et d’ailleurs de tout sévit partout en Iran et concerne tous les Iraniens, qui à 90 % sont sous le seuil de pauvreté et n’en peuvent plus. Cette présente contestation provoquée par la pénurie irréversible de l’eau (indispensable pour boire, mais aussi cuisiner, pour l’hygiène corporelle, pour laver, se laver ou soigner en hôpital...) est sans doute celle qui relie et motive le plus facilement tous les Iraniens.

Le soldat Malbrunot ment en minimisant cette contestation. Il entend persuader les investisseurs français à garder leur confiance dans le régime. Nous leur conseillons de fuir pour ne pas perdre leurs investissements dans le grand embrasement qui attend le régime. À titre d’information, lors du précédent soulèvement, en 2019, 80 mosquées et des dizaines d’organisations gouvernementales ont été incendiées à Ispahan sans qu’un pompier bouge le doigt.

Comme le disent les agriculteurs d’Ispahan, le peuple s’est enfin réveillé. Les mollahs ont volé l’eau, ils ne pourront pas éteindre le feu qui couve dans des millions de foyers assoiffés d’Iran et va cramer leur régime criminel et les anéantir.