« Toute accusation contre un Iranien ou une Iranienne travaillant avec les Etats-Unis pour renverser le gouvernement iranien est dénuée de fondement », a déclaré le département d’Etat américain. « Par le passé, l’Iran a utilisé des accusations similaires pour inculper et détenir faussement des militants de la société civile et des Iraniens déployant des efforts pour renforcer la compréhension entre nos deux pays », le département d’Etat américain.

« Nous exhortons le gouvernement iranien à adhérer aux normes internationales, en renonçant à ses politiques d’arrestations arbitraires de ses citoyens et d’utiliser des accusations de violation de la sécurité nationale comme prétexte contre n’importe quel Iranien », a indiqué le département d’Etat américain.

Le ton est doux. C’est un vrai dialogue entre Gentlemen. On oublierait presque que le Département d’Etat s’adresse au régime qui finance le Hamas et le Hezbollah, qui organise des lapidations, des amputations, des pendaisons publiques. Par ailleurs, le Département d’Etat parle de « complot pour renverser le gouvernement iranien » et non de complot pour renverser le régime des mollahs.

Cette référence au « gouvernement » est une nuance qui donne une légitimité élective aux dirigeants du régime tout en diluant l’aspect islamique, il permet aussi de réhabiliter Ahmadinejad comme un interlocuteur représentatif, alors que la majorité des Iraniens n’accorde aucune légitimité historique ou élective à ce régime et à ses responsables. Mais cela ne concerne pas Washington : il doit nécessairement conclure une entente avec ce régime. Il préfère donc faire semblant qu’il le fait avec des représentants élus par le peuple.

Washington se permet même d’asséner des conseils amicaux aux mollahs en les encourageant à donner plus d’espace aux « militants de la société civile et des Iraniens déployant des efforts pour renforcer la compréhension entre nos deux pays », c’est-à-dire les faux opposants et les lobbyistes.

Les mollahs qui avaient inventé les faux-opposants pour influencer l’opinion américaine sur la nature soi-disant démocratique de leur régime et effacer leur réputation de terroristes afin de soustraire le pays au régime des sanctions américaines se retrouvent dans le cas inédit où ils doivent revoir le discours général des faux opposants afin que ces énergumènes ne puissent pas être exploités contre eux par l’Amérique !

La nouvelle diplomatie américaine perturbe tous les plans des mollahs. C’est dans un moment de panique que hier Téhéran a inventé ce nouveau complot  ! Cet imprévu n’a rien de bon : si ces « militants de la société civile » appréciés par Washington étaient des opposants authentiques, ils auraient communiqué sur ces 4 arrestations, mais ce n’est pas le cas ! Ils ne disent rien. C’est la panique. Téhéran est déboussolé.

En se montrant trop conciliante, la nouvelle administration américaine obtient le contraire de ce qu’elle voulait. À Gaza, au lieu de provoquer une baisse du pouvoir de nuisance des mollahs, elle a révélé l’absence d’une capacité de nuisance (ce qui ne lui convient pas). À présent, en le titillant sur le plan de sa soi-disant démocratie, elle peut aussi révéler l’absence d’un vrai discours de dissidence. Nous n’allons pas nous en plaindre.

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