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Planete Energies | Le marché international du pétrole : les majors
12.04.2007

Aujourd’hui, les principales compagnies pétrolières internationales, celles qu’on appelle les majors, sont au nombre de 5 :

  • Exxon/Mobil, américaine, fruit de la fusion d’Exxon et de Mobil
  • BP, britannique, provenant de la fusion de BP et d’Amoco
  • Shell, anglo-néerlandaise
  • Total, française, produit de la fusion d’Elf, de Fina et de Total
  • Chevron/Texaco, américaine, issue de la fusion de Chevron et de Texaco.


Le tableau qui suit donne une idée de leur taille en milliards de $ :

L’histoire des majorsLes deux grandes compagnies pétrolières les plus anciennes ont été créées à la fin du XIXe siècle : la Standard Oil américaine de Rockefeller et l’anglo-néerlandaise Royal Dutch/Shell. En 1911, la puissance de la Standard Oil est telle que le Congrès américain vote la fameuse loi antitrust qui va la casser en trois « morceaux » : Standard Oil of New Jersey (future Exxon), Standard Oil of New York (future Mobil) et Standard Oil of California (Socal). Toutes les trois feront partie du groupe qu’on appellera plus tard les seven sisters (les sept sœurs) : Exxon, Socal (qui deviendra Chevron), Mobil, Texaco, Gulf, BP (héritière de l’AIOC, Anglo-Iranian Oil Company) et Shell. A ces sept sœurs, on ajoute traditionnellement la française CFP (Compagnie Française des Pétroles, future Total) pour désigner les huit anciens majors de l’industrie pétrolière.

Très vite, les majors américaines vont investir à l’étranger, attirées par les énormes profits générés par du pétrole à bas prix de revient (Moyen-Orient) revendu au même prix que le pétrole vénézuélien ou texan, plus cher à produire. En juillet 1928, BP, Shell, Exxon, Mobil et la CFP signent les « accords de la ligne rouge ». C’est un accord de mise en commun des moyens de prospection et de partage amiable des ressources pétrolières se trouvant ou pouvant être découvertes sur les anciennes provinces de l’Empire Ottoman défunt, c’est-à-dire de la Palestine au Nord de l’Irak, en englobant l’ensemble de la péninsule Arabique. Ainsi se forment de puissants consortiums, qui seront plus tard nationalisés : IPC (Iraq Petroleum Company), ADPC (Abu Dhabi Petroleum Company), QPC (Qatar Petroleum Company), KOC (Koweit Oil Company) et ARAMCO (Arabian American Oil Company d’Arabie Saoudite).

Dans les années 1950, la part de revenus pétroliers des pays producteurs augmente sensiblement, mais les bénéfices des majors sont peu touchés, grâce à des avantages fiscaux accordés par leurs gouvernements. Entre 1958 et 1972, les bénéfices des sept sœurs progressent régulièrement de 1,6 à 4,5 G$ (milliards de dollars), tandis que le prix du baril glisse à la baisse.

En 1973, ce chiffre bondit à 8 G$. Au titre de leur production dans les pays de l’OPEP, les sept sœurs réalisent en 1974, au lendemain du choc pétrolier, grâce à la hausse vertigineuse des prix, quelque 17,5 G$ de bénéfices ! Les deux décennies qui suivent cette charnière du premier choc pétrolier sont marquées pour les compagnies pétrolières par des revenus à la fois tirés à la hausse par le bond des prix et à la baisse par l’augmentation continue de la part des Etats producteurs dans les revenus pétroliers. L’abandon progressif du système des concessions va faire perdre beaucoup d’argent aux majors, ce qu’elles vont globalement compenser par la hausse des prix du baril et le développement des activités de trading (commerce du brut et des produits pétroliers).

Ainsi, en 1985, les 5 majors américaines réalisent 1/7 des bénéfices de Fortune 500 (classement par le magazine économique Fortune des 500 premières entreprises américaines en termes de revenus), c’est-à-dire à peu près autant qu’avant le choc pétrolier de 1974.

Les années 1980 et 1990 voient une nouvelle donnée importante : la forte augmentation des coûts d’exploration et de production, conjuguée à la baisse de la taille des gisements découverts. Cette hausse se traduit par une augmentation sensible du prix de revient des « nouveaux » barils de pétrole. D’autant que les zones potentiellement très riches en pétrole deviennent plus rares : autour d’elles, la concurrence s’exacerbe et les Etats concernés en profitent (c’est de bonne guerre !) pour obtenir des « bonus » de plusieurs centaines de millions de dollars lors de l’attribution des permis. En conséquence, beaucoup des petites et moyennes compagnies pétrolières, qui ne disposaient pas d’un capital suffisant pour financer le renouvellement de leurs réserves par une exploration devenue très coûteuse, ont été rachetées. Quant aux plus importantes, les majors, une vague de « mégafusions » initiée en 1984 (fusion de Gulf dans Chevron) va culminer à la fin des années 1990, bouleverser le monde pétrolier et donner naissance à cinq géants : Exxon/Mobil (la Standard Oil est de retour !), Royal Dutch Shell (la seule qui n’a pas fusionné avec une autre), BP/Amoco (aujourd’hui BP), Chevron/Texaco et TotalFinaElf (aujourd’hui Total).

Les compagnies pétrolières continuent de générer des bénéfices importants. Cet argent pourrait servir en partie à financer la reconversion énergétique des pays développés. Les compagnies européennes l’ont compris :

- BP avec le solaire, nouveau leader mondial de la production photovoltaïque ;

- Shell avec la biomasse, le solaire et l’éolien, dont l’objectif annoncé était de détenir 10 % du marché des énergies renouvelables en 2005 ;

- Total avec la conception et la commercialisation de systèmes photovoltaïques et des investissements dans d’autres énergies renouvelables (éolien, énergie des vagues…).

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| Source : Planete Energies |