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Iran : Une lecture politisée des droits de l’homme
10.10.2008

L’ambassadeur d’Iran en France a été convoqué le 6 octobre par le ministère des Affaires étrangères et européennes, au titre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne au sujet des « dégradations de la situation des droits de l’homme en Iran ». Il existe deux versions de cette nouvelle, une française et une autre iranienne qui ont pourtant bien des points communs.



Selon Paris, la convocation faisait suite au refus persistant des autorités iraniennes d’accorder un entretien sollicité par l’ambassadeur de France en Iran, en sa qualité de présidence de l’Union européenne en Iran, pour évoquer la dégradation de la situation des droits de l’homme en Iran.

Selon Téhéran, c’est Ali Ahani, l’ambassadeur du régime, qui a pris l’initiative de rencontrer Nathalie Loiseau, la sous-directrice du département Afrique du Nord et Moyen-orient du ministère français des affaires étrangères, pour lui reprocher les violations des droits de l’homme en Europe « tout particulièrement en France ». L’ambassadeur des mollahs a été particulièrement bouleversé par la torture dans les prisons françaises, la violation de la liberté d’expression, les violences policières et la discrimination envers les femmes musulmanes portant le voile.

Cette version est évidemment imaginaire et le régime tente d’expliquer la présence de son ambassadeur dans les locaux du ministère des affaires étrangères. En revanche, si celle-ci est imaginaire, la version française est surréaliste puisque le communiqué du Quai d’Orsay évoque une dégradation de la situation des droits de l’homme en Iran, ce qui suppose qu’il y ait eu une situation initiale moins pire ! Une formulation bien en dessous de la vérité car les lois islamiques rétablies en 1979, dès la victoire de Khomeiny, violent de manière structurelle et quotidienne les principes les plus élémentaires du respect dû aux individus en particulier les femmes adultes et mineures.

Le communiqué n’est pas seulement surréaliste, il est aussi mal intentionné puisqu’il ne défend que les faux dissidents du régime, dont notamment les soi-disant féministes signataires de la « campagne d’un million de signatures », Shirin Ebadi et de faux étudiants, qui tous par ailleurs sont partisans du régime des mollahs et solidaires du point de vue de l’ambassadeur Ahani à propos de la discrimination envers les femmes voilées.

Paris calque sa façon de faire sur Washington, mais il est nécessaire de rappeler aux estimables employés du Quai d’Orsay que ces faux dissidents (bloggers, journalistes, étudiants, féministes ou syndicalistes) ont été mis en orbite par le régime pour faciliter une normalisation des relations avec les Américains et non avec les Européens qui sont déjà les plus importants partenaires commerciaux des mollahs.

En se focalisant sur ces alibis démocratiques du régime presque toujours issus de la milice, faussement persécutés, mais toujours partisans du régime, Paris oublie de parler de la vraie situation des droits de l’homme en Iran, où depuis l’avènement de ce régime islamique la pédophilie a été dépénalisée, un crime jamais dénoncé par les faux dissidents qui plaisent tant aux dirigeants Américains et à présents à leurs homologues français.

Il y a là un véritable souci visible de donner des gages de réformabilité au régime des mollahs. Ce souci est visible à tous les niveaux dans le communiqué du Quai d’Orsay. Non seulement le communiqué emploie l’expression très ambiguë de « dégradation de la situation des droits de l’homme » au lieu de rappeler des violations permanentes dues à la charia, mais encore il cherche à masquer les aspects les plus choquants de cette répression.

Ainsi, dans ce catalogue des dégradations relatives (majoritairement consacrées aux faux opposants), en dehors de l’oubli de la dépénalisation de la pédophilie, le Quai d’Orsay a aussi gommé de son vocabulaire des mots vilains comme pendaisons de mineurs !

Le texte les remplace par une formule : « condamnation à mort de personnes mineures au moment des faits ayant motivé leur condamnation », une formule confuse où l’on zappe l’aspect gênant de la mise à mort.

Ce document n’a qu’un rapport lointain avec la défense des droits de l’homme. Il ne fait que donner du crédit à des faux dissidents qui n’ont aucune légitimité populaire en Iran car ils ne critiquent jamais la révolution islamique ou encore son vilain fondateur Khomeiny.

La France qui s’était distinguée en donnant refuge à Khomeiny, des visas à gogo à ses collaborateurs et un libre accès aux médias à ses porte-parole, continue à se montrer indulgente avec ses héritiers. Ses intérêts l’exigent sans doute : après tout, ce ne sont pas les enfants iraniens qui signent des contrats avec les entreprises françaises, mais les mollahs.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + :
- Iran : Vice champion du monde des exécutions
- (6 AOÛT 2007)

Pour ne pas oublier :
- En Iran, la vie ne vaut rien (vidéo)
- (18 AVRIL 2008)

Pour en savoir + sur l’ambassadeur Ahani :
- Iran-nucléaire : Offensives Business en France et en Allemagne
- (16 SEPTEMBRE 2008)

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : France |

| Mots Clefs | Pays : Europe (UE, UE3, union européenne) |

| Mots Clefs | Violence : Violations des Droits de l’Homme |

| Etre Jeune en Iran ou violence contre les mineurs |

| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |