Iran : L’opposition attend son heure ! 29.10.2020 Les mollahs sont sévèrement sanctionnés par Trump, mais aussi par la passivité des autres grandes puissances et enfin et surtout par les Iraniens (ainsi que plus de 99 % des miliciens ) qui veulent un changement de régime et le montrent en apportant leur soutien au prince Reza Pahlavi et sa famille et en paralysant depuis des mois les secteurs clefs touchant la sécurité du régime comme le pétrole, l’électricité, les industries lourdes et surtout les transports routiers et urbains ! Encouragés par l’isolement et l’affaiblissement du régime, les opposants ont évoqué la reprise des manifestations à partir de 25 octobre à l’occasion de divers anniversaires relatifs à la royauté. Bilan. La semaine dernière, les opposants iraniens actifs sur Twitter, c’est-à-dire les gens du régime qui sont les seuls à avoir accès au net, mais sont en cachette des opposants, ont lancé plusieurs appels à la mobilisation contre le régime pour en finir avec, au cours du mois d’Aban (21 octobre-21 novembre de chaque année), car c’est au cours de ce mois, le 15 novembre 2019 que l’Iran s’est soulevé encore contre les mollahs. Plusieurs dates ont été évoquées dans ce mois d’Aban :
Les mollahs ont immédiatement annoncé un couvre-feu de deux semaines au faux prétexte d’une flambée de covid-19, ce à quoi personne ne croit, car la contamination est nulle quand il s’agit des appels à la mobilisation utiles au régime. D’ailleurs, les Iraniens ont montré leur mépris pour la mesure en continuant à se rassembler sur les lieux où ils sont en grève sans respecter les mesures barrières et ont démontré la fausseté du pic annoncé, car on n’a vu personne s’effondrer comme dans les films diffusés par le régime. Après ces démonstrations de force et divers échecs du régime sur la scène internationale (notamment des efforts pour s’immiscer dans la guerre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie), la panique s’est installée à la bourse du régime. Les collaborateurs, fidélisés à coups d’actions bidon, ont mis en vente celles-ci pour récolter de quoi acheter des dollars ou de l’or afin d’être prêts à s’enfuir ou changer de bord tout en préservant leur fortune. Les mollahs, principaux acheteurs de leur propre bourse, ont refusé d’acheter les actions mises en vente et ont provoqué des krachs pour diminuer leurs pertes en rials, ils ont aussi sans cesse augmenté leur taux de conversion de dollar pour limiter leurs pertes en dollars. En parallèle, ils ont aussi diffusé des images faisant état de leur capacité de répression arbitraire et sans scrupule pour intimider les opposants, les dissidents traitres et les collaborateurs tentés par la rupture. Les vidéos servaient aussi à discréditer le prince Reza Pahlavi qui plaide pour le pardon des miliciens de base. Mais ces efforts n’ont rien donné, car les appels à la mobilisation ont persisté pour faire du mois d’Aban le dernier mois des mollahs au pouvoir. © IRAN-RESIST.ORG © IRAN-RESIST.ORG
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Les mollahs ont attribué les problèmes au directeur de la bourse et ont promis de le destituer ! Ils ont aussi figé le taux de dollar à 28,100 tomans (contre 32 000, il y a une semaine). Les actionnaires déçus par cette réponse ont continué à vendre des actions. Les mollahs les ont punis en refusant d’acheter et pour faire baisser l’indice et ruiner leurs collaborateurs indociles. Ils ont aussi augmenté le taux préférentiel de dollar destiné aux importations pour faire pression sur leurs collaborateurs encore fidèles, un choix qui a souligné leur inquiétude !
Au même moment, le compte twitter Freedom Messenger, ex-porte-parole américain des faux opposants et désormais aussi celui des partisans de la chute du régime, a signalé l’intensification des pénuries alimentaires en filmant les rayons vides du plus grand supermarché de Téhéran avant de préciser que la situation était la même dans 5 autres très grands supermarchés de la capitale. © IRAN-RESIST.ORG
Au même moment, les retraités du ministère de pétrole se sont rassemblés devant ce ministère pour réclamer plusieurs mois de pension impayée. Les responsables ne leur ont pas répondu. Certains ont escaladé les grilles pour occuper les lieux. On a d’abord eu une vidéo avec le son trafiqué où l’on n’entend pas les slogans (sans doute très hostiles au régime) puis on a eu une version avec des Allah Akbar qui ont confirmé notre première hypothèse et ont fait état d’un manque total d’imagination du côté des mollahs ! Mais les opposants ont diffusé des images de retraités blessés en affirmant qu’il y avait eu une bagarre entre les retraités qui avaient envahi le ministère et les gardes présents sur place. © IRAN-RESIST.ORG
L’administration Trump a démontré son discernement vis-à-vis de la situation instable du régime en sanctionnant plus durablement le secteur pétrolier du régime et ses responsables, dont l’ex-ministre de pétrole, le très corrompu Zanganeh pour l’utilisation des revenus pétroliers iraniens à des fins terroristes.
Les opposants iraniens ont insisté sur la nécessité d’une mobilisation de mercredi 7 Aban, non seulement autour du tombeau de Cyrus, mais partout en Iran, dans des petits attroupements, quartier par quartier, pour disperser le peu de troupes dont disposent les mollahs ! © IRAN-RESIST.ORG
L’ex-député Bahonar, exclu en 2018 pour avoir révélé que le régime vendait même le baril à 1 dollar pour avoir des soutiens européens, a presque encouragé le soulèvement intelligent évoqué la veille en affirmant qu’en 2019, si la mobilisation avait atteint un million sur plusieurs jours, le régime aurait été renversé !
Cet appel de pied n’a été suivi d’aucune mise en garde contre son auteur. Les mollahs n’ont pas protesté contre l’ONU. Les collaborateurs du régime ont conclu à la faiblesse policière et l’isolement diplomatique de leurs plus hauts responsables. La panique s’est amplifiée à la bourse de Téhéran et on a eu le même scénario que les jours précédents : Krach et crise sur le marché des devises. Les mollahs ont alors baissé un peu leur taux de conversion de dollar pour calmer la crise.
Ils ont aussi annoncé avoir saisi des armes destinées à leurs opposants et des mesures pour bloquer l’accès des Iraniens au tombeau de Cyrus pour énerver les gens et les inciter à se mobiliser pour casser ce blocus au lieu des rassemblements décentralisés préconisés par leurs miliciens rebelles issus de leurs renseignements.
Ces officiers rebelles sans lesquels la lutte ne pourrait réussir ont encore insisté sur leurs préconisations en y ajoutant la nécessité de Ghalibaf, le chef du Parlement a fui la scène politique en annonçant qu’il avait été positif au Covid et devait se mettre en quarantaine !
Le régime a mis en avant un appel à la mobilisation lancé par le faux opposant Zam (officiellement en prison) pour attribuer tout rassemblement à ce dernier et dissuader les gens d’y aller par peur de promouvoir un faux opposant ! Les opposants n’ont pas relayé le tweet pour réduire au néant son impact. Les mollahs ont alors ripé tardivement vers l’indignation dans l’affaire des caricatures [1] pour attribuer les rassemblements à cette affaire. Mais l’absence de mobilisation a permis de voir que Mahomet n’avait plus vraiment d’ex-partisans en Iran ! Les mollahs ont alors rejoint le boycott des produits français ! Les opposants ont diffusé des photos faisant part d’utilisation d’automobiles Renault au même moment par les patrouilleurs du régime afin de souligner que les mollahs étaient comme toujours dans la fanfaronnade sans fonds !
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Les opposants ont alors précisé qu’ils descendront plutôt dans les rues à la tombée du jour pour désorganiser les forces encore fidèles au régime. © IRAN-RESIST.ORG
Au cours de l’après-midi, les mollahs ont annoncé une belle mobilisation en leur faveur devant l’ambassade française à Téhéran ! On n’a vu aucun masque et on a conclu qu’il s’agissait d’images d’archives ou bien la preuve que le Covid du régime est faux et ses derniers partisans ont oublié leur masque par inadvertance.
Dans la soirée, certains comptes twitter ont annoncé plusieurs groupes de manifestants marchant vers la place royale de Téhéran devenue, après la révolution, place Azadi (Liberté). Nous n’avons pas eu les images, mais on a eu vent de présences de miliciens à moto aux abords des grandes places des villes et on en a qu’une vidéo de ce genre pour Mashad. © IRAN-RESIST.ORG
Mais, mieux encore, nous avons aussi vu la preuve de la disposition des miliciens à aider le peuple dans un vidéo où on voit s’inscrire sur le mur du siège des Pasdaran à Karaj :
© IRAN-RESIST.ORG La première raison de leur inaction relative est de rester dans la ligne non violente et fédératrice proposée par le Reza Pahlavi pour éviter des confrontations (encouragées par le régime ou par les Moudj) en vue de casser l’union de facto que l’on constate entre le peuple et les miliciens. Par ailleurs, pour nous, les opposants estiment qu’une pause n’est pas contraire à leur lutte, car plus le temps passe et plus des problèmes motivent les derniers fidèles au régime à rompre avec leurs supérieurs. La seconde raison tout aussi importante de l’inaction des miliciens opposants est l’élection américaine. Les milieux opposants notamment les officiers qui songent à rejoindre la lutte craignent la victoire de Biden qui se dit ouvertement pro-régime. Ils espèrent la victoire de Trump qui a souvent exprimé son soutien au peuple et son aspiration à se défaire de ce régime criminel. Les sondages de l’institut Trafalgar, qui a eu les meilleurs pronostics depuis 2016, ainsi que les sondages de l’université USC donnent Trump victorieux avec une large majorité contre tous les autres instituts et médias d’obédience démocrates. Les miliciens hostiles au régime attendent le résultat dans une semaine pour savoir s’ils peuvent bouger avec une approche douce avec la protection de Trump ou s’ils doivent opter pour un soulèvement radical pour profiter de ses derniers jours à la Maison-Blanche. C’est pourquoi nous pronostiquons à notre tour, des actions individuelles ou limitées, dès ce vendredi, jour d’anniversaire du prince Reza Pahlavi, jusqu’à l’élection américaine et à l’issue de l’annonce du résultat dans une semaine, la reprise des grandes manifestations hostiles au régime. Le régime a de fait un répit de 6 jours. Ses patrons qui ne peuvent espérer un deal (même avec Biden) en raison des années de terrorisme et de répression profiteront de ce répit pour redoubler d’agressivité ou préparer leur fuite et par ces choix sans avenir, ils encourageront d’autres collaborateurs à les trahir pour sauver leur propre vie. En résumé, tout le monde espérait un nouveau soulèvement ce mercredi, il a été reporté sans nuire au projet et aura vraisemblablement lieu dans une semaine grâce à une situation plus délétère pour les mollahs. Les opposants attendent leur heure pour porter l’estocade et achever le régime des mollahs.
[1] Pour info, précisons que l’on trouve que Mahomet est sans cesse insulté sur le Twitter iranien par les opposants en exil et les opposants miliciens ! Nous nous abstenons d’évoquer ces messages qui sont nettement plus trash que les caricatures de Charlie Hebdo. |