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Iran-Obama : Les conversations secrètes sèment la zizanie
03.02.2009

Un média américain a révélé hier que des conseillers d’Obama et des émissaires iraniens s’étaient rencontrés plusieurs fois l’année passée. En Iran, les dirigeants de premier plan ne se sont pas exprimés sur le sujet et l’info a été démentie par le ministre iranien du Renseignement, le mollah G.H. Mohseni-Ejéi.



Au cours de la première semaine de sa présidence, Obama a tenté de renouer des contacts officiels et directs avec les mollahs en leur lançant plusieurs invitations pour desserrer leur poing et avancer en sa direction pour lui serrer la main. Les mollahs ont jugé ces invitations inacceptables et exigé qu’Obama fasse le premier pas en abolissant toutes les sanctions et les charges contre leur régime.

Pour prendre les mollahs à défaut, Washington a révélé ces rencontres secrètes qui sont les preuves que Téhéran avait fait les premiers pas dans la direction du Grand Satan sans exiger des gages disproportionnés.

En soi, l’info ne paraît pas bizarre car le régime des mollahs est connu pour ses conversations secrètes avec les candidats à la présidence américaine. En 1980, les émissaires de Khomeiny entretenaient ce genre de relation avec le candidat Reagan et à la suite d’une entente préélectorale, Téhéran a différé la libération des otages pour nuire au démocrate Carter.

Cependant, cette fois, par un malheureux concours de circonstance, la révélation des rencontres entre Téhéran et les conseillers d’Obama est tombée en pleine visite en Iran de Khaled Mechaal, chef politique du Hamas et actuel chouchou d’une rue arabe très hostile aux Américains (surtout à Obama qui n’a à aucun moment condamné l’attaque israélienne sur Gaza). Cette révélation a donc perturbé les mollahs au-delà des espérances des auteurs de la rumeur.

Mal à l’aise devant la rue arabe qu’il drague, Téhéran a choisi de répliquer par deux voies pour sortir de ce pétrin : un démenti discret par un ministre peu médiatique pour calmer le jeu, et une contre-attaque par des déclarations et des slogans très anti-américains lors des différentes rencontres de la journée entre le chef du Hamas et ses interlocuteurs iraniens. Très docilement, le chef du Hamas qui est un employé modèle du régime des mollahs n’a nullement critiqué ce comportement et les conversations secrètes avec l’ennemi commun !

Parallèlement, cette affaire qui devait dissoudre le refus de Téhéran a provoqué l’effet inverse car les membres de la délégation iranienne (Mottaki et Larijani) qui doivent se rendre du 6 au 8 février à Munich pour la conférence sur la Sécurité ont dû préciser que, sur place, ils éviteraient tout face-à-face avec le vice-président américain Joe Biden (un homme proche des mollahs). Larijani qui est en état de disgrâce a même dû tripler de critiques vis-à-vis des Américains pour se faire bien voir. Le texte du démenti rappelait qu’il n’y aurait « pas de dialogue direct tant que les Etats-Unis n’auraient pas changé leur politique agressive contre l’Iran ». Larijani a ajouté une couche en précisant que « les droits de l’Iran avaient été piétinés » par les Etats-Unis au cours des décennies passées et que ces derniers devaient « tenter de régler les problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés ». Il a également évoqué la nécessité d’avoir recours à des négociations via des Six, une formule diplomatique pour refuser le dialogue direct avec Washington.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG
L’administration Obama a agi dans la hâte pour piéger les mollahs et leur forcer la main, mais elle a semé le désordre chez les mollahs et provoque une onde de choc qui ne va pas dans le sens de ses attentes. Cette délation déloyale risque même d’être un moyen dissuasif empêchant les futures conversations secrètes irano-américianes.

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Pour en savoir + :
- Iran : Obama ne sait plus sur quel pied danser avec les mollahs !
- (2 FÉVRIER 2009)

| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |