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Iran : Quand Paris Match et la Croix aident les mollahs !
10.06.2009

A l’approche de l’élection présidentielle en Iran, les médias français produisent des reportages sur l’Iran. Ces documents ont été réalisés avec l’aval du régime sans quoi le média en question ne pourrait plus envoyer des journalistes en Iran. Il nous a donc paru utile de signaler les articles qui contiennent des propos non conformes à la réalité ou dictés par le régime des mollahs. Nous ouvrons le bal avec la Croix et Paris Match.



Le premier article est d’Agnès Rotivel pour la Croix : « Iran, Ils croient à l’appel au dialogue des Etats-Unis ». La journaliste de la Croix affirme que les Iraniens ont été enthousiasmés par le discours d’Obama, ce discours où le président américain a défendu la liberté du port du voile. Elle fonde son jugement sur les déclarations d’un couple iranien formé de Mahvash, 27 ans, et son mari, 32 ans, qui seraient selon Agnès Rotivel des enseignants partisans du candidat modéré Karroubi. Elle précise que cette enseignante pro-Obama porte lors de leur rendez-vous (au domicile du couple) « le long manteau noir des femmes iraniennes, un foulard assorti et des gants blancs ».

Nous sommes là face à un modèle de base de la propagande du régime, propagande basée sur des critères rassurants en Occident : « couple d’enseignants, ouvert au dialogue, pro-réformes »... profils d’électeurs politiquement corrects qui suggèrent l’existence d’un système démocratique !

Cette description a deux défauts. Le premier concerne la profession du couple et le second la tenue de la femme. Le couple d’enseignants ne parle pas des manifestations massives d’enseignants qui protestaient au cours de ces dernières années contre des salaires inférieurs au tiers des revenus du seuil de pauvreté, des manifestations qui ont été violemment réprimées par des interventions policières ou des licenciements massifs sans préavis ou indemnités.

Ce couple d’enseignants n’existe probablement que dans le récit d’Agnès Rotivel. Il est juste un support pour donner une enveloppe moderne et politiquement correcte à de soi-disant électeurs bons musulmans modérés et heureux sous le voile. C’est ce qui nous conduit au second défaut du récit imaginaire d’Agnès Rotivel.

La femme iranienne est tenue de porter le voile obligatoire uniquement en présence d’un homme inconnu mais jamais en présence d’une femme inconnue. Il n’y avait donc aucune raison qu’elle se couvre totalement en présence d’Agnès Rotivel.

On ne peut évoquer une erreur d’appréciation ou un manque d’informations car Agnès Rotivel n’en est pas à son coup d’essai : dans un reportage consacré aux droits de la femme aux Emirats Arabes Unis, elle a montré ses capacités à donner une bonne image des femmes voilées en assimilant ce signe de l’avilissement de la femme musulmane à un choix fondé « sur les coutumes ou la timidité » !

C’est très délibérément qu’Agnès Rotivel a mis de côté les aspects sociaux de la vie des fonctionnaires iraniens pour se concentrer sur le voile, symbole d’une adhésion aux normes du régime. Elle a tout axé sur le voile pour planter le décor qui évoque l’existence d’une démocratie sous le régime des mollahs.

Le propos n’était pas d’évoquer des portraits d’électeurs ou la vie en Iran, mais d’apprendre aux lecteurs de la Croix de considérer la république islamique d’Iran comme une démocratie.

Cet article clairement de propagande contient également le soi-disant témoignage d’un épicier, lui aussi bon musulman et modéré, mais aussi le témoignage d’un religieux rencontré par hasard dans la rue !

Or, comme par hasard ce mollah, hodjatoleslam Hejazi, s’avère être un ancien n°2 des services secret du régime ! Pas étonnant qu’il déroule pour les lecteurs de la Croix l’autre volet de la propagande du régime sur le « droit au nucléaire » et la « dénonciation de l’Aipac, le puissant lobby juif aux États-Uni ».

© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Le second article du même ordre (propagande) est l’œuvre de Yannick Vely pour Paris Match : « Les Iraniens derrière le voile des apparences ».

Cet article est aussi fait d’une série de témoignages avec des messages subliminaux. Exemple : « Certains prônent une nouvelle révolution, mais que nous a-t-elle apporté ? Le problème ne vient pas que du gouvernement. Les Iraniens doivent travailler ensemble et réfléchir plus », estime une étudiante. Donc on ne veut pas de changement de régime et le défaut vient du peuple et pas des mollahs.

« Cela fait partie de la culture iranienne, analyse la psychologue. De l’ouvrier à l’homme le plus cultivé, tous accusent une force extérieure pour justifier le fait que rien ne change : si ce n’est pas le gouvernement, c’est l’œil du diable, ou autre chose ! Ce qui nous sauvera ? L’éducation, et les femmes. » Car, ultime paradoxe, et bien que de lourdes inégalités persistent, la révolution a contribué à les libérer ! »

Après avoir écrit cette ineptie qui est l’argument de base de toutes les lobbyistes femmes du régime des mollahs, argument par ailleurs totalement faux, Yannick Vely enchaîne sur le témoignage d’une certaine Leila, 29 ans, institutrice ! L’instit à la cote !

Selon Vely, elle a laissé tombé un job où elle gagnait 100,000 dollars par an à New York pour revenir servir le pays pour un salaire de 900 dollars à Téhéran ! Précisons qu’une institutrice ne dépasse même pas les 180 dollars par mois !

Dans son article Vely parle aussi des revenus de Taxi : 50 à 150 dollars par nuit ! On parle bien de taxis au noir qui travaillent la nuit de 18 à 23 heures. Le revenu annoncé est irréalliste chaque client paye environ 1 dollar le taximan au black, le tarif étant de 2 dollars pour les taxis réguliers (mais communs) et de 7 dollars pour les taxis réguliers exclusifs.

Les mensonges de Vely sur les revenus de la classe moyenne sont une réponse à nos articles sur la pauvreté de cette classe moyenne en Iran, une pauvreté qui provoque un boycott massif de toutes les élections en Iran. Téhéran a jugé cette réponse utile : car il ne peut admettre que l’on parle du boycott.

Le lien entre la pauvreté et le boycott | Voter a toujours été une obligation dès le début de la révolution : Téhéran doit remplir les bureaux de vote pour attester les chiffres de participation qu’il jette en pâture aux médias étrangers comme une preuve de la légitimité de sa démocratie ! Au début de la révolution, les gens qui s’abstenaient d’aller voter étaient punis par le retrait des coupons de rationnement, l’expulsion des universités ou encore le licenciement. Le taux très élevé du chômage, l’absence de travail stable et la grande pauvreté qui touchent 85% des Iraniens ont changé la donne : le régime n’a plus de moyen de rétorsion contre le peuple.

C’est là qu’intervient l’article de Vely avec des Iraniens de la classe moyenne qui ont des salaires supérieurs aux chiffres du seuil de pauvreté. Cet article dicté par le régime ne dément pas les chiffres du seuil de la pauvreté, il dément le taux de la pauvreté. Pour les besoins de cette propagande, Match a rompu son slogan, le poids des mots, le choc des photos car les photos auraient trahi les mensonges de poids.


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Il y a en ce moment 429 journalistes (dont 217 résidents) originaires de 44 pays étrangers en Iran pour couvrir l’élection du 12 juin. On ne pourra pas tout lire ou regarder. Mais nous ferons de notre mieux pour démasquer des journalistes comme Yannick Vely ou Agnès Rotivel, émules de Delphine Minoui (du Figaro) ou encore Marie-Claude Descamps (du Monde) qui pour x raisons participent délibérément à la propagande du régime des mollahs en cachant les vérités hideuses du régime et de ses dirigeants.
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