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Reza Shah Pahlavi le Grand :
le restaurateur de l’Iran éternel

14.05.2018

Un phénomène singulier s’est produit lors du soulèvement du peuple iranien qui a frappé l’attention du monde entier il y a quelques mois. Dans plusieurs dizaines de villes du pays, la population a scandé avec enthousiasme le nom de Reza Shah (1878-1944), fondateur de la dynastie Pahlavi et de l’Iran moderne.






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Ce phénomène, sur lequel les médias français et européens n’ont pas voulu s’attarder, est apparu d’autant plus étrange que les « experts » attitrés de l’Iran n’ont cessé, depuis près de quatre décennies, de prétendre que le régime des mollahs disposait d’assises populaires solides. Avec une rare constance et un toupet peu commun, ces mêmes « spécialistes » ont expliqué sans relâche à leurs interlocuteurs ingénus que les enturbannés corrompus qui pillent et dévorent depuis quarante ans les richesses entières d’une nation plusieurs fois millénaires, de concert avec les loubards incultes qui constituent leur garde prétorienne, représentaient les aspirations profondes d’une société encore fidèle aux idéaux révolutionnaires khomeynistes. Ces « chercheurs », dont la plupart sévissent au département « Monde iranien » du CNRS se sont échinés à vouloir « trouver » un peuple pour lequel l’idée du renversement de la mollahrchie serait saugrenue et la nostalgie envers la période de croissance et de paix ayant précédé l’avènement de ce régime sordide, une aberration.

Dans ce contexte, il est aisé de deviner quelle fut leur réaction quand ils furent contraints de constater, qu’aux quatre coins de l’Iran, des hommes et des femmes, de tous âges et de toutes conditions sociales, vouant aux gémonies la mafia ochlo-théocratique au pouvoir, clamaient dans le même temps leur reconnaissance à celui qui ressuscita leur pays engourdi dans une léthargie séculaire : Reza Shah Pahlavi le Grand.

La nuit qadjare

Pour saisir l’ampleur de l’œuvre accomplie par Reza Shah, il n’est pas inutile de rappeler l’état de l’Iran sous la dynastie précédente des Qadjars (ou Kadjars).

Le pays était nominalement dirigé par une dynastie indolente qui l’avait progressivement livré à la domination étrangère, essentiellement russe et britannique. En dépit des tentatives de quelques personnalités soucieuses de faire entrer l’Iran dans l’ère moderne, comme le prince Abbas Mirza (1789-1833) ou le grand vizir Amir Kabir (1807-1852), l’incurie et la médiocrité de ses élites dirigeantes contraignait celui-ci à demeurer désespérément arriéré, sans véritable infrastructure, sans projet ni vision autre que de chercher à survivre comme simple zone tampon entre deux impérialismes coloniaux.

A l’instar de la dynastie régnante, la société, en très grande partie illettrée, était sous la coupe d’un clergé chiite rétrograde et farouchement hostile à toute politique de modernisation qui aurait porté atteinte à ses privilèges et à la mainmise exercée sur les corps et les âmes de l’écrasante majorité des Iraniens depuis près de cinq siècles.

Autoérigés en représentants des figures saintes du chiisme, les mollahs mettaient un point d’honneur à susciter et entretenir un esprit superstitieux au sein de la population, à se satisfaire de l’analphabétisme massif, à exclure les femmes de l’espace public, à soutenir une répression brutale dirigée contre les minorités religieuses et à encourager l’application de la loi islamique (« charia ») dans ses aspects les plus archaïques incluant les peines corporelles les plus inhumaines.

C’est au cours de cette sinistre époque que le clergé chiite s’est doté de l’organisation qui est encore la sienne aujourd’hui et dont on chercherait en vain les fondements dans les premiers siècles de l’Islam.

L’artisan du réveil d’une nation

Il arrive que l’homme providentiel ne soit pas qu’un mythe. En l’occurrence, il s’est incarné en Iran sous la figure d’un modeste officier originaire de la région du Mazandaran située près de la mer Caspienne.

Son parcours fulgurant au sein de la carrière militaire et les réalisations spectaculaires qu’il va accomplir en un court laps de temps en ont fait une figure comparable à celle des héros mythologiques décrits par le Livre des Rois (« Shah Nameh ») de Ferdowsi qui constitue l’épopée nationale des Iraniens.

