Accueil > News > 7 novembre : L’Iran veut influencer les électeurs américains



7 novembre : L’Iran veut influencer les électeurs américains
06.11.2006

La république islamique d’Iran est prêt à examiner une demande de dialogue des Etats-Unis sur l’Irak, a déclaré dimanche Mohammad Ali Hosseini, le nouveau porte-parole du ministère des Affaires étrangères.



« Si nous recevons une demande officielle (de la part des Etats-Unis), nous sommes prêts à l’examiner », a déclaré le milicien Hosseini lors de son point de presse hebdomadaire.

« A l’heure actuelle, certains responsables irakiens et américains évoquent un tel dialogue (Hillary Clinton, James Baker, James Rubin - ndlr). Si nous recevons une telle demande officielle, nous allons l’examiner de nouveau », a-t-il ajouté.

En avril 2006, les mollahs ont envoyé au Etats-Unis deux émissaires pour proposer la paix en Irak contre un arrangement sur des Garanties de Sécurité. Il y eut par la suite deux tactiques pour y parvenir : la manière dure fondée sur les provocations verbales et un durcissement terroriste en Irak (ou au Liban : la Guerre de Juillet), ou bien la manière douce qui consiste à écrire des lettres ou à envoyer des émissaires pacifistes en occident (Ebadi, Ganji, Khatami).

Cependant, le nœud de ce problème est que l’Irak n’est qu’un prétexte et que les mollahs voudraient aboutir à un accord sur le Hezbollah au Liban. Ceci est pour l’instant impossible mais les mollahs, les Russes et les Français espèrent un revirement dans ce domaine après les élections américaines du 7 novembre. Dans ce domaine nous assistons encore à un alignement de la France sur les attentes du régime des mollahs.

Cette demande de négociation directe est l’un des éléments constants de la diplomatie des mollahs et même les provocations verbales des mollahs sur l’Holocauste y participent : les mollahs cherchent à irriter les Etats-Unis et les impliquer dans une crise dont la seule solution serait de dépasser les règles actuelles et se retrouver dans un face-à-face.

Même sans résultat, cette rencontre sera une victoire pour les mollahs, tout est une question d’interprétation. Ainsi le retrait israélien de Gaza avait été interprété comme une preuve de faiblesse de l’état hébreu par le Hamas et encore aujourd’hui, ce retrait qui était un acte de bonne foi est vu comme une reconnaissance des « torts » israéliens et une défaite infligée par le Hamas et les arabes extrémistes.

- Les négociations en direct ont surtout une telle utilisation à des fins de propagande. Le régime des mollahs est affaibli : selon un rapport confidentiel de l’ambassadeur français à Téhéran et destiné à la commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, le régime des mollahs est faible dans tous les domaines et très vulnérable économiquement, militairement et socialement. Ce rapport aurait suscité un vif émoi parmi les députés présents qui auraient demandé ce qu’il convenait de faire ? Son excellence l’ambassadeur de France en Iran aurait proposé de soutenir le régime par tous les moyens.

Dans ces conditions où le régime est extrêmement vulnérable et n’attire plus les capitaux étrangers et sa base l’a lâché, il propose encore des négociations en direct avec les Etats-Unis dans l’espoir d’un acquiescement afin de pouvoir consolider son image du seul interlocuteur possible en Irak, puis au Liban.

Cette demande qui tombe précisément avant les élections du 7 novembre est curieusement conciliante : les mollahs sont conscients qu’ils ne peuvent pas radicaliser les actes terroristes en Irak s’ils veulent donner une chance aux partisans américains ou irakiens du « Dialogue ». Ceci ne veut pas dire que nous sommes à la veille d’un tournant : il s’agit uniquement d’une pause.

Cette pause et cette attitude conciliable sont de la communication : ceci veut dire que la République Islamique est encline à négocier et c’est le refus américain (de Bush) qui alimente la violence en Irak. Il s’agit d’un coup bas contre le camp républicain et une ouverture vers les démocrates. Les mollahs veulent influencer les électeurs américains.

Conséquences. | Un arrangement IRAN-USA sera un élément décisif dans l’équilibre de la région où transitent 60% de la production pétrolière mondiale.

Plan B. | Cependant, les mollahs n’ont pas la certitude que Bush sera battu aux élections du 7 novembre, ni aucune certitude que les Démocrates accepteront de leur donner les Garanties de sécurité qu’ils attendent. Cette situation les a poussés à accélérer le rythme des initiatives afin d’arriver à un arrangement avant les élections ou bien passer outre et faire un coup d’état Hezbollahi au Liban (pour s’imposer comme le seul interlocuteur possible dans la région).

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Partisans irakiens du « Dialogue » Iran-USA | Talabani et Hakim

| Recherche Par Mots Clefs : Ingérence des mollahs en Irak |

| Recherche Par Mots Clefs : Hezbollah |