Le régime des mollahs a un long passé de prise d’otages notamment au Liban via le Hezbollah. Depuis quelques années, le régime agit en toute légalité en arrêtant des étrangers de passage sur le territoire national pour avoir enfreint les lois. Ce n’est pas une chose difficile puisque pratiquement tout est interdit en Iran.

Dans le cas de Clotilde, la jeune femme a transgressé plusieurs interdits puisque selon le site du Quai d’Orsay, il est formellement recommandé d’éviter les attroupements, de s’abstenir de prendre des photographies hors des sites d’intérêt culturel. Il est aussi interdit de photographier ou de filmer... Mais la jeune femme poussée par sa passion que nous saluons a participé à la manifestation du 17 juin à Ispahan, l’une des plus importantes du pays, et a pris des photos, de la foule et sans doute des miliciens en civil (en chemise blanche), photos qu’elle a envoyées à ses amies de l’IEP de Lille.

Mais seulement voilà, si cette manif a été l’une des plus importantes de la vague de soulèvement du 15 au 25 juin, Clotilde a été arrêtée le 1er juillet, soit deux semaines après l’email intercepté et fouillé ! L’arrestation n’avait donc aucun caractère d’urgence. De plus ses images n’ont pas fait la une des quotidiens français ! Elle est une nouvelle victime de la politique de prise d’otage des mollahs. Pourquoi elle ?

Normalement, le régime utilise les journalistes comme otages, cela lui permet de pouvoir surmédiatiser l’affaire pour mettre mal à l’aise le pays d’origine et obtenir ses compensations. Mais dans le cas de la France, les journalistes de ce pays sont si sympas avec le régime qu’il ne peut se permettre de se priver d’aussi bons alliés. Clotilde a eu le malheur d’être française et là au mauvais moment. Pourquoi ? Pour calmer les manifestations anti-régime où participent des noms connus… pour axer l’info sur Moussavi au lieu de parler d’une contestation... pour empêcher de nouvelles sanctions… pousser Total à investir… on ne peut pas savoir dans l’immédiat, il faut attendre que le preneur d’otage s’exprime.

Cette affaire est néanmoins une occasion pour parler de l’Iran et des mollahs. Clotilde était déjà fichée à son arrivée à l’aéroport. Ils n’ont eu qu’à la cueillir et l’amener sans prendre la peine d’informer l’AFP, l’ambassade ou sa famille. Telle est la réalité de la vie en Iran. On peut disparaître du jour au lendemain sans laisser de trace. Il faut parler de cette réalité tout en parlant de Clotilde au lieu de courber l’échine et faire des cadeaux aux mollahs en passant des images de Moussavi comme ce soir sur France 3.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Pour en savoir plus :
 Iran : Le triple mépris des mollahs pour la France
 (4 JUIN 2009)