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Iran : Les terribles félicitations de Ban Ki-moon
13.08.2009

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a félicité officiellement le président iranien Mahmoud Ahmadinejad pour sa réélection en juin : ce dernier est désormais officiellement l’interlocuteur iranien du Conseil de Sécurité.



Il y a 3 semaines, Shirin Ebadi avait appelé Ban Ki-moon à se rendre en Iran pour épauler le mouvement vert de contestation de la légitimité d’Ahmadinejad. Si Ban Ki-moon avait accepté de faire ce déplacement, il aurait admis l’absence de légitimité du président élu. De facto, il aurait alors rendu toutes futures négociations avec lui dépourvues de valeur. Il aurait alors bloqué le dialogue comme le souhaite Téhéran.

Au cours des trois dernières semaines, Téhéran n’a pas ménagé ses forces et son imagination pour forcer un quelconque membre de la communauté internationale à apporter son soutien à cette contestation présentée comme un grand moment de démocratie. Ayant échoué, il a tout misé sur un procès des partisans de cette fausse contestation, n’hésitant pas à malmener des étrangers comme Clotilde Reiss pour animer le spectacle. N’ayant pas obtenu l’effet recherché, le lundi 10 août, Téhéran a évoqué des viols sur des prisonniers pour obtenir un soutien humanitaire aux contestataires persécutés comme une alternative à une reconnaissance politique qu’on refuse à Moussavi.

Et ce lundi 10 août, Téhéran est allé définitivement trop loin : Ban Ki-moon a compris qu’il ne pourrait plus longtemps se taire de peur de donner une légitimité à la contestation. Ce même jour, il a adressé ses félicitations écrites à Ahmadinejad, le reconnaissant comme le seul interlocuteur légitime du Conseil de Sécurité, organisme en charge du dossier nucléaire iranien avec la participation de l’Allemagne.

Le texte des félicitations est d’ailleurs explicitement orienté vers la nécessité du dialogue puisque le secrétaire général exprime l’espoir que l’Iran continuera « à coopérer étroitement avec l’ONU face aux problèmes régionaux et mondiaux ». Cela veut dire que le 15 septembre prochain, Téhéran devra donner une réponse aux Six sans évoquer une crise interne.

Ces félicitations sont aussi un geste libérateur pour l’ONU puisque désormais cet organisme et ses filiales pourront critiquer Téhéran pour ces persécutions ostentatoires censées arracher un soutien international à Moussavi. C’est donc un double revers pour Téhéran, un double malheur.

Téhéran a d’ailleurs saisi le danger puisqu’il a fait marche arrière sur l’authenticité des viols en prison. Le régime a diffusé un démenti par Larijani qui est à la fois un supposé modéré mais aussi un soi-disant ennemi juré d’Ahmadinejad. D’autres qui avaient fait des déclarations sur les violations des droits de l’homme reprendront leur parole et le régime annoncera aussi des libérations de prisonniers.

Désormais, Téhéran devra trouver rapidement une solution inédite pour refuser le dialogue le 15 septembre. On peut parier sur la provocation d’une crise internationale au Moyen-Orient à moins que les mollahs désespérés optent pour la solution radicale de faire libérer le poste du président pour de nouvelles élections à l’issue très incertaine (un bis).


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La question épineuse de la légitimité d’Ahmadinejad :
- Iran : Français et Américains face à Ahmadinejad
- (7 AOÛT 2009)

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : ONU |
| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Ahmadinejad |

| Mots Clefs | Réformateurs & faux dissidents : Le Mouvement Vert |
| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

| Mots Clefs | Réformateurs & dissidents : Shirin Ebadi |