Successivement, chef des armées (« Sardâr Sepâh »), ministre de la Guerre puis Premier Ministre, il est proclamé Empereur (« Shâhanshâh ») en 1925. C’est la fin de la dynastie Qadjar et la naissance de celle des Pahlavis,

En l’espace de seize ans, et avec relativement peu de moyens à sa disposition, Reza Shâh va parvenir à faire passer l’Iran des ténèbres médiévales au vingtième siècle.

Il n’est guère possible de décrire avec exhaustivité, en quelques lignes, la totalité des réalisations fondamentales accomplies par ce monarque éclairé et salué aujourd’hui par la mémoire collective d’un peuple pourtant jeune dans son écrasante majorité.

Il est toutefois loisible d’indiquer, pour l’essentiel, qu’il a affermi l’autorité du pouvoir central et maintenu l’intégrité du territoire iranien miné depuis des années par les révoltes centrifuges. Il a constitué une armée nationale moderne avec pour la première fois une aviation et une marine de guerre. Reza Shâh va également favoriser l’industrialisation du pays qu’il va doter par ailleurs d’infrastructures routières et ferroviaires remarquables (notamment le Transiranien ).

Le fondateur de la dynastie Pahlavi va surtout engager une lutte implacable contre le clergé chiite arriéré pour soustraire aux mollahs le contrôle de la justice et de l’éducation avec la création d’un système scolaire de qualité contrôlé par l’Etat et un système judiciaire moderne chargé de faire appliquer la loi civile iranienne à l’exclusion de la loi coranique. Le caractère laïque de l’éducation et de la justice instauré par le souverain visionnaire a ainsi permis au pays d’échapper à l’archaïsme dans lequel les gardiens de l’ignorance persistaient à vouloir l’engoncer.

En outre, pour la première fois de son histoire, l’Iran va se doter d’un état civil. Les mollahs, déjà très hostiles à la politique laïque, anti-tribale et antiféodale de Reza Shâh, vont également assister impuissants à l’application de mesures fondamentales sur le plan « sociétal » : l’occidentalisation des tenues vestimentaires et surtout l’interdiction du voilement des femmes (« Kashf-é hejab). Cette dernière réforme suscite encore aujourd’hui l’hystérie de la cléricature fanatique. Elle est à l’origine de la haine que lui portent les enturbannés et leurs séides bien qu’en son temps, la politique de modernisation de Reza Shâh ait été soutenue par les « grands ayatollahs » Haeri Yazdi et Hassan Naini.

L’aéroport international de Mehrabad, la raffinerie d’Abadan (la plus grande du monde), l’Université de Téhéran, l’avenue Pahlavi (aujourd’hui « Vali-e Asr »), l’Académie de l’Iran, les monuments ornant les mausolées des plus grands poètes persans (Ferdowsi, Khayyâm, Attâr, Saadi, Hâfez etc), la radio nationale, le Musée national d’Iran, la fondation des banques Melli et Sepah et bien d’autres institutions ont été réalisées sous son règne.

L’œuvre accomplie en 16 ans est d’autant plus remarquable que Reza Chah était très loin de disposer des revenus pétroliers dont disposent aujourd’hui les ochlo-théocrates enturbannés, lesquels n’ont pas été capables en près de 40 ans, malgré les rentrées d’argent colossales dont ils bénéficient avec la vente du pétrole et du gaz iranien, de financer autre chose que le terrorisme pour jeter l’opprobre sur l’Iran et faire tenir, coûte que coûte, par une répression tous azimuts et un niveau démentiel de corruption, leur sinistre régime.

Le renouvellement de l’alliance judéo-perse

L’un des aspects majeurs de l’héritage de Reza Shah réside dans son attachement à l’Iran éternel plurimillénaire. Un pays dont l’histoire plonge ses racines dans les temps mythologiques. Une nation constituée d’une famille de peuples aux identités multiples, tous pénétrés du message humaniste de la sagesse iranienne et de l’esprit chevaleresque de son antique spiritualité.

Fasciné par l’histoire de l’Iran préislamique, notamment celle de l’épopée achéménide, le fondateur de la dynastie Pahlavi a inscrit ses pas dans ceux de l’Empereur Cyrus le Grand (VIe siècle avant JC), loué par le prophète Isaïe (45 : 1-4 ; 8), pour avoir libéré le peuple juif de la captivité babylonienne.

L’histoire de l’Iran antique témoigne des liens d’amitié entre les Perses et les Juifs. Les empereurs achéménides ont notamment soutenu la reconstruction du Temple de Jérusalem et les monarques sassanides ont accueilli sur le territoire de leur empire le dernier Sanhédrin.

Reza Shah est le digne héritier de cette tradition.

Sous son règne, la communauté juive d’Iran, l’une des plus anciennes du monde et la plus nombreuse du Proche-Orient, fut traitée comme une composante à part entière du peuple iranien. Tout en préservant leur religion, les juifs iraniens purent entrer dans l’armée, accéder à toutes les professions étudier dans les écoles publiques et habiter où ils le souhaitaient. L’intégralité des lois et des décrets discriminatoires les concernant furent annulés. La population juive d’Iran se reconnaissait pleinement dans le nationalisme laïque prôné par la nouvelle dynastie.

Le fondateur de l’Iran moderne ne se borna cependant pas à protéger les juifs d’Iran.

Afin de se contrer l’impérialisme britannique qui menaçait avec persistance l’Iran et sa politique de développement, Reza Shah s’est rapproché de plusieurs pays européens parmi lesquels la France, l’Italie et l’Allemagne de la République de Weimar à laquelle a succédé le régime nazi dont il ignorait les crimes comme de nombreux dirigeants de l’époque.

A la même époque, l’Iran pahlavi a contribué à sauver la vie de milliers de juifs d’Europe en délivrant des passeports iraniens à des juifs français, russes ou polonais qui y trouvèrent refuge avant de rejoindre la terre d’Israël, parmi lesquels un groupe de 800 enfants connu sous le nom d’« Enfants de Téhéran ».

A la lumière de ce qui précède, il est regrettable et surtout curieux que dans son dernier ouvrage « l’Empire et les cinq rois », l’intellectuel médiatique Bernard-Henri Levy présente le règne de Reza Shah qui fut, avec celui de son fils, Mohammad Reza Shah, la période la plus faste pour les juifs d’Iran depuis le règne des Parthes arsacides (IIe siècle avant JC – IIIe siècle après JC), comme l’acte fondateur d’un nazisme persan.

En effet, la polémique née des affirmations contenues dans cet essai concernant les raisons qui ont conduit Reza Shâh à exiger que la Perse soit désormais appelée Iran dans les actes officiels internationaux, ce dernier nom étant celui par lequel les Iraniens ont toujours désigné leur antique pays, il suffit de se rapporter à l’épopée nationale du Shah Nâmeh de Ferdowsi pour s’en convaincre, a éclaté précisément au moment où le corps du Roi des rois est réapparu devant la population iranienne scandant son nom depuis plusieurs mois au grand désarroi de la racaille ayatollahesque au pouvoir !

Depuis, les tyrans au turban cauchemardent à la simple évocation du nom du monarque qui a mis à bas leur emprise sur un peuple qu’ils étouffaient depuis trop longtemps et craignent que son fantôme ne continue aujourd’hui à les pourchasser depuis l’au-delà.

BHL se trompe en prétendant qu’il existerait un lien entre le nom éternel de la terre d’Iran et l’antisémitisme. Il est tout à son honneur de vouloir dénoncer et combattre ce fléau sous toutes ses formes. Il est toutefois nécessaire d’agir avec pertinence et sagacité. Ce n’est pas Reza Shâh et son authentique politique d’affirmation et d’indépendance nationale (laquelle ne s’est jamais faite au détriment des juifs, bien au contraire) qu’il convient de pointer du doigt, mais bien exclusivement le fascisme théocratique des mollahs actuellement au pouvoir à Téhéran auprès desquels les dirigeants européens s’empressent de signer de juteux contrats commerciaux.

L’antisémitisme radical promu par l’ochlo-théocratie chiite est propre au régime des mollahs dont l’idéologie fondamentalement anti-iranienne réduit les juifs d’Iran au rang de citoyens de troisième catégorie, au même titre que les membres des autres minorités religieuses (sunnite, chrétienne, zoroastrienne, sans évoquer le cas des bahais qui n’ont même pas d’existence légale), organise des concours de caricatures sur l’holocauste ou des séminaires complotistes présentant Israël comme étant à l’origine de tous les malheurs de l’humanité.

La chute de cette dictature enturbannée marquera la fin de ces abominations et le renouveau d’une alliance millénaire qui a vocation à illuminer la région.

Les juifs, qu’ils soient originaires d’Iran ou d’ailleurs, doivent savoir que leurs véritables amis au sein du peuple iranien sont ceux qui se réclament de Reza Shâh et de sa dynastie fondatrice de l’Iran moderne. Celle qui a inscrit son héritage dans celui du père historique de la nation iranienne, Cyrus le Grand, le libérateur du peuple de Dieu.

Sam Safi
Patriote iranien

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