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Iran : Les Verts ne saluent ni l’ONU ni Clinton
16.02.2010

L’Iran se dirige vers une dictature militaire des Pasdaran et les Etats-Unis regrettent le temps où la République islamique tenait des élections et avait différents points de vue au sein du cercle des dirigeants. Ce point de vue exprimé par Hillary Clinton est exactement l’un des principaux arguments du Mouvement Vert, la fausse opposition interne ! Il n’est pas certain que les intéressés apprécient car au-delà des mots, les objectifs divergent.
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Tout au long de la semaine dernière, Téhéran a enchaîné les provocations nucléaires... Les opinions publiques américaine et internationale s’attendaient à des sanctions, elles se retrouvent avec un éloge de la belle république que fut le régime des mollahs ! Pour notre part, nous ne sommes guère surpris par l’absence d’une escalade car depuis plusieurs années nous insistons sur le fait que pour dominer l’Asie Centrale et affaiblir la Chine dans cette région, Washington doit nécessairement faire alliance avec les islamistes régionaux et le moyen le plus efficace est de travailler avec les mollahs, spécialistes en agitation islamique. S’il a toujours sanctionné les mollahs, ce n’était pas pour les renverser, mais parce qu’ils refusent l’entente que Washington leur propose.

Les raisons de ce refus remontent au 4 novembre 1979 quand les mollahs ont envahi l’ambassade américaine à Téhéran pour révéler des documents qui établissaient un lien financier formel avec le parti islamiste Nehzat Azadi dont les membres avaient en charge le gouvernement provisoire et les Pasdaran. Le 4 novembre 1979, Khomeiny a volé la révolution islamique conçue par Washington pour le même propos que l’entente que l’on propose aux mollahs : fomenter une agitation islamiste destinée à exploser la région au motif de l’exportation de la révolution. En 1979, le premier objectif était une balkanisation des républiques soviétiques de l’Asie Centrale pour priver les Russes des réserves gazières de la région, puis un soulèvement des musulmans ouïgours de Xinjiang et enfin une explosion de l’Irak et de l’Arabie Saoudite, les deux pays qui avaient avec le Chah créé l’OPEP, le cauchemar des compagnies pétrolières. Aujourd’hui, l’objectif irakien a été atteint, l’OPEP n’est plus l’ombre de ce qu’il avait été, mais les autres objectifs demeurent : la Chine qu’il faut déstabiliser, mais aussi la Russie qui a une main mise totale sur les ex-républiques soviétiques de l’Asie Centrale et du Caucase. Le temps est passé, mais les objectifs restent inchangés. Cette permanence des objectifs américains a conduit les Etats-Unis à tout tenter au cours des 30 dernières années pour reprendre en main la direction du régime et de la milice Pasdaran qu’ils avaient créé pour ce motif.

Pour simplifier, cela a toujours consisté à sanctionner le régime déviant sans aller jusqu’à son anéantissement puis de proposer un arrangement basé sur une normalisation des relations et le respect des droits de l’homme, prétextes à un retour sécurisé des ex-complices en Iran et dans l’arène politique pour une prise du pouvoir par l’intermédiaire d’élections organisées par les mollahs eux-mêmes, un changement de régime incontestable par les mollahs eux-mêmes. Ceci explique la mélopée d’Hillary Clinton sur le bon temps où le régime organisait des élections pluralistes.

On touche cependant à l’absurde car c’est en réponse à cette politique américaine de cheval de Troie que Téhéran a dernièrement conçu le Mouvement Vert (pro-Khomeiny) pour un changement (interne) sans changement, un renouvellement des vœux qui soit incontestable par les Etats-Unis. Le but était de faire attester par les Etats-Unis tous les choix du passé notamment le nucléaire. C’est pourquoi il est certain que les Verts ne vont pas saluer la mélopée d’Hillary sur les élections libres en Iran, discours qui veut retourner le piège contre le régime qu’ils sont censés sauver.

Par ailleurs, les Verts n’ont pas hésité à mettre en scène leurs malheurs (factices) pour arracher un soutien officiel à Obama, c’est pourquoi on ne les entendra pas non plus saluer la condamnation du régime (qu’ils sont censés sauver) pour violations aggravées des droits des opposants, prétexte à un renforcement des pressions américaines... Cet appel du pied ne mènera donc à rien.

Ce choix absurde est en soi réjouissante pour les opposants que nous sommes car il mettra le Mouvement Vert dans l’embarras, ce qui encouragera la fuite en avant de son créateur, le régime des mollahs. D’une manière plus générale, ce choix mettra en évidence l’impossibilité de l’entente souhaitée par Washington et la nécessité d’une nouvelle politique américaine plus réaliste.


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Un autre aspect de cette approche absurde :
- Iran : Le cadeau d’anniversaire que les Américains regrettent déjà
- (2 février 2010)

Washington et les Verts :
- Iran : La grande mobilisation
- (6 FÉVRIER 2010)

Pour en savoir + :
- iran – EU : Pas d’atomes crochus !
- (11 FÉVRIER 2010)

| Mots Clefs | Décideurs : Hillary Clinton |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |

| Mots Clefs | Institutions : Démocratie Islamique |
| Mots Clefs | Réformateurs & faux dissidents : Le Mouvement Vert |