Iran : Le désenchantement d’Obama 08.12.2008 En octobre 2008, Obama avait annoncé sa décision de rompre avec l’actuelle diplomatie iranienne des Etats-Unis. Dans une interview accordée à la chaîne NBC, il a défini les grandes lignes de cette diplomatie qui peut sembler en contradiction avec sa promesse de rupture puisqu’on y retrouve la politique « des carottes et des bâtons ». | Décodages | En octobre 2008, quand Obama avait évoqué un dialogue direct, immédiat et sans condition préalable avec l’Iran, Bush était en train de mener sa politique qui proposait le dialogue direct à condition d’un abandon des activités nucléaires. Cette politique était composée de sanctions apparentes et de dialogues non apparents (secrets) pour aboutir à une entente vitale pour les Etats-Unis. Or, en échange de sa coopération, Téhéran demandait des négociations directes et sans conditions préalables équivalentes à une reconnaissance de son rôle régional, reconnaissance qui suppose l’abandon d’Israël et une certaine impunité pour le régime et ses milices. Pour lui faire abandonner ces exigences inappropriées, l’administration Bush a décidé de le bombarder de sanctions aux prétextes de ses activités nucléaires suspectes. D’où ce choix bizarre d’alterner des sanctions apparentes et précises (sur un faux prétexte d’activités nucléaires et balistiques) avec des séances de dialogues directs mais secrètes (sur un autre faux prétexte ; la sécurité en Irak). Cette politique a failli déboucher à plusieurs reprises sur une entente, notamment en octobre 2008 à l’approche des élections américaines. C’est à ce moment-là que le candidat Obama a proposé une politique différente à base de rencontres officielles qui sous-entendent une reconnaissance du rôle régional des mollahs. L’objectif était de faire rater une entente préélectorale qui aurait pu priver Obama de la victoire et en tous les cas son parti des subventions des compagnies pétrolières américaines qui seront les grands winners d’une entente avec l’Iran. Aujourd’hui, Obama n’est plus le candidat, mais le président (avec 2 tentatives ratées de dialogue direct avec les mollahs), il met donc de l’eau dans son vin en revenant à la seule politique possible pour forcer Téhéran à accepter ce Deal dont il ne veut pas : une « politique de carottes et de bâtons » ! Ce qu’il faut retenir et se remémorer est qu’Obama est là pour finaliser une entente très précise avec précisément ce régime (ou un régime du même genre). Cette entente est vitale pour renforcer l’hégémonie mondiale des Etats-Unis dans le domaine pétrolier et pour y arriver il fera la seule politique possible : des sanctions et des offres de dialogue. Cependant, il y a une limite à cette politique : Washington ne peut pas renverser ce régime et doit éviter des sanctions vraiment efficaces. C’est pour cela qu’Obama parle d’un renforcement des sanctions avec l’aide des grands partenaires commerciaux de Téhéran que sont la Chine, la Russie et l’Inde (le seul des 3 qui soit un allié des Etats-Unis) en oubliant les Emirats Arabes Unis, un autre de ses alliés, qui est également le plus grand partenaire commercial et bancaire de l’Iran. L’Amérique a changé de président, elle n’a pas changé ses intérêts vitaux. Nous le savions et l’avons écrit : Il n’y aura donc pas de changements fondamentaux dans la politique iranienne d’Obama, ni en faveur des mollahs, ni malheureusement en faveur de leurs vrais opposants ; à moins que les Etats-Unis décident de redéfinir leurs objectifs pour éviter un glissement progressif de ce pays dans le camp sino-russe. Là encore presque sans illusion, on peut s’attendre à une prise de conscience très tardive chez les Américains, car ils croient avoir dans leur jeu des jokers qui n’en sont pas. Obama fera du Bush et tout le monde en souffrira, lui en premier. © WWW.IRAN-RESIST.ORG Obama avant la désillusion :
| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA | | Mots Clefs | Décideurs : Bush | | Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application | | Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US | | Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Inde | |