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Iran : La semaine en images n°140
24.10.2010

Il y a une semaine, le régime a réalisé qu’en ne parvenant pas à casser la grève du Bazar, il donnait la preuve qu’il n’avait plus le soutien de ses miliciens. Il avait alors tenté de restaurer son autorité en diffusant des nouvelles mensongères laissant supposer qu’il maîtrisait la situation ou qu’il disposait des mêmes capacités de répression. Cette semaine, il a continué dans le même registre en diffusant des images très bien travaillées pour donner l’illusion d’un soutien massif des dizaines de milliers de jeunes intégristes préparés à se battre à mains nues avec les ennemis du régime. (vous pouvez cliquer puis zoomer sur les images pour les agrandir une ou deux fois)



Depuis un mois, les négociants en or, en acier, en textile de Téhéran et les autres grandes villes iraniennes sont en grève. Cette semaine, au détour de deux articles, nous avons su qu’au cours de ce mois de grève, la bourse de Téhéran n’avait cessé de reculer et que dans le même temps, les prix de la construction avaient enregistré une hausse de 100%. C’est pourquoi le régime a tenté de casser leur grève par toutes sortes d’intimidation, mais il n’y est pas parvenu. Cet échec a seulement démontré qu’il ne commandait plus ses miliciens de base comme nous l’avions affirmé en signalant leur boycott des manifestations officielles. La révélation de la perte de son autorité (sur le Bazar et la milice) a ébranlé le régime car désormais tout soulèvement populaire aurait la capacité de le renverser. Il a d’abord tenté de restaurer son autorité avant de se résoudre à démoraliser le peuple en annonçant un arrangement avec les Bazaris et aussi un grand nombre de pendaisons et d’amputations.

Il y a deux semaines, le régime a fait le choix de la démoralisation des Iraniens car il n’avait d’autres moyens pour empêcher qu’ils ne bougent pas à un moment où il est faible et sans défense. Ces derniers n’ont pas bougé car ils ne savent pas qui peut remplacer les mollahs. Ils espèrent évidemment quelqu’un comme Reza Pahlavi, mais en l’absence de soutien des Occidentaux à son égard, un changement de régime peut à leurs yeux se solder par le démantèlement de ce plus vieil Etat du monde ou à cautionner Moussavi qui est aussi mauvais que ses camarades.

Malgré l’absence d’action de la part des Iraniens, cette semaine , le régime a maintenu et même renforcé ce plan de démoralisation car il a rencontré une nouvelle difficulté : Total, son plus important et dernier grand partenaire pétrolier, a suspendu ses relations avec l’Iran.

Le régime qui commente la moindre menace de rupture de contrat n’a pas commenté l’info car la suspension annoncée a été une véritable catastrophe.

En effet depuis des années, l’Iran n’extrait pas son pétrole directement, il vend des droits d’exploitation à des compagnies étrangères qui au retour doivent lui restituer 1/3 de leurs productions pour les besoins domestiques iraniens. Total étant la dernière très grande compagnie pétrolière active en Iran, en raison du nombre important de puits qu’il exploitait, il était à l’origine d’une très grande part de pétrole accessible pour l’Iran. La suspension des relations a privé l’Iran de la majorité de pétrole qui lui permettait de produire 25% de ses besoins en carburants : évidemment de l’essence, mais surtout du kérosène dont il a besoin pour faire fonctionner ses centrales thermiques de production d’électricité. Le régime risque à présent la panne sèche et le black-out quand il finira ses réserves actuelles de carburants.

Il y a deux ans, face aux sanctions et pour limiter les risques de pénurie synonyme de révoltes, le régime avait décidé d’aligner de force la consommation des Iraniens sur cette production nationale minimale. Il hésitait cependant à appliquer la recette par peur d’émeutes qu’il n’aurait pas pu mater en l’absence de soutien de ses miliciens. En se retrouvant à la frontière de cette panne sèche qui pourrait le renverser, pour rallonger la durée de vie de ses réserves, le régime s’est retrouvé dans l’obligation d’annoncer l’entrée en vigueur de ce plan à risques alors qu’il ne dispose pas de troupes nécessaires pour mater une éventuelle révolte.

Le problème n’étant pas ponctuel et la situation étant susceptible de devenir de plus en plus tendue tout au long de cette dernière ligne droite, en l’absence d’une quelconque capacité de répression, le régime n’avait d’autre choix que de renforcer ses annonces de puissance (rajazkhani) pour démoraliser l’adversaire afin qu’il ne bouge pas.

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Cette semaine, on a ainsi eu droit à de nouvelles annonces d’amputations et surtout à des images faisant état de l’existence d’un soutien massif de dizaines de milliers de jeunes intégristes exaltés à Khamenei rien que dans la petite ville de Qom… Le régime a aussi mis en scène des jeunes champions de judo pour laisser entendre que ses dizaines de milliers de partisans pourraient arrêter toute révolte.

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Dès le samedi dernier, après l’annonce de Total, le régime a monté le projet de « soutien massif des plus jeunes à Khamenei » comme un vrai spectacle. Parce que les habitants et les jeunes mollahs avaient boycotté les diverses manifestations du régime y compris les manifestations en faveur de Montazéri, l’apôtre de sa fausse opposition interne, le régime a tout d’abord diffusé des images montrant les jeunes mollahs noctambules très dévoués en train de peindre le nom du Guide sur les automobiles des passants afin de montrer la disponibilité du peuple et du clergé à le servir.
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Le lendemain, le dimanche 17 octobre, le régime a laissé reposer sa pâte. Il nous a servi un autre plat indigeste et démoralisant à savoir une soi-disant forte mobilisation du peuple lors du voyage d’Ahmadinejad à Ardebil. On peut en douter pour deux raisons : il n’y a pas eu de photo le montrant en train de parler à ses fans et sur les photos vues du ciel, les gens au centre sont plus petits que les gens derrière eux ce qui laisse penser que ces gens autour de l’automobile ont été ajoutés et qu’en bon comédien, Mahmoud a salué les rues vides et il a parlé devant des parterres vides.
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Le lendemain, le lundi 18 octobre, le régime recevait l’ancien Premier ministre irakien, Nouri Al Maleki. Rien n’a filtré de cette visite et elle n’a pas été critiquée par Washington, ce qui laisse croire que l’Irakien était en mission pour convaincre Téhéran d’assouplir ses positions pour rendre possible dialogue. Mais les mollahs ne peuvent pas car ils estiment que le dialogue proposé par Obama est une étape vers la réconciliation et en conséquence un moyen pour les Etats-Unis de revenir en Iran avec leurs pions pour prendre le pouvoir de l’intérieur avec une révolution de couleur.
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Le mardi 19 octobre, après avoir encore refusé le dialogue, le régime a envoyé Khamenei vers Qom. Des correspondants locaux ont fait état de la fermeture des écoles et des commerces pour laisser supposer que tout le monde avait fermé pour aller à la rencontre du Guide. Mais nos correspondants faisaient état d’une absence totale de mobilisation.
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Cependant, les images vidéos ou photographiques du régime contredisaient ses confidences montrant des foules à perte de vue pour accompagner le cortège ou pour écouter le guide.

Les images de gens réunis pour boire les paroles de Khamenei étaient plus spectaculaires que les images de son arrivée dans la ville. La foule des auditeurs que l’on voit ici donne la mesure d’une gigantesque mobilisation générale (vous pouvez cliquer puis zoomer sur les images pour les agrandir une ou deux fois).
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La foule finale| Il est étonnant que certains se soient laissés impressionner par cette foule d’auditeurs car elle était réunie sur le parvis derrière le mausolée de Massoumeh reconnaissable à son dôme doré, un parvis qui est loin d’être gigantesque. On peut voir ici ses dimensions : ils n’ont rien à avoir avec les images du régime.
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Visiblement, le régime a étiré les photos, mais aussi les images vidéo du rassemblement pour donner l’impression d’un espace très large. Nous avons trouvé des images non truquées qui montrent des auditeurs assis et vu les dimension du site, leur nombre ne peut être supérieur à 3500.
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On retrouve à peu près le même nombre pour la foule de l’arrivée du Guide.
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Ici, les images n’ont pas été fabriquées en étirant l’espace, mais en réunissant tous les manifestants sur un seul lieu exigu. En effet, il n’existe pas de photos montrant le cortège avancer rue par rue : toutes les images ont été prises sur une même avenue appelée Astaneh (qui est derrière le parvis du rassemblement final).
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Comme on le voit, cette voie a une longueur de 200 mètres sur une largeur de 20 mètres, ce qui au regard des distances entre les participants fait état d’une foule d’au plus 4000 personnes. De fait, la foule de départ a été plus nombreuse que la foule des auditeurs. Le régime a visiblement perdu une partie de ses fans figurants au cours du show !

Qui étaient ces manifestants ? L’agence Fars s’est arrêtée sur certains visages : il y a des femmes noires qui pourraient être les épouses des étudiants étrangers qui font des études pour devenir des mollahs ou des étudiantes en théologie. Une dépêche du régime a d’ailleurs confirmé la présence des étudiants étrangers et leur famille. Cependant étant donné que ces étudiants ne sont pas majoritairement des Africains, mais Arabes, on ne peut pas estimer leur nombre dans le rassemblement.
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Le mercredi 20 octobre, après ce choc visuel qui a perturbé de nombreuses personnes, le régime a mis en avant le soutien de Chavez pour lui fournir de l’essence. Ahmadinejad et son hôte ont assisté à une démonstration de jeunes soldats combattants à mains nues.
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Le jeudi 21 octobre (dernier jour de la semaine en Iran), le régime a mis en œuvre le reste de ses projets de démoralisation du peuple avec d’autres jeunes dans des exercices de combats. Un des champions lui a d’ailleurs remis un brassard d’amitié pour montrer l’adhésion de ses jeunes au pouvoir. Le régime tire des plans sur la comète. Une attitude qui fait état d’un grand désespoir.
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Le régime a aussi mis en scène Khamenei avec les grands ayatollahs. Ces derniers pensent qu’il leur a volé la place qui leur revenait à la mort de Khomeiny en lui succédant grâce à un testament inconnu falsifié par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Rafsandjani a ainsi placé au pouvoir un ami qui lui a renvoyé l’ascenseur en cédant lors d’une modification de la constitution l’ensemble de ses pouvoirs exécutifs au Conseil de Discernement qu’il dirige à vie. Cela a transformé Rafsandjani en patron du régime et aussi éliminé toute chance pour que les membres du haut clergé puissent un jour accéder à la direction du régime. En mettant en scène Khamenei parmi ses derniers, le régime entendait montrer qu’il pouvait surmonter les dissensions en cas de menace pour le système. Les vieux mollahs aigris ont joué le jeu car ils ont tous intérêt à ce que le régime soit préservé.
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En dernier lieu, le régime a clôturé sa semaine de démoralisation avec l’annonce de plusieurs amputations au cours des derniers mois et l’annonce du démantèlement d’une usine de fabrication de paraboles, seul moyen de s’informer ou de s’évader.
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En voyant ces images de propagande terrorisante on pourrait croire que les Iraniens ont rendu les armes. Nous ne le croyons pas car le peuple a une arme secrète : sa colère